• IDS137 - Le rôle de l'Ingénieur d'Application Scanner

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    Bonne lecture...

    Auteure

    CANADA Cyriane

    Contact

    Citation

    A rap­pe­ler pour tout usage : C. CANADA, « Le rôle de l'Ingénieur d'Application Scan­ner », Uni­ver­si­té de Tech­no­lo­gie de Com­piègne (France), Mas­ter Ingé­nie­rie de la San­té, Mémoire de Stage, réf n° IDS137, juillet 2022, https://travaux.master.utc.fr/formations-master/ingenierie-de-la-sante/ids137/

    Résumé

    Le rôle de l’ingénieur d’application en scan­ner est indis­pen­sable, tant pour l’entreprise que pour les clients, uti­li­sa­teurs des scan­ners Phi­lips. En effet, il assure l’accompagnement, la for­ma­tion et le sup­port pour les mani­pu­la­teurs en élec­tro­ra­dio­lo­gie médi­cale (MERM) et les radio­logues. Il pos­sède des connais­sances solides sur la phy­sique du scan­ner ain­si que sur la cli­nique, per­met­tant de répondre aux demandes de qua­li­tés image des radio­logues en jouant sur les para­mètres tech­niques. C’est au cours de ce stage de fin d’études en tant qu’ingénieure d’application scan­ner chez Phi­lips que j’ai décou­vert le milieu de l’imagerie médi­cal du côté indus­triel, ayant obte­nu deux ans aupa­ra­vant un diplôme de MERM. Aux côtés d’autres ingé­nieurs d’application, je me suis dépla­cée sur dif­fé­rents sites Phi­lips afin de suivre les équipes pour les for­mer et/ou par­faire leur uti­li­sa­tion du scan­ner. Ce stage m’a per­mis de déve­lop­per des com­pé­tences tech­niques et rela­tion­nel néces­saires au métier d’ingénieur d’application en scanner. 

    Mots-clés : Scan­ner, Tomo­den­si­to­mé­trie, ima­ge­rie médi­cale, MERM, Philips 

    Abstract

    The role of the CT cli­ni­cal appli­ca­tion spe­cia­list is essen­tial, both for the com­pa­ny and for the cus­to­mers who use Phi­lips CT scans. They pro­vide gui­dance, trai­ning and sup­port for tech­no­lo­gists and radio­lo­gists. He has a solid know­ledge of the phy­sics of the scan­ner as well as the cli­nic, allo­wing him to meet the image qua­li­ty demands of the radio­lo­gists by adjus­ting the tech­ni­cal para­me­ters. It was during this inter­n­ship as a CT cli­ni­cal appli­ca­tion spe­cia­list at Phi­lips that I dis­co­ve­red the world of medi­cal ima­ging from the indus­trial side, having obtai­ned a tech­no­lo­gist degree two years ear­lier. Along­side other appli­ca­tion engi­neers, I tra­vel­led to dif­ferent Phi­lips sites to fol­low CT users in order to train them and/or per­fect their use of the CT scan. This inter­n­ship allo­wed me to deve­lop tech­ni­cal and rela­tio­nal skills neces­sa­ry for the CT cli­ni­cal appli­ca­tion specialist. 

    Key­words : CT scan, medi­cal ima­ging, tech­no­lo­gist, Philips

    Téléchargements

    IDS 137 - Cyriane CANADA - Rapport de stage
    IDS 137 - Cyriane CANADA - Rap­port de stage

    Mémoire Complet

    Le rôle de l'Ingénieur d'Application Scanner

    Remerciements

    Mer­ci à ma mana­ger, Émi­lie LEGAY-CROUZET, pour m’avoir don­né l’opportunité de réa­li­ser ce stage de fin d’études au sein de l’équipe scan­ner Philips. 

    Je remer­cie par­ti­cu­liè­re­ment mon tuteur de stage Nader TAGUELMINT qui s’est assu­ré du bon dérou­le­ment de ce stage dans la bien­veillance et la bonne humeur.

    Je tiens éga­le­ment à remer­cier toute l’équipe scan­ner Phi­lips pour m’avoir inté­gré aus­si cha­leu­reu­se­ment durant mon stage. Leur sym­pa­thie et leur patience m’ont per­mis de prendre confiance en moi pro­gres­si­ve­ment au sein de l’équipe. 
    Mer­ci à Johan MARMOUGET, Jona­than LE GOUESTRE, Mar­jo­rie VILLIEN, Ste­ven THEBAUT, Flo­rian BOULAY, Syl­vain SANS, Eve­lyne GEORGET, Lio­nel HENAREJOS, Jérôme PRAT. 

    Enfin, je remer­cie Isa­belle Claude, ma res­pon­sable de mas­ter et mon sui­veur de stage pour sa pré­sence et son sou­tien tout au long de mon par­cours en mas­ter et par­ti­cu­liè­re­ment pen­dant le stage. 

    Introduction

    Dans ce rap­port je sou­haite par­ta­ger mon expé­rience en tant que sta­giaire Ingé­nieure d’Application Scan­ner au sein de l’entreprise Phi­lips France Commercial. 

    L’imagerie médi­cale est en pleine évo­lu­tion depuis plus de 50 ans. Son rôle est cru­cial dans le diag­nos­tic des patho­lo­gies et dans leur sui­vi. Obte­nir la meilleure qua­li­té d’examen pos­sible est une quête constante, au même titre que la volon­té de déli­vrer des doses les plus basses possibles. 

    Le scan­ner est l’examen de réfé­rence en ima­ge­rie. Il per­met de visua­li­ser l’anatomie en coupes, de réhaus­ser des lésions lors d’injections de pro­duit et per­met aus­si une ana­lyse fonc­tion­nelle dans cer­tains cas. C’est l’examen de pre­mière inten­tion pour de nom­breuses indi­ca­tions comme les chutes chez les patients consom­mant des anti­coa­gu­lants, pour la recherche de cal­cul vési­cal, recherche de frac­ture ou encore sus­pi­cion d’Accident Vas­cu­laire Céré­bral (AVC).

    Les scan­ners se trouvent prin­ci­pa­le­ment dans les centres hos­pi­ta­liers uni­ver­si­taires mais éga­le­ment de plus en plus dans les petits hôpi­taux de péri­phé­rie ain­si que dans les cliniques. 

    Dif­fé­rentes tech­no­lo­gies existent, selon les besoins. Cer­tains modèles sont dédiés à la car­dio­lo­gie, d’autres per­mettent d’acquérir des images en double éner­gie, et d’autres sont plu­tôt appré­ciés pour leur rapi­di­té et leur poly­va­lence dans le cadre des urgences.

    Chaque construc­teur peau­fine ses tech­no­lo­gies afin d’améliorer l’expérience patient, la pro­duc­ti­vi­té et les pro­ba­bi­li­tés de diag­nos­tic. C’est pour­quoi il est indis­pen­sable pour les construc­teurs d’être auprès des équipes afin d’optimiser le fonc­tion­ne­ment du scan­ner. Dans ce sens, l’ingénieur d’application inter­vient dans la for­ma­tion des méde­cins et des uti­li­sa­teurs lors de l’installation et du sui­vi des scanners.

    La pre­mière par­tie de ce rap­port pré­sen­te­ra Phi­lips et son envi­ron­ne­ment. Ensuite, les mis­sions que j’ai réa­li­sées durant ce stage seront déve­lop­pées afin de mieux com­prendre le rôle de l’ingénieur d’application en scan­ner. Enfin, un bilan pro­fes­sion­nel et per­son­nel per­met­tra de mettre en évi­dence les com­pé­tences et com­por­te­ments qu’il reste à acqué­rir et ceux déjà acquis pour exer­cer ce métier. 

    I. Présentation de l'entreprise Philips 

    1) Philips

    His­to­ri­que­ment, à sa créa­tion en 1891, Phi­lips com­mer­cia­li­sait des ampoules. L’effervescence de la révo­lu­tion indus­trielle a mené à la construc­tion du pre­mier labo­ra­toire de recherche Phi­lips. En 1918, Phi­lips pré­sente son pre­mier tube à rayons X médi­cal et fait ses pre­miers pas dans le milieu médi­cal. Par la suite, l’entreprise a com­mer­cia­li­sé de nom­breux pro­duits élec­tro­niques comme des rasoirs élec­triques, des télé­vi­seurs mais s’est éga­le­ment lan­cé dans la musique en lan­çant un label dis­co­gra­phique en 1950 [1].

    À la suite de l’arrivée en 2011 du nou­veau pré­sident direc­teur Frans Van Hou­ten, l’entreprise a pro­gres­si­ve­ment concen­tré son acti­vi­té dans le domaine de la santé.

    Phi­lips s’organise autour de trois acti­vi­tés (figure 1) :

    Figure 1 : Activités de l'entreprise Philips [source : auteur]

    C’est dans la divi­sion Heal­th­care que se trouve l’imagerie médicale.

    2) Philips France Commercial 

    En France, la socié­té Phi­lips France Com­mer­cial est diri­gée par David Cor­cos depuis 2016. En 2020, l’entreprise employait envi­ron 81 600 per­sonnes pour un chiffre d’affaires de 19 535 mil­liard d’euros [2]. Le siège social (figure 2) se situe à Sur­esnes, au 33 rue de Verdun. 

    Figure 2 : Siège social de Philips à Suresnes (Hauts de Seine) [1]

    Phi­lips France Com­mer­cial se divise en 3 branches dis­tinctes (figure 3) 

    Figure 3 : Les 3 branches de Philips France Commercial [source : auteur]
    • Pre­ci­sion Diag­no­sis : regroupe toutes les moda­li­tés d’imagerie : scan­ner, IRM, ultra­sons, radio­lo­gie conven­tion­nelle, solu­tion d’imagerie pour la radio­lo­gie interventionnelle.
    • Heal­th­care Infor­ma­tics : regroupe les solu­tions infor­ma­tiques comme le PACS mais aus­si la divi­sion Connec­ted Care qui contient les sys­tèmes de moni­to­ring, et les solu­tions pour accom­pa­gner les patients souf­frant de troubles res­pi­ra­toires du som­meil, d’insuffisance res­pi­ra­toire chro­nique ain­si que les défibrillateurs.
    • Per­son­nal Health : cette divi­sion regroupe tous les pro­duits bien-être : brosses à dents élec­triques, rasoirs, épi­la­teurs à lumière pul­sée, etc…

    En tant que sta­giaire Ingé­nieur d’Application Scan­ner, je fais par­tie de la branche Pré­ci­sion Diag­no­sis dont voi­ci l'organigramme (figure 4)

    Figure 4 : Organigramme Philips [source : auteur]

    3) Le marché de l'imagerie médicale 

    A l’échelle mon­diale, le mar­ché de l’imagerie médi­cale est esti­mé à plus de 20 mil­liards d’euros [10]. En France, le mar­ché est par­ta­gé entre 4 construc­teurs : Phi­lips, Gene­ral Elec­tric Heal­th­care, Sie­mens Heal­thi­neers et Canon

    Chaque construc­teur pro­pose dif­fé­rentes inno­va­tions tech­no­lo­giques dans le but d’être le lea­der dans le sec­teur du scanner.

    La der­nière inno­va­tion en date est celle de Sie­mens Heal­thi­neers qui a récem­ment com­mer­cia­li­sé le Naeo­tom Alpha (figure 6), le pre­mier scan­ner à comp­tage pho­to­nique. Ce type de scan­ner est l’évolution du scan­ner spec­tral, il per­met de quan­ti­fier l’énergie de cha­cun des pho­tos trans­mis. Seul le Centre Hos­pi­ta­lier Uni­ver­si­taire de Lille en est équi­pé pour le moment car cette machine est très oné­reuse. Comme on peut le remar­quer, c’est une révo­lu­tion en termes de qua­li­té image (figure 7). Cette inno­va­tion a creu­sé l’écart entre Phi­lips et Sie­mens Heal­thi­neers car pour le moment Phi­lips ne com­mer­cia­lise pas son scan­ner à comp­tage pho­to­nique qui est uni­que­ment uti­li­sé pour de la recherche cli­nique aux Hos­pices Civils de Lyon. 

    Figure 6 : Naeotom Alpha, scanner à comptage photonique par Siemens Healthineers [11]
    Figure 7 : Images réalisées par le Naeotom Alpha, Siemens Healthineers [11]

    Face à ces nou­veau­tés, Phi­lips peut comp­ter sur ses tech­no­lo­gies per­for­mantes qui lui per­mettent de conser­ver une part de mar­ché consi­dé­rable dans le milieu de l’imagerie médi­cale. Comme notam­ment le pre­mier scan­ner spec­tral à double couche de détec­teurs IQon Spec­tral CT puis CT 7500), qui per­met de s’affranchir de tous les incon­vé­nients ren­con­trés avec les autres technologies.

    Le Spec­tral CT 7500 a d’ailleurs reçu un Min­nie Award dans la caté­go­rie « Best New Radio­lo­gy Device of 2021 ». 

    4) Organisation de l'équipe scanner 

    La branche moda­li­tés est donc divi­sée en 3 segments :

    • Diag­nos­tic Ima­ging (42% des ventes) [2] 
    • Image-Gui­ded The­ra­py (31% des ventes) [2] 
    • Ultra­sound (19% des ventes) [2] 

    Je détaille­rai uni­que­ment celle dont j’ai fait par­tie, l’équipe scan­ner (CT). Com­po­sée de 27 membres, voi­ci les dif­fé­rents postes au sein de l’équipe scanner :

    • Tech­ni­cien : Il pos­sède les com­pé­tences et connais­sances tech­niques sur les dif­fé­rents modèles de la gamme de scan­ner Phi­lips. Il a la capa­ci­té de diag­nos­ti­quer une panne et de la résoudre. Il est en charge de plu­sieurs machines dans leur région et gère les ins­tal­la­tions pla­ni­fiées mais aus­si les pannes tech­niques imprévues.
    • Ingé­nieurs d’application (cli­ni­cal appli­ca­tion spe­cia­list) : Il a un rôle de for­ma­teur auprès des méde­cins, des mani­pu­la­teurs et des phy­si­ciens en fai­sant si besoin des rap­pels phy­siques sur la tech­no­lo­gie du scan­ner. Ce métier allie com­pé­tences cli­niques et tech­niques. Ils s’assurent que les para­mètres du scan­ner per­mettent l’acquisition d’images qui conviennent aux radio­logues, et que les doses déli­vrées sont conformes. L’ingénieur d’application est pré­sent lors des démar­rages de nou­velles machines, de l’introduction de nou­veaux logi­ciels et lorsque le site a une demande par­ti­cu­lière comme faire le point avec les équipes pour ajus­ter des paramètres. 
    • Chefs pro­duit (moda­li­ty spe­cia­list) : Il est spé­cia­liste des scan­ners Phi­lips, il est en charge des démons­tra­tions pro­duits, et par­ti­cipe gran­de­ment à la vente. Il répond éga­le­ment aux appels d’offres des centres sou­hai­tant acqué­rir un scanner. 
    • Com­mer­cial : Il est char­gé de pros­pec­ter pour trou­ver de poten­tiels clients dans le but de vendre des solu­tions d’imagerie. Il tra­vaille régu­liè­re­ment en binôme avec un moda­li­ty spe­cia­list. Il est en charge de la négo­cia­tion, la rédac­tion des contrats et de pas­ser la commande.

    Au sein de l’équipe, chaque acteur inter­vient à un moment par­ti­cu­lier du cycle de vie de la machine (figure 8) :

    Figure 8 : Les différentes étapes de la vie d'un scanner et leurs acteurs 

    5) La gamme de scanners Philips

    La gamme de scan­ners Phi­lips se renou­velle régu­liè­re­ment, soit par la com­mer­cia­li­sa­tion de nou­velle machine, soit par la sor­tie de mises à jour sur les logi­ciels d’acquisition et/ou de post trai­te­ment.
    Actuel­le­ment, plus de 1000 sys­tèmes sont ins­tal­lés dans le monde avec une forte concen­tra­tion en Europe (figure 9). Les sys­tèmes d’imagerie tomo­den­si­to­mé­trique Phi­lips se déclinent selon leur uti­li­sa­tion. Il existe des modèles d’imagerie conven­tion­nelle, d’imagerie spec­trale et d’imagerie oncologique. 

    Figure 9 : Base installée de scanners Philips dans le monde [source : interne]

    La gamme conventionelle : 

    Voi­ci les prin­ci­paux scan­ners de la gamme conven­tion­nel, réper­to­riés dans un tableau avec les infor­ma­tions sur la lar­geur du tun­nel (cm), la vitesse de rota­tion du tube (secondes pour 1 tour) et le nombre ins­tal­lé en France pour chaque modèle (tableau 1)

    Tableau 1 : Principaux scanners de la gamme conventionnelle Philips [source : auteur]
    Modèle du scannerLar­geur du tun­nel (cm)Vitesse de rota­tion du tube (sec pour 1 tour)Nombre de scan­ners ins­tal­lés en France
    Inci­sive CT720,5 / 0,4 / 0,3552
    CT 6000 iCT700,275
    CT 5000 Ingenuity700,5 / 0,75 / 1,0 / 1,15100

    Dans la gamme conven­tion­nelle, l’Incisive CT est le scan­ner le plus ven­du, uti­li­sé très faci­le­ment en rou­tine, rapide et per­for­mant. Ce modèle dis­pose d'un algo­rithme de recons­truc­tion d’images uti­li­sant l’intelligence arti­fi­cielle. Il per­met d’obtenir des images avec un niveau de bruit très dimi­nué en com­pa­rai­son d’autres scanners. 

    La gamme oncologie : 

    Tableau 2 : Spécificités du scanner Philips dédié à l'oncologie [source : auteur]
    Modèle du scannerLar­geur du tun­nel (cm)Vitesse de rota­tion du tube (sec pour 1 tour)Nombre de scan­ners ins­tal­lés en France
    Big Bore RT850,44 / 0,5 / 0,75 / 1,0 / 1,5 / 2.060

    La gamme spectrale : 

    Tableau 3 : Scanners de la gamme spectrale de Philips [source : auteur]
    Modèle du scannerLar­geur du tun­nel (cm)Vitesse de rota­tion du tube (sec pour 1 tour)Nombre de scan­ners ins­tal­lés en France
    IQon Spec­tral CT700,2716 (22 prochainement)
    Spec­tral CT 7500800,271 (2 prochainement)

    Concer­nant la gamme spec­trale, l’iQon Spec­tral CT est com­po­sé d’un détec­teur à double couche. Cela per­met de dis­cri­mi­ner les hautes éner­gies des faibles, afin d’extraire des don­nées propres à la com­po­si­tion de chaque tis­su tra­ver­sé. Un choix à prio­ri n’est pas néces­saire, cela per­met d’obtenir des don­nées spec­trales sur 100% des examens. 

    Ci-des­sous un visuel des dif­fé­rents scan­ners de la gamme Phi­lips (figure 10) : 

    Figure 10 : Les différents scanners de la gamme Philips [source : auteur et interne]

    L’équipe scan­ner tra­vaille sur toutes les machines de la gamme, mais dans le cadre de ce stage je me suis concen­trée uni­que­ment sur l’Incisive CT. En effet, ce scan­ner connaît un franc suc­cès pour sa rapi­di­té de dépla­ce­ment de table, sa qua­li­té d’image grâce à l’intelligence arti­fi­cielle, ain­si que son ergonomie. 

    4.1) Incisive CT : caractéristiques techniques 

    L’incisive CT est doté de la Pre­cise Suite, ce sont des inno­va­tions basées sur des réseaux de neu­rones d’intelligence arti­fi­cielle qui aident à réduire dras­ti­que­ment la dose de rayons X tout en aug­men­tant les réso­lu­tions spa­tiales et en contraste pour un meilleur diagnostic.

    Cette suite est com­po­sée de : 

    • Pre­cise Image : Cet algo­rithme per­met de réduire la dose et le bruit sur l’image et donc d’augmenter la détec­ta­bi­li­té à faible contraste, ain­si que de réduire le temps de lec­ture des images. C’est l’algorithme de recons­truc­tion le plus rapide du mar­ché qui suc­cède à l’algorithme iDose (figure 11)
    Figure 11 : Comparaison de l'algorithme de reconstruction classique iDose et Precise Image [source : interne]
    • Pre­cise Posi­tion : Il s’agit d’une camé­ra posi­tion­née au-des­sus de la table d’examen, qui va détec­ter auto­ma­ti­que­ment la posi­tion du patient et le cen­trer selon l’examen choi­si par le MERM. Cela per­met d’améliorer la repro­duc­ti­bi­li­té inter-opé­ra­teur et de limi­ter les doses reçues car un mau­vais cen­trage a pour consé­quence une aug­men­ta­tion de la dose. 
    • Pre­cise Car­diac : Uti­li­sé pen­dant ou a pos­te­rio­ri de l’acquisition, cet algo­rithme cor­rige le mou­ve­ment car­diaque afin d’améliorer la qua­li­té image, même à fré­quences car­diaques élevées. 
    • Pre­cise Inter­ven­tion : Lors d’actes de radio­lo­gie inter­ven­tion­nelle sca­no-gui­dées comme des biop­sies ou infil­tra­tions, cet algo­rithme per­met de suivre l’aiguille du radio­logue. Il cal­cule auto­ma­ti­que­ment la pro­fon­deur, l’angle, et la dévia­tion de l’aiguille par rap­port à la tra­jec­toire déter­mi­née par le radio­logue. Cela amé­liore la vitesse et l’efficacité pour des inter­ven­tions plus sûres. 

    Éga­le­ment, l’Incisive CT est très effi­cient grâce à ses per­for­mances techniques : 

    • Le tube à rayons X pos­sède un sys­tème de refroi­dis­se­ment rapide ce qui per­met d’enchaîner les exa­mens sans ris­quer une sur­chauffe du tube qui ralen­ti­rait le flux de patients. 
    • Les détec­teurs de l’Incisive Nano­Pa­nel Elite sont de haute fidé­li­té et offrent une très bonne réso­lu­tion spatiale.
    • Le taux d’échantillonnage est éle­vé ce qui aug­mente consi­dé­ra­ble­ment la qua­li­té image.
    • La rapi­di­té d’examen grâce à la recons­truc­tion rapide des images et le dépla­ce­ment de table ultra rapide. 

    Concer­nant la qua­li­té image, l’acquisition est très rapide : 128 coupes / 4 cen­ti­mètres. Ce qui per­met une très bonne réso­lu­tion tem­po­relle. Ce scan­ner pro­pose des matrices éle­vées 10242 et 7682, très utiles pour l’exploration des extré­mi­tés et des rochers. 

    Enfin, l’ergonomie de l’Incisive CT est très intui­tive grâce aux deux écrans tac­tiles de chaque côté du sta­tif per­met­tant d’avoir accès à la liste de patients, à leurs infor­ma­tions et aux dif­fé­rentes cartes d’examen conte­nues dans le logiciel. 

    En termes d’utilisation cli­nique, l’Incisive CT est très poly­va­lent et per­met de réa­li­ser des exa­mens d’excellente qua­li­té pour tout type d’indication. En voi­ci quelques exemples : 

    Figure 12 : Image d'un scanner thoracique avec visualisation d'un nodule pulmonaire grâce au logiciel Lung Nodule Assessment [source : interne]

    Cet exa­men est dif­fi­cile sur la plu­part des scan­ners car lorsque le délai est trop long entre la détec­tion du bolus de pro­duit de contraste et le début de l’acquisition, l’examen peut être raté. Ce n’est pas le cas avec l’Incisive CT qui est très réactif.

    • Angio scan­ner : visua­li­sa­tion des troncs supra aor­tiques (figure 13) :
    Figure 13 : Reconstruction en 3D des troncs supra aortiques (TSA) à gauche et images scannographiques à droite [source : interne]
    • Sui­vi post cra­nio­to­mie d’une hémor­ra­gie crâ­nienne (figure 14) :
    Figure 14 : Suivi post craniotomie d'une hémorragie crânienne [source : interne]

    C’est donc sur ce scan­ner que mes mis­sions se sont concen­trées, à tra­vers toute la France et majo­ri­tai­re­ment en région Sud-Est. 

    II. Missions réalisées durant le stage 

    1) Formation personnelle théorique et pratique 

    Étant diplô­mée Mani­pu­la­trice en Élec­tro­ra­dio­lo­gie Médi­cale (MERM), le scan­ner est une moda­li­té qui m’est fami­lière. Cepen­dant, comme expli­qué pré­cé­dem­ment, chaque construc­teur pos­sède ses spé­ci­fi­ci­tés tech­niques en termes d’acquisition et de recons­truc­tion d’images, ain­si qu’en ergo­no­mie de travail.

    Pour me for­mer, je me suis alors basée sur les connais­sances acquises lors de ma for­ma­tion de MERM, notam­ment sur les notions phy­siques. Avoir l’expérience et les connais­sances appor­tées par ce diplôme sont un réel avan­tage dans le métier d’ingénieur d’application scanner. 

    Suite à cela, je me suis fami­lia­ri­sée avec la gamme de scan­ners Phi­lips. Je me suis appuyée sur les connais­sances de mes col­lègues mais éga­le­ment sur des res­sources dis­po­nibles sur une pla­te­forme en ligne recueillant de nom­breuses don­nées Philips.

    Une des par­ti­cu­la­ri­tés dans cette entre­prise est que les sta­giaires ne béné­fi­cient pas d’une for­ma­tion sur les pro­duits. Il faut donc s’adapter et s’autonomiser en allant cher­cher les connais­sances soi-même. 

    2) Participation aux démarrages de scanners

    L’une des mis­sions prin­ci­pales d’un ingé­nieur d’application en scan­ner est l’installation d’une nou­velle machine. Il peut s’agir d’un renou­vel­le­ment, dans ce cas, le scan­ner pré­cé­dent était un Phi­lips, ou bien c’est un nou­veau site qui ne connaît pas les scan­ners Phi­lips et donc il fau­dra par­tir de zéro. 

    Durant ce stage, j’ai par­ti­ci­pé à l’installation d’un scan­ner à Aubagne et à Vienne et ces deux sites étaient déjà équi­pés d’un scan­ner Phi­lips aupa­ra­vant. Le site de Vienne allait être équi­pé d’un IQon Spec­tral CT et Aubagne d’un Inci­sive CT. 

    Pour faire face aux retards de livrai­son des scan­ners dû à la pénu­rie de maté­riaux, Phi­lips a inves­ti en rache­tant l’entreprise Agi­to qui com­mer­cia­lise des poids lourds dotés d’un Inci­sive CT dans la remorque. Tout est amé­na­gé pour accueillir les patients et pour tra­vailler dans des condi­tions opti­males (figure 15 et figure 16). C’est une solu­tion tem­po­raire per­met­tant de libé­rer l’ancien scan­ner afin de le dés­ins­tal­ler et de patien­ter jusqu’au pro­chain, tout en pre­nant en charge des patients. 

    Aubagne et Vienne ont béné­fi­cié de ce camion, il fal­lait donc for­mer les nou­veaux uti­li­sa­teurs sur l’Incisive CT. 

    Figure 15 : Vue extérieure du camion sur le parking du Centre Hospitalier d'Aubagne [source : auteur]
    Figure 16 : Vue intérieure du camion sur le parking du Centre Hospitalier d'Aubagne [source : auteur]

    Les condi­tions sont un peu dif­fé­rentes d’une salle de scan­ner stan­dard car l’espace est réduit, il faut donc trou­ver sa place pour accom­pa­gner les mani­pu­la­teurs sans encom­brer l’espace. Cepen­dant, le démar­rage d’un scan­ner dans un camion ou dans un ser­vice de radio­lo­gie requiert les mêmes com­pé­tences et se déroule de manière simi­laire pour l’ingénieur d’application. 

    2.1) Préparation du démarrage d'un scanner 

    Lorsqu’un scan­ner est ins­tal­lé sur un nou­veau site, l’ingénieur d’application doit anti­ci­per sa venue et se ren­sei­gner sur l’établissement afin de com­prendre le contexte et les enjeux s’y rap­por­tant (figure 18). Il est néces­saire de contac­ter le/la cadre du ser­vice de radio­lo­gie afin d’échanger sur les habi­tudes de tra­vail des équipes avec la machine pré­cé­dente. Cela per­met­tra de connaître leur type d’activité (urgences, ren­dez-vous pro­gram­més, les deux) et le rythme de tra­vail. 

    Éga­le­ment, l’ingénieur d’application doit se rendre sur place afin d’importer les pro­to­coles des dif­fé­rents exa­mens sur le logi­ciel du scan­ner, car en sor­tie d’usine les scan­ners pos­sèdent des pro­to­coles qui ne sont pas per­son­na­li­sés. Voi­ci à quoi res­semble l’interface de l’Incisive CT où se trouvent les dif­fé­rents pro­to­coles (figure 17)

    L’ingénieur d’application peut éga­le­ment être sol­li­ci­té pour don­ner aux équipes une pré for­ma­tion spé­ci­fique au scan­ner qui leur sera ins­tal­lé. Nous y revien­drons plus tard dans une par­tie dédiée. 

    C’est donc grâce aux dis­cus­sions avec les mani­pu­la­teurs, méde­cins et phy­si­ciens que l’ingénieur d’application peut adap­ter les pro­to­coles des dif­fé­rents exa­mens selon les besoins du site. 

    Figure 17 : Interface de l'Incisive CT lors du choix du protocole [source : auteur]
    Figure 18 : Missions de l'ingénieur d'application avant une installation de scanner [source : auteur]

    2.2) Démarrage du scanner 

    Le jour du démar­rage du scan­ner, l’activité est nor­ma­le­ment réduite sur les pre­miers jours afin de lais­ser le temps aux mani­pu­la­teurs de se fami­lia­ri­ser avec la nou­velle ergo­no­mie de la machine. 

    L’objectif pour l’ingénieur d’application étant de pré­sen­ter le scan­ner en lui-même, com­ment l’allumer, l’éteindre et com­ment fonc­tionne le logi­ciel. Cette étape com­mence sou­vent par une démons­tra­tion de l’interface puis, lors de l’arrivée d’un patient, l’ingénieur d’application accom­pagne pas à pas le mani­pu­la­teur pour la réa­li­sa­tion de l’examen. Il doit faci­li­ter l’utilisation de la machine en rou­tine, pour que les uti­li­sa­teurs se sentent à l’aise et capables de l’utiliser seuls.

    En paral­lèle, le radio­logue en charge de la vaca­tion ana­lyse la qua­li­té image des exa­mens réa­li­sés. Si des modi­fi­ca­tions des para­mètres sont néces­saires, les ajus­te­ments sont réa­li­sés rapi­de­ment afin d’obtenir une qua­li­té qui convienne pour réa­li­ser un diagnostic. 

    Le per­son­nel com­pé­tent en radio­pro­tec­tion (PCR) sur­veille éga­le­ment les doses dès les pre­miers exa­mens pour s’assurer que les doses déli­vrées par la nou­velle machine sont conformes. 

    L’ingénieur d’application inter­agit donc avec ces dif­fé­rents inter­lo­cu­teurs : mani­pu­la­teurs, radio­logues, cadre de ser­vice, phy­si­cien, PCR. 

    3) Suivi des sites Philips 

    L’une des autres mis­sions prin­ci­pales de l’ingénieur d’application est le sui­vi de scan­ners sur site. Il s’agit d’établissements où le scan­ner est ins­tal­lé depuis plu­sieurs semaines / mois. L’ingénieur d’application se rend sur place afin de faire le point avec les équipes et les méde­cins et faire des ajus­te­ments si besoin. 

    Cela per­met éga­le­ment de pas­ser du temps avec les mani­pu­la­teurs et de peau­fi­ner leur aisance sur la machine car sur les sites où les mani­pu­la­teurs sont très nom­breux, l’ingénieur ne peut pas tous les voir en une semaine de pré­sence lors du démarrage. 

    Lors de ce stage, j’ai par­ti­ci­pé au sui­vi des sites suivants : 

    • Mont­pel­lier 
    • Nantes
    • Aubagne
    • Mon­té­li­mar
    • St-Malo 
    • Quim­per

    Chaque sui­vi était en binôme avec un col­lègue ce qui m’a per­mis d’acquérir de l’expérience grâce à l’observation et la par­ti­ci­pa­tion. Les prin­ci­pales remarques faites par les équipes lors des visites de sui­vi portent sur la qua­li­té des images et leur aspect trop lisse ou trop dur. La durée d’une visite de sui­vi peut être d’un à sept jours selon les besoins des équipes. 
    Afin d’identifier les savoirs néces­saires avant une visite, les mis­sions à réa­li­ser sur place, le résul­tat atten­du ain­si que les éven­tuelles amé­lio­ra­tions, voi­ci un pro­ces­sus d’une visite de sui­vi (figure 19)

    Figure 19 : Processus d'une visite de suvi [source : auteur]

    4) Missions marketing

    En paral­lèle des dépla­ce­ments sur sites, des mis­sions orien­tées mar­ke­ting m’étaient confiées. Le but étant de four­nir de la docu­men­ta­tion et des sup­ports pour les chefs pro­duit et les com­mer­ciaux mais aus­si pour les manipulateurs. 

    Voi­ci les mis­sions mar­ke­ting réa­li­sées durant ce stage : 

    • Réa­li­sa­tion de tuto­riels sur l’Incisive CT : L’objectif était de créer un tuto­riel étape par étape pour les mani­pu­la­teurs sur la réa­li­sa­tion d’un scan­ner du crâne par exemple, afin d’apporter un sup­port même sans la pré­sence de l’ingénieur d’application. Plu­sieurs tuto­riels ont été réa­li­sés pour dif­fé­rentes loca­li­sa­tions ana­to­miques. Cela se pré­sen­tait sous la forme d’un docu­ment PDF, illus­tré de cap­tures d’écran réa­li­sées sur site lors des dépla­ce­ments (figure 20)
    Figure 20 : Tutoriel pour la réalisation d'un scanner thoracique sans injection de produit de contraste [source : auteur]
    • Tra­duc­tion de ques­tions d’évaluation pour le Phi­lips Lear­ning Cen­ter : En col­la­bo­ra­tion avec une sta­giaire en mar­ke­ting qui n’était pas for­mée sur le scan­ner, j’étais char­gée de véri­fier les tra­duc­tions de ques­tions qu’elle avait faites. Les ques­tions étaient à l’origine for­mu­lées en anglais et pro­ve­naient des usines Phi­lips aux Pays-Bas. Les ques­tions concer­naient entre autres la phy­sique du scan­ner, l’anatomie car­diaque, le scan­ner car­diaque. Voi­ci un exemple de ques­tions dont la tra­duc­tion était inexacte (figure 21) :  
    Figure 21 : Exemple de questions traduites de l'anglais à vérifier [source : auteur]
    • Réa­li­sa­tion de fiches en anglais et en fran­çais, à but mar­ke­ting, sur plu­sieurs thèmes : En vue d’un congrès de radio­lo­gie, il m’a été deman­dé de réa­li­ser des fiches PDF de 1 à 2 pages dans le but de les pré­sen­ter sur une tablette. Les fiches devaient être visuelles et devaient conte­nir les infor­ma­tions les plus impor­tantes. J’ai donc réa­li­sé une fiche sur chaque scan­ner ain­si que sur des spé­ci­fi­ci­tés Phi­lips : leur algo­rithme de recons­truc­tion Pre­cise Image, l’option de radio­lo­gie inter­ven­tion­nelle, etc…

      Voi­ci la fiche que j’ai réa­li­sé sur le CT 6000 (figure 22)
    Figure 22 : Fiche marketing réalisée sur le CT 6000 [source : auteur]

    5) Participation à une MasterClass Manipulateurs à Marseille 

    L’équipe scan­ner Phi­lips a orga­ni­sé la pre­mière Mas­ter­Class Mani­pu­la­teurs à Mar­seille les 13, et 14 mai der­niers. Cette mas­ter class était dédiée aux retours d’expérience sur l’utilisation de l’Incisive CT. Des mani­pu­la­teurs de toute la France étaient invi­tés et ces deux jour­nées ont été ryth­mées par des pré­sen­ta­tions faites par des mani­pu­la­teurs et des membres Phi­lips. On m’a confié la mis­sion de réa­li­ser une pré­sen­ta­tion « retour d’expérience » sur une nou­velle option pour la radio­lo­gie inter­ven­tion­nelle sur l’Incisive CT. J’ai donc réa­li­sé un Power­Point que j’ai pré­sen­té à l’oral lors du congrès (figure 23). Pour cela je me suis dépla­cée à St Malo afin de faire des vidéos tuto­riel car ce site était déjà équi­pé de la nou­velle option.

    Figure 23 : Présentation effectuée à la MasterClass Manipulateurs de Marseille [source : auteur]

    6) Pré-formation des utilisateurs de l'Incisive CT 

    Comme men­tion­né plus haut, l’ingénieur d’application peut être sol­li­ci­té pour don­ner une pré-for­ma­tion aux futurs uti­li­sa­teurs d’un scanner. 

    Pour ma part, j’ai réa­li­sé une pré-for­ma­tion sur les sites d’Arles et Aubagne. Ces deux sites allant être équi­pés d’un Inci­sive CT, c’est sur ce modèle que la for­ma­tion por­tait. Elle dure envi­ron 2 jours selon les effec­tifs de mani­pu­la­teurs et plu­sieurs ses­sions sont orga­ni­sées dans la jour­née pour accueillir des groupes de 4 à 5 personnes. 

    La for­ma­tion com­mence par la pré­sen­ta­tion d’un Power­Point sur les dif­fé­rents logi­ciels per­met­tant de modu­ler la dose sur les scan­ners Phi­lips. Ce sont des notions assez tech­niques qui per­met­tront aux mani­pu­la­teurs de com­prendre les dif­fé­rents para­mètres du scanner. 

    Ensuite, l’équipe scan­ner a l’habitude d’utiliser un simu­la­teur du logi­ciel de l’Incisive CT, c’est un logi­ciel à ins­tal­ler qui per­met de simu­ler tota­le­ment les écran de la console du scanner. 

    Cela per­met de mon­trer com­ment fonc­tionne l’interface, de simu­ler la réa­li­sa­tion d’un exa­men et la recons­truc­tion des images. 

    Sur la cap­ture d’écran ci-des­sous (figure 24) on observe la simu­la­tion d’un scan­ner de l’abdomen avec en bleu le posi­tion­ne­ment de la zone d’acquisition dite « boite d’acquisition », sur une image en 2D du patient ser­vant de repérage. 

    Figure 24 : Capture d'écran du simulateur de l'Incisive [source : auteur]

    III. Bilan personnel et professionnel 

    1) Compétences et comportements acquis 

    Ce stage a été ma pre­mière expé­rience en entre­prise. Jusque-là, je n’avais réa­li­sé que des stages en milieu hos­pi­ta­lier lors de mes études de MERM. J’ai donc décou­vert le monde de l’imagerie médi­cal du coté industriel. 

    Sur le plan tech­nique ce stage m’a per­mis de décou­vrir la gamme de scan­ners Phi­lips. Je connais­sais déjà l’IQon suite à un pro­jet réa­li­sé durant mon mas­ter à l’UTC sur le scan­ner spec­tral mais je n’avais pas de notion sur les carac­té­ris­tiques des autres modèles. 
    Grâce aux taches mar­ke­ting j’ai éga­le­ment tra­vaillé sur les modèles des concur­rents ce qui me per­met d’avoir une vision glo­bale du mar­ché du scan­ner en France. 

    J’ai déve­lop­pé des savoirs-faire sur la console d’acquisition de l’Incisive CT, je suis capable de réa­li­ser des exa­mens et de modi­fier des para­mètres d’acquisition, de recons­truc­tion mais aus­si les cartes d’examen pour ajus­ter la qua­li­té image.

    Sur le plan humain, j’ai déve­lop­pé des com­pé­tences rela­tion­nelles. D’une part avec mes col­lègues mais aus­si avec les clients sur sites. Concer­nant les rela­tions internes, j’ai été agréa­ble­ment sur­prise par la gen­tillesse et l’accueil de cha­cun. J’ai appris à com­mu­ni­quer avec eux plus faci­le­ment et à les sol­li­ci­ter lorsque j’avais besoin d’aide. 


    D’autre part, les rela­tions avec les pro­fes­sion­nels de san­té comme les radio­logues, cadres de ser­vice et mani­pu­la­teurs sont très impor­tantes pour le bon dérou­le­ment des visites, et en vue d’un renou­vel­le­ment de la machine. Il est impor­tant lorsque l’on est sur site, de ne pas gêner le dérou­le­ment de la vaca­tion de scan­ners, mais de par­fois s’imposer pour don­ner des conseils sur leur façon de tra­vailler. J’ai eu de plus en plus d’aisance à m’imposer aux côtés des mani­pu­la­teurs pour tra­vailler avec eux, sans avoir peur de les déranger. 

    2) Compétences et comportements à acquérir

    A la suite de ce stage de fin d’études, je remarque qu’il me reste des points sur les­quels je dois m’améliorer. En effet, le métier d’ingénieur d’application néces­site un haut niveau de savoirs, des connais­sances sur la phy­sique du scan­ner, mais éga­le­ment sur le fonc­tion­ne­ment et le dérou­le­ment d’une vaca­tion de scanner. 

    Certes j’ai le diplôme de MERM, mais je n’ai jamais exer­cé en tant que tel et j’ai donc un manque d’expérience sur les habi­tudes de tra­vail pour les dif­fé­rents exa­mens. Heu­reu­se­ment, cela se com­pense grâce au temps pas­sé sur site avec les manipulateurs. 

    Autre point impor­tant, l’ingénieur d’application doit entre­te­nir de bonnes rela­tions avec les pro­fes­sion­nels de san­té sur les dif­fé­rents sites. Cela passe par une bonne entente avec les mani­pu­la­teurs et un pro­fes­sion­na­lisme qui per­met de résoudre les pro­blèmes effi­ca­ce­ment. Per­son­nel­le­ment, j’ai trou­vé dif­fi­cile de me sen­tir confiante avec les équipes alors que j’avais des lacunes et que je ne pour­rais poten­tiel­le­ment pas répondre à toutes leurs ques­tions. Il est évident qu’en début de car­rière il est nor­mal d’avoir des lacunes mais je pense que l’absence de for­ma­tion en début de stage a joué sur la confiance en moi sur les sites. Cepen­dant, cela s’est amé­lio­ré au fur et à mesure du stage. 

    3) Apport de la formation du master dans la réussite du stage 

    La for­ma­tion don­née par l’UTC m’a aidé à en connaître davan­tage sur les dif­fé­rents acteurs de la san­té et de son fonc­tion­ne­ment. Grâce aux dif­fé­rentes inter­ven­tions de pro­fes­sion­nels, j’ai pu avoir une vision glo­bale du milieu bio­mé­di­cal hos­pi­ta­lier mais aus­si industriel. 

    L’enseignement tech­nique four­ni par l’UTC m’a aidé dans ce stage, notam­ment grâce aux cours de phy­sio­pa­tho­lo­gie, d’imagerie médi­cale qui m’ont fait un rap­pel à la suite de mon diplôme de MERM. 

    Les bases du mar­ke­ting ensei­gnées ont éga­le­ment été un avan­tage pour com­prendre le lan­gage lors d’échange avec des équipes du mar­ke­ting mais aus­si l’équipe scanner. 

    Les ensei­gne­ments sur les appels d’offres et la ges­tion des dis­po­si­tifs médi­caux dans les hôpi­taux ont éga­le­ment été un plus car ils m’ont per­mis de com­prendre qui étaient les acteurs déci­sion­naires lors de l’acquisition d’un scanner.

    La for­ma­tion accom­pa­gnée du stage m’ont per­mis d’avoir des bagages solides pour débu­ter ma car­rière d’ingénieure d’application. 

    Conclusion

    En conclu­sion ce stage m’a été très béné­fique sur le plan per­son­nel et pro­fes­sion­nel. J’ai décou­vert le fonc­tion­ne­ment interne d’une entre­prise mul­ti­na­tio­nale de dis­po­si­tifs médi­caux. J’ai eu l’occasion de par­ti­ci­per à dif­fé­rentes ins­tal­la­tions, sui­vis, et mis­sions mar­ke­ting, en inter­agis­sant avec divers acteurs ain­si qu’a des congrès : Mas­ter­Class Mani­pu­la­teurs à Mar­seille ain­si qu’un congrès à Nice sur le scan­ner cardiaque. 

    Cela m’a per­mis de me rendre compte des enjeux, avan­tages et incon­vé­nients du métier d’ingénieur d’application. Je suis désor­mais consciente de l’investissement per­son­nel que repré­sente ce type de métier. Ce stage a été l’occasion de voir l’autre face de l’imagerie médi­cale, celle du côté constructeur. 

    Ce stage a été l’occasion de mettre en pra­tique mes connais­sances en ima­ge­rie médi­cale qui sont un réel atout dans ce métier. 

    Bibliographie

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