IDS141 - Accompagnement et réalisation d'un audit de suivi selon la norme ISO 9001 v2015
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- DEJENNE Benjamin : bdejenne@outlook.fr
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A rappeler pour tout usage : DEJENNE Benjamin, “Accompagnement et réalisation d'un audit de suivi selon la norme ISO9001 v2015”, Université de Technologie de Compiègne (France), Master Ingénierie de la Santé, Parcours Technologies Biomédicales et Territoires de Santé (TBTS), https://www.travaux.master.utc.fr/, réf “IDS141”, juillet 2022, https://travaux.master.utc.fr/formations-master/ingenierie-de-la-sante/ids141/
Résumé
Au sein du Groupe Hospitalier Paris Saint Joseph, une politique d'amélioration continue de la qualité est en place dans l’ensemble des services. Cette politique s'applique également depuis 2005 au sein du service biomédical, avec pour objectifs d'être plus dynamique, plus perfectionnée, et de permettre l'évolution de son organisation. Le service biomédical a été certifié ISO9001 pour la première fois en 2014, ayant pour effet d'instaurer un climat de confiance avec la direction et les services de soins. Le service biomédical a obtenu en 2020 la certification ISO 9001 v2015 concernant "les activités de mise en service et de maintenance des dispositifs médicaux non stériles en inventaire", renouvellement de la certification qui avait déjà été obtenue en 2017. Le rapport ci-contre présente la préparation à l'audit de suivi ISO9001 v2015 prévu en Juillet 2022, préparation effectuée en conduisant des audit internes selon une méthodologie précise. L'objectif étant également de préparer au mieux l'audit de certification suivant, prévu durant l'été 2023. Tout en gardant à l’esprit l’objectif d’une harmonisation des pratiques entre deux services biomédicaux d’un même groupe hospitalier. Est dans un premier temps présenté, dans ce document, l’environnement du lieu de stage. Puis la méthodologie employée pour conduire et réussir les audits, ainsi que les enseignements qui ont pu en être tirés. Enfin ce rapport finit par présenter les différents acquis de ce stage, sur le plan personnel comme professionnel.
Mots-clefs : Biomédical, Audit, Certification, ISO9001, Guide des Bonnes Pratiques de l’Ingénierie Biomédicale, Qualité, Processus
Abstract
In the Saint-Joseph hospital group in Paris there is a policy of continuous improvement in place within all departments. This policy has been applied to the Biomedical department since 2005, with the purpose of being a more dynamic, advanced and improved organisation. The Biomedical department was certified ISO9001 for the first time in 2014, having established a climate of trust within the management and care services teams. The renewal of this certification was obtained again in 2017. During 2020, the Biomedical department obtained the ISO9001 v2015 certification, in relation to "The commissioning and maintenance activities on non-sterile medical appliances into inventory”. The attached report outlines the requirements for the ISO9001 V2015 follow-up audit, planned for July 2022. These steps are done by driving internal audits following a precise methodology. As outlined previously, the objective of this document is to prepare for the certification audit, planned for the summer of 2023, outlining the methodology used to conduct and pass the audit, as well as any lessons learned. While keeping in mind, the objective of harmonizing practices between two biomedical departments of the same hospital group. This report ends by presenting the acquired knowledge, on both a personal and professional level.
Keywords : Biomedical, Audit, Certificate, ISO9001, Guide to Good Practices in biomedical engineering, Quality, Process
Téléchargements


Mémoire Complet
Accompagnement et réalisation d'un audit de suivi selon la norme ISO9001 v2015
Remerciements
Dans un premier temps, je
souhaite remercier l’équipe pédagogique de
l’Université de technologie de Compiègne :
Isabelle Claude, Alain Donadey, Gilbert Farges,
Pol-Manoel Felan et Jean-Matthieu Prot. Un grand merci
également à Céline Pierdet pour son suivi et ses
conseils lors de ce stage.
Dans un deuxième temps, je remercie l’équipe
biomédicale de l’hôpital Paris Saint-Joseph :
Garris Le Rouzic, David Pellerin, Lucien Bréard,
Yanis Baazizi, Jérémy Caire, Joran Sabas, Wissem
Chaieb, Jean-Pierre Egou et plus particulièrement
Bertrand Benoit pour avoir développé mes
compétences à travers son expérience d’ingénieur
biomédical.
Je tiens également à remercier Amir Khaterchi,
responsable projet au laboratoire de l’HPSJ, pour
avoir accepté de m’intégrer dans le long projet
d’installation d’une chaine pré analytique, et d’une
chaine analytique d’hémostase du laboratoire de
biologie médicale. Merci à Véronique
Debarbieux-Beurel et Julien Curtal, responsables
achats, pour m’avoir intégré aux différentes étapes
de la procédure achat dans le cadre de divers projets
d’achats.
Un grand merci à l’ingénieur biomédical de l’hôpital
Marie Lannelongue, Habib Benhama, et à mon
homologue stagiaire, Linda Ben Aissia, pour le
travail commun effectué pour le Groupe Hospitalier
Paris Saint-Joseph.
Je n’oublie pas mes collègues du service biomédical
du Centre Hospitalier de Chartres, pour lesquels
j’ai un immense respect : François Humblot,
Edmond Cabart, Christian Lagoutte, Julien Robin et
Maxime Poullain. Et plus particulièrement un grand
merci à Emmanuelle Fouju et Marion Chinchilla
d’avoir permis de concrétiser ce projet
professionnel.
Je tenais également à remercier un retraité,
Thierry Denfert, qui fut ingénieur biomédical au
CH de Chartres, avec qui j’ai pu avoir l’horreur
l’honneur de travailler durant plusieurs années, et
dont les conseils résonnent quelque part dans un coin de
ma tête.
Enfin merci à ma femme et ma fille pour avoir accepté
ce sacrifice familial durant ces longs mois de
formation.
Et merci à tous ceux qui ont contribué de près ou de
loin à ce mémoire : les rencontres du GHPSJ, mes
collègues des différents services du CH de Chartres,
les étudiants du Master IDS 2021/2022, les auteurs des
différents travaux cités, ceux que j’oublie…
Liste des abréviations
- AMDEC : Analyse des Modes de Défaillance et des Effets de la Criticité
- ARS : Agence Régionale de Santé
- CA : Congé Annuel
- CMP : Code des Marchés Publiques
- CE : Conformité Européenne
- CQ : Contrôle Qualité
- CMPP : Centre Médico Psycho Pédagogique
- COFRAC : COmité FRançais d’ACcréditation
- COVID : COrona VIrus Disease
- COVIRIS : COmité des VIgilances et des RISques
- DG : Direction Générale
- DM : Dispositif Médical
- DRH : Direction des Ressources Humaines
- DSI : Direction des Systèmes d’Informations
- ECME : Equipement de Contrôle de Mesure et d’Essais
- ESPIC : Etablissement de Santé Privé d’Intérêt Collectif
- ETP : Equivalent Temps Plein
- FCS : Formation Continue de Santé
- FEHAP : Fédération des Etablissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne
- GBPIB : Guide des Bonnes Pratiques en Ingénierie Biomédicale
- GHPSJ : Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph
- GHT : Groupements Hospitaliers de Territoire
- GMAO : Gestion de Maintenance Assistée par Ordinateur
- GPS : Global Positioning System
- HAS : Haute Autorité de Santé
- HML : Hôpital Marie Lannelongue
- HPSJ : Hôpital Paris Saint-Joseph
- HPST : Hôpital Patients Santé Territoires
- HT : Hors Taxe
- IDS : Ingénierie De Santé
- IFAP : Institut de Formation d’Auxiliaire de Puériculture
- IFAS : Institut de Formation d’Aides-Soignantes
- IFSI : Institut de Formation en Soins Infirmiers
- IRM : Imagerie par Résonnance Magnétique
- ISO : International Organisation for Standardisation
- MACE : Méthode pour l’Analyse de la Criticité des dispositifs médicaux en Exploitation
- MAPA : Marché A Procédure Adaptée
- MCO : Médecine Chirurgie Obstétrique
- MP : Maintenance Préventive
- PDCA : Plan Do Check Act
- PIEU : Panne Importance Etat Utilisation
- PSM : Poste de Sécurité Microbiologique
- RMS : Réception et Mise en Service
- RTLS : Real-Time Location System
- RTT : Repos sur Temps de Travail
- SBM : Service BioMédical
- SDA : Social Distancing Assistant
- SMUR : Service Médical d’Urgence et de Réanimation
- SMQ : Système de Management de la Qualité
- TBTS : Technologies Biomédicales et Territoires de Santé
- USC : Unité de Soins Continus
- UTC : Université de Technologie Compiègne
Lexique
- Ansur : logiciel informatique permettant la création et l’automatisation des contrôles qualités des dispositifs médicaux.
- Benchmarking : anglicisme signifiant une étude, analyse, comparaison entre plusieurs produits, prestations, sociétés, gestions, etc… Le but d’un benchmarking est de trouver les points forts des performances, afin de s’en inspirer dans un but d’évolution positive.
- Compte de classe 6 : compte budgétaire lié à l’exploitation d’une activité
- EOS : système d’imagerie par rayons X, rapide, avec faibles doses d’irradiations et avec facilité de mobilisation pour le patient. Ce qui présente un très fort intérêt dans la prise en charge pédiatrique, notamment pour la scoliose.
- Sourcing : anglicisme signifiant une recherche dans un but de sélection. Peut être utilisé dans la recherche de fournisseurs, matériels, candidats, etc…
- Tepscan : Tomographie par Emission de Positons, examen d’imagerie médicale permettant, à l’aide d’une injection de traceur et d’un scanner, la visualisation des organes. Principalement utilisé dans la recherche de cellules tumorales.
Introduction
Dans le cadre de la formation Master IDS à l'Université de technologie de Compiègne, il nous est demandé d'effectuer un stage de fin d'études dans un service biomédical afin de mettre en pratique les enseignements qui nous ont été dispensés. J'ai effectué ce stage au sein de l’Hôpital Paris Saint-Joseph.
Le principal
projet qui m'a été confié lors de ce stage,
aura été un audit interne, en
vue de l’audit de suivi
programmé fin Juillet 2022. Ce projet en
particulier aura été l'occasion pour moi de
mettre en pratique les enseignements
dispensés lors des cours de management
de la qualité.
Cette démarche de certification s'inscrit
dans le cadre de la politique
d'amélioration continue, politique
omniprésente au sein du groupe hospitalier
Paris Saint-Joseph : le service
biomédical n'y fait donc pas exception.
La première partie de ce mémoire sera consacrée à présenter le fonctionnement du groupe hospitalier et à présenter l'organisation du service biomédical. Je détaillerai ensuite la méthodologie utilisée pour conduire vers le deuxième audit de surveillance à la certification ISO9001 v2015, tout en commençant à harmoniser les pratiques entre les deux services biomédicaux du groupe. Enfin, je terminerai en présentant les connaissances et compétences acquises durant ce stage, que je mettrai en corrélation avec les enseignements dispensés pendant le premier semestre de deuxième année de Master IDS.
I. Le groupe hospitalier Paris Saint-Joseph
1. Présentation
Le Groupe hospitalier Paris Saint-Joseph a vu le jour en 2006. Il est issu du rassemblement entre trois hôpitaux de Paris : Saint-Joseph, Saint-Michel, et Notre Dame de Bon Secours. Tous les trois furent construits dans la deuxième moitié du XIXème siècle, sous la troisième république. Ces trois hôpitaux forment un groupement d’établissements de santé privés à but non lucratif (ESPIC) qui participe au service public hospitalier et dont l’hôpital support est l’hôpital Paris Saint-Joseph. Cet hôpital avait pour vocation lors de sa création d’être un lieu de formation pour former les étudiants d’une école de médecine.
Avant la première guerre mondiale, l’hôpital accueillait 20 médecins et 12 internes pour 400 lits. S’agrandissant petit à petit, sa capacité a doublé après la seconde guerre mondiale. Avant d’être reconnu et impliqué officiellement dans le service public hospitalier.
Le groupe est actuellement géré par la fondation Paris Saint-Joseph (figure 01 et annexe 04) qui veille au respect de l’intention initiale de Maurice d’Hulst (fondateur de l’hôpital Saint-Joseph), au respect de la conception morale catholique et bien évidemment à l‘éthique professionnelle et médicale. La fondation a pu voir l’ajout du CMPP, de l’IFSI, et des 5 centres de santé de l’association Marie-Thérèse. Dernièrement, en 2020 l’hôpital Marie Lannelongue, situé au Plessis-Robinson, les a rejoint.
Tel un projet médical partagé, le suivi des patients peut se faire via à un large choix de services de soins hospitaliers qui est mis à disposition par le GHPSJ. Soins médicaux et chirurgicaux (25 spécialités), et de proximité pour les urgences, qui permettent un accès 24h/24h et 7j/7j. La fondation fournit des services de soins de qualité, qui contribuent aux innovations en lien avec le secteur médical, en veillant au développement des technologies. Le groupe vise le progrès et l’excellence. Il est sans cesse en évolution, et la démarche d’amélioration continue est au cœur des préoccupations des professionnels, ouvrant ainsi les portes de la formation et de l’augmentation des compétences pour tous les professionnels, qu’ils soient soignants, techniques ou logistiques. Cet esprit permet de répondre au mieux aux besoins et au bien-être des patients, qui sont le centre des priorités pour la fondation.
Figure 01 : Organigramme du GHPSJ (source : [1])

L’hôpital Paris Saint-Joseph (annexe 03) est situé au 185 rue Raymond Losserand, dans le 14ème arrondissement de Paris (figure 02). Il est situé proche du boulevard périphérique parisien, offrant ainsi une voie d’accès rapide pour les véhicules prioritaires tel que le SMUR ou les pompiers. Il est par ailleurs possible d’accéder à l’hôpital en transport en commun, puisque l’hôpital est proche de la Gare de Paris Montparnasse, accessible par le métro ligne 13 (arrêt Plaisance).
L’hôpital Marie Lannelongue, quant à lui, est actuellement situé au 133 avenue de la résistance au Plessis-Robinson.
Les hôpitaux du Groupe Paris Saint-Joseph sont des ESPIC, suite à la loi HPST[2]. Ils participent au service public hospitalier, en pratiquant des tarifs conventionnés. Ils sont financés par l’ARS de la même façon qu’un hôpital public, mais ils restent néanmoins dépendant de la FEHAP[3], et sont gérés par une personne morale de droit privé, ici la Fondation Paris Saint-Joseph.
Figure 02 : Localisation des hôpitaux du GHPSJ (source : Google Earth)

Le groupe hospitalier Paris Saint-Joseph ne cesse de s’agrandir, et de s’améliorer. Dernièrement un projet de travaux permettant la construction de 3 nouveaux étages au-dessus du bâtiment des urgences de l’HPSJ, accueillant les hospitalisations en chirurgie vasculaire s’est concrétisé. La fusion avec l’hôpital Marie Lannelongue au Plessis-Robinson est également l’un des derniers projets phares (convergence des systèmes d’informations, gouvernance commune, mutualisation des achats…) du groupe et ceci sans compter les rénovations planifiées des services de soins.
Le groupe anticipe les besoins de demain et investit dans les futures technologies de pointe. Plusieurs projets sont ainsi sur les rails :
• La construction du
nouvel hôpital Marie Lannelongue prévue pour 2025.
• Le rachat du bâtiment Compagnie parisienne de
distribution d’électricité (figure
03) face à l’hôpital Paris Saint-Joseph qui va
devenir un lieu d’offre de soins, avec l’installation
d’une IRM, un plateau de kinésithérapie, et
accueillir les consultations urologiques.
• Le rachat de l’ancien Lycée Professionnel
Camélias, qui suite à un accord avec la mairie de
Paris, deviendra obligatoirement et pendant 30 ans
une zone de logements sociaux, et sera en prévision
de l’agrandissement de l’HPSJ après ce bail.
• La réhabilitation du bâtiment Losserand de
l’HPSJ, qui devra abriter les consultations
ophtalmologiques au rez-dechaussée, ainsi que la
DG, DRH, DSI dans les étages.
• Toujours à l’HPSJ, l’agrandissement de l’USC,
passant de 5 à 20 lits de soins continus, et qui par
la même occasion permettra l’agrandissement du
service biomédical, situé à l’étage inférieur.
• L’agrandissement du laboratoire, non plus sur un
étage, mais sur 2 étages du bâtiment Notre-Dame de
l’HPSJ, ce qui engendrera le déménagement de la DRH
vers le bâtiment Losserand.
Figure 03 : Compagnie Parisienne de distribution d’électricité (source : auteur)

L’amélioration continue, la qualité des soins à travers l’amélioration de la technicité, l’innovation, l’anticipation des besoins… Contribuent à placer l’hôpital Paris Saint-Joseph premier ESPIC de France en 2021 selon le magazine Le Point[4] [5]. L’hôpital a été reconnu par le magazine américain Newsweek comme l’un des meilleurs hôpitaux du monde en le classant en 2019 dans les 100 meilleurs hôpitaux mondiaux[6].
2. Chiffres clefs
La capacité d’accueil du GHPSJ est de 837 lits et 124 places de MCO. Avec un plateau technique comptant 29 salles d’opérations, 6 salles d’endoscopie, 8 salles d’imagerie et de cardiologie interventionnelle, 2 salles hybrides, 1 robot chirurgical, 5 scanners, 4 IRM, 5 EOS, 1 Tepscan, 2 Gamma Caméras, 9 salles d’accouchements, 2 salles de césariennes. Concernant les ressources humaines, l’ensemble du GHPSJ compte 3715 ETP, dont : 662 médecins, 63 sage-femmes, 2269 soignants.
En 2021, au GHPSJ, les ressources humaines et les équipements mis à disposition ont permis de prendre en charge 97 975 séjours hospitaliers (ambulatoire compris). On dénombre également 55 538 passages aux urgences, ainsi que 332 550 consultations médicales. Enfin 3465 naissances ont pu voir le jour [7].
3. Le biomédical au sein du GHPSJ
Sous la direction des opérations (annexe 04), le service biomédical du groupe hospitalier Paris Saint-Joseph est composé d’un ingénieur biomédical qui assure le management de l’ensemble des services biomédicaux. Il est secondé par un second ingénieur au sein du service biomédical de l’hôpital Marie Lannelongue. Ils assurent la veille réglementaire ainsi que la démarche qualité, et le management des techniciens biomédicaux. Qui eux assurent principalement la maintenance des dispositifs médicaux. Sur le site de l’hôpital Paris Saint-Joseph, un gestionnaire biomédical assure principalement le suivi administratif ainsi que la gestion des pièces détachées (figure 04).
Figure 04 : Organigramme du service biomédical du GHPSJ (source : auteur)

3.a. Les postes
Les techniciens et le gestionnaire biomédical font 37h30 par semaine, imposées, par la convention FEHAP [3]. Ils disposent de 19 RTT selon la convention interne à l’hôpital, en plus des 25 CA légaux[8]. Seul l’ingénieur est au forfait jour, ayant un statut de cadre. Il a également 19 RTT et 25 CA.
Ingénieur biomédical : Conseiller, il a pour rôle d’aider la direction dans la prise de décision et la gestion des investissements des équipements biomédicaux, tout en effectuant une veille technologique. Leader, c’est lui qui mène la politique de maintenance des dispositifs médicaux ainsi que la mise en œuvre de la politique qualité au sein du service. Référent, il est en charge de la gestion technique et économique de l’ensemble du parc de dispositifs médicaux au sein de l’hôpital. Il assure par ailleurs la veille réglementaire, vérifie la conformité et le respect des exigences. Encadrant, il a sous sa responsabilité une équipe de techniciens biomédicaux (et un gestionnaire biomédical pour l’hôpital Paris Saint-Joseph), afin de l’assister dans sa gestion technique. (annexe 05)
Technicien biomédical : Garant du bon fonctionnement des dispositifs médicaux, il en assure la mise en service, la maintenance curative, préventive, le contrôle qualité… Grâce à ses compétences techniques, il permet de réduire les coûts de maintenance des DM, ainsi que les délais d’interventions. Tout en veillant à la bonne utilisation des dispositifs. Il est à noter que chaque technicien est référent dans un domaine : curatif, préventif, formation, logiciel Ansur et lits (annexe 06).
Gestionnaire biomédical : Administratif, il reçoit les devis, émet les bons de commandes (réparations et pièces détachées), et assure un suivi sur l’état d’avancement des bons d’investissements et d’exploitations biomédicales. Il assure également un suivi budgétaire des comptes de classe 6. Logistique, il assure l’approvisionnement et la gestion des stocks de pièces détachées au sein de l’atelier biomédical, ainsi que la réception et l’envoi des colis (annexe 08).
Chaque acteur a son espace de travail [(bureaux ou établis, PC, téléphones, outillages, connexion internet, papeterie, etc…) (annexe 09)] permettant d’accomplir ses tâches quotidiennes au sein de l’atelier biomédical (annexe 06).
Pour le contrôle des dispositifs médicaux, le service biomédical a fait l’acquisition de plusieurs ECME, permettant ainsi de garder une réelle autonomie en priorisant les maintenances préventives, et contrôles qualités en interne. Au vu de la grandeur du parc de DM, ce choix s’avère judicieux, réduisant ainsi fortement les coûts de maintenance [9], tout en respectant la réglementation.
3.b. Organisation
Soumis à l’arrêté du 3 octobre 1995[10], du 5 décembre 2001[11] et du 3 mars 2003[12], le service biomédical assure le suivi des dispositifs médicaux au sein de l’hôpital : de l’achat, en passant par la mise en service, la maintenance, et ce jusqu’à la réforme.
Le SBM assure la gestion du parc de dispositifs médicaux des hôpitaux en étant ouvert du lundi au vendredi, de 8h jusqu’à 17h45 (annexe 08). Par ailleurs, le service biomédical assure également l’organisation et la planification de la maintenance curative, préventive, et les contrôles qualités, internes ou externes à l’établissement. Il doit répondre aux demandes d’interventions tout en veillant à la bonne utilisation des matériels et la formation des utilisateurs. En lien avec les services de soins, il établit les budgets d’investissement, puis assure et organise la mise en service des nouveaux DM dans les services de soins. Il apporte une aide technique, à l’installation, comme pour les déménagements et les réformes des dispositifs. Le service biomédical, en collaboration avec le service achat, doit également veiller au respect, au renouvellement et à la mise en place des contrats avec les sociétés extérieures. Enfin, le service biomédical doit assurer une veille réglementaire (matériovigilance, radioprotection, normes, textes de lois…) et s’assure de la conformité aux exigences. Il est garant de la veille technologique afin d’anticiper les attentes des utilisateurs.
Le service biomédical intervient dans une majorité de services au sein des hôpitaux, mais il est principalement présent dans les services de soins ayant besoin d’une grande compétence technique : Réanimation, Bloc opératoire, Chirurgie Vasculaire, Imagerie, Services de soins intensifs, etc…
Afin de répondre au mieux à
l’attente des soignants et utilisateurs, un planning
cyclique est établi, afin qu’il y ait une rotation
toutes les 2 semaines au niveau des postes des
techniciens biomédicaux. Ainsi
plusieurs cycles existent à
l’atelier :
• Le cycle d’urgences, qui permet de
répondre aux demandes des utilisateurs/soignants
directement dans les services de soins. Un
technicien prendra le téléphone dit
« d’urgences », et ses horaires seront de
8h-12h & 13h-16h30
• Le cycle préventif, qui permet de
gérer les maintenances préventives et les contrôles
qualités selon le planning annuel des MP
& CQ. 2 techniciens sont affectés à ces tâches,
avec les horaires 8h30-13h & 14h-17h.
• Le cycle lits, qui se passe
principalement dans un atelier annexe du service
biomédical, auquel un technicien est affecté afin
de réparer lits, brancards et lèves-malades. Les
horaires du cycle étant 9h-12h & 13h-17h30.
• Le cycle administratif, consacré
principalement aux rapports d’interventions
et leur association avec le compte rendu dans la GMAO,
les demandes de devis, la gestion des
réceptions et mises en services des DM. Un
technicien est affecté à ce poste 50% du temps (les
50% du temps restant sont consacrés aux maintenances
curatives de l’atelier), avec pour horaires 9h-12h
& 13h-17h30.
• Le cycle curatif atelier, permet
de dépanner les appareils descendus à l’atelier par
les services de soins. Un technicien est affecté à
ce poste, avec pour horaires 9h15-13h & 14h-17h45.
Cette méthode cyclique assure une polyvalence
des techniciens. Pour les nouveaux
arrivants, cela permet de prendre très vite ses
marques dans l’hôpital, et de se former assez
rapidement à l’atelier.
Il est à noter, qu’il n’y a ni gardes, ni astreintes
techniques au service biomédical, et que cette organisation
est aujourd’hui valable sur le site de l’HPSJ,
et sera en vigueur par la suite sur le site d’HML.
3.c. GMAO et géolocalisation
La GMAO est
un outil informatique indispensable
dans un service biomédical, permettant de
connaître et maîtriser l’inventaire
des équipements des deux
hôpitaux, leur localisation physique
et le service d’affectation.
L’objectif principal de la GMAO est l’exhaustivité
et l’accessibilité des données
(tarif, fournisseur, marque, numéro de
série, etc…). A travers une démarche d’assurance
qualité, cet outil permet de répondre aux
enjeux techniques,
organisationnels, et réglementaires. La traçabilité
des interventions de maintenance (qu’elles
soient internes ou externes) est assurée sur cet outil,
augmentant ainsi la qualité du suivi des
appareils (réduction des coûts, historiques des
interventions, réduction des délais d’interventions,
suivi des DM en maintenance externe, etc…). Le groupe
hospitalier Paris Saint-Joseph, utilise
le logiciel Qualiac[13] (figure
05), dont les informations extraites permettent
après étude d’aider à la décision de
renouvellement des équipements ou de mettre en
place des plans d’actions de
maintenances.
Une fonction de la GMAO permet aux services
d’effectuer des demandes d’interventions,
augmentant par conséquent la traçabilité
et la démarche qualité.
Plus de 6000 équipements sont recensés dans la GMAO
au sein de l’hôpital Paris Saint-Joseph, ainsi que 3800
au sein de l’hôpital Marie Lannelongue.
Quelques chiffres
sur l’année 2021 (pour le service biomédical de
l’HPSJ) :
• Environ 5000 interventions curatives (83% des
interventions en interne et 17% en externe).
• Plus de 2500 interventions préventives et
contrôles qualité (68% en interne, et 32% en externe).
• Environ 1200 interventions administratives.
Figure 05 : Capture d'écran du logiciel de GMAO Qualiac (source : [13])

La géolocalisation
permet de localiser les
DM. Afin de retrouver facilement les
équipements du parc, un système de
géolocalisation (boitier SDA) a été installé sur
des DM stratégiques. Ce système
permet de situer les équipements qui sont partagés
entre services tel que les pompes à
perfusions, les moniteurs de transports, les lits,
les lèves-malades… Cette installation RTLS
(Real-Time Location System) permet une visualisation
et une localisation précise (à
3 mètres près) en temps réel. L’utilisation du logiciel
Ubudu [14] (figure 06), permet ainsi de
retrouver les DM en question, et de gagner du
temps dans la recherche,
afin de limiter les risques
d’oublis pour la maintenance des appareils isolés,
mais également pour qu’ils soient utilisés. Par
ailleurs ce système permet de prêter un DM à un autre
service sans risque de le perdre.
Aujourd’hui plus de 1800 appareils médicaux
gérés par le service biomédical sont tracés
par Ubudu.
Ce n’est pas le seul avantage qu’offre
la géolocalisation, l’un des autres avantages est
d’optimiser les flux patients
en offrant une navigation, tel un
GPS, via une application, au sein d’un labyrinthe
hospitalier. Cela permet de limiter le
stress des patients, et permet
d’éviter de perdre du temps pour les soignants dans le
guidage des patients au
sein de l’hôpital Paris Saint-Joseph.
Une autre option offre la
possibilité de vérifier la disponibilité
des DM, ce qui peut s’avérer
particulièrement utile lors d’une période de crise
sanitaire telle que la COVID. Le logiciel Ubudu
permet de vérifier la disponibilité des DM en temps
réel : si le DM est disponible (donc que
l‘hôpital n’est pas surchargé), on peut accueillir le
patient, sinon, on peut rediriger le patient vers un
autre établissement de soins moins surchargé.
La géolocalisation aide dans la
gestion matérielle, et contribue
donc à l’amélioration de la prise
en charge des patients, de
leur confort, et des soins prodigués.
Figure 06 : Capture d’écran du logiciel Ubudu (source : [14])

II. Premières pierres d'une certification commune
1. Contexte, enjeux, problématique, objectifs
L’orientation du service biomédical se formalise à travers le guide des bonnes pratiques biomédicales, et à travers un système de management de la qualité. Cela permet d’orienter tous les acteurs biomédicaux vers l’amélioration continue de la qualité par la maitrise des budgets, du parc de dispositifs médicaux et de la maintenance associée. Le service biomédical participe à la politique de gestion des risques des établissements. Il s’implique aussi dans la matériovigilance et la radioprotection.
Portant sur des dispositifs médicaux qui servent aux soins de diagnostic ou de thérapie, la maintenance des appareils médicaux est impliquée dans la continuité de service, la qualité et la sécurité des soins. Ce qui implique forcément le patient et à sa prise en charge. Le service biomédical se doit d’être réactif et de trouver des solutions dès lors qu’un problème est soulevé.
Le GHPSJ couvre toutes les activités médicales de court, moyen et long séjour. Au vu des différents projets d’agrandissements ou de rénovations, le GHPSJ compte aujourd’hui pas loin de 10 000 DM répertoriés dans la GMAO. Ce parc est directement lié au projet d’établissement du GHPSJ, et est donc en évolution constante. Cela influe sur les contraintes budgétaires et les dépenses liées à la maintenance du parc de dispositifs, en particulier pour les équipements lourds tels que ceux d’imagerie. C’est sans compter sur la diversité des DM allant du petit matériel comme un pousse-seringue, jusqu’à l’IRM, en passant par les ventilateurs. Diversité qui complexifie la maintenance.
Le service biomédical
doit également tenir compte de la réglementation,
de l’obligation de maintenance
et du contrôle qualité des
dispositifs médicaux, à travers 3
principaux textes de loi :
• Arrêté du 3 octobre 1995[10]
• Décret du 5 décembre 2001[11]
• Arrêté 3 mars 2003[12]
Cela peut être résumé par
les obligations suivantes de l’exploitant
:
• Est responsable de la mise en
oeuvre de la maintenance et des contrôles qualité
• Doit connaître son parc de DM à
travers un inventaire tenu à jour (qu’il soit papier
ou informatique)
• Doit organiser et s’assurer que
la maintenance est bien faite (internalisée ou
externalisée)
• Assurer la traçabilité des
maintenances et contrôles qualité
Résumant aussi que les DM
soumis à l’obligation de maintenance
et de contrôle qualité sont
ceux qui rentrent dans l’une ou plusieurs de ces
catégories :
• Nécessaires à la production et l’interprétation des
images de radiodiagnostic
• Nécessaires à la définition, planification et
délivrance des traitements de radiothérapie
• Nécessaires à la réalisation d’actes de médecine
nucléaire
• A finalité diagnostic ou thérapeutique
exposant les personnes à des rayonnements
ionisants
• Les DM de Classe IIB et III
Par ailleurs, dans une
démarche de développement durable,
le service biomédical se doit de répondre à la réglementation
sur les enjeux environnementaux :
• Arrêté du 23 novembre 2005[15]
• Décret du 20 juillet 2005[16]
• Loi du 8 novembre 2019[17]
• Décret du 17 février 2012[18]
• Circulaire du 12 août 2016[19]
C’est à travers ces enjeux, qu’ils soient réglementaires, techniques, environnementaux, en gestion des risques, que le service biomédical doit assurer, sécuriser, valoriser et améliorer ses pratiques. Le service biomédical revoit son SMQ de façon périodique afin de l’améliorer selon la norme ISO9001, et en suivant la politique qualité du GHPSJ. En 2022, en France, près de 30 services biomédicaux sont sur le point d’être certifiés ISO9001 v2015, ou le sont déjà[20]. La démarche qualité dans laquelle le biomédical s’investit donne confiance aux services de soins et par ricochet aux patients.
Depuis 2014, le service biomédical de l’HPSJ est certifié ISO9001 v2008[21], et a réussi la transition vers l’ISO9001 v2015[22] ainsi que son renouvellement en 2017 et 2020 (annexe 01). Aujourd’hui au sein du GHPSJ, seul le service biomédical de l’HPSJ et le département de la Recherche Clinique du GHPSJ sont certifiés ISO9001 v2015 (annexe 02). La certification est valable 3 ans (figure 07). Cette année, le service biomédical de l’HPSJ doit réaliser son second audit de surveillance. La problématique qui se pose est la suivante : comment réussir son audit de surveillance selon la norme ISO9001 v2015 ? Tout en emmenant vers le renouvellement de la certification prévue en 2023. Et tout en harmonisant les pratiques avec le service biomédical de l’hôpital Marie Lannelongue, et en l’intégrant dans les années à venir dans la démarche d’amélioration continue. C’est à travers ce chapitre II que je tenterai de répondre à cette question (annexe 10), en mettant en avant la méthodologie employée et la planification de celle-ci.
Figure 07 : Processus certification ISO9001 v2015 (source : auteur)

2. ISO9001 v2015
Le système de management de la qualité existe dans un but d’amélioration de la qualité des produits et des prestations. Mais également dans un but de recherche de performance durable. La famille des normes relatives au SMQ est composée de plusieurs normes dont les principales sont les normes ISO9000 [23], ISO9001 [22] et ISO9004 [24].
L’ISO9000 définit les concepts, l’ISO9001 les exigences, et l’ISO9004 les lignes directrices pour l’amélioration des performances.
La norme ISO9001 v2015
repose sur 7 principes :
• L’orientation client : le but est
de satisfaire le client, la(les) partie(s)
intéressée(s).
• Le leadership : donner les
moyens à la démarche qualité, les ressources,
prouver sa volonté d’entrer dans cette démarche et son
orientation.
• L’implication du
personnel : mettre en valeur les compétences de
chacun, tout en le faisant évoluer et le valoriser.
• L’approche processus : découper
l’activité principale en plusieurs sous-activités,
plusieurs processus afin d’aborder plus facilement
son fonctionnement.
• L’amélioration : chercher à
progresser constamment afin de rester performant,
on parle d’amélioration continue.
• La prise de décision fondée sur des preuves
: baisser son échelle d’abstraction, en
prenant des données objectives, et non subjectives
[25].
• Le management des relations avec
les parties intéressées : l’établissement du
dialogue avec les clients.
Elle est la seule norme sur laquelle se base un audit ou une certification (reconnue par un organisme certificateur, délivrant le certificat de conformité ISO9001 valable 3 ans). Cette norme permet de prouver que les produits et prestations sont conformes aux exigences clients, légales et réglementaires. Tout en veillant à la satisfaction client. Cette norme reste néanmoins généraliste, s’adapte à tous types de structure et surtout, elle n’est pas obligatoire. L’ISO9001 repose sur l’amélioration continue, l’approche processus, la satisfaction client, les motivations et l’engagement de la direction. En utilisant cette norme, on s’assure de donner des produits et prestations de bonnes qualités, en contrepartie d’un dialogue et d’une satisfaction des services de soins et de la direction.
3. Méthodologie
Afin de répondre à la problématique énoncée précédemment, des moyens d’actions sont choisis, puis leurs étapes de mise en œuvre sont planifiées sur 6 mois, coïncidant avec ce semestre de stage (annexe 11). Par ailleurs, toute cette démarche suit le logigramme des audits internes (annexe 12). La première étape consiste à entrer dans un cycle PDCA, en faisant un état des lieux au contact de l’équipe biomédicale, mais surtout en prenant connaissance de l’existant via la gestion documentaire. Cette étape est majeure car elle permet de prendre connaissance des différentes évaluations et audits à effectuer, qu’ils soient internes (faites par le service biomédical de l’HPSJ) ou externes (faites par une ou plusieurs personnes externes au service biomédical de l’HPSJ). Toutes ces évaluations et audits emmèneront vers des analyses, qui permettront de définir des plans d’actions et des axes d’améliorations, qui seront présentés lors de la revue de direction, juste avant l’audit final, qui est l’audit de suivi ISO9001 v2015.
Figure 08 : Méthodologie employée de la démarche qualité (source : auteur)

3.a. Documentations
La première étape consiste à reprendre la base pyramidale de la gestion documentaire (figure 09) interne à l’établissement et au service biomédical, afin de comprendre et connaître le fonctionnement de l’environnement dans lequel j’évolue aujourd'hui.
Figure 09 : Pyramide de la gestion documentaires (source : UTC)

La deuxième étape consiste à faire un état des lieux de la dernière revue de direction (donc de 2021), en prenant en compte les suggestions d’améliorations prévues pour l’année 2022, afin d’identifier les actions d’améliorations à mettre en place.
Enfin la troisième étape consiste à mettre à jour les documents de références en perpétuelle évolution. Pour cela, l’hôpital via son service qualité et la DSI, a fait l’acquisition d’un logiciel de gestion documentaire appelé Ennov [26]. Ce logiciel permet ainsi de modifier/ajouter des documents à notre gestion documentaire. Par conséquent, cela rend possible la mise à disposition et la mise à jour de la documentation qui rentre également dans un cycle PDCA (figure 10).
Figure 10 : Maîtrise de la gestion documentaire (source : auteur)

J’ai par ailleurs utilisé
Ennov (annexe 13) afin de dématérialiser les manuels
utilisateur en français qui doivent être présents
pour chaque DM, dans chaque service. J’ai pu les rendre
accessibles en ligne aux services de
soins pour les DM en exploitations.
Cette gestion documentaire, commune au sein du
GHPSJ, permet l’harmonisation des
pratiques notamment avec le manuel
qualité et les différentes procédures.
3.b. Évaluation des techniciens
Chaque année l’encadrant du
service biomédical évalue les compétences
des techniciens biomédicaux.
L’objectif est d’accroître les performances
des techniciens, afin d’améliorer l’efficacité
de la maintenance des
dispositifs médicaux, mais également dans le but
d’améliorer la maîtrise du parc de
dispositifs médicaux. A ce jour c’est l’un des rôles
du stagiaire en ingénierie biomédicale d’évaluer
les techniciens.
Pour cela, un outil Excel a été
développé au sein du service biomédical, avec des
niveaux de compétences (Junior,
Qualifié, Expérimenté, Maîtrisé) permettant d’évaluer
les techniciens sur 3 catégories de critères
: le relationnel, la gestion de la
maintenance ainsi que la connaissance des
dispositifs médicaux. Les résultats permettent
d’obtenir des graphes radars bien
connus des outils de management de
la qualité (figure 11). On a
ainsi une vue globale des compétences de chacun des
techniciens, sur les différents services de
l’hôpital et sur chacun des types d’équipements. Ces
graphes radars permettent en un simple coup d’œil de
voir les forces et les axes
d’amélioration d’un technicien, et ainsi
chaque année préparer le plan de formation
pour l’année prochaine.
Figure 11 : Évolution sur 1 an du graphe radar d’un technicien (source : document interne)

L’évaluation des techniciens rentre dans le cadre de la norme ISO9001 v2015, article 7.2 : déterminer les compétences nécessaires effectuant sous son contrôle un travail qui a une incidence sur les performances et l’efficacité du système de management de la qualité, et s’assurer que ces personnes soient compétentes. Le rôle du technicien biomédical est de garantir le bon fonctionnement des dispositifs médicaux. C’est pourquoi un technicien sera évalué et formé tout au long de sa carrière, suivant les matériels nouveaux et les technologies nouvelles.
3.c. Enquête de satisfaction
Aux articles, 8.2.1, 8.2.3 et 9.1.2 de la norme ISO9001 v2015, le niveau de satisfaction des clients doit être surveillé, plusieurs moyens de communication peuvent être employés. A l’hôpital Saint-Joseph, il a été décidé d’utiliser l’enquête de satisfaction, via un outil développé en interne de nouveau sous Excel (mais grandement repris d’un ancien outil d’auto-évaluation selon GBPIB v2002[27]). Un questionnaire traitant de l’intégralité de la prestation biomédicale a pu ainsi voir le jour, où plusieurs sujets sont abordés sous les thèmes du relationnel, de la maintenance préventive/contrôle qualité, de la maintenance curative, de l’achat, de la mise en service et de la formation, enfin de la maintenance des lits/brancards/fauteuils. Ces thèmes sont notés avec des scores allant de 0 à 1 (0 pas satisfaisant, 0,3 peu satisfaisant, 0,7 satisfaisant et 1 très satisfaisant). Ces scores permettent ainsi de donner des graphes radars visuellement parlants sur les sujets à traiter (figure 12), mais également sur l’évolution de la satisfaction des services de soins d’une année à l’autre.
Figure 12 : Évolution sur 1 an de la satisfaction d’un service de soins (source : outil travaux master UTC)

Il y a par ailleurs la possibilité
de répondre à des questions ouvertes,
permettant aux services d’émettre des suggestions
afin que le service biomédical puisse améliorer
la qualité de ses prestations.
Ce questionnaire est légèrement modifié chaque
année, du fait de l’évolution de la prestation
biomédicale. Par exemple l’année dernière, du fait
du changement de logiciel documentaire, la
question « Êtes-vous satisfait de la
documentation mise en ligne sur Infohopital ?
» est devenue « Êtes-vous satisfait de la
documentation mise en ligne sur Ennov ? ».
Le rôle de ce questionnaire est
d’également d’aller à la rencontre des
cadres de santés et infirmières référentes des
services. Un état des lieux est
également à faire dans les services de soins. C’est
au travers du travail de l’élève ingénieur,
personnel neutre, que les soignants
peuvent s’exprimer d’une part, et
d’autre part le service est satisfait d’avoir une présence
biomédicale dans le service de soins au
plus près des patients.
Les différents échanges avec les
cadres, sont ensuite regroupés dans
un fichier Excel permettant d’évaluer la
qualité de la prestation biomédicale, à travers
l’ensemble des scores (figure 13).
Les remarques et demandes sont inscrites dans un
tableau, relevant ainsi les principales remarques,
et les priorisant dans un diagramme de Pareto (figure 14). Il ne reste plus qu’à
définir les plans d’actions à mettre
en place suivant ces résultats.
Figure 13 : Évolution satisfaction des services de soins (source : document interne)

Figure 14 : Exemple d’un diagramme de Pareto suite à l’enquête qualité (source : document interne)

3.d. Évaluation des feuilles RMS
Dans le cadre de l’article
8.2 de la norme ISO9001 v2015, un indicateur
a été développé afin de vérifier la
conformité des informations documentées
prouvant et traçant la conformité, l'acceptation et
les autorisations jusqu'à la libération des
produits et services. L’information documentée
est en priorité la feuille de réception et
de mise en service, ainsi que le bon de livraison,
devis, facture, et marquage CE. Tous ces documents
sont transmis au service achat, ces documents
constituent une partie du dossier achat du
DM. Ils seront joints informatiquement à la fiche équipement
dans la GMAO. Le cycle de vie du DM au sein de
l’hôpital, ainsi que sa garantie,
démarrent à compter du jour de l’installation
et de validation par
l’équipe biomédicale, les services de soins et le
fournisseur. Le délai de paiement (45 jours) débute à
compter de la validation de la réception et
de la mise en service du DM.
Les indicateurs (figure 16)
quant à eux se concentrent sur les fiches RMS (annexe
14) de l’année N-1, ils permettent de donner une idée
sur le taux de remplissage, ainsi que l’application
correcte de toutes les étapes de
la procédure de mise en service (figure 15). Ces indicateurs
donneront lieu à un plan d’action
afin de mieux alimenter les fiches RMS si le taux
était trop bas. L’évaluation se
porte sur 20 fiches RMS choisies dans la première des
unités d’estimation [25].
Figure 15 : Évolution taux de remplissage des feuilles RMS depuis 5 ans (source : document interne)

Figure 16 : Évolution du taux de remplissage des rubriques de la fiche RMS depuis 5 ans (source : document interne)

3.e. Évaluation des risques et opportunités liés aux processus
Principalement dans le
cadre de l’article 6.1 de la norme ISO9001 v2015, le
service biomédical doit connaître et
anticiper les principaux risques
empêchant de réaliser correctement ses
principales activités, mais
également les opportunités qui
lui permettent d’être efficace.
Cette gestion était auparavant
faite avec le logiciel SARA développé par la HAS,
dans le but d’être une interface facile
d’accès pour les auditeurs externes et
la HAS. Ce logiciel a été abandonné [28], et j’ai donc créé un
fichier Excel en remplacement. Ce fichier devra être
présenté aux experts lors de l’audit.
Lors d’une réunion avec toute l’équipe biomédicale,
j’ai pu ouvrir le dialogue sur les risques principaux
qui pourraient entraver la bonne réalisation
des activités biomédicales
(processus curatif, processus préventif,
processus mise en service, etc…). Ce travail
collégial a permis de recenser une
dizaine de risques importants (annexe 15). Ainsi que
les opportunités principales du service, qui
jusqu’à présent étaient connues implicitement et non
explicitement.
Risques et opportunités qui sont évalués selon une
échelle de criticité (annexe 15),
et auxquels un plan d’action est
proposé avec son état d’avancement.
Par ailleurs, suite à
l’article 10.2 de la norme ISO9001 v2015, tout problème
ou non-respect relevé menaçant la prestation
du service biomédical sur l’un des 5
principaux processus (curatif,
préventif, mise en service, fournisseurs,
support), fait l’objet d’une non-conformité.
L’identification ne vise pas à
sanctionner, mais vise à mettre en place des actions
correctives, qui se résument bien souvent par des
rappels sur les bonnes pratiques pour les
non-conformités mineures. On parle de non-conformité
mineure quand celle-ci ne nuit pas à l’efficacité
du SMQ. Les non-conformités majeures quant à
elles, si elles ne sont pas levées, empêchent le
renouvellement d’une certification.
Tout au long de l’année, les non-conformités sont
relevées dans un tableau général
permettant, d’analyser les causes,
évaluer le risque, et mettre en place
des plans d’actions correctives afin
d’éviter que la non-conformité ne se reproduise, et éviter
qu’on ne nuise à la
prestation de maintenance et à la qualité
des soins donnés aux patients.
3.f. Étude de criticité
Tous les 3 ans, dans une démarche de gestion des risques, toujours en lien avec l’ISO9001, et afin de répondre à une partie de la norme NF S99-170 [29], l’étude de criticité permet d’analyser les risques potentiels liés à la défaillance d’un DM dans un service de soins. Elle permet de déterminer les attentes critiques en fonction des différents services de soins. L’analyse est subjective, et un DM peut s’avérer très important dans un service de soins, et très peu dans un autre. Il faut néanmoins créer une analyse avec une cartographie et des règles précises. On transforme ainsi de nouveau la subjectivité en objectivité.
Plusieurs méthodes de calculs existent, parmi elles la méthode MACE [30], la méthode PIEU [31], et on peut même la créer. Toutes ces méthodes utilisent plusieurs critères, tel que la classe du DM, l’impact patient, unicité du DM…
A l’hôpital Paris Saint-Joseph, la méthode AMDEC [32]a été retenu afin d’identifier les éventuels risques en cas de défaillance du DM. Cette étude permet de déterminer les DM ayant un impact fort, sur la qualité des soins et donc sur le patient, en cas de défaillance.
Plusieurs critères sont
ainsi établis :
• Classe du DM (I,
IIa, IIb, III).
• Conséquence patient (Mineure, peu
grave/lésions réversibles, très grave/lésions
irréversibles, majeure/décès).
• Intensité d’utilisation (rare/quelques heures par
an, occasionnelle/plusieurs heures par mois,
importante/plusieurs heures par jour, intense/24h sur
24h).
• Niveau de perturbation de
l’activité (Peu perturbée, moyennement perturbée,
perturbant, très perturbant).
• Unicité de l’équipement (DM
identique de secours interne au service, DM identique
de secours externe au service, DM unique avec autre
technique possible, DM unique sans autre technique
possible).
• Organisation de la maintenance (Certifiée
par organisme extérieur, interne complète,
partielle, aucune).
• Probabilité de la fréquence de
la panne (quasiment impossible, 1 fois/an, quelques
fois par an, plus de 5 fois/an).
• Détectabilité de la panne
(Facilement détectable, détectable,
difficilement détectable, non détectable).
Ainsi sont revues les gravités concernant plusieurs domaines tel que le patient, l’utilisateur, le technique et la généralité. Le calcul se compose donc comme suit :
Criticité = Gravité x Probabilité x Détectabilité
Avec : Gravité = Classe DM x Conséquence patient x Intensité x Perturbation x Unicité DM x Maintenance
L’étude se déroule de la
même manière que l’enquête qualité, à savoir une rencontre
avec les cadres, un questionnaire sous
forme Excel, dans lequel chaque type de
DM est revu. Et auquel le service
biomédical et le service de soins répond conjointement.
Le calcul de la criticité est traduit en
pourcentage. Des seuils de criticité sont définis
afin de hiérarchiser les DM
critiques pour le service, et un graphe radar
(figure 17) permet de
voir en un rapide coup d’œil quels sont les DM critiques
sur lesquels des actions doivent
être menées.
Figure 17 : Exemple de graphe radar suite à l’étude de criticité d’un service de soins (source : document interne)

3.g. Auto-évaluation selon GBPIB
Le service biomédical
est un service support des
services de soins de l’HPSJ, il a
pour objectif de fournir un travail de qualité, en
étant chargé de la maintenance et
de l’acquisition des DM, dont il
doit garantir la sécurité et la qualité.
L’objectif est de satisfaire les
besoins des utilisateurs, dans le
respect des délais et de la réglementation
afin de ne pas gêner le bon fonctionnement
des services de soins. Depuis son engagement
dans la démarche d’amélioration continue de la
qualité, le service biomédical n’a pas cessé de
trouver ou d’imaginer de nouveaux outils afin de
répondre à son engagement.
Par conséquent, il a suivi le guide des
bonnes pratiques de l’ingénierie biomédicale
en établissement de santé paru en 2002 [27], puis son évolution en
2011 [33]. Consacré à
l’essentiel des missions cœur de métier,
tout en permettant de répondre et de faire l’amalgame
avec la norme sur le management de la
qualité ISO9001. Ce guide a permis
en 2013 d’élaborer un outil d’autodiagnostic sous
format Excel [34], afin
d’effectuer une auto-évaluation du respect des bonnes
pratiques. En 2022, est sortie l’évolution de cet
outil d’autodiagnostic, devenu un outil de
management, non plus focalisé sur 213
critères, mais sur les 49 processus.
Sous l’égide de M.Farges, j’ai eu la chance au premier semestre 2022 de faire partie du groupe ayant développé ce nouvel outil [35]. J’ai pu ainsi le proposer et le mettre en place à l’HPSJ.
Figure 18 : Capture écran outil de management selon GBPIB (source : auteur via [35])

Cet outil est intuitif et
j’en ai apprécié l’utilité dès mon arrivée dans le
service biomédical. J’ai ainsi compris très
rapidement, les rouages et l’organisation d’un
service biomédical, en cherchant les preuves
documentaires, ou simplement les faits
prouvant la maitrise ou non des processus
au sein du service.
J’ai par ailleurs ajouté, à côté des processus, sur
chacune des lignes, des boutons hypertextes,
permettant de trouver en un simple clic les preuves documentaires
en ligne (figure 18),
sur nos serveurs communs biomédicaux ou sur le
logiciel de gestion documentaire
Ennov. Cela évite de perdre du temps dans les recherches
documentaires.
J’ai également pu, pour ces boutons, rajouter un
code couleur aussi simple que possible :
• Vert, le document est valable.
• Orange, je dois le continuer ou le modifier (exemple
d’une procédure à mettre à jour rapidement ou une
évaluation que j’ai commencée mais non terminée).
• Rouge, le document est à créer (exemple d’une
évaluation que je n’ai pas du tout commencé).
Cette auto-évaluation
permet de voir les évolutions du
service biomédical par rapport aux années
précédentes, via les graphes radars,
et de déterminer des axes d’améliorations.
Le planning de suivi permet de
lister toutes les tâches à faire sur les processus,
de tenir un cap durant ces mois de stages, en apportant
ma pierre à l’édifice au service biomédical,
améliorant la qualité du service
rendu, petit pas par petit pas.
Ces résultats sont listés dans la
feuille d’ISO17050 [36] [37] (annexe 16), et tout comme
les graphes radars (figure 19)
me donnent un aperçu rapide des résultats de l’atelier
et de son évolution année après année.
Figure 19 : Graphe radar résultats auto-évaluation pour l’année 2022 (source : auteur via [34])

Répondre à la norme
ISO17050 et aux bonnes pratiques de l’ingénierie
biomédicale, cœur de métier, permet de trouver
toutes les preuves documentaires, qu’il reste à transposer
vers la norme ISO9001,
beaucoup plus généraliste. L’avantage de cet outil
est de permettre via toutes les étapes de recherches
documentaires des processus, de faire un état des
lieux d’un service biomédical. Cependant, c’est
dans un tout autre intérêt que j’ai
pu proposer l’outil au deuxième hôpital du GHPSJ,
l’hôpital Marie Lannelongue : utiliser l’outil
de management dans le but d’harmoniser les
pratiques entre l’hôpital Paris
Saint-Joseph et l’hôpital Marie Lannelongue. Tel un auditeur
externe, le travail effectué en collaboration
avec le service biomédical de HML, a
permis de relever les principaux écarts documentaires,
dans un but premier d’harmoniser les
procédures et les pratiques.
Cette harmonisation m’a emmené à visiter HML et
son service biomédical tel un auditeur externe.
Ce même outil a par ailleurs été utilisé afin
d’effectuer des audits croisés entre
le service biomédical de l’Institut Mutualiste
Montsouris et le service biomédical de l’hôpital
Paris Saint-Joseph, permettant de mettre le doigt sur
des pratiques différentes, et ainsi d’avoir une fertilisation
des idées, et pour prévoir
de nouveaux axes d’améliorations pour
les deux établissements.
3.h. Auto-évaluation selon ISO9001v2015
Jusqu’à présent l’auto-évaluation s’est portée sur le référentiel cœur du métier, autrement dit le Guide des Bonnes Pratiques en Ingénierie Biomédicale v2011 et l’outil de management associé. Il convient de faire le rapprochement entre le GBPIB et la norme ISO9001 v2015 (figure 20), afin de se concentrer sur la norme qui est générique et à laquelle on souhaite répondre. L’autoévaluation se fait également avec un outil d’auto-évaluation développé par l’UTC, sous la responsabilité de M. Farges et que j’ai déjà eu l’occasion d’utiliser avec ce dernier lors des cours sur le management de la qualité [38]. Cet outil n’est pas orienté uniquement vers les processus, mais également vers les critères, permettant vraiment de cibler et de répondre correctement à la demande de la norme.
Figure 20 : Transposition GBPIB v2011 dans la norme ISO9001 v2015 (source : auteur d’après [32])

Cette transposition permet de répondre à la norme ISO9001 v2015 suivant les preuves trouvées via l’auto-évaluation selon le GBPIB. Tout comme l’outil de management, j’ai rajouté des boutons avec liens hypertextes (figure 21) permettant en un simple clic d’aller sur le document si celui-ci est présent en version informatique dans la base documentaire Ennov, sur l’Intranet ou tout simplement sur le serveur commun du service biomédical. Cela permet un gain de temps pour la recherche. J’ai également utilisé le même code couleur que pour l’outil de management afin de voir du premier coup d’œil les documents révisés, en cours de révision ou à créer.
Figure 21 : Capture écran outil d’auto-évaluation selon ISO9001 (source : [38])

Figure 22 : Graphe radar résultats auto-évaluation ISO9001 pour l’année 2022 (source : [38])

Tout comme l’outil de management selon le GBPIB, cette auto-évaluation permet de voir la progression du service année après année, à l’aide des graphes radars (figure 22) et ainsi de déterminer des axes d’améliorations. Cet audit interne selon l’ISO9001 permet vraiment de faire un état des lieux avant l’audit de suivi.
4. Revue de direction
Les différents résultats attendus par l’enquête qualité sont une retranscription selon des statistiques du ressenti des « clients » lors des entretiens. Ces éléments permettent d’entrevoir les axes d’améliorations et les plans d’actions sur chaque processus, prouvant ainsi la prise en compte des demandes des parties prenantes.
L’étude de criticité est mise en œuvre par le biomédical, dans un but de détermination des risques liés aux soins. Cette étude a pour but d’améliorer la gestion des DM critiques, notamment en termes de maintenance et contrôle qualité. Ses résultats étude sont intégrés à la norme ISO9001, néanmoins ils seront présentés distinctement au COVIRIS. Emmenant sur des procédures dégradées que devront créer les cadres, suivant cette étude.
L’outil de management, en plus de permettre un état des lieux et une autoévaluation, a notamment permis de poser les bases de l’harmonisation des pratiques entre HPSJ et HML. L’élaboration d’une gestion documentaire commune, qui s’appuyant sur le SMQ, est constituée premièrement par un document commun qui est le MAQ, avant de descendre dans l’échelle d’abstraction et donc documentaire. En s’alignant sur les processus les plus importants aujourd’hui, tel que les processus de réalisations de la maintenance, le service biomédical a ainsi développé plusieurs procédures communes. Ces procédures sont donc la base des pratiques communes. Il est à noter que l’outil de management sera utilisé par les futurs stagiaires ingénieurs tous les ans, permettant ainsi d’améliorer le SMQ du service biomédical petit à petit. Une amélioration par rapport à l’année précédente est donc attendue lorsque l’outil selon le GBPIB v2011 est transposé vers l’outil selon la norme ISO9001 v2015. Cette amélioration permet d’emmener vers la réussite de l’audit de suivi ou renouvellement de la certification, preuve d’un SMQ efficace, et dont le but est de clairement conduire une démarche d’amélioration continue.
Les résultats des
différentes évaluations, tels que
l’évaluation des techniciens, l’audit selon le GBPIB
v2011, selon la norme ISO9001 v2015, l’évaluation des
feuilles RMS, les plans d’actions, la satisfaction
client, sont présentés lors d’une revue de
direction (notamment en présence du
directeur des opérations) dans un fichier
Powerpoint, qui constitue le livrable de
ce stage. Sont également intégrés d’autres indicateurs
de maintenance dans la revue de direction,
tel que la maintenance curative, préventive,
administrative… Un processus nécessite
de créer des indicateurs (annexe
17) afin de pouvoir être piloté correctement.
Cette revue de direction dresse un état des
lieux des 12 derniers mois au service
biomédical, avec pour éléments d’entrée,
les éléments de sortie de l’année précédente. Et
avec pour éléments de sorties
les axes d’améliorations et objectifs
proposés pour l’année prochaine, suite aux
diverses évaluations faites précédemment. Cette
revue de direction est réalisée dans le cadre de la
norme ISO9001 v2015 à l’article 9.3,
où la direction s’assure que
les exigences clients, légales et réglementaires sont
maîtrisées en permanence.
La direction veille par ailleurs aux ressources
(financières, humaines…) afin de maintenir
un SMQ efficace. Un compte-rendu est
écrit suite à cette revue de direction.
Le résultat final de cette méthodologie sera l’audit de suivi (figure 08) et les relevés qui en découleront. L’audit aura lieu quelques jours après le rendu de ce rapport de ce stage, et également après l’oral final.
5. Regard critique
L’audit de suivi aura lieu quelques jours après le rendu de ce document, et même de ma présentation orale : si toute la procédure concernant l’audit de suivi est correctement suivie, il y a peu de chance d’un échec. L’approche processus (annexe 18) est respectée [39], tout comme l’amélioration continue et la prise en compte des risques et opportunités du service biomédical.
Le logiciel SARA étant abandonné, aujourd’hui un fichier Excel a été créé pour prendre en compte les risques et opportunités du service biomédical. Il sera judicieux de transférer ces données vers le logiciel CALISTA, qui est développé par la HAS en remplacement du logiciel SARA.
Également, dans le cadre du processus support, une évaluation des fournisseurs n’a pu être évalué suite à un manque d’informations et de données financières. Cette étude, via des graphes radars, sert de tableau de bord dans les choix des fournisseurs, et peut également servir lors des revues de contrats.
Il est dommage que je n’aie pas su faire évoluer correctement l’enquête de satisfaction. Le sujet IDS119, concernant la satisfaction client selon les recommandations de la norme ISO 10004 v2018 [40], m’étant revenu en mémoire sur la fin de l’enquête qualité, j’aurai pu clairement mettre en place une évolution plus adaptée de cette enquête. J’ai néanmoins pu établir une enquête qualité interne au service biomédical, permettant d’évaluer les motivations des acteurs biomédicaux, ainsi que l’épanouissement au travail, dans l’onglet performance de l’outil de management (indicateurs 6 et 8). Les enquêtes de satisfaction doivent être traitées avec impartialité et honnêteté, et doivent être présentées sans être censurées devant la direction, preuve d’une remise en question sincère dans le cadre d’une certification.
L’utilisation de l’outil de management a permis de comparer les deux ateliers des deux hôpitaux du GHPSJ. L’idée aujourd’hui est de mettre en place à l’HML les mêmes pratiques qu’à l’HPSJ (qui fait office d’établissement support et de référence au sein du groupe hospitalier). Cette première pierre à l’édifice n’est pas dans un but de benchmarking, mais d’aller vers une harmonisation des pratiques au sein des deux services. Une de mes propositions est d’utiliser l’outil effectué par le groupe IDS035 concernant la BPAC6 [41] pour la gestion de l’ensemble des services biomédicaux du GHPSJ, au travers de 8 processus et 57 critères (figure 23). Certes nous ne sommes pas dans un GHT [42], mais ce rapprochement est complètement justifié de par le fonctionnement du GHPSJ. C’est une recommandation que j’ai pu extraire également du projet IDS126 auquel j’avais pris part [43].
Figure 23 : Graphe radar auto-évaluation selon la BPAC6 pour l’année 2022 (source : [41])

Il est probable que l’outil de management aide le service biomédical de l’hôpital Marie Lannelongue vers une certification ISO9001 dans les années à venir. De même si l’outil de la BPAC6 est correctement exploité, il est également probable que la certification soit effective pour l’ensemble des activités biomédicales au sein du GHPSJ.
Par ailleurs, j’ai une tout autre conception de l’étude de criticité. Pour ma part, le fait d’effectuer une étude pour la présenter au COVIRIS et de proposer aux cadres de santés de faire des procédures dégradées est en théorie une bonne idée, si les services de soins suivaient dans cette démarche. L’étude est faite, sauf que les services de soins font très rarement des procédures dégradées. Elles sont officieuses (par expérience au sein de l’hôpital), mais ces procédures ne sont pas posées à l’écrit. Aux yeux des services de soins, c’est au service biomédical de gérer et écrire les procédures dégradées. Aujourd’hui, j’ai eu l’impression d’effectuer une étude chronophage pour peu de résultats. La solution serait peut-être d’écrire des procédures dégradées conjointement avec les cadres, comme lors du déroulement de quasiment toute l’étude. Plutôt que de se renvoyer la balle au dernier moment, pour éviter la rédaction de quelques procédures.
Ma conception de l’étude de criticité est beaucoup plus axée technique et prenant en compte probablement des critères semblables à la méthode AMDEC, tel que la classe du DM ou l’unicité du DM. Mais également d’autres critères, tel que l’âge de l’équipement, la disponibilité d’un SAV… Ce calcul pourrait être intégré en temps réel à la GMAO, le rendant simple à mettre en œuvre. L’intégration du calcul à la GMAO (ou sur une extraction Excel de la GMAO) permettrait d’obtenir un indicateur par équipement, et ainsi donner un élément de plus pour le plan d’équipements annuel, en se posant les bonnes questions par rapport aux choix des maintenances, et de répondre aux besoins des services.
6. Autres activités
Achats biomédicaux : Les ESPIC ne sont plus soumis au code des marchés publics [44], mais ils peuvent malgré tout s’inspirer des règles du CMP. La comptabilité, tout comme la gestion, est de droit privé. Les bénéfices sont donc entièrement utilisés dans la rénovation, les projets, la technologie au sein même du GHPSJ, pour améliorer sans cesse le confort et la qualité des soins des patients.
Le GHPSJ s’est inspiré du
CMP pour les achats :
• Pour un montant inférieur à 5000€ HT les acheteurs
effectuent eux-mêmes le sourcing et
le benchmarking, ils gardent toutes
traces de la motivation de leurs choix.
• Entre 5001€ HT et 221 000€ HT, 3 devis minimum
sont demandés auprès de fournisseurs capables
de répondre au cahier des charges.
• Un appel d’offre est réalisé dès
que le montant dépasse le seuil de
221 000€ HT pour tout investissement en
dehors des travaux, et 1 000 000€ pour les travaux.
Les MAPA ne sont plus émis par le
GHPSJ (lorsqu’ils l’étaient, ils étaient diffusés
sur des plateformes e-marché public
en diffusion fermée).
La procédure d’achat
s’effectue en 7 étapes :
1) L’appel d’offre est réalisé par
le service achat, avec un cahier des charges écrit en
étroite collaboration entre l’acheteur et le(s)
utilisateur(s). Le sourcing est effectué par le(s)
utilisateur(s) selon leur(s) besoin(s).
2) L’ouverture des plis (autrement
dit les solutions/réponses proposées par les
fournisseurs) est effectué par le service des
achats.
3) Établissement d’un document de synthèse,
présentant les différentes offres reçues. Ce
document est confidentiel, il n’est lu que par les
membres de la commission, et sert de base pour la
décision finale.
4) Les revues de consultations par
les membres de la commission, permettent de
rencontrer chacun des fournisseurs répondants et
d’analyser leurs offres.
5) Les négociations avec les
fournisseurs les mieux placés dans le choix final
sont effectuées.
6) L’ensemble est de nouveau analysé lors
d’une réunion avec tous les membres de la commission
permettant la délibération et la décision finale.
Les documents émis lors de cette réunion, restent
confidentiels. Le directeur des achats procède à la
mise au point contractuelle avec le(s) fournisseur(s)
retenu(s). Un procès-verbal rend compte de cette
délibération et de la décision finale.
7) Le choix du(des) candidat(s)
retenu(s) appartient au directeur général. Le
candidat sera prévenu par courrier ou email, dans
les 15 jours après la réunion de décision finale. Au
même titre que les candidats non-retenus.
J’ai eu l’occasion
d’assister à plusieurs revues de consultations,
suite à des mises en concurrence ou
diffusion directe du cahier des charges auprès
de 3 fournisseurs (identifiés par
le service demandeur). J’ai pu assister à l’analyse
des offres, et aux négociations avec
plusieurs sociétés (représentées par un
commercial, un directeur vente, un directeur
technique, etc…) tel que Leica, Philips, Microm, etc…
Ces revues de consultations se font
en compagnie des acheteurs, de l’ingénieur
biomédical, des services de soins (souvent
représenté par un médecin et/ou cadre) et autres
parties concernées si besoin.
Lors de ces différents échanges,
toutes les questions techniques, budgétaires,
médicales, contractuelles, liées aux délais de
livraison, les accessoires, les consommables, sont
revues et approfondies grâce à l’expertise
de chacun, évitant toute surprise pour la
suite. En effet, un appareil acheté ou une
installation vient sceller un engagement
pendant plusieurs années, voire plus d’une
décennie. Il est important de ne pas prendre cette
tâche à la légère afin d’éviter le mécontentement des
utilisateurs, qui pourrait se
ressentir sur la qualité des soins
des patients. L’objectif
premier des achats est de répondre
et satisfaire aux besoins des
utilisateurs.
Enfin j’ai eu l’occasion d’observer plusieurs délibérations
finales devant la commission des
marchés et travaux. Celle-ci se présente comme une synthèse
de 30min à 1h, de tout le travail effectué
en amont par les équipes, afin de répondre
au mieux aux utilisateurs mais également à
la contrainte financière. Tout est
présenté dans le livrable final (un
Powerpoint à présenter), avec une synthèse
technique et financière, et un score
final. Le but étant de trouver le meilleur rapport
qualité-prix. Néanmoins, si les prix sont
hors budget prévisionnel, il faut
savoir convaincre la commission des
marchés et travaux, et donc être prêt à répondre à
leurs questions : maîtriser son
sujet.
Travaux au
laboratoire : Suite au rachat
de l’hôpital Marie Lannelongue, les activités
d’hématologie et de microbiologie
ont fusionné avec celles de
l’hôpital Paris Saint-Joseph, où elles seront centralisées,
au niveau du bâtiment Notre-Dame. Cette fusion a mis en
évidence le besoin de travaux d’agrandissement
afin d’absorber ces activités. Travaux qui
ont permis le remplacement des chaînes
analytiques afin de répondre au mieux à
cette nouvelle organisation (annexe
19 et 20).
Acteur majeur du laboratoire, le
service biomédical doit suivre ses travaux
et installations, et appréhender
le fonctionnement de ce
pôle, car il est évident que l’activité du
laboratoire ne peut s’arrêter durant ces travaux.
J’ai saisi l’opportunité durant ce stage, en
travaillant sur ce projet, certes je
n’en verrai pas le bout, car cette fusion terminera
mi-octobre 2022, néanmoins l’expérience qui
en résulte est majeure. En effet il aura été une riche
expérience d’assister aux réunions des phasages
des différents travaux avec
les acteurs du laboratoire (qu’ils soient
biologistes ou techniciens), déménager les
équipements (étuves, PSM, centrifugeuses, etc…), recenser
les matériels à déménager, créer les
plannings pour les équipes de logistiques ou
même pour les sociétés de contrôle tel
que MC2, que ce soit pour les déménagements, comme
pour les décontaminations ou qualifications
si besoin (annexe 21). Respecter la
norme ISO 15189 [45],
veiller au COFRAC, recenser les
besoins en ressources…
Edition
planning 2022 : Une des
multiples activités que j’ai pu effectuer lors de ce
stage, fut de créer et formaliser sur
fichier Excel le planning 2022 pour
les techniciens, accessible à tous.
Un roulement a été mis en place entre les différents
cycles de maintenances. La difficulté
principale reste de prendre en compte les obligations
et contraintes de chacun,
tout en restant équitable avec
tous.
Pour l’édition du planning 2022 des cycles (figure 24), j’ai dû prendre en
compte le recrutement d’un nouveau
technicien biomédical arrivé le 11 avril 2022, ne
pouvant intégrer le cycle des urgences qu’au 1er Juin.
J’ai dû également effectuer un roulement de 4 cycles
pour un technicien ayant un problème de santé,
l’empêchant d’effectuer le cycle des lits. Par ailleurs,
un technicien est en arrêt de
longue durée, et par conséquent n’est pas intégré au
planning.
Figure 24 : Planning avril 2022 (source : auteur)

Il n’est pas si simple d’éditer un planning, et cela peut même devenir un vrai casse-tête, surtout pendant les périodes de congés. Néanmoins durant les congés ou repos, le planning est adapté aux circonstances. Une procédure dégradée est ainsi mise en place : si le technicien de cycle d’urgences n’est pas là, c’est au technicien en cycle curatif atelier de prendre son cycle. Si un deuxième venait à manquer, le technicien du cycle lit, vient à remplacer le second absent, etc…
Formation :
Figure 25 : Respirateur Fabian Evolution (source : Acutronic Medical Systems)

En parallèle de ma formation au sein du service biomédical, se trouve un apprenti en Licence Pro Instrumentation et Maintenance Biomédicale. Pour son sujet de stage final, j’ai pu proposer un sujet qui s’accorde à la fois à son école et à la fois donne un apport au sein du service biomédical. Sujet sur la ré-internalisation de la maintenance des ventilateurs pédiatriques Fabian Evolution (figure 25) de marque Acutronic Medical Systems. Étant moi-même formé et connaissant à minima la ventilation, j’ai pu partager mon expérience sur ce domaine, l’emmenant à décrire la physiologie, l’utilisation, et la maintenance sur ce ventilateur.
III. Aptitudes professionnelles
1. Bénéfices
A travers ce stage, j’ai pu comprendre comment s’effectuait une démarche qualité au sein d’un atelier, et comment mener à bien un audit. Ce qui a permis de voir l’organisation d’un service biomédical à travers les différents processus explicités dans le guide des bonnes pratiques d’ingénierie biomédicale, et en faire le parallèle avec la norme ISO9001. Ce qui amène à élargir la compréhension d’un service biomédical, cette vision qui n’est plus simplement technique, mais managériale, dans la gestion de projets multiples et sur une vision à long terme. L’audit selon le GBPIB v2011 a pu s’étendre à l’harmonisation des pratiques biomédicales, organisé en collaboration avec mon homologue stagiaire de l’hôpital Marie Lannelongue, faisant le parallèle en me projetant dans le cadre de plusieurs services biomédicaux au sein d’un GHT et d’un pilotage commun.
Le premier comportement acquis est la capacité d’adaptation en faisant un état des lieux du service biomédical, afin de le connaître et le comprendre le plus rapidement possible dans les grandes lignes. Cette étape nécessite la prise en main de plusieurs documents, procédures, manuels. Cela permet un gain de temps pour la suite du stage, notamment lors de créations et de mises à jour de procédures.
Le deuxième comportement acquis est probablement le sens de l’organisation : il est indispensable d’avoir un agenda, un planning, afin de gérer son temps et son énergie. La mémoire ne suffit pas toujours pour mener un projet correctement, la rigueur est de mise.
Elle est mise à l’épreuve, surtout lorsque l’on doit manager une équipe de plusieurs techniciens, avec lesquels la relation et le sens de communication doivent être établie de façon à se faire entendre et à fédérer. Le management des techniciens ne doit pas être négligé, au risque de détériorer la qualité des interventions biomédicales, qui pourraient se ressentir sur la qualité et la sécurité des soins apportés aux patients. Parmi les missions notamment l’édition des plannings des techniciens, rien de doit être laissé au hasard. Il faut inévitablement faire preuve d’inférence en aidant les techniciens dans leurs maintenances. Moments d’entraide qui sont souvent bien vécus par les techniciens biomédicaux : ils sont demandeurs, et cela permet de resserrer les liens.
Le troisième comportement acquis est la prise de recul et la remise en question : j’ai toujours considéré que le laboratoire était un axe d’amélioration personnelle. En dehors de mon sujet principal, je me suis intéressé à ce point faible, et j’ai exploité l’agrandissement entre le laboratoire de l’hôpital Paris Saint-Joseph et l’hôpital Marie Lannelongue. La gestion d’un déménagement, d’un réaménagement, puis la réorganisation avec des nouveaux automates de laboratoire, rendez-vous avec les sociétés, avec les différents partenaires qu’ils soient biologistes, cadres, ingénieurs du projet, etc… Voir les différents phasages, les travaux, le remplacement des chaînes analytiques de laboratoire, avec une continuité de service, sans arrêter les activités du laboratoire. Aujourd’hui, je pense avoir transformé un point faible en opportunité, en ayant acquis cette expérience.
Ce stage m’a permis de connaître la constitution d’un dossier d’achat et également d’assister à des revues de consultations d’offres dans le cadre d’achats, de différencier les budgets investissements et d’exploitations, et de comprendre comment constituer un plan d’équipement annuel.
En outre, ce stage m’a permis également de faire des comparatifs entre le secteur des soins publics et le secteur des soins privés, les avantages et les inconvénients de chacun, en particulier dans la gestion budgétaire annuelle. J’ai vu les différences entre plusieurs ateliers biomédicaux (différence au niveau du parc de dispositifs médicaux, de la GMAO, de l’organisation de l’atelier, etc…).
2. Axes d'améliorations
Aujourd’hui, il me reste dans un premier temps, pour les achats, à faire le parallèle entre un établissement privé et un établissement public. La procédure d’achat n’est en effet pas la même car beaucoup plus stricte dans le public. Le volet des MAPA n’a, du coup, pas été abordé. Les achats sont par ailleurs à exploiter également au niveau du GHT, et sur le travail en commun au niveau des achats. Aujourd’hui, je n’ai encore acquis d’expérience à ce sujet.
La gestion budgétaire, à travers les budgets d’investissement et d’exploitation, reste encore un peu floue, c’est vraiment une compétence à acquérir.
Un comportement me fera défaut, si je ne rectifie par le tir maintenant : de dire oui à tout. Je me retrouve submergé et pour respecter un planning ça devient très compliqué dans ces conditions-là. Dans le cadre du stage, ce n’est pas gênant, par contre demain, ça pourrait l’être.
3. Liens avec la formation théorique
Le lien avec le premier semestre de formation théorique est clairement fait, j’ai pu profiter pleinement des cours sur le management de la qualité et des organisations biomédicales (cours IDCA). Cette matière m’a permis de rentrer dans le vif du sujet notamment via l’audit selon la norme ISO9001 v2015, le guide des bonnes pratiques en ingénierie biomédicale, l’amélioration continue, la gestion documentaire… Cela qui par ailleurs m’a permis de comprendre que la base d’une amélioration continue (et donc un pilotage pour suivre une direction) s’effectue par des indicateurs, tel que l’étude de criticité, l’évaluation des techniciens, l’enquête qualité, et qui permet d’effectuer des axes d’améliorations, et ainsi évoluer, améliorer les compétences, régulièrement. Ce ne sont pas les grandes actions qui nous font évoluer mais les petites actions cumulées, qui au fil du temps, vont s’avérer pertinentes et efficaces.
L’audit selon la norme ISO9001 v2015 a permis dans un premier temps d’effectuer l’audit interne selon le GBPIB v2011, qui rentre totalement dans la suite de l’outil développé par le groupe IDS115, dont je faisais partie, lors de l’ingénierie de projet (cours IDCB). J’ai pu ainsi tester, utiliser et apprécier l’outil tout juste développé pour cet audit interne.
J’ai pu proposer cet outil au sein du GHPSJ, avec mon homologue de HML, en l’utilisant pour harmoniser les pratiques entre les deux hôpitaux. Cela me rappelle fortement, lors de la gestion de projet (cours IDCD), le sujet du groupe IDS126, dont j’ai également fait partie, et dont l’une des réflexions étaient d’harmoniser les pratiques biomédicales au sein des GHT afin d’évoluer ensemble et dans le même sens. Ici ce n’est pas un GHT, néanmoins, le sujet reste le même.
La gestion de projet (cours IDCD) et l’ingénierie de projet (cours IDCB) ont permis par ailleurs de savoir gérer un projet sur du long terme, ainsi mettant en avant des outils tel que le diagramme de Gantt ou même simplement un agenda, afin de tenir un cap sur du long terme. J’ai pu ainsi en profiter pour la réalisation de l’audit de suivi, l’installation des chaînes analytiques au laboratoire, le déménagement dans le cadre de travaux au laboratoire, etc… Le projet d’installation au laboratoire m’a permis d’utiliser mes connaissances issues des cours IDCI, et donc de prendre part aux différentes étapes d’une installation d’une chaine analytique, tout en réussissant à maintenir les activités du laboratoire.
Lors des projets d’achats, les délibérations devant les membres de la commission des marchés et travaux, m’ont très clairement évoqué les présentations orales en groupe devant la classe : le livrable est un Powerpoint synthétisant un long projet d’achat. Le livrable est présenté par plusieurs membres de l’équipe composant le projet d’achat. Chacun maitrise sa partie et est prêt à répondre à des questions. Les mots ou expressions tel que « autoporteur de sens », « pertinent », ou autres… prennent tout leurs sens ici ! Car c’est ici qu’il va falloir mettre en avant le travail effectué afin de convaincre la commission de la pertinence de la recommandation finale.
A travers un établissement de santé tel que l’HPSJ, j’ai pu par ailleurs, comprendre la différence entre un ESPIC et un CH, comme vu lors des cours sur l’organisation du système de santé (cours IDCF). Même si je les connais déjà bien, exploiter les cours sur les traitements de soins (cours IDCH) au sein de l’activité biomédical, m’a emmené à former un stagiaire en licence sur la ventilation. A travers ce stage, il est par ailleurs intéressant de savoir où se situer dans le cycle de vie d’un dispositif médical (cours IDCE).
Enfin, même s’il m’a été peu utile ces derniers temps, l’anglais (cours LC72) reste un besoin pour certaines documentations techniques, et ne serait-ce que pour la traduction de l’abstract en début de ce rapport de stage.
Conclusion
Figure 26 : Le stagiaire ingénieur biomédical 2022 (source : Lucien Bréard)

L’ISO9001 v2015 est une norme internationale applicable à tout organisme réalisant des produits ou des prestations. Cette norme présente une approche processus, avec une amélioration continue suivant un cycle PDCA, et relevant les principaux risques et opportunités au sein de l’organisme. Valable pendant 3 ans, la certification permet d’établir un dialogue avec la direction, donner confiance aux clients, et prouver d’une efficacité.
Au sein d’un service biomédical, l’intérêt reste toujours dans une démarche d’amélioration continue de la qualité et de la sécurité des soins prodigués aux patients. Néanmoins ce système permet de faire valoir auprès de la direction les avantages du système de management de la qualité d’un service support tel que le service biomédical. De plus ce système permet aux soignants d’avoir une pleine confiance et reconnaissance des prestations fournies par ses collaborateurs les plus proches.
Entre développement de connaissances et exploitation sur le terrain des clefs fournies par l’UTC, ce rapport méthodologique permet de répondre au travers des enjeux qu’ils soient réglementaires ou techniques, à la problématique suivante : comment réussir son audit de surveillance selon la norme ISO9001 v2015 ?
Chaque année en revue de direction sont présentées les analyses des audits internes et externes, les évaluations des divers processus, revue des indicateurs, etc… Les axes d’améliorations et plans d’actions, les objectifs, prouvant la mise en œuvre de la démarche d’amélioration continue de la qualité. Un bilan précédent le deuxième audit de suivi et qui nous emmène vers le renouvellement de la certification prévue durant l’été 2023, tout en veillant à ne pas négliger les tâches principales ou annexes d’un service biomédical.7
Qu’en est-il d’une certification commune des services biomédicaux d’un même groupement hospitalier ? Avec pour point de départ une GMAO commune, une gestion documentaire commune, une harmonisation des pratiques et un pilotage commun. Des réflexions et un chemin propice pour les prochains stagiaires en ingénierie biomédicale, à eux de continuer la route…