IDS207 - Accompagnement à la certification "AFAQ Service Biomédical" de niveau 1
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Auteurs
Contacts
- Alizée BOZOR : alizee.bozor@hotmail.com
- Swann GHEUNG : swanngheung@gmail.com
- Emmanuel LAPORTE : manumarielaporte30@gmail.com
- Emelyn PAPPAGEORGIOU : pappageorgiou.emelyn@gmail.com
- Lucas RENÉ : lrene.44390@outlook.fr
Citation
A rappeler pour tout usage : A. BOZOR, S.GHEUNG, E.LAPORTE, E.PAPPAGEORGIOU, L.RENE « Accompagnement à la certification "AFAQ Service Biomédical" de niveau 1 », Université de Technologie de Compiègne (France), Master Ingénierie de la Santé, Mémoire de Projet, https://travaux.master.utc.fr/, réf n° IDS207, https://doi.org/10.34746/ids207, Année 2023-2024, https://travaux.master.utc.fr/formations-master/ingenierie-de-la-sante/ids207/
Résumé
Depuis 1997, les services biomédicaux français suivent des normes et réglementations pour garantir la sécurité et la performance des dispositifs médicaux. Cependant, ces normes n'ont pas été largement adoptées, et l'ISO 9001:2015, qui constitue la norme de référence en matière de gestion de la qualité n’est appliquée que dans 10% des services biomédicaux français [3].
Pour susciter l'intérêt des services biomédicaux hospitaliers pour le management de la qualité, l'AFIB et l'AAMB ont développé la certification "AFAQ Service Biomédical" compatible avec les exigences de l'ISO 9001. Cette certification vise à adopter une approche progressive et moins coûteuse que l'ISO 9001, tout en visant à faciliter l'établissement d'un système de gestion de la qualité dans les services biomédicaux.
L'objectif principal de notre projet est de faciliter la mise en place du niveau 1 de la certification "AFAQ Service Biomédical" au sein des établissements de santé, par le développement d’un outil d'auto-diagnostic permettant aux services biomédicaux d'évaluer leur conformité aux trois thèmes du niveau 1 de la certification.
Abstract
Since 1997, French biomedical services have been following standards and regulations to guarantee the safety and performance of medical devices. However, these standards have not been widely adopted, and ISO 9001:2015, known as the benchmark standard for quality management, is only applied in 10% of French biomedical departments [3].
To stimulate interest in quality management among hospital biomedical departments, AFIB and AAMB have developed the "AFAQ Service Biomédical" certification, which is compatible with ISO 9001 requirements. This certification aims to adopt a progressive and cheaper approach than ISO 9001, while at the same time facilitating the establishment of a quality management system in biomedical services.
The main objective of our project is to facilitate the implementation of level 1 of the "AFAQ Service Biomédical" certification within healthcare establishments, by developing a self-diagnostic tool enabling biomedical departments to assess their compliance with the three themes of level 1 certification.
Téléchargements
Glossaire
AAMB : Association des Agents de Maintenance Biomédicale
AFAQ : Assurance Française pour la Qualité
AFIB : Association française des ingénieurs biomédicaux
AFNOR : Association française de normalisation
SMQ : Système Management Qualité
HAS : Haute Autorité de la Santé
MDP : Mode De Preuve
GHT : Groupement Hospitalier de Territoire
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CH : Centre Hospitalier
PACA : Provence Alpes Côte d’Azur
Accompagnement à la certification "AFAQ Service Biomédical" de niveau 1
Introduction
La recherche de la qualité a toujours été au centre des préoccupations des organisations de santé, qu'elles soient publiques ou privées. Celle-ci repose souvent sur l’efficacité de la prise en charge des patients et l’accessibilité aux meilleurs soins. Cependant, elle ne se limite pas à cela et englobe bien plus que la qualité des soins fournis, incluant également la qualité d’utilisation des dispositifs médicaux au sein des établissements de santé.
L’assurance de la qualité est devenue une exigence incontournable pour garantir à la fois, la satisfaction des patients et la sécurité des dispositifs et services fournis. Dans ce contexte, les certifications et les normes de qualité ont émergés, se positionnant comme outils essentiels, permettant de mesurer, d’évaluer et de garantir la conformité aux normes internationales. Parmi celles-ci, on retrouve l’ISO 9001 [1], norme « phare » pour tout système de management qualité certifié. Elle permet de prouver qu’un établissement de santé établit une culture client, tout en favorisant l’innovation. En somme, elle définit les critères et exigences applicables à un Système de Management de la Qualité (SMQ). Pourtant, le nombre de services biomédicaux certifiés en France connaît une croissance lente, amenant à s’interroger sur son application dans un cadre concret. C’est ainsi que l’Association Française des Ingénieurs Biomédicaux (AFIB) [2], l’Association des Agents de Maintenance Biomédicale (AAMB) [3] et l’Association Française de Normalisation (AFNOR) ont établi, en octobre 2022, la certification Assurance Française pour la Qualité (AFAQ) : Service biomédical. Élaboré en collaboration avec l’Université de Technologie de Compiègne (UTC), ce nouveau référentiel de certification vise à accroître le nombre de services biomédicaux certifiés en démarche qualité [4] [5].
Dans ce contexte, une question se pose : “ Comment concevoir et mettre en place un processus d'accompagnement efficace pour permettre au service biomédical des établissements de santé de réussir la Certification « AFAQ Service biomédical » de niveau 1, en optimisant à la fois la qualité des services biomédicaux et la conformité aux normes et réglementations en vigueur ? “
Ainsi, ce rapport a pour première intention de réaliser une synthèse bibliographique sur l’état de l’art de la certification, dans le but de comprendre les objectifs et les rôles des parties prenantes dans le processus de certification “AFAQ Service biomédical”. Puis de présenter les outils opérationnels envisagés pour faciliter et accompagner les services biomédicaux dans leur démarche de certification du niveau 1, phase d’auto-déclaration.
Chapitre 1 : Certification AFAQ Service biomédical : enjeux et objectif
1.1. Démarches qualités en ingénierie biomédicale & Contexte général
Entre maintenance et achat du matériel médical, les services biomédicaux hospitaliers doivent fournir un travail et des prestations de qualité, afin de satisfaire les besoins des différents services et de garantir la bonne prise en charge des patients par les professionnels de santé. C’est dans cette optique que depuis 1997, les services biomédicaux s’appuient sur des normes et réglementations qui visent à garantir que la conception, la fabrication ainsi que l’exploitation des dispositifs médicaux soient conformes aux normes de sécurité et de performance les plus élevées.
En effet, il est obligatoire de se conformer à un certain nombre de réglementations strictes sur la qualité des dispositifs médicaux, pour obtenir l’autorisation de commercialiser un produit. Les règlements européens 2017/745 [8] et 2017/746 [9] renforcent les exigences en matière de qualité en spécifiant les exigences nécessaires à l’acquisition du marquage CE pour leur dispositifs. Aussi, les services biomédicaux sont directement impactés par les manuels de certification de la Haute Autorité de Santé (HAS) dont la 3ème version, édité en 2010 et révisé 4 ans plus tard, explicite les exigences de base en ingénierie biomédicale en introduisant le critère 8K “Gestion des équipements biomédicaux” qui permet l’évaluation des procédures de maintenance des dispositifs médicaux.
Pour obtenir la reconnaissance de leur qualité, les services biomédicaux peuvent également s’appuyer sur des référentiels volontaires :
- NF S99-170 v2013 [6] : Utilisé lors des maintenance des dispositifs médicaux, cette norme “cœur de métier” précise les recommandations et exigences pour les systèmes de management de la qualité et la gestion des risques associés à l’exploitation des dispositifs médicaux. Elle s’applique principalement aux établissements de santé dotés de dispositifs médicaux et prend en compte les différents acteurs : exploitant, fournisseur et client.
- NF S99-172 [7] : Cette norme permet d’identifier les phénomènes dangereux et d’évaluer les risques associés à l’exploitation des dispositifs médicaux, dans le but d’intégrer dans les structures de santé un système de management du risque lié à l’exploitation des dispositifs médicaux.
Ces 2 dernières normes “cœur de métier”, adaptées et rédigées pour une application dans les services biomédicaux n’ont pourtant pas réussi à atteindre parfaitement leurs cibles. En effet, à l’heure actuelle aucun service n’est certifié selon une de ces deux normes. Elles sont de notoriété trop faible et semblent pour les acteurs ne présenter que peu d’avantages et d’impacts par rapport à la norme ISO 9001, référente en qualité.
L’ISO 9001 version 2015 représente la norme de référence en système de management de la qualité. Elle permet notamment d’obtenir une certaine reconnaissance appréciée et reconnue par de nombreux pairs [10]. Elle dynamise une équipe en poussant celle-ci à la réflexion sur tout dysfonctionnement rencontré. Elle favorise donc un mouvement d’amélioration continue aboutissant à l’augmentation de la qualité perçue [11]. Elle est ainsi gage de crédibilité auprès des fournisseurs et autres hôpitaux, facilitant ainsi les échanges [12]. A noter qu’il s’agit d’une certification n’étant pas spécifique aux dispositifs médicaux et à l’ingénierie biomédicale, figure n°1.
Figure n°1 : ISO9001-Norme de référence en Système de Management de la Qualité (source : Auteur.e.s)
Durant la dernière décennie, le nombre d'établissements de santé certifiés n’a cessé de fluctuer. Toutefois, malgré les avantages fournis par cette norme, cette évolution reste encore trop faible. En effet, en 2019, seul environ 10 % des établissements français étaient certifiés ISO 9001 [3]. Pourtant, cela n’est pas dû à une perte d’intérêt des services hospitaliers pour les démarches qualité. Cela s’expliquerait par la chronophagie de la norme et le manque de disponibilités des ressources humaines. En effet, 84 % des acteurs estiment qu’une démarche de certification ISO 9001 nécessite entre 0,5 et 1 personne à équivalent temps plein jusqu’à son obtention [10]. Aussi, le manque de leadership constitue l’un des principaux freins à la certification [3] car chaque acteur doit se reconnaître et se sentir appartenir au système [11]. A cela, il faut ajouter le coût financier, compris entre 2000€ et 3000€ par an et le manque d’accompagnement des acteurs dans leurs démarches de certification. Ainsi, aujourd’hui cette démarche semble uniquement accessible aux structures dotées de ressources adéquates ce qui rend la certification de l’intégralité des services biomédicaux de France impossible.
Pour résoudre ce problème, L'AFIB et l’AAMB, s’appuyant sur l’expérience de l’AFNOR et l’animation de l’UTC, ont démarré dès 2018, une mobilisation collective pour un nouveau référentiel biomédical : la certification “AFAQ Service Biomédical”, compatible avec l’ISO 9001. L’objectif de cette certification est de démontrer qu’une organisation/ établissement de santé a intégré une culture axée sur le client tout en stimulant l’innovation. Ceci contribue à améliorer la productivité et la performance de chaque établissement favorisant ainsi sa croissance, l’expansion de sa part de marché, et la réalisation d’économies opérationnelles.
1.2. Construction de la certification AFAQ Service Biomédical et enjeux
Avec pour horizon, la reconnaissance de la qualité de ces activités et du savoir-faire de ces professionnels. L’AFIB et l’AAMB s’appuyant sur l’expérience de l’AFNOR et l’animation de l’UTC, ont démarré dès 2018, une mobilisation collective pour un nouveau référentiel biomédical qui soit compatible ISO 9001. Tout en répondant à des critères de qualité plus terre à terre, ce nouveau référentiel se veut facilement applicable en situation réelle au sein d’un service biomédical. En effet, la certification “AFAQ Service Biomédical” a été conçue par les acteurs biomédicaux, pour les acteurs biomédicaux, explicitant les exigences attendues et en établissant des modes de preuves connus des acteurs, utilisés quotidiennement par ces derniers. Afin de recueillir ces données, l’AFNOR hébergera sur sa plateforme de certification en ligne ACESIA un processus dématérialisé comprenant :
- Auto-évaluation de conformité (dépôt des modes de preuves inclus)
- Accès au rapport circonstancié (contrôle des éléments fournis lors de l’auto-évaluation)
- Accès au rapport d’audit (conclusion de l’auditeur sur ses interviews et ses analyses des pratiques)[13].
En février 2022, après 2 ans d’interruption des concertations, crise sanitaires, une première version du référentiel est réalisée et testée dans les services biomédicaux de 4 établissements pilotes, dont 2 déjà certifiés ISO 9001 :
- Site AAMB : Saint Omer & Chalon sur Saône (ISO 9001)
- Site AFIB : Groupe Hospitalier Artois-Ternois (Arras) & CHU Angers (ISO 9001)[4].
Il a été choisi d’intégrer 2 sites certifiés ISO 9001 au sein des sites pilotes, car la certification “AFAQ Service Biomédical” ne se veut pas concurrente à l’ISO 9001. Bien qu’elle se présente comme une alternative, il s’agit plutôt d’un point d’entrée pour les établissements de santé dans l’initiation d’une démarche qualité et un potentiel tremplin pour accéder à la certification ISO 9001 ultérieurement. Il était donc essentiel de s’assurer de leur complémentarité et de la cohérence entre les critères établis dans chacune des certifications.
La première version du référentiel, son application sur la plateforme ACESIA, ainsi que les processus d’audits ont été testés par ces établissements jusqu’à fin 2022. De cette année d’expérimentation ont découlé des retours d’expériences sur le référentiel en lui-même, ainsi que sur les rapports et processus de certification [3] . Ces retours d’expériences ont ensuite mené à de nombreuses concertations et discussions entre les sites pilotes et les acteurs principaux du projet pour enfin parvenir, en mars 2023 à une version finale du référentiel, validée par l’ensemble des acteurs (AFIB, AAMB, AFNOR, UTC, sites pilotes). Cette version finale comprend notamment des critères et exigences formalisés pour être applicable et interprétable dans tous les services biomédicaux francophones [5].
En somme, le but de la certification “AFAQ Service biomédical” est claire (figure n°2):
Figure n°2 : Avantages du référentiel AFAQ Service Biomédical (source : Auteur.e.s)
- Mettre en oeuvre une démarche progressive, en deux niveaux, et non chronophage
En effet, l’utilisation de la plateforme ACESIA permet de réaliser une évaluation “premier niveau” et un dépôt de preuves documentées à distance. Cet outil web est donc plus adapté aux activités quotidiennes d’un service biomédical, et moins chronophage pour les établissements, avec un seul audit de suivi sur les trois ans de certification.
- Moins coûteuse que la certification ISO 9001 : 2015
Face à l’ISO 9001 estimée trop onéreuse, environ 3 000€/an soit au total 6 000€ sur trois ans, un consensus entre les protagonistes a été trouvé avec un processus d’audit moins coûteux, aux alentours de 500€/an, mais toujours compatible avec les exigences d’une certification.
- Plus facilement atteignable que l’ISO 9001 : 2015 pour une reconnaissance officielle
Ce processus répond aux besoins d’efficacité, de facilité, de progression, et d’économie pour obtenir une reconnaissance professionnelle officielle. Il vise également à aider à mettre en place un système de gestion de la qualité dans les services biomédicaux, avec l’objectif final d’obtenir une certification conforme à l’ISO 9001.
1.3. Structure du référentiel “AFAQ Service Biomédical “
La certification AFAQ rassemble 41 questions auxquelles le service biomédical peut répondre à l’aide de modes de preuves documentés. Les questions sont regroupées en 6 thèmes (6 à 8 questions par thème) séparés en 2 niveaux afin de permettre une évolution graduelle. En effet, cela permet aux services biomédicaux disposant de ressources humaines réduites de valoriser leurs savoirs et compétences sans pour autant être fortement impactés par la démarche.
Le premier niveau permet d’évaluer l’application de la réglementation et les exigences légales (thème n°1), la satisfaction des exigences du clients (thème n°2) et la capacité du service biomédical à communiquer et documenter ses actions (thème n°3). Le second niveau est plus pointu sur la façon de gérer le système de management de la qualité (SMQ) au sein du service biomédical. La capacité à contribuer à l'efficacité des services de l'hôpital (thème n°4), à gérer les risques, surveiller les conditions de travail (thème n°5) et s’améliorer de manière continue (thème n°6) est examinée pour valider le niveau 2 et permettre l’obtention de la certification [5].
La validité du premier niveau, comportant 3 thèmes, permet l’obtention d’une « Attestation de niveau », et non la certification, pendant 18 mois renouvelable 1 fois. Pendant ces 18 mois (ou 36 mois en cas de renouvellement) suivants la délivrance “Attestation de niveau”, le service biomédical doit être en mesure de pouvoir valider le niveau 2 et obtenir la certification au risque de devoir recommencer le niveau 1, voir figure n°3 [5].
Figure n°3 : Chemin vers la certification (source : Auteur.e.s)
Le premier niveau est composé de 21 questions structurées en 3 thèmes (6 à 8 questions par thèmes) à valider. Ce niveau est la porte d’entrée vers la certification, son principe repose sur une évaluation faite à distance par un auditeur externe. Le service biomédical s’auto-déclare et dépose toute les preuves documentaire sur la plateforme ACESIA élaborée par l’AFNOR. L’audit est réalisé par un expert de l’ingénierie biomédicale hospitalière et fait alors l’objet d’un retour détaillé et d’amélioration à envisager.
Le niveau 2 est lui aussi composé de 3 thèmes visant la performance du service biomédical à valider en plus de ceux du niveau 1. Il s’agit également d’un contrôle à distance des preuves documentaires déposées sur ACESIA. Suite à cette première étape en ligne, un audit sur site est réalisé. Le service biomédical a ensuite accès aux résultats et rapport détaillés de son audit sur ACESIA. En cas de validation le service biomédical pourra apposer le logo « AFAQ Service Biomédical » sur tous les documents qu’il vient d' émettre et sur le site de l’établissement hospitalier [5].
Chaque question est pondérée. Si l’établissement est conforme à la question, il lui est attribué soit 10, 15 ou 20 points selon l’importance de cette dernière. Pour chaque thème, la somme de points maximale qui peut être obtenue est de 100, pour valider le thème il faut avoir au moins 70 points. Attention, il est important de noter que le thème n°1 reprend des bonnes pratiques essentielles et nécessite alors la note de 100/100 pour être validé, voir figure n°4 [5].
Figure n°4 : Construction de la certification AFAQ Service Biomédical (source : Auteur.e.s)
1.4. Enjeux d'un accompagnement à la validation du niveau 1
Pour faciliter, accompagner et promouvoir la certification AFAQ Service Biomédical de niveau 1 au sein de la communauté biomédicale, il est essentiel d'identifier des outils opérationnels concrets et faciles à mettre en œuvre.
Afin de déterminer l'éligibilité à la certification de niveau 1, nous avons développé, au cours de ce projet, un outil spécifique où les professionnels biomédicaux peuvent évaluer si leur service biomédical remplit les critères requis.
De plus, la mise en place de cet outil permettrait de documenter clairement les preuves justificatives pour chaque thème, ainsi que de fournir des directives sur où trouver ces preuves au sein du service, contribuerait à simplifier la traçabilité et à faciliter le processus de certification. En intégrant ces différentes fonctionnalités, on créerait un ensemble d'outils pratiques et accessibles pour soutenir la démarche de certification au niveau 1 au sein de la communauté biomédicale.
Ainsi, les outils proposés sont destinés aux services biomédicaux ambitionnant la certification AFAQ Service Biomédical de leur établissement. Le niveau 1 étant l’étape de base déterminante pour l’obtention de la certification, les outils mis en place sont donc construits autour de ce niveau.
Chapitre 2 : Conception d’un processus d’accompagnement efficace
2.1. Objectif de l'accompagnement
Notre mission au cœur de ce projet consiste à mettre en place un outil d’accompagnement opérationnel, concret et facile à mettre en œuvre pour faciliter et accompagner la mise en place du niveau 1 de la certification “AFAQ Service Biomédical” au sein d’établissements de santé.
Nous avons donc choisi de réaliser un outil d’auto-diagnostic, sous la forme d’un fichier lié au logiciel Excel, qui va permettre à un service biomédical d'évaluer lui-même sa conformité aux 3 thèmes du niveau 1 de la certification “AFAQ Service Biomédical”. En effet, le choix du format Excel facilite l'utilisation et l'accessibilité de l'outil. Excel est largement utilisé dans les environnements professionnels, ce qui rend l'outil facilement accessible et manipulable par les membres du service biomédical sans nécessiter de compétences techniques avancées
Cet outil va permettre à son utilisateur d’évaluer rapidement sa situation, en effectuant un état des lieux de son avancement en termes de politique qualité. Aussi, l’utilisation de cet auto-diagnostic permet sans avoir besoin de se lancer dans une procédure officielle de certification de déterminer les documents et modes de preuves qu’il aura à fournir et ainsi les préparer pour les avoir à sa disposition au moment où il lancera, via ACESIA, son processus de certification.
Ainsi l’outil d’auto-diagnostic est conçu pour fournir une auto-évaluation personnelle. Cependant, cette autoévaluation ne possède ni la légitimité, ni la valeur d’une évaluation professionnelle approfondie (audit). En effet, les résultats présentés à la fin de la réalisation de l’auto-diagnostic ne sont en aucun cas “gage d’obtention” de l’accréditation correspondant au niveau 1 de la certification “AFAQ Service Biomédical”, mais permettent à un service biomédical d’identifier ses points faibles. L’outil d'autodiagnostic permet également d’avoir accès directement, sur le même support, à des propositions d’améliorations pour se rapprocher d’un niveau de qualité suffisant pour obtenir la certification.
2.2. Création d'un outil d'auto-diagnostic
2.2.1. Données d'entrées nécessaires
L'outil d'auto-diagnostic est un instrument conçu pour évaluer régulièrement l'état d'avancement d'un projet. Dans le contexte de notre étude, cet outil vise à déterminer l'éligibilité d'un service biomédical à la certification “AFAQ Service Biomédical”.
La mise en place de cet outil implique une étape primordiale de collecte de données d'entrée, notamment la détermination des bénéficiaires, les objectifs des activités, ainsi que la méthode employée pour les accomplir. Ces informations sont recueillies à l'aide d’une planification dynamique stratégique et d’une cartographie des processus.
En effet, le plan dynamique stratégique permet d'identifier et de définir la cible du processus d'auto-diagnostic. La cartographie des processus, quant à elle, présente de manière visuelle les données d'entrée et de sortie, les ressources nécessaires, les activités à réaliser, ainsi que les critères de réussite associés au projet.
A. Plan Dynamique Stratégique
Un Plan Dynamique Stratégique (PDS) est un outil de planification qui se distingue par sa flexibilité et sa capacité à s'adapter aux changements rapides dans l'environnement. La mise en place d’un tel outil revêt une importance cruciale pour les organisations qui cherchent à réaliser divers projets. Contrairement aux plans stratégiques traditionnels, qui peuvent être statiques, le PDS nécessite une révision régulière et un ajustement continu en réponse aux évolutions internes et externes d’un marché, que ce soit en termes de technologie ou de réglementation. Les enjeux associés à l’utilisation d’un PDS sont donc multiples car celui-ci permet notamment :
- d’ajuster les priorités en fonction des besoins changeants de l'entreprise et des attentes des parties prenantes.
- d’assurer une communication transparente pour mobiliser et motiver les équipes, ou autres parties prenantes, autour des objectifs du projets
- de transformer l'incertitude en opportunités, et donc favoriser l'innovation continue
Au sein de ce projet, cette méthode a facilité l'émergence d'une compréhension approfondie du contexte global et de l'environnement dans lequel il évolue. Ainsi, les livrables attendus, notamment l’outil d’auto-diagnostic, ont été ajustés de manière plus précise aux exigences des services biomédicaux, en harmonie avec le système de gestion de la qualité, voir figure n°5.
Figure n°5 : Plan dynamique stratégique du projet “Accompagnement à la certification AFAQ Service Biomédical de niveau 1” (source : Auteur.e.s)
B. Cartographie des processus
La cartographie des processus constitue une représentation visuelle et méthodique des activités et des interactions liées entre elles par des liens logiques au sein d'un projet. Elle vise à illustrer de manière claire et compréhensible comment les processus opérationnels, les tâches et les flux d'information se déroulent au sein d'un projet. Cette représentation visuelle favorise la compréhension, la communication et l'optimisation des processus, permettant aux organisations d'identifier les inefficacités, d'améliorer la qualité, de renforcer la conformité aux normes et de favoriser une gestion plus efficace et efficiente de leurs activités, voir figure n°6.
Souvent utilisée comme un outil clé dans le cadre de l'amélioration continue des processus et de la gestion de la qualité au sein d'une entreprise, elle a été élaborée ci-dessous pour soutenir les services biomédicaux dans leur démarche de certification “AFAQ Service Biomédical”.
Figure n°6 : Cartographie des processus du projet (source : Auteur.e.s)
Ainsi, au sein de cette cartographie, le groupe projet UTC constitue l'entité principale, et le public cible est représenté par les services biomédicaux des établissements de santé de France. Cette visualisation inclut également des éléments essentiels pour la bonne marche du projet, tels que les ressources, l'outil d'auto-diagnostic, le questionnaire de satisfaction, ainsi que des supports externes facilitant la compréhension du contexte.
2.2.2.Structure générale de l'outil d'auto-diagnostic
Une fois le fichier ouvert, l’utilisateur est dirigé vers une page d'accueil, (cf, figure n°7 : Page d'accueil de l'outil d’autodiagnostic). En appuyant sur le bouton “Start”, il sera redirigé vers le mode d’emploi de l’outil (cf figure n°8 : Onglet “Mode d’emploi” de l’outil d’autodiagnostic)
Figure n°7 : Page d'accueil de l'outil d’autodiagnostic (source : Auteur.e.s)
Mode d’emploi :
L’outil d’autodiagnostic débute avec le mode d’emploi (cf figure 8 Onglet “Mode d’emploi” de l’outil d’autodiagnostic) qui présente les grandes lignes de l'outil, les différents onglets retrouvés, ainsi que les règles de notation des niveaux de conformité et des niveaux de qualité. Cette page introductive est divisée en 3 parties distinctes :
- Renseignements : Cette partie nous permet d'obtenir les informations sur l’établissement qui s’apprête à utiliser l’outil : Identification de l’établissement, nom et coordonnées du responsable du service biomédical. Rappelons qu’il n’est pas nécessairement obligatoire que seul le responsable biomédical réalise l’autodiagnostic. En effet, un technicien biomédical ou une autre personne du service peut-être parfaitement habilité et capable de remplir cet auto-diagnostic.
- Focus sur l’outil : Cette partie présente, en première instance, l’objectif de l’outil d’autodiagnostic, avant de présenter les différents éléments composant chaque onglet/partie disponible lors de l’utilisation de l’outil.
- Critères d’évaluation : Cette partie présente les critères d'évaluation de l’outil :
- Niveau de conformité à la certification “AFAQ service biomédical”
- Le niveau de conformité est associé à un nombre de points (“conforme” = 10 ou 15 points en fonction de l’importance de la question ou “non conforme” = 0 points)
- Niveau de qualité associé avec le mode de preuve choisi par l’établissement pour chaque conformité
- Le niveau de qualité est associé à un résultat en pourcentage, le max étant 100% ( monde de preuve n°1 (Faible) = 25% ; monde de preuve n°2 (Moyen) = 50% ; monde de preuve n°3 (Bien ) = 75% ; monde de preuve n°1 (Très bien ) = 100 %.
Enfin, le mode d’emploi présente en pied-de-page une zone dédiée à l’indication de la date de réalisation de l’auto-diagnostic, ainsi qu’un bouton permettant de démarrer le test en étant redirigé vers la feuille Excel correspondant au remplissage des critères du thème 1.
Figure n°8 : Onglet “Mode d’emploi” de l’outil d’autodiagnostic (source : Auteur.e.s)
Thèmes 1 à 3 :
Les thèmes 1, 2 et 3 correspondent respectivement aux thèmes de la certification “AFAQ Service Biomédical (présentés en 1.2). Chacun de ces thèmes contient chacun un certain nombre de questions associées et auxquelles l’établissement devra prouver sa conformité. Comme présenté dans le mode d’emploi, si l’utilisateur est conforme à une question, il doit choisir le mode de preuve “le plus élevé” qu’il possède et qui prouve sa conformité. Afin d’amener plus de clarté et une facilitation du choix, chaque mode de preuve est associé à une description précise.
A titre d’exemple, si l’utilisateur possède le mode de preuve n°1 et le mode de preuve n°2, il choisit le mode de preuve associé au niveau de qualité le plus élevé, soit, dans ce cas-là, le mode de preuve n°2, voir figure n°9.
Figure n°9 : Extrait du thème 2 de l’outil d’autodiagnostic (source : Auteur.e.s)
On retrouve également une colonne “Commentaires”, où l’utilisateur a la possibilité d’indiquer des informations, tel que le nom que possède le document au sein de son service et son emplacement.
A la fin du remplissage de l'ensemble des critères de chaque thème, une représentation graphique du niveau de qualité est présentée, voir figure n°10 :
Figure n°10 : Représentation graphique des résultats du thème 2 (source : Auteur.e.s)
Associée à cette représentation graphique, on retrouvera une zone dédiée aux commentaires attenant au résultat global, ainsi qu’une zone “Plan d’action”, dans laquelle l’utilisateur a la possibilité d’indiquer selon les points faibles identifiés, d’indiquer un ou plusieurs plans d’actions à mettre en place pour réduire ces faiblesses.
Enfin, au pied-de-page de chaque thème, on retrouve un bouton permettant de rediriger l’utilisateur vers le thème suivant.
Synthèse des résultats et représentations graphiques :
Les résultats sont répartis en deux parties :
- Par thème : Les résultats par thème reprennent les représentations graphiques présentées à la fin de chaque onglet “Thème n°X”. De plus, on retrouve sous forme de tableau un récapitulatif des modes de preuves sélectionnés (cf : figure n°11).
Les résultats visualisés séparément par thème permettent à l’utilisateur de l’établissement test de savoir sur quel point chaque thème nécessite des actions d’amélioration. Cela lui permet aussi de prioriser certaines actions à mettre en place.
Figure n°11 : Synthèse des résultats obtenus regroupés par thème (source : Auteur.e.s)
Résultats globaux : Dans les résultats globaux, on retrouve sous forme d’histogramme le nombre de fois qu’un mode de preuve a été choisi par l’utilisateur. Aussi, une représentation graphique du niveau de conformité obtenu sur l’ensemble des 3 thèmes avec un “niveau seuil” à dépasser afin d’obtenir la certification. Enfin, on retrouve un graphe radar sur le niveau de qualité globale obtenu. Les résultats globaux permettent alors à l’utilisateur de se positionner et d’avoir une vue d’ensemble de ses capacités, en amont d’un processus de certification (cf : figure n°12).
Figure n°12 : Synthèse des résultats globaux obtenus (source : Auteur.e.s)
2.2. Création d’un questionnaire de satisfaction
Afin d'évaluer la satisfaction des utilisateurs de notre outil d'auto-diagnostic et de cibler des domaines d'amélioration potentiels, nous avons opté pour la création d'un questionnaire de satisfaction via Google Forms.
Ce questionnaire est structuré en deux sections : Informations générales et le corps du questionnaire. Il se compose de 10 questions variées, comprenant des :
- Questions à choix multiples
- Questions ouvertes
- Réponses à échelle numérique
- Réponses à échelle sous forme de matrice.
Les réponses recueillies nous permettent d'analyser plusieurs indicateurs de performance (KPI) tels que le niveau de satisfaction global, l'effort fourni par les utilisateurs, et la probabilité qu'ils recommandent notre outil. En analysant ces indicateurs, nous sommes en mesure d'identifier les domaines dans lesquels des améliorations sont nécessaires, en tenant compte des retours précieux des utilisateurs. (cf. Annexe 1 : Questionnaire de satisfaction - Google Forms)
Chapitre 3 : Mise en oeuvre et impact des outils élaborés
3.1. Test de l’outil d’auto-diagnostic
3.1.1. Sélection des établissements partenaires
La sélection de ces établissements a été justifiée en fonction de plusieurs critères stratégiques et opérationnels, notamment :
- Appartenance au GHT du Gard :
- La présence d'un membre du groupe d'étudiants employé au sein du GHT du Gard a incité à choisir des établissements de ce groupement, facilitant ainsi la collaboration et l'accès aux informations nécessaires.
- Importance des Centres Hospitaliers :
- Les CHU de Nîmes, Caen, et le CH d'Aix en Provence ont été choisis en raison de leur envergure, représentant des centres hospitaliers majeurs dans leurs régions respectives. Leur participation permet d'obtenir des perspectives variées, essentielles pour valider l'efficacité de l'outil à grande échelle.
- Certification existante ou intention de certification :
- La présence de CH ayant récemment obtenu la certification "AFAQ Service Biomédical", comme le CH de Saint Omer, ajoute une dimension pratique à l'évaluation. De même, le CH d'Alès manifestant une volonté claire d'obtenir cette certification en 2024 renforce la pertinence de l'outil.
- Expérience préalable en tant qu'établissement pilote :
- L'établissement de Saint Omer a joué un rôle de site pilote pour le référentiel AFAQ service biomédical, démontrant une expertise précieuse dans le domaine et renforçant sa capacité à évaluer l'outil.
- Équilibre entre différentes tailles d'établissements :
- La sélection inclut des établissements de tailles variées, tels que le CH de Bagnols-sur-Cèze, permettant une évaluation équilibrée de l'outil dans des contextes hospitaliers de différentes envergures.
- Élargissement géographique avec un établissement du Nord de la France :
- L'inclusion du CH de Saint Omer dans le Nord de la France apporte une diversité géographique, tandis que le CHU de Caen contribue à la perspective d'un CHU du Nord-Ouest.
Ainsi, la sélection a été guidée par une combinaison de facteurs, allant de la pertinence organisationnelle à la représentativité géographique, pour garantir une évaluation exhaustive et significative de l'outil d'auto-évaluation biomédicale. Par conséquent, nous avons sollicité la participation de six établissements afin de mettre à l'épreuve l'outil d'autodiagnostic et recueillir leurs retours, notamment en ce qui concerne les possibilités d'amélioration de l’outil (cf : figure 13).
Figure n°13 : Établissements sélectionnés pour tester l’outil diagnostic (source : Auteur.e.s)
CHU de Nîmes (30):
- Référent du GHT du Gard avec 2083 lits.
- Certifié ISO 9001 pour son service biomédical récemment.
- Expertise précieuse pour l'évaluation de l'outil d'auto-évaluation.
CH d'Alès (30):
- Centre Hospitalier d'envergure avec 880 lits.
- Gestion d'un deuxième établissement et plusieurs EHPAD.
- Forte volonté d'obtenir la certification "AFAQ Service Biomédical" en 2024.
CH de Bagnols-sur-Cèze (30):
- Centre Hospitalier plus modeste avec 350 lits.
- Intention d'entamer une démarche de certification "AFAQ Service Biomédical" à l'avenir.
CH de Saint Omer (62):
- Capacité de 550 lits.
- Certifié AFAQ Service Biomédical en septembre 2023, faisant partie des premiers en France.
CHU de Caen (14):
- Capacité de 1720 lits, le plus grand service biomédical évaluateur.
- Aucune certification actuelle, mais l'outil pourrait les orienter vers la certification "AFAQ Service Biomédical".
CH d'Aix En Provence (13):
- L'un des CH les plus importants de la région PACA avec 944 lits.
- Service biomédical conséquent, sans certification actuelle.
- L'initiation à l'outil d'auto-diagnostic pourrait les encourager à envisager la certification "AFAQ Service Biomédical".
3.1.2. Résultats obtenus auprès des établissements sondés
Le CHU de Nîmes a été le premier site à nous faire un retour sur l’outil d’auto diagnostic, ainsi que sur les points d’améliorations qu’il ont pu identifier :
- L’outil a été testé avec succès ce qui permet à cet établissement non seulement de prétendre à la certification “AFAQ Service Biomédical, mais de s’engager vers une démarche ISO 9001 avec des MDP élevés. (Cela reste cohérent dans la mesure ou le CHU de Nîmes est certifié ISO 9001 depuis l’année dernière).
Remarques :
- Incompréhension du choix des modes de preuve et du fait que le MDP 1 soit moins valorisant que le MDP 4. Ils suggèrent donc d’inverser l’ordre de présentation des MDP puisqu’il est impossible d’en sélectionner plusieurs.
- Il n’est pas explicite non plus que lorsqu’un MDP est choisi, cela sous-entend que les MDP qualitativement inférieur sont atteints.
- L’ergonomie de présentation peut-être améliorée, en effet à partir du moment ou un MDP affilié à une question est choisi, la case “conforme” pourrait basculer automatiquement et ne pas devoir attendre que cela soit fait manuellement sous peine de n’obtenir aucun résultat.
Le CH d'Alès, nous a retourné le questionnaire de satisfaction, nous indiquant que cet outil était d’un intérêt évident, et qu’il le recommanderait potentiellement à d'autres services biomédicaux.
Remarques :
- Le mode d’emploi n’est pas assez explicite pour une personne qui n’est pas familière à la certification “AFAQ Service Biomédical”.
- L’ergonomie de l’outil peut-être améliorée et accompagnée d’une notice explicative plus conséquente.
- Incompréhension sur le choix des MDP et pour quelles raisons il n’y a pas la possibilité d’en sélectionner plusieurs, ou bien d’automatiser le fait qu’en choisissant le MDP 4 par exemple, les autres MDP de qualité inférieure soient sélectionnés.
- La colonne “niveau de qualité” perturbe les utilisateurs, car il y a une confusion entre les points obtenus qui sont fixes, quel que soit le MDP validé et les points variables du niveau de qualité obtenu au regard de ces mêmes MDP.
Le CH de Bagnols sur Cèze, l’évaluation est bonne sur l'intérêt de cet outil, mais il reste compliqué en l’état de se l’approprier sans un mode d’emploi plus détaillé.
Remarques :
- Ajouter un mode d’emploi explicite.
- Automatiser certaines fonctions.
Le CH de Saint Omer, suite à leur évaluation l’ergonomie visuelle de l’outil pourrait être amélioré.
Remarques :
- Le service biomédical de ce CH est déjà certifié AFAQ service biomédical, ils sont donc à l’aise sur la compréhension du référentiel. Leur remarques ne porte donc que sur la mise en forme de cet outil “pour faire plus pro” et l’automatisation en “conforme” lorsqu’un MDP est choisi.
Le CHU de Caen, Le référent biomédical de cet établissement trouve l’outil satisfaisant, sans effort de compréhension particulier. Cet outil est sans aucun doute utile et recommandable à la communauté biomédicale qui veut s’auto évaluer.
Remarques :
- La remarque principale porte ici aussi sur l’ergonomie de l’outil, en figeant par exemple la première ligne du thème que l’on évalue lorsque l’on navigue dans l’outil.
Le CH d’Aix en Provence, Le responsable d’atelier biomédical de cet établissement trouve l’outil satisfaisant, compréhension et trés utile. Cet outil d’auto-évaluation est donc à recommander fortement à notre communauté.
Remarques :
- Nous retrouvons comme remarque le manque de clarté sur les critères d’éligibilités et les modes de preuve multiples.
3.2. Axes d’amélioration de l’outil
La collecte de retours est très bénéfique à l’élaboration de l’outil. En effet, les réponses au questionnaire de la part des divers services biomédicaux permettent de donner des axes d’amélioration clairs et essentiels à la construction d’un outil efficace et utile.
De plus nous apportons également un regard autocritique sur la première version de l’outil proposé puisque ce dernier a été réalisé dans les plus bref délais dans le but de garantir des retours complets et exploitables des établissements contactés.
Des différentes réponses et notre propre recul sur notre travail nous dégageons cinq grands axes d’amélioration à prendre en compte en vue de poursuivre le développement de l’outil :
- Améliorer le mode d’emploi
- Retirer “visuellement” de l’outil, le pourcentage (%) de niveau de qualité
- Permettre un choix multiple des modes de preuve
- Introduire dans le choix multiple la conformité à la question automatiquement.
- Améliorer l’ergonomie de l’outil.
Ces résultats ont été pris en compte tout au long du processus de création de l’outils, et ont permis d'élaborer la dernière version de celui-ci, actuellement disponible au services biomédicaux.
Conclusion
Jusqu'à présent, seule la certification ISO 9001 et les guides de bonnes pratiques ont permis aux services biomédicaux d'être reconnus. Malheureusement, très peu de ces services s'engagent dans cette démarche, principalement en raison des difficultés à comprendre la complexité de l'ISO 9001. En effet, en France, moins de 10% des services biomédicaux ont obtenu la certification ISO 9001 au cours des 25 dernières années.
Dans la rédaction des appels d'offres et des contrats de maintenance auprès des sociétés actrices de l’offre de dispositif médicaux, ou encore avec les prestataires de service avec lesquels la communauté biomédicale collabore au quotidien, les services biomédicaux, des établissements de santé, ont des exigences grandissantes en ce qui concerne les politiques de management de la qualité de leurs partenaires privés.
Face à cette constatation, les services biomédicaux n'étaient plus en mesure d'exiger un tel niveau de qualité de la part de collaborateurs extérieurs, alors que plus de 90% des services biomédicaux ne disposent d'aucune certification pour leur propre service. Pour remédier à cette situation, les associations nationales AFIB et AAMB, avec le soutien de l'UTC et sous l'égide de l'AFNOR, ont élaboré un référentiel compatible avec toutes les exigences d'une certification, tout en simplifiant le processus pour que tous les acteurs biomédicaux puissent s'y conformer.
Suite à l’élaboration de notre outil d’auto-évaluation, celui-ci a été testé auprès de plusieurs services biomédicaux diversifiés. Les retours d’utilisations laissent penser que l’objectif “l’AFAQ Service Biomédical” est atteint, le service biomédical certifié pourra donc apposer ce logo sur l’ensemble de ses documents administratifs ou de traçabilités, ce qui lui confèrera cette reconnaissance tant attendue des tutelles, du personnel soignant et surtout de la légitimité auprès des partenaires externes.