IDS047 - Développement d'une offre commerciale en santé environnement
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A rappeler pour tout usage : D. BREVIERE, « Développement d’une offre commerciale en santé environnement », Université de Technologie de Compiègne (France), Master Ingénierie de la Santé, Parcours Technologies Biomédicales et Territoires de Santé (TBTS),Mémoire de stage, septembre 2020, https://travaux.master.utc.fr/formations-master/ingenierie-de-la-sante/ids047/
Résumé
Proxicare est un cabinet de conseil en innovation en santé et protection sociale. Le projet de fin d’études qui fait l’objet de ce rapport s’est articulé autour de diverses missions d’accompagnement d’acteurs de la santé en tant que consultant au sein d’équipes projet ainsi que d’un projet de développement commercial du cabinet sur le sujet de la santé environnement.
Ces six mois de stages ont permis de construire et suivre une démarche d’innovation de l’étude de marché préliminaire à l’élaboration d’une offre commerciale, désormais en cours de prospection auprès de client potentiels. Celle-ci propose un accompagnement des villes dans la conduite d’un état des lieux local des impacts de l’environnement sur la santé de leur population, et l’élaboration de stratégies et plans d’actions locaux visant à renforcer l’offre de santé sur le territoire afin de mieux protéger la population.
Ce présent rapport revient alors sur l’ensemble de la démarche ayant conduit à l’élaboration de cette offre et présente les résultats des travaux ayant été les plus structurant de la démarche, de la définition des enjeux de la santé environnement à l’identification des actions conduites au plus près des territoires, en passant par la structuration des politiques publiques.
Abstract
Proxicare is a consulting firm specialized in health innovation and social protection. This end-of-study project aimed at supporting health stakeholders in their innovative project within a project team of consultants. The goal of this six months experience also consisted in developing a new commercial offer for Proxicare on environmental health.
This internship enabled the deployment of an innovation process from a marketing study to the creation of commercial proposition, now in market research. This proposition involves supporting cities on a diagnostic approach of environmental impacts on the health of their population and developing a local public policy in order to improve health services aiming at protecting the population facing environmental concerns.
This report relates the different steps of the innovation process that led us to the creation of this commercial proposition et presents the results of the most structuring works. These ones include for instance the definition of concerns justifying a common approach between health and environment, the benchmark of actions planned in different involved French cities or the French health public policies structure related to the environment.
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[Mémoire complet]
Développement d’une offre commerciale en santé environnement
Accompagnement des villes dans l’élaboration d’une stratégie locale en santé environnementale
Introduction
La prise en compte des risques sanitaires liés aux déterminants environnementaux prend une place de plus en plus prépondérante dans les politiques publiques de santé, tant au niveau national qu’au sein des collectivités locales, de la région à la ville. En effet, bien que la santé ne fasse que peu partie des compétences des villes, celles-ci s’en emparent de plus en plus que ce soit pour renforcer l’attractivité de leur territoire pour les professionnels de santé, pour développer des structures venant renforcer l’offre de soins, ou en élaborant de réelles politiques publiques de santé au regard des priorités de sa population. A cet égard, l’intégration des enjeux liés aux facteurs environnementaux prend tout son sens, ces derniers étant intimement liés aux contextes locaux. Enfin, la qualité de l’environnement et donc du cadre de vie est aujourd’hui un facteur important d’attractivité pour une ville, aussi bien pour les habitants que pour les acteurs économiques, ce qui ne vient que renforcer leur motivation pour agir.
Dans ce contexte, Proxicare met son expertise du système de santé et des processus d’innovation afin de développer une nouvelle offre commerciale à destination des collectivités locales. Ce nouveau positionnement du cabinet vise à accompagner les villes dans la conduite d’un état des lieux local en santé environnement et dans l’élaboration d’une stratégie locale au regard des enjeux pour leur population et leur territoire.
Après une présentation de Proxicare, et des différentes missions accompagnées en tant que consultant stagiaire, nous reviendrons sur la démarche nous ayant conduit à ce positionnement. Nous présenterons ensuite les travaux complémentaires nous ayant permis d’élaborer une proposition de valeur qui suscite d’ores-et-déjà l’intérêt de cibles et partenaires potentiels avec lesquels nous poursuivons nos travaux.
PARTIE 1 : PROXICARE, CABINET DE CONSEIL EN INNOVATION EN SANTE ET PROTECTION SOCIALE
Accompagner les transformations de notre système de santé
Proxicare est un cabinet de conseil spécialisé en innovation en santé et protection sociale. Fondé en 2015 à Paris, il se compose aujourd’hui de trois associées, une manager, et 7 consultants et a réalisé un chiffre d’affaires de 1,6 million d’euros en 2019.
Proxicare accompagne les acteurs de la santé et de l’assurance santé dans la construction de stratégies et de modèles notamment au regard des mutations du secteur de la santé et des enjeux auxquels il fait face : accès aux soins, chronicisation des pathologies, transition numérique, coordination des exercices ou encore soutenabilité financière du système.
Face à ces transformations, les acteurs du secteur s’orientant vers une approche servicielle sont nombreux et divers. Ainsi, Proxicare accompagne aussi bien des organismes d’assurance santé complémentaire, des acteurs des politiques publiques (collectivités territoriales, Agences Régionales de Santé), des offreurs de soins (structures et professionnels de santé et du médico-social) que des industriels (du dispositif médical, de la e-santé, ou pharmaceutiques).
On notera toutefois que le cabinet peut accompagner des acteurs externes au secteur de la santé sur des thématiques comme celle de la santé au travail à titre d’exemple.
Un positionnement pour une approche décloisonnée de la santé
Les expériences et expertises des consultants de Proxicare sont diverses et complémentaires, apportant ainsi une vision et une maitrise complète du système de santé et de ses transformations. Les consultants sont par ailleurs issus de formations diverses : sciences politiques, pharmaceutique, commerce ou encore ingénierie de la santé.
Cette pluralité d’expertises permet d’apporter aux clients une approche décloisonnée de la santé, comme illustré dans la figure suivante.
Un accompagnement allant du conseil stratégique à l’accompagnement de la mise en œuvre opérationnelle
Proxicare accompagne ses clients aux différents stades de développement de leurs projets. L’accompagnement peut tout d’abord porter sur les phases d’avant-projet : études de marché, identification des opportunités de développement, cadrage et définition stratégique et conception de modèles économiques.
Les missions du cabinet portent également sur la conception des projets, services et solutions que les clients souhaitent développer. Proxicare intervient ainsi sur l’analyse des besoins et le design fonctionnel, l’ingénierie des organisations, l’élaboration de stratégies de déploiement et d’évaluation.
Enfin, l’accompagnement apporté par les consultants peut servir la mise en œuvre et le déploiement opérationnel des projets des clients : montages partenariaux, pilotage et suivi de mise en place, conduite du changement, stratégies de lobbying, ou encore cellules d’appui aux professionnels de santé peuvent alors entrer dans le cadre des missions.
L’organisation des missions
Les missions sont de durées très variables. Généralement de quelques mois, ces dernières peuvent s’étaler sur plusieurs années, où bien sur quelques jours uniquement. L’obtention de missions se fait soit par réponse à des appels d’offres, par sollicitation des clients ou par démarchage direct de ces derniers. La tarification se fait à la journée, avec une tarification dépendant du niveau de séniorité des consultants de l’équipe proposée pour l’accompagnement.
Cette équipe est généralement un trinôme composé d’une associée et/ou manager, portant la responsabilité du cabinet ainsi que d’un ou deux consultants, alors de séniorité généralement différente.
Chaque consultant a alors un nombre de jours à allouer pour chacune des missions sur lesquelles il intervient. Il a ainsi un niveau dit de « staffing » correspondant à la proportion de journées dédiées aux clients par semaine. A titre d’exemple, un consultant un peut être une journée par semaine sur une mission, et trois jours sur une seconde. Alors missionné à quatre jours sur la semaine, il a un niveau de staffing ou plan de charge de 80%.
En parallèle des missions, et notamment sur le temps non staffé, les consultants peuvent contribuer à la visibilité du cabinet ou à son développement commercial en écrivant des articles, en réalisant des fiches de fin de mission à valoriser auprès de clients potentiels, ou encore en participant à l’élaboration de proposition commerciales.
PARTIE 2 : ORGANISATION DU PROJET DE FIN D’ÉTUDES
Le projet de fin d’études en tant que consultant en innovation en santé s’est articulé autour de 4 missions et d’1 projet de développement d’une nouvelle offre commerciale pour Proxicare. Nous revenons ici brièvement sur l’ensemble des travaux ayant structuré ces six mois, reflétant aussi en partie la diversité des missions introduite dans la partie précédente.
Afin de respecter la confidentialité des missions des clients, ces derniers ne sont pas cités et les noms et détails des missions sont volontairement imprécis et généralisés.
• UNE CONTRIBUTION A 4 MISSIONS
- Structuration de projets opérationnels en réponses aux enjeux de santé identifiés au niveau d’une collectivité locale
- Structuration d’un projet d’innovation organisationnelle dans la prise en charge d’une pathologie chronique pour un industriel de la santé
- Identification des impacts et modalités techniques de financement de rémunérations forfaitaires pour des organismes d’assurance maladie complémentaire
- Cadrage de la faisabilité d’une solution d’aide au remboursement de téléconsultations pour une start-up
• LE DÉVELOPPEMENT D’UNE OFFRE COMMERCIALE
- Construction et test d’une offre commerciale en santé environnement
Mission 1 - Structuration de projets opérationnels en réponses aux enjeux de santé identifiés au niveau d’une collectivité locale
Objet
Analyser les enjeux de santé sur le territoire de la collectivité puis identifier et structurer des projets opérationnels, innovants, répondant aux enjeux posés par le diagnostic.
Client
Communauté d'agglomération
Travaux menés dans le cadre du stage
- Diagnostic du niveau d’accès aux soins de premier recours (médecine générale) sur les territoires de la communauté d’agglomération
- Diagnostic de l’offre de soins territoriale, particulièrement concernant :
- Les structures d’exercice coordonné (ex. Maisons de Santé Pluriprofessionnelles)
- Les structures à destination des personnes âgées dépendantes
- Les solutions de télémédecine
Mission 2 - Structuration d’un projet d’innovation organisationnelle dans la prise en charge d’une pathologie chronique pour un industriel de la santé cadre
Objet
Dans le cadre du dispositif de l’article 51 de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale de 2018, des expérimentations d’innovations organisationnelles, adossées à de nouvelles modalités de financement des soins sont en cours. Proxicare a accompagné un industriel des dispositifs médicaux à construire sa lettre d’intention de projet à déposer en Agence Régionale de Santé (ARS). L’équipe a alors participé à la structuration et la consolidation du projet de santé, notamment sur les points suivants : choix de la stratégie de dépôt de dossier (national, régional), clarification des objectifs stratégiques et opérationnels, identification de la population cible, organisation du parcours de soins, structuration du dispositif expérimental et construction du modèle de financement.
Client
Industriel des dispositifs médicaux
Travaux menés dans le cadre du stage
- Contribution à la réalisation de la proposition commerciale en amont de la mission
- Analyse des politiques de santé de la région cible et identification des priorités auxquelles raccrocher le projet
- Analyse des projets Article 51 ayant été validés et faisant l’objet d’une expérimentation afin d’identifier les projets portés par des industriels, intégrant des dispositifs médicaux et solutions de télémédecine pour ainsi apporter des éléments stratégiques pour l’élaboration de la lettre d’intention. Il s’agissait notamment d’analyser les stratégies de dépôt retenues, le rôle porté par les industriels ou encore les modes de financement des soins et technologies proposés.
- Identification, sur la région retenue, des dispositifs de coordination des soins mis en place et solution de e-Santé
Mission 3 - Identification des impacts et modalités techniques de financement de rémunérations forfaitaires pour des organismes d’assurance maladie complémentaire
Objet
Analyser les nouvelles modalités de financement des soins au forfait (au suivi des patients, à l’épisode de soins à la qualité) tendant à se substituer aux modalités de financement actuelles telles que la tarification à l’activité, ou s’insérer en complément de celles-ci, et identifier les impacts sur le modèle des organismes d’assurance maladie complémentaire.
Client
Représentant d’organismes d’assurance maladie complémentaire
Travaux menés dans le cadre du stage
- Analyse des cahiers des charges des expérimentations visant le déploiement de nouveaux modes de financement de la santé
- Modélisation des expérimentations et de la composition des nouveaux forfaits à venir
- Analyse du modèle de l’assurance et des impacts des nouveaux modes de rémunérations sur celui-ci
- Identification des positionnements les plus favorables aux organismes complémentaires sur ces nouveaux forfaits, notamment au regard des enjeux stratégiques, politiques et techniques associés aux flux de données
Mission 4 - Cadrage de la faisabilité d’une solution d’aide au remboursement de téléconsultations pour une start-up
Objet
Accompagner une start-up développant une application de e-Santé centrée sur l’accompagnement personnalisé du patient dans son parcours de soins, et offrant notamment un service de téléconsultation. L’intervention de Proxicare a alors reposé sur une analyse des modalités de télétransmission des feuilles de soins, appliquées aux situations de téléconsultation, afin d’identifier les fonctionnalités à développer sur l’application de la start-up pour faciliter l’expérience patient relative au remboursement de ses frais de santé, en l’absence de tiers payant.
Client
Start-up spécialisée en e-Santé et intelligence artificielle
Travaux menés dans le cadre du stage
- Présentation du fonctionnement du système de remboursement des soins en France
- Identification des conditions de remboursement des téléconsultations
- Identification des cas d’usages patient en fonction du type de professionnel de santé consulté, de la pratique ou non de la télétransmission par le professionnel et ainsi des informations et documents à transmettre aux patients, relatifs au remboursement de sa téléconsultation
- Structuration de macroprocessus et analyse fonctionnelle afin d’apporter des éléments de cadrage pour la conduite d’études de faisabilité technique et juridique nécessaire pour le développement de l’application
Développement commercial - Conception d’une offre commerciale en santé environnement
Objet
Réalisation d’une étude de positionnement sur le sujet de la santé environnement et élaboration d’une offre commerciale pour le cabinet.
Travaux menés dans le cadre du stage
Travaux présentés dans le présent rapport, à savoir :
- Identification des acteurs de la santé environnement et des projets et actions associés au niveau national
- Segmentation macro du marché pour choix d’un positionnement à approfondir
- Approfondissement d’un segment de marché : environnement (notamment politique), littérature scientifique, acteurs du marché, benchmark et actions conduites au sein des territoires
- Élaboration d’une offre d’accompagnement des villes
- Test de l’offre auprès d’experts et cibles potentielles
PARTIE 3 : CONSTRUCTION D’UNE OFFRE EN SANTÉ ENVIRONNEMENTALE : Retour sur la démarche
Origine du projet
Conscientes qu’une action forte est attendue pour la préservation de notre environnement, que ce soit au niveau des pouvoirs publics ou du grand public, mais aussi empreintes de convictions professionnelles et personnelles, les associées et manager du cabinet avaient la volonté de se positionner sur la santé environnement. C’est ainsi que mon stage a été mis à profit du développement du positionnement de Proxicare sur le sujet.
Si les préoccupations environnementales montantes au sein de notre société se justifient par la dégradation de notre environnement naturel notamment à travers nos modes de vies, elles sont tout autant fondées sur la connaissance accrue des impacts de la qualité des milieux qui nous entourent sur notre santé.
Fort de son expertise en conduite de diagnostics, en conception de stratégies et projets de santé, tout en intégrant les enjeux de notre système de santé (prévention, numérique, coordination…) Proxicare souhaitait dès le début d’année conduire une étude de marché afin d’identifier les opportunités de développement d’activité.
Objectifs
Le projet avait pour objectif de mieux comprendre le contexte de la santé environnement, et d’analyser le ou les marchés adossés, afin d’identifier un ou plusieurs positionnements pour lesquels il serait pertinent de développer une offre commerciale pour Proxicare.
De manière plus précise, il s’agissait :
- De définir ce que l’on entend par santé environnement, et d’identifier les thématiques sous-jacentes.
- D’analyser l’environnement politique, réglementaire, ou encore socio-économique qui ont trait à la santé environnement
- Identifier les acteurs de la santé environnement : Qui prend la parole sur le sujet ? Qui agit et à quels niveaux ? Quelles sont les acteurs économiques, et quelles sont leurs modes d’intervention ?
- Réaliser une segmentation du marché ; c’est-à-dire identifier différentes catégories de clients potentiels pour lesquels une offre identique ou différente peut être développée
- Se positionner sur un ou plusieurs segments et approfondir leur analyse (environnement, acteurs, marché…)
- Développer une proposition de valeur pour le ou les segments retenus
- Tester cette proposition auprès de cibles potentielles, et l’adapter le cas échéant
Pilotage et organisation
Les travaux ont été initiés dès le début du mois de février, sous le contrôle de la manager de l’équipe. Ils se sont organisés sur les six mois de travail, en suivant quatre phases, comme suit :
L’essentiel des recherches et synthèses, notamment sur les deux premières phases a été réalisé par mes soins, avec l’appui de la manager qui complétait ces travaux au besoin. Les deux phases suivantes ont fait l’objet d’un travail rapproché avec la manager, nécessitant une expérience commerciale afin de préciser et orienter en conséquent les supports que nous produisions. Chacune des fins de phrase était l’occasion de présenter les résultats en atelier de travail interne avec les associées du cabinet. Ces moments de restitution et partage étaient également l’occasion d’être challengés par les associées afin d’affiner et adapter les résultats de nos travaux le cas échéant.
Démarche et méthode
Comme introduit par la présentation de l’organisation des travaux, la démarche du développement d’offre s’est structurée en quatre phases :
En parallèle de la phase 4, un appel d’offre de la Métropole Grenoble Alpes a été publié. Celui-ci était pleinement en phase avec la proposition de valeur que nous développions. Nous avons donc décidé de nous positionner sur la réponse à cet appel d’offre et avons donc élaboré une proposition commerciale qui sera remise pour le 1er septembre.
Éléments de méthode
Phase 1 – Analyse de marché préliminaire |
Les travaux de la phase 1 ont essentiellement consisté en des recherches documentaires, à travers de multiples ressources en ligne : pouvoirs publics, associations, organisations internationales, presse… La synthèse de ces recherches a ainsi repris les éléments les plus pertinents, à savoir : - La définition de la santé environnement et l’identification des thématiques sous-jacentes prépondérantes - La place qu’occupe le réchauffement climatique dans ce contexte - La structuration des politiques publiques sur le plan national - L’identification des acteurs de la santé environnement - Des exemples d’actions / projets en santé environnement Cette synthèse a été complété par une proposition de segmentation de marché afin d’identifier un ou plusieurs segments à analyser. Nous avons alors retenu un segment, celui des collectivités locales, et en particulier des villes. |
Phase 2 – Analyse approfondie du segment retenu |
Nous souhaitions tester une proposition dont une des plus fortes valeurs était le fondement scientifique. Ainsi, nous élaborerions un diagnostic en santé environnement pour un territoire, et chiffrerions, au regard de la littérature, les impacts de l’environnement sur la santé. Nous utiliserions ensuite ce diagnostic pour construire un plan d’action local en santé. Partant de cette ambition, il fallait dès lors : - Identifier les données et indicateurs disponibles au niveau des territoires - Passer en revue la littérature scientifique afin de recenser les liens établis entre facteurs environnementaux et santé, notamment et surtout quantitatifs Puis, il s’agissait d’analyser le marché autour de cette approche, et ainsi de repérer : - Les types d’actions entreprises au niveau des collectivités en santé environnement - Les acteurs économiques pouvant porter ces actions Ces éléments ont été essentiels pour mieux pondérer les atouts du cabinet et de bien cadrer le champ d’application de la proposition de valeur. |
Phase 3 – Conception de la proposition de valeur |
Nous avons exploité les résultats des deux premières phases avec pour objectif de créer une proposition de valeur présentant les points suivants : - Une introduction sur la santé environnement et ses enjeux - Une approche par les enjeux des collectivités locales que le sujet vient soulever et les ressources dont ces dernières disposent - Les fondements de la proposition d’accompagnement de Proxicare - La démarche Proxicare proposée Cette conception s’est en partie appuyée sur des échanges entretenus avec un médecin cancérologue expert des approches intégratives de la santé, ainsi qu’avec une médecin allergologue en responsabilité au sein d’un organisme de surveillance de la qualité de l’air régional. |
Phase 4 – Test et amélioration de la proposition de valeur |
L’offre a été testée auprès d’une agglomération de +100 000 habitants dont un nouvel adjoint est entré en fonction avec un portefeuille nouvellement créé regroupant transition écologique et santé. Le test de la proposition porte plusieurs objectifs : - Confirmer les enjeux des collectivités locales, et leurs moyens mis à disposition - Sonder l’intérêt politique pour une offre d’accompagnement croisant santé et environnement - Comprendre les logiques de prise de décision et priorités d’élus locaux La proposition de valeur est alors affinée en fonction des retours. Courant fin aout et septembre, cette démarche de test se poursuivra auprès de nouvelles collectivités. + Appel d’offre de Grenoble Alpes Métropole Début juillet, un appel d’offre de Grenoble-Alpes Métropole a été publié. Étant en phase avec la proposition de valeur que nous développions, notre cabinet a décidé de se positionner sur la réponse. Nous avons ainsi dès mi-juillet commencé préparer notre réponse et notre proposition commerciale, qui sera soumise avant le 1er septembre. L’appel d’offre porte l’intitulé suivant : « État des lieux de la santé des habitants de la Métropole grenobloise et étude de l'impact des déterminants environnementaux sur la santé ». Il fait le lien avec une partie de notre proposition de valeur, que nous avons repris et adapté au contexte. Cet appel d’offre est alors une opportunité supplémentaire de tester notre proposition et notre approche de la santé environnement. |
PARTIE 4 : CONSTRUCTION D’UNE OFFRE EN SANTÉ ENVIRONNEMENTALE : Résultats
Retour sur l'étude de marché
Nous reprenons ici les résultats des travaux ayant été les plus structurant dans le processus d’élaboration de l’offre commerciale présentée en partie 5.
Quel périmètre pour la santé environnement ?
Si nous avons tous conscience de l’existence de liens entre environnement et santé, et que ces deux sujets sont souvent amenés à être traités de manière croisée, il reste bien souvent méconnu que la « santé environnement » est une approche, une discipline, qui trouve une réelle définition, notamment depuis la déclaration d’Helsinki de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de 1994.
« La santé environnementale comprend les aspects de la santé humaine, y compris la qualité de la vie, qui sont déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement.Elle concerne également la politique et les pratiques de gestion, de résorption, de contrôle et de prévention des facteurs environnementaux susceptibles d’affecter la santé des générations actuelles et futures. » Déclaration d’Helsinki sur l'action pour l'environnement et la santé en Europe de l’OMS, 1994. |
Cette définition nous montre l’importance du champ d’application de la santé environnement. Pour mieux comprendre cette définition, le guide Agir pour un urbanisme favorable à la santé » élaboré par l’EHESP et la Direction Générale des Soins [1], propose une « conception globale de la santé selon 4 catégories de déterminants », comme représenté dans la figure suivante.
Cette approche s’est révélée particulièrement éclairante, pertinente, et utile pour nos travaux. Elle nous a permis de mieux structurer nos idées mais aussi de délimiter le périmètre que l’on souhaitait pour les actions que nous pourrions mener, ce sur quoi ne reviendrons lorsque nous traiterons du positionnement.
Quelle structuration des politiques publiques ?
La santé environnement fait l’objet de politiques publiques particulières depuis plus de 15 ans en France. En 2004, afin de répondre aux objectifs de la loi de santé publique, visant notamment à renforcer la prévention des risques sanitaires liés à l'environnement, le premier Plan National Santé Environnement (PNSE1) a été mis en place pour une durée de quatre ans [2]. Celui-ci est alors centré sur la qualité des milieux et ses déterminants que sont les contaminants (biologiques, chimiques, physiques) et les nuisances (bruit, insalubrité...) qu’ils véhiculent, ainsi que les changements environnementaux (variation climatique, biodiversité...).
Le 4ème PNSE intitulé « Mon environnement, ma santé » est actuellement attendu [3]. Copiloté par les ministères de la Transition écologique et de la Santé, il incitera particulièrement aux actions au plus proche des territoires, dans la lignée du PNSE3. Ses objectifs pour la période 2020-2024 sont les suivants :
- Mieux connaître les expositions et les effets de l’environnement sur la santé des populations (« exposome »)
- Informer, communiquer et former les professionnels et les citoyens
- Réduire les expositions environnementales affectant notre santé
- Démultiplier les actions concrètes menées dans les territoires
Au niveau régional, les PNSE sont successivement déclinés en Plan Régionaux Santé Environnement (PRSE), co-pilotés par les Agences Régionales de Santé (ARS) et les Préfets de région. Les Régions sont également incitées à prendre part à la gouvernance de ces plans. Ces plans permettent de fixer des objectifs et plans d’actions en cohérence à la fois avec les objectifs nationaux, mais aussi avec les enjeux et contraintes diverses des régions du territoire.
Enfin, au niveau des villes et agglomération, des Plans Locaux Santé Environnement (PLSE) peuvent voir le jour, comme à Paris notamment. À défaut, la politique locale de santé environnement peut également être intégrée comme un axe d’un Plan Local de Santé ou Plan Municipal de Santé, ou encore à travers les Contrats Locaux de Santé, portés conjointement par la collectivité et l’ARS. Cependant, ces collectivités locales n’ont aucune obligation à mettre en place ce type de plan.
Qui agit pour la santé environnement ?
Afin de bien comprendre l’environnement des acteurs de la santé environnement, il est apparu plus confortable de le faire en deux temps : identifier les rôles, puis les acteurs. On observe en effet que cet environnement est bien trop complexe pour classer les acteurs par type d’intervention.
Les schémas ci-dessous tentent ainsi de dresser un tableau relativement complet des types d’intervention et de structures que l’on peut observer dans le domaine la santé environnement.
Chacun de ces rôles peut être porté par une pluralité d’acteurs, qui interviennent pour certains sur de nombreux aspects. Il nous a en ce sens pas été possible de réaliser un schéma des relations inter-organisationnelles, et c’est ainsi que nous contentons d’une présentation des acteurs place.
Afin d’apporter précisions et éclairage, on entend par :
- Institutions internationales : organisations telles que l’Union Européenne ou l’Organisation Mondiale de la Santé…
- Pouvoirs publics : gouvernement, collectivités locales (région, département, ville), ARS…
- Groupements d’experts et instances consultatives : des institutions et organisations telles que Santé Publique France, le Haut Conseil de la Santé Publique, le Groupement d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC)…
- Organismes à fonction environnementale : Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME), Fédération Atmo France, Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses)…
- Cabinets de conseils : cabinets spécialisés en environnement ou plus rarement en santé environnement, pouvant être notamment des professionnels de santé indépendants reconvertis en le conseil
- Fondations : fondations prenant position ou soutenant des actions en faveur de la santé environnement, comme la Fondation de France, la Fondation Santé Environnement de la Mutualité Familiale…
- Associations : associations à vocation santé/environnement (ex : le Réseau Environnement Santé) ou prenant position sur ce domaine (ex : Croix Rouge)…
- Professionnels de santé : professionnels de santé en général, Conseillers Médicaux en Environnement Intérieur (CMEI), éco-infirmiers…
- Établissement de formation : établissements d’enseignement supérieur dispensant des formations spécialisées en santé environnement ou intégrant des unités d’enseignement spécialisés dans le cadre de formations plus globales : universités, École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP), Institut de Formation en Santé Environnement (IFSEN)…
- Établissements de recherche : laboratoires / institutions conduisant en tout ou partie des recherches en santé environnement : universités, CNRS, Inserm, INERIS, projets de recherche de l’Union Européenne…
- Assureurs : acteurs de l’assurance prenant la parole ou s’engageant sur le sujet, comme la Fédération Française des Assureurs (FFA) à travers son association Assurance Prévention…
- Toute structure publique ou privée : ensemble des acteurs s’engageant pour des démarches en faveur de la santé environnement : une école, une entreprise (dans le cadre de sa stratégie RSE par exemple), un établissement de santé…
A ce stade, une revue des projets existants a été réalisée afin de prendre conscience des modalités d’interventions un peu plus précises de chacun des acteurs, ce qui s’est avéré utile dans la structuration de la segmentation de marché proposée ci-après.
Proposition de segmentation, au regard des attentes de Proxicare
L’observation des actions conduites en matière de santé environnement nous a permis d’identifier des tendances, des acteurs à privilégier au regard des activités du cabinet. Cette analyse nous a conduit à proposer une segmentation du marché lisible mais simplifiée.
Ci-dessous nous présentons tout d’abord les types d’interventions envisageables.
Pour chacun de ces types d’interventions, il est évident que l’on ne se situe pas sur le même niveau de granularité. Certains types sont déjà axés sur des acteurs en particuliers (Industrie : produits, services et projets), et d’autres peuvent s’inclure les uns dans les autres (Sensibilisation et prévention VS Plans Santé Environnement). Cette catégorisation était cependant suffisante à ce stade pour notre prise de décision.
Nous mettions alors ces interventions au regard d’une cartographie simplifiées des acteurs, comme présentée ci-dessous.
Ces éléments ont permis de construire la segmentation de marché qui suit.
Cette segmentation nous a permis d’évaluer, au regard des précédentes analyses et des expériences et pressentiments de chacun, l’opportunité associée aux différents croisements. Il apparaissait ici intéressant d’approfondir des segments très divers avec un fort potentiel d’innovation important, notamment sur :
- La construction de parcours de soins pour des établissements de santé, avec une approche fortement préventive inhérente à la santé environnement, encore peu intégrée dans les offres de soins, mais pour autant en cohérence avec les orientations actuelles des politiques publiques (santé environnement, prévention (dont des pathologies chroniques)).
- L’accompagnement d’industriels dans l’intégration des risques sanitaires associés à l’exposition à des polluants ou nuisances environnementales dans la conception ou le déploiement de produits, services ou projets. Cela pourrait s’appliquer pour des industriels de produits destinés aux travaux intérieurs (ayant un impact sur la qualité de l’air intérieur), aux produits cosmétiques ou d’hygiène, à des produits de santé, et potentiellement à des services environnants qui resteraient à identifier.
- L’accompagnement de collectivités locales dans la connaissance et le diagnostic des enjeux de leur territoire et la construction de plans d’actions en santé environnement, qui est le segment qui a été retenu.
- Nous nous sommes alors focalisés sur les moyennes et grands villes / agglomérations (globalement de 30 000 à 200 000 habitants), étant en position de pouvoir construire de grands projets sur les thématiques qui nous intéressent ici et pouvant mobiliser des moyens pour les réaliser.
Les villes et la santé environnement
Revue de la littérature et données exploitables
Afin d’identifier un potentiel marché pour l’accompagnement des collectivités locales sur le sujet de la santé environnement, il nous paraissait tout d’abord primordial d’identifier les données pouvait être exploitées pour cela.
On identifiait ici deux types de données :
- Les données de la littérature permettant de faire des liens entre des polluants/nuisibles et des effets sanitaires
- Les données disponibles au niveau d’un territoire relatives aux niveaux d’exposition aux différents polluants et nuisibles
Notre objectif initial était d’être en capacité de conduire une revue de littérature des effets avérés, avec de forts taux de certitude, et notamment relayés par des revues à facteur d’impact élevé ou d’autres sources institutionnelles telles que Santé Publique France, et ce afin de proposer des diagnostics et plans d’actions qui se fondent sur une littérature robuste et mise à jour.
Le sujet de la santé environnement est si vaste qu’il nous a fallu différencier notre approche en fonction des thématiques étudiées. En effet, un sujet comme la qualité de l’air bénéficie de recherches et d’un encadrement réglementaire de longue date et nous apportera des éléments bien plus précis, quantitatifs et exhaustifs relatifs aux impacts sanitaires, en comparaison à des sujets plus émergents tels que les perturbateurs endocriniens ou les ondes électromagnétiques.
Cette étape nous a été précieuse puisqu’elle nous a permis de nous rendre compte de l’état de l’art, de ses disparités, et ainsi de la réelle valeur ajoutée que nous pouvions promettre à travers notre offre. Sur chacun des sujets à traiter, nous conduirons une revue actualisée de la littérature en identifiant les impacts majeurs des facteurs environnementaux sur notre santé, en identifier les publics les plus vulnérables, et en identifiant les zones d’ombres sur lesquelles nous ne disposons pas de résultats scientifiques particuliers pour justifier des actions, mais dont les faisceaux de preuves suffisent à justifier des mesures de précaution notamment.
Les collectivités locales disposent enfin de données relatives aux niveaux d’exposition aux différents nuisibles différentes en fonction des politiques sanitaires en place, des équipements de mesure en place et des diagnostics conduits dans le cadre de différents projets sur le territoire (par la ville, l’ARS, l’Observation Régional de la Santé, ou par un organisme de surveillance ou de protection de l’environnement). Proxicare pourraient mettre son expertise des diagnostics de santé à profit pour recenser ces données et venir les croiser avec les données de revue scientifique afin d’adapter l’état des lieux aux réalités du territoire.
Identification des actions à accompagner
Un benchmark des actions conduites dans les villes a été réalisé afin d’identifier les thématiques sur lesquelles les villes s’engagent, les niveaux d’intervention (prévention des expositions ou réduction des sources de polluants par exemples).
Les plans d’action de 5 villes ont été analysés (Aix-les-Bains [4], Grenoble [5], Nantes [6], Paris [7], Reims [8]). Face à leur diversité, ces actions ont été catégorisées selon deux critères :
- Le domaine d’intervention de la ville concerné, qui nous a semblé être particulièrement structurant pour comprendre la construction des plans en santé environnement au sein des villes et ainsi nous orienter dans la manière d’approcher ces dernières. Ces domaines d’intervention sont notamment les suivants : transport, habitat, aménagement du territoire, action sociale, hygiène et sécurité sanitaire, jeunesse…
- La nature de cette action : prise d’engagement (ex : charte), recherche, veille, éducation, sensibilisation, prévention secondaire, contrôle et répression, mise en place d’incitations financières… qui nous permettait de voir comment se positionner par rapport à la nature des actions que Proxicare est en capacité de conduire.
Nous identifions dès lors différentes catégories d’actions sur lesquelles Proxicare serait en capacité d’apporter son expertise :
Sensibilisation et information de la population ou des professionnels de santé aux enjeux de la santé environnement Promotion des usages afin d’inciter la population à une modification des gestes et pratiques permettant de réduire les impacts individuels des facteurs environnementaux Mesures de réduction de l'exposition aux risques de la population en accompagnant les publics vulnérables et les patients dans la transformation de leur mode de vie Renforcement de l’accès aux services de santé afin d’accompagner les publics le plus précocement possible dans la gestion des troubles de santé provoqués ou renforcés par des facteurs environnementaux Amélioration de la prise en charge des patients en créant ou renforçant des filières de prise en charge des troubles et pathologies provoquées ou aggravées par des facteurs environnementaux |
Ces actions relevant des différents niveaux de prévention[1] peuvent alors former le cœur d’une stratégie locale en santé environnementale basée sur un état des lieux territorial. Le benchmark des actions nous a cependant montré que le périmètre des stratégies en santé environnement est la plupart du temps plus large et embarque des actions de construction d’un urbanisme favorable à la santé. Ainsi, nombreuses sont les actions pouvant relever de compétences permettant d’orienter les politiques de rénovation de l’habitat, du transport, de la gestion des espaces verts… Cela correspond alors à la dimension « cadre de vie » présenté dans la figure 5 (page 22). Au regard des compétences et expertises de Proxicare, nous arbitrions en atelier interne que nous réduirions notre action aux 5 catégories présentées ci-dessus, principalement au regard des éléments composants de la qualité des milieux de l’environnement (voir figure 5).
[1] Primaire : réduction du risque d’apparition de troubles ou pathologies - Secondaire : action au tout début de l'apparition du trouble ou de la pathologie afin d’empêcher son évolution – Tertiaire : diminution de la prévalence des incapacités chroniques ou des récidives et réduction des complications, invalidités ou rechutes consécutives à la maladie.
Identification des acteurs sur le marché
Si les villes « bénéficient de la compétence générale pour gérer toute affaire d’intérêt communal » [9], elles ne disposent pas de compétences encadrées par la loi en termes de politique de santé environnementale, excepté celles associées aux Services Communaux d’Hygiène et de Santé évoquées ci-après. Dans ce contexte, les villes moyennes voire grande ne disposent que rarement d’un service assez conséquent pour conduire des démarches intégrales en santé environnement, du diagnostic au plan d’action. Ainsi, deux catégories d’acteurs peuvent venir en appui pour les accompagner dans l’élaboration de projets en santé environnementale : les structures publiques, et les entreprises de conseil.
Ainsi, les Agences Régionales de Santé, les Observatoires de Santé ou encore des organismes comme le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) peuvent accompagner les villes dans l’élaboration de diagnostics ou plans d’action en santé environnement. La ville de Lyon a ainsi préparé dès 2017 sa stratégie en santé environnement avec le Cerema, l’ORS et le soutien de l’ARS [10]. Parfois, ces dernières disposent également d’une agence d’urbanisme rattachée à la ville dont les interventions peuvent porter sur des enjeux de santé environnement, mais dont le périmètre d’action ne comprend que peu la dimension offre de santé, ce qui est également le cas pour le Cerema.
En ce qui concerne les cabinets de conseil, nous n’avons à ce stade toujours pas identifié de cabinet de conseil en santé positionné sur le marché de la santé environnement pour l’accompagnement des collectivités locales dans l’élaboration de diagnostics, stratégies et plans d’action. Les cabinets relèvent de spécialisations en urbanisme (ex : Codra [11]), en stratégie territoriale (ex : Novascopia [12]), ou encore en santé publique (ex : SEPIA-Santé [13]). Les projets portés identifiés portent alors sur un accompagnement stratégique et opérationnel de projets d’amélioration du cadre de vie et de l’urbanisme, ou encore sur la réalisation d’études épidémiologie pour SEPIA-Santé. Ce positionnement n’était à ce stade pas notre cible, et confirmait notre différenciation en se positionnant sur une approche de la santé environnement par l’offre de santé.
Une proposition de valeur pour accompagner les villes dans l’état des lieux, l’analyse et la réduction des impacts de l’environnement sur la santé
Au regard des analyses conduites, et des échanges construits en interne, nous avons élaboré un support de proposition commerciale à destination des moyennes et grandes villes. Celui-ci reprend alors les éléments suivants :
- Une introduction à l’approche de santé environnementale
- Une présentation des raisons d’agir pour les villes et de leurs leviers d’action
- La proposition d’accompagnement et la démarche Proxicare
Cette proposition consiste en un support de 7 pages. Ci-dessous est présenté son contenu.
La présentation au format proposition commerciale Proxicare est remise en annexe confidentielle au rapport, accessible sur demande en fonction du besoin.
Ce travail a notamment été testé auprès de deux professionnels de santé : un médecin cancérologue spécialisé en médecine intégrative et ainsi en santé environnementale, et une médecin allergologue engagée dans des réseaux de surveillance de la qualité de l’air, ayant une connaissance fine des politiques publiques en la matière. Nous avons ainsi consolidé notre proposition qui fera l’objet d’autres ateliers complémentaires avec ces professionnels de santé.
Introduction à l’approche de santé environnementale
En une slide, nous reprenons une définition simplifiée de la santé environnement :
La santé environnementale, est une approche sanitaire prenant en compte l’ensemble des facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement qui sont des déterminants de notre santé, au même titre que notre patrimoine biologique ou nos habitudes de vie |
Nous apportons quelques chiffres marquants, en partie évocateurs pour une collectivité urbaine :
23% des décès dans le monde peuvent être imputés à des facteurs environnementaux selon l’OMS [14]. L’exposition à des particules fines seul au-delà des seuils recommandés fait perdre jusqu’à 8 mois d’espérance de vie à 30 ans dans les grandes villes de France selon les résultats du projet européen Aphekom [15]. Le bruit constitue la deuxième cause environnementale de morbidité en Europe selon l’OMS [16]. |
Aussi, nous insistons dès lors sur le caractère évolutif des enjeux, au regard des crises sanitaires et environnementales successives (amiante, vache folle, épisodes caniculaires, accidents industriels) et des risques émergents (perturbateurs endocriniens, ondes électromagnétiques…).
Que ce soit à travers la gestion des transports pour le bruit, l’aménagement du territoire avec les antennes pour les ondes électromagnétiques ou encore la restauration collective pour les perturbateurs endocriniens, ces éléments soulèvent des questions auxquelles l’ensemble des moyennes et grandes collectivités ont certainement été confrontées.
De plus, nous avons pu observer pendant l’entre-deux tours des élections municipales de 2020 une prise en compte marquée des enjeux des crises sanitaires à la suite des impacts considérables provoqués par l’épidémie de covid-19. Il était donc d’autant plus important de coller notre proposition à ces attentes grandissantes.
Raisons d’agir et leviers d’action des villes
Afin de susciter un fort intérêt de nos cibles potentielles, nous avons souhaité faire ressortir des enjeux plus généraux des collectivités locales qu’une stratégie en santé environnement permet de traiter. Il s’agit alors de :
- La sécurité sanitaire, que nous présentons comme un enjeu en évolution au regard des risques émergents
- L’équité sociale, avec l’environnement comme facteur révélateur et parfois aggravant des inégalités
- L’attractivité du territoire, pour répondre aux préoccupations et attentes des citoyens
Sécurité sanitaire |
L’article Article L1422-1 du code de la santé publique, entré en vigueur en juin 2000 présente les s services communaux d'hygiène et de santé qui relèvent de la compétence des communes [17]. De noms et missions diverses en fonction des villes, du fait de la liberté d’initiative qui leur sont associés, ces services sont chargés au minimum de l'application des dispositions relatives à la protection générale de la santé publique : salubrité des habitation, hygiène alimentaire, qualité de l’eau de ville, prévention des maladies transmissibles… [18]. Mais le développement et le champ d’action de ces services sur le territoire sont très disparates, et les exigences légales qui leur sont associées sont loin d’être suffisante pour relever les enjeux de santé environnement. L’évolution des risques liés à l’environnement, et notamment les enjeux liés au réchauffement climatique, mais aussi aux polluants et nuisibles nouveaux comme évoqués ci-dessus, engagent les villes à une action renforcée en matière de santé publique et en particulier de sécurité sanitaire. Enfin, la crise sanitaire que nous subissons est venue renforcer dans bien des programmes de campagnes municipales cette notion. |
Équité sociale |
Au regard de notre première revue de la littérature, il nous semble judicieux de mettre en avant l’enjeu d’équité sociale au premier plan des enjeux pour les collectivités locales. En effet, sur bien des thématiques nous retrouvons parmi les publics les plus fragiles ou exposés : les publics précaires, les personnes âgées ou les patients atteints de pathologies chroniques. Plus forte sensibilité aux particules fines, habitation insalubre ou encore fragilité face aux fortes chaleurs… l’existence d’inégalités socio-environnementales ne fait pas de doute. Si pour cette étape de proposition de valeur ce contenu nous est suffisant, il nous faudra reprendre cette revue de littérature afin d’apporter des éléments plus précis, chiffrés, et surtout sourcés afin de justifier notre propos, ainsi que notre action par la suite. |
Attractivité du territoire |
Il ne fait aucun doute que l’attractivité du territoire est un enjeu pour les moyennes et grandes villes. La qualité de l’environnement s’impose désormais comme un levier de développement de cette attractivité [19]. Ajouté aux préoccupations grandissantes des français sur les questions environnementales, et notamment de réchauffement climatique, cette approche en santé environnement nous semble pertinente en ce sens pour les moyennes et grandes villes. |
Nous avons ensuite identifié un ensemble de ressources et compétences dont les villes disposent pour conduire ce type de démarche. Rappelons tout d’abord que du fait de l’absence de larges compétences en santé environnementale, les villes ne disposent souvent que de très faibles ressources, notamment humaines. En effet, nous avons testé cette proposition auprès d’un adjoint à la santé et l’environnement d’une ville de plus de 100 000 habitants, qui nous a confirmé ce point : il dispose de deux conseillés attitrés, mais pas d’équipe ou de service pour construire et déployer de tels projets. Cependant les villes peuvent s’appuyer sur l’ensemble de leurs services et partenaires impliqués dans les différents champs de la santé environnement : service d’hygiène, de l’habitat, de l’aménagement du territoire, des transports… Néanmoins, l’approche en santé environnement justifie pleinement un portage de tels travaux par l’adjoint en charge de la santé (et de l’environnement le cas échéant). Enfin, les villes disposent d’une connaissance fine de leur territoire, leur population et des acteurs locaux actifs sur le sujet, indispensables aussi bien pour les étapes d’état des lieux, de construction des orientations politiques que de déploiement des plans d’action.
La proposition d’accompagnement Proxicare
La proposition que nous avons construite poursuit les objectifs suivants :
- Déterminer les enjeux prioritaires du territoire en matière de santé-environnement :
- En identifiant et qualifiant les impacts des déterminants environnementaux d’un territoire sur la santé de sa population
- Au regard de l’état de l’art de la recherche : populations et zones les plus sensibles, effets et risques (survenance de pathologies, complications, etc.)
- Créer ou renforcer des filières de prise en charge des populations sensibles à la qualité des milieux environnants pour mieux prévenir et gérer les impacts de l’environnement sur leur santé à travers une stratégie locale :
- Venant enrichir et compléter des stratégies existantes (PLS, CLS, autres stratégies et politiques de la ville)
- Priorisée sur les publics et zones vulnérables
- Cohérente avec les défis qui s’imposent à notre système de santé (développement du numérique, coordination des acteurs…)
- Déployer et piloter les actions en s’appuyant sur les partenaires et acteurs du territoire
Pour les atteindre nous mettons en avant quatre principes directeurs qui nous semblent pertinents mais aussi percutants pour nos clients potentiels :
Enfin, le cœur de notre action proposée est la démarche suivante en trois phases, bâtie sur les objectifs présentés ci-dessus.
Au regard de nos échanges avec les professionnels de santé, et puisque nous visons la création ou consolidation de filières de prise en charge de patients, nous devrons particulièrement insister sur l’identification et l’implication des parties prenantes du corps médical et paramédical notamment. En effet, si de tels projets de santé portés par les villes peuvent être attractifs pour les professionnels de santé, ces derniers doivent aussi être embarqués au plus tôt dans ces projets. L’écoute de leurs priorités, des projets déjà engagés, et de leur disponibilité sera évidemment un atout notable pour le bon déroulé d’une démarche comme celle que nous présentons ; c’est notamment ce dont nous témoignant la médecin allergologue avec qui nous avons pu échanger.
Construire un séminaire, outil de sensibilisation et mobilisation des acteurs
Le Docteur Toledano, cancérologue expert de la médecine intégrative auprès duquel nous avons pu échanger sur notre offre, nous a suggéré de proposer aux collectivités un séminaire en santé environnement, qui pourra s’inscrire comme un levier de sensibilisation sur le sujet mais aussi de mobilisation des acteurs en place sur le territoire. Nous avons retenu cette proposition et somme en cours de construction de ce séminaire, avec le soutien du Dr Toledano, et potentiellement d’autres spécialistes (professionnels de santé ou scientifiques) avec lesquels nous nouons de nouvelles relations.
Celui-ci pourra permettre de sensibiliser et éduquer aux enjeux sanitaires liés à l’environnement, aussi bien pour les professionnels de santé du territoire, que pour les divers services de la ville qui seront plus ou moins directement impliqués dans la démarche. Il sera également l’occasion d’écouter chacun de ces acteurs pour connaitre leurs sensibilités ou intentions préexistantes, écouter leurs inquiétudes et ainsi partager une vision commune pour la santé environnement sur le territoire. Cette implication précoce des acteurs permettra également pour la ville de porter plus aisément le projet.
Enfin, un tel séminaire peut représenter un outil de communication. L’adjoint à la santé et l’environnement avec lequel nous nous entretenions nous témoignait de l’importance de la visibilité à donner à ce type d’action aussi bien auprès des professionnels de la santé que du grand public. Le séminaire pourrait ainsi faire partie de la vitrine du projet, que l’on doit penser pour construire l’image de la ville sur le sujet de la santé environnement.
Une démarche globale, à adapter aux enjeux et priorités des clients
Nous proposons à travers notre démarche une approche globale de l’offre de santé au regard des enjeux environnementaux. Cependant, cette démarche est naturellement un cadre structurant qui sera amené à s’adapter aux enjeux et priorités des collectivités. Comme pressentis et validé suite à l’entretien conduit avec l’adjoint en charge de la santé et de l’environnement avec lequel nous nous sommes entretenus, des priorités locales notamment relatives à des engagements de campagnes, convictions politiques et projets déjà engagés orienterons l’élaboration des stratégies locales.
Il est ainsi envisageable qu’une approche diagnostique plus ou moins globale soit conduite mais que la stratégie et le plan d’action ne se focalise que sur une sélection de thématiques prioritaires. Cela peut par ailleurs représenter un levier d’efficacité afin de conduire des projets ciblés à leur terme au cours d’un mandat, plutôt que de lancer une série d’actions au risque de perdre en visibilité et lisibilité auprès de la population.
C’est ainsi également qu’il sera très probable que l’on commence à intégrer des notions d’urbanisme favorable à la santé, notamment à travers les projets locaux de mobilités actives auxquels la priorité est souvent donnée.
Prochaines étapes et recommandations
Finalisation des travaux et accès au marché
L’appel d’offres de Grenoble Alpes Métropole sur lequel nous nous positionnons reprend les enjeux et objectifs de notre phase 1. Si nous étions retenus pour ce marché, ce serait ici une première expérience intéressante pour valider notre approche et renforcer les atouts du cabinet pour se positionner auprès d’autres collectivités.
Nous poursuivons en parallèle nos travaux en interne en ciblant d’autres collectivités auprès desquelles tester notre offre, et ainsi potentiellement susciter leur intérêt pour un accompagnement par Proxicare. Le séminaire poursuit sa construction et va pouvoir s’inscrire comme une offre à lui seul à déployer pour construire l’image du cabinet sur le positionnement visé. Nous renforçons pour cela notre réseau d’experts pour nous accompagner sur ce type de démarche.
D’autres positionnements à envisager ?
La notion d’urbanisme favorable à la santé et l’accompagnement des collectivités autour de cette approche m’apparait comme un réel marché ; celle-ci pouvant s’inscrire dans une même offre que celle que nous proposons, ce qui reviendrait à élargie le périmètre d’action. Il faudra pour cela valider la légitimité pour Proxicare de porter ce type d’offre, notamment face à des cabinets d’urbanistes ayant opté pour ce positionnement, et par conséquent les opportunités d’associations avec des experts indépendants ou autres cabinets spécialisés en urbanisme pour venir compléter nos compétences et apporter un accompagnement complet des collectivités.
Enfin, plusieurs acteurs de la santé pourraient trouver un intérêt à développer des projets et services pour une meilleur prise en charge des patients face aux impacts des facteurs environnementaux sur leur santé.
Je pense notamment ici aux établissements de santé privés proposant des offres de soins élaborées, au-delà des prestations prises en charge par l’assurance maladie (ce qui est le cas de l’Institut Rafael, dirigé par Docteur Toledano à titre d’exemple), ou tout établissement de santé souhaitant prendre en compte ces enjeux pour adapter leur offre de soins. L’intérêt des organismes d’assurance complémentaire, avec lesquels Proxicare travaille régulièrement, pour un accompagnement dans la construction de projets ou services auprès de leurs adhérents pourrait également être questionné. La Mutuelle Familiale a notamment créé sa Fondation Santé Environnement, soutenant la recherche médicale appliquée et informant sur les polluants au quotidien [20]. Assurance Prévention, « L'association des assureurs français au service de la prévention des risques du quotidien. », prend la parole sur le sujet en proposant du contenu informatif afin d’aider le grand public à se prémunir des impacts de l’environnement sur notre santé [21].
PARTIE 5 : RETOUR D'EXPÉRIENCE
J’ai choisi d’articuler mon retour d’expérience à travers trois aspects qui ont marqué mon stage :
- La mobilisation des acquis de formation : dans quelles mesure la diversité des acquis en termes de connaissances et outils se sont avérés utiles dans le cadre de cette expérience ?
- Le développement des compétences : quel bilan des compétences acquises dans le cadre du projet de fin d’études ?
- Renforcement du projet professionnel : quelle évolution au regard des six mois de consulting effectués ?
Mobilisation des acquis de formation
Comme évoqué dans les deux premières parties du rapport, les sujets sur lesquels intervient Proxicare peuvent être très variés dans le secteur de la santé. La richesse de ma formation s’est révélée particulièrement utile dans l’appréhension générale des missions et enjeux associés. Des fondements scientifiques de la physiologie et des pathologies humaines, à l’organisation du système de santé et son financement, en passant par le cycle de vie des technologies biomédicales, l’ensemble de ces connaissances m’ont apporté à un moment ou un autre d’une mission une meilleure compréhension de ses enjeux. De plus, même des connaissances sectorielles parfois succinctes (par exemple médicales) apportent une culture générale de la santé favorable à une approche décloisonnée des sujets, en prenant en compte les contraintes et attentes de chacun des acteurs d’un projet.
En ce qui concerne maintenant les outils, notamment de management de la qualité ou de l’innovation, ces derniers nous construisent une culture nous donnant les clés pour s’adapter et conduire une grande diversité de projets. Pour le projet de développement d’offre commerciale, ce sont en l’occurrence les outils de marketing de l’innovation qui ont été mobilisés. Il a été pour moi particulièrement enrichissant de constater la manière dont ces outils, de l’analyse de l’environnement d’un marché à l’élaboration d’un plan marketing, étaient applicable en pratique sur le projet d’innovation de Proxicare. En effet, le temps de l’innovation peut être long au regard des enjeux économiques et commerciaux, en l’occurrence d’une petite entreprise. Le temps de développement commercial est relativement limité du fait de la priorité aux missions conduites pour les clients. Il était dont particulièrement important de cibler les outils les plus pertinents, et au final, qui s’imposent naturellement, et de parfois d’affranchir d’étapes ou d’en mutualiser afin d’apporter des résultats rapides du temps investi sur le processus d’innovation. A ce titre, l’analyse de l’environnement du marché et sa segmentation étaient très structurant, mais l’approfondissement de différents segments en parallèle n’était pas compatible avec le temps d’innovation disponible, ce qui oblige à se focaliser uniquement sur un segment, avec des modalités d’arbitrage qui relèvent en partie d’éléments rationnels, mais également d’appréciations et pressentiments personnels.
En tout état de cause, la diversité des outils acquis au cours de la formation (outils qualité, de créativité, de marketing, de pilotage de projet, d’analyse des risques…) m’apparait comme des ressources clefs et structurantes dans la conduite de projets et de démarches innovantes. Si cela peut apparaitre comme évident, ces outils sont parfois perçus comme théoriques en cours de formation, et parfois trop vite oubliés. Il m’apparait même aujourd’hui pertinent de me construire un référentiel de capitalisation des outils acquis au cours de ma formation et au-delà, afin de me remémorer les outils mobilisables dans diverses situations à l’avenir.
Développement de compétences
Il est évident que la diversité des missions accompagnées dans le cadre de ce projet de fin d’études a fortement renforcé mes connaissances du secteur de la santé. Ces missions ont parfois nécessité une rapide montée en compétence pour cerner leurs enjeux et être opérationnel sur les travaux à mener. Il m’aura fallu un temps comprendre les mécanismes de flux de données liés aux paiements et remboursements des soins (télétransmission des feuilles de soins, fonctionnement du tiers payant) pour accompagner une start-up. Il m’a aussi été nécessaire de m’imprégner du modèle assurantiel en santé pour être en capacité de faire le lien entre ma connaissance du financement du système de santé et de son évolution et les enjeux des organismes d’assurance santé complémentaire. En cela, le travail de consultant en santé m’est apparu comme fortement enrichissant, aussi professionnellement, que d’un point de vue personnel, tant les sujets de santé m’apparaissent intéressants dans la compréhension du fonctionnement de notre système en tant que citoyen.
Aussi, si j’ai toujours eu une appétence pour les exercices de synthèse, les travaux conduits m’ont beaucoup apporté en la matière. Dans le cadre du développement interne d’offre en santé environnement, ce sujet très complexe m’est parfois apparu difficile à synthétiser, tant l’ensemble des facteurs environnementaux, enjeux de santé et acteurs en place s’interfacent. Or cet exercice de synthèse était particulièrement important dans le cadre des restitutions en atelier auprès des associées, mais aussi pour l’élaboration de l’offre qui se doit d’être claire et directe pour les clients. Il s’agissait alors de se forcer à prendre du recul pour simplifier et rendre clair intelligible un sujet dont nous avons mis plusieurs mois à bien appréhender. Par ailleurs, cet aspect se retrouve dans bien au sein des missions : le contenu doit souvent être direct, impactant, sans passer par de longs raisonnements. J’ai ressenti l’exercice de synthèse comme un léger challenge permanent qui me plaisait alors, d’autant plus qu’il est particulièrement structurant dans l’évolution des travaux.
Renforcement du projet professionnel
Le début du stage a tout d’abord été source d’interrogations, voire d’inquiétudes. En effet, j’ai tout d’abord été en partie déstabilisé de conduire des travaux s’éloignant de ma spécialisation souhaitée autour des dispositifs médicaux, du numérique en santé notamment et de l’organisation du système de santé. Cependant, j’ai progressivement développé un intérêt pour ces sujets nouveau, de la santé environnement aux missions pour les organismes d’assurance santé complémentaire.
Au final, c’est cette diversité et cet enrichissement qu’apportent les missions de conseil du cabinet qui m’ont conforté dans mon envie de débuter ma carrière sur ce type de poste. Si j’espère tout de même avoir un part non négligeable de missions qui ont trait au numérique en santé et aux dispositifs médicaux, mon appétence pour les nouveaux sujets que je découvre a estompé mes inquiétudes. Ce projet de fin d’étude m’a ainsi amené à reconsidérer ma volonté de spécialisation en consultant / chef de projet en e-santé ou en solutions intégrées articulées autour de dispositifs médicaux à titre d’exemple. C’est aujourd’hui la diversité des missions, le niveau stratégique de celles-ci, ainsi que les responsabilités actuelles et atteignables en tant que consultant qui motivent ma poursuite sur le secteur, sans pour autour perdre mes appétences principales.
Conclusion
Le secteur de la santé est en constante évolution au regard des avancées médicales et de la recherche, des innovations en matière de produits de santé et de prise en charge des patients, ou encore des transformations du système de santé impulsées par les politiques publiques. Ces dernières tendent notamment à donner une importance croissante à la prévention. Les enjeux liés aux impacts sanitaires des facteurs environnementaux sur notre santé justifient une approche préventive de la santé.
Les impulsions politiques nationales et régionales, ainsi que les enjeux d’attractivité amènent les moyennes et grandes villes à s’emparer des sujets de santé environnement. Disposant de nombreuses ressources mobilisables pour l’élaboration de stratégies et projets ambitieux en matière de santé environnement, les villes ne disposent cependant que rarement de services et ressources humaines à même de structurer et piloter ces derniers. Proxicare a ainsi élaboré une offre d’accompagnement des collectivités locales visant à structurer des stratégies et plans d’actions locaux de santé face aux impacts de l’environnement sur leur population.
L’offre de Proxicare consiste dans un premier temps à identifier les enjeux et priorités des territoires à travers la réalisation d’un état des lieux local, au regard de la littérature scientifique et des atouts du territoire. Nous proposons ensuite d’élaborer une stratégie et un plan d’action local visant à renforcer l’offre de santé du territoire en mobilisant les acteurs en place. Enfin, le cabinet dispose des compétences pour déployer les projets et actions identifiées et évaluer ces derniers.
Actuellement en phase de prospection et avec le soutien d’experts du domaine, le cabinet pourrait trouver une place sur le marché dans les mois à venir. Une fois ce positionnement conforté, Proxicare pourrait envisager de diversifier son offre santé environnement en accompagnant d’autres acteurs tels que des offreurs de soins à titre d’exemple, ce qui amènera le cabinet à conduire de nouveaux travaux d’analyse de marché et de conception d’offre.
Travailler dans le conseil a été pour moi une expérience particulièrement enrichissante, et stimulante. Les différentes missions accompagnées dans le cadre de ce projet de fin d’études, introduites au début de ce rapport en témoignent. La conduite de travaux de développement commercial, des recherches préliminaires à la prospection, a représenté une expérience d’autant plus passionnante. Les potentielles missions qui en découleront le seront tout autant, étant l’occasion de construire des projets concrets d’amélioration d’offres locales de santé, et d’innover sur plusieurs plans, et potentiellement en matière d’intégration du numérique et des solutions de e-Santé dans la modernisation de la prévention sanitaire.
/ Références
1 | Guide EHESP/DGS, A. Roué-Le Gall, J. Le Gall, J.-L. Potelon et Y. Cuzin, « Agir pour un urbanisme favorable à la santé, concepts et outils,» 2014. |
2 | Ministère de la Santé et de la Protection sociale, Ministère de l’Écologie et du Développement durable, Ministère de l’Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale, Ministère délégué à la Recherche, « Plan National Santé Environnement 2004-2008,» 2004. [En ligne]. Available : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/pnse1-2.pdf. |
3 | Ministères des Solidarités et de la Santé, "Plan national Santé-Environnement 4 (PNSE 4)". [En ligne]. Available : https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/les-plans-nationaux-sante-environnement/article/plan-national-sante-environnement-4-pnse-4-mon-environnement-ma-sante-2020-2024. [Accès le 29 Juillet 2020]. |
4 | Réseau français des Ville-Santé de l'OMS, « Actions d’Aix-Les-Bains Ville-Santé,» Juin 2016. [En ligne]. Available : http://www.villes-sante.com/villes-du-reseau/aix-les-bains/. [Accès le 4 Juin 2020]. |
5 | Ville de Grenoble, « Plan municipal de santé 2016-2020,» Janvier 2016. [En ligne]. Available : http://www.villes-sante.com/wp-content/uploads/Plan-municipal-de-santé-Grenoble-2016-2020-2.pdf. |
6 | Ville de Nantes, « La santé environnementale - Pour un environnement favorable à la santé des Nantais,» Mai 2013. [En ligne]. Available : http://www.villes-sante.com/wp-content/uploads/GDOUEST_16mai2013_presentation_sante_environnementale_NANTES.pdf. |
7 | Mairie de Paris, « Paris Santé Environnement - Tous ensemble pour une ville-santé,» Novembre 2015. [En ligne]. Available : https://api-site-cdn.paris.fr/images/81586. |
8 | Ville de Reims, « Contrat de Local de Santé - Reims 2018-2020,» 2018. [En ligne]. Available : https://www.reims.fr/fileadmin/reims/MEDIA/Solidarite_Sante/Sante_Hygiene_Salubrite/Contrat_Local_Sante/Contrat_Local_de_Sante_de_Reims_2018-2020_v09.04.18.pdf. |
9 | Vie Publique - République Française, « Qu'est-ce qu'une commune ?,» 26 Avril 2018. [En ligne]. Available : https://www.vie-publique.fr/fiches/19613-les-competences-des-communes. |
10 | Cerema, « Santé et environnement : la Métropole de Lyon prépare sa stratégie avec le Cerema et l’Observatoire Régional de la Santé (ORS),» 2017. [En ligne]. Available : https://www.cerema.fr/fr/projets/sante-environnement-metropole-lyon-prepare-sa-strategie. |
11 | Codra, « Urbanisme et santé : la découverte d'un lien fort mais oublié,» 31 Mars 2016. [En ligne]. Available : http://www.codra-conseil.com/p1883/. |
12 | Novascopia, « Qualité de vie et santé environnement,» [En ligne]. Available : https://www.novascopia.fr/services. [Accès le 23 Juillet 2020]. |
13 | SEPIA-Santé, « Nos travaux en santé environnementale,» [En ligne]. Available : https://www.sepia-sante.com/sante-environnementale/#consulter. [Accès le 27 Juiillet 2020]. |
14 | OMS, « Prévenir la maladie grâce à un environnement sain,» 2007. [En ligne]. Available : https://www.who.int/publications/list/9241594209/fr/. |
15 | Institut de Veille Sanitaire (désormais Santé Publique France), « Impact sanitaire de la pollution atmosphérique dans neuf villes françaises - Résultats du projet Aphekom,» Septembre 2012. [En ligne]. Available : http://aphekom.org/c/document_library/get_file?uuid=b178074e-82fc-4d38-be0d-9ab526df2580&groupId=10347. |
16 | Ministère de la Transition écologique et solidaire , « Bruit - Fiches thématiques,» [En ligne]. Available : https://ree.developpement-durable.gouv.fr/themes/risques-nuisances-pollutions/sante-et-environnement/exposition-aux-rayonnements-et-au-bruit/article/bruit. [Accès le 4 aout 2020]. |
17 | Légifrance, « Article L1422-1 du Code de la Santé Publique,» [En ligne]. Available : https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006072665&idArticle=LEGIARTI000006687058&dateTexte=&categorieLien=cid. |
18 | Legifrance, « Article L1311-1 du Code de la Santé Publique,» [En ligne]. Available : https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idArticle=LEGIARTI000031928399&idSectionTA=LEGISCTA000006171045&cidTexte=LEGITEXT000006072665&dateTexte=20200817. |
19 | V. d. France, « Ville duralbe - Environnement,» [En ligne]. Available : https://www.villesdefrance.fr/page19.php?id=34&theme=18. [Accès le 3 Août 2020]. |
20 | Mutuelle Familiale, « FONDATION SANTÉ ENVIRONNEMENT DE LA MUTUELLE FAMILIALE,» [En ligne]. Available : https://www.mutuelle-familiale.fr/fr/fondation-sante-environnement/la-fondation. [Accès le 6 Aout 2020]. |
21 | Assurance Prévention, « Environnement et santé,» [En ligne]. Available : https://www.assurance-prevention.fr/environnement-sante.html. [Accès le 6 Aout 2020]. |