• IDS248 - Gestion de la transition des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro "legacy devices" vers le Règlement européen 2017/746

    Avertissement

    Les projets ou stages publiés auxquels vous accédez sont des rapports d'étudiants et doivent être pris comme tels. Il peuvent donc comporter des imperfections ou des imprécisions que tout lecteur doit admettre et donc supporter. Il ont été réalisés pendant les périodes de formation et constituent avant-tout des travaux de compilation bibliographique, d'initiation et d'analyse sur des thématiques associées aux concepts, méthodes, outils et expériences sur les démarches qualité dans les organisations ou sur les technologies en santé.

    Si, malgré nos précautions, vous avez des raisons de contester ce droit de diffusion libre, merci de nous en faire part (master@utc.fr), nous nous efforcerons d'y apporter une réponse rapide. L'objectif de la présentation des travaux sur le web est de permettre l'accès à l'information et d'augmenter ainsi la qualité des échanges professionnels.

    Nous ne faisons aucun usage commercial des travaux de projet ou de stage publiés, par conséquent les citations des informations et l'emploi des outils mis à disposition sont totalement libres. Dans ce cas, nous vous demandons de respecter les règles d'éthique en citant explicitement et complètement vos sources bibliographiques.

    Bonne lecture...

    Auteure

    Contact

    Citation

    A rap­pe­ler pour tout usage : C.VIGUIER, « Ges­tion de la tran­si­tion des dis­po­si­tifs médi­caux de diag­nos­tic in vitro "lega­cy devices" vers le Règle­ment euro­péen 2017/746 », Uni­ver­si­té de Tech­no­lo­gie de Com­piègne (France), Mas­ter Ingé­nie­rie de la San­té, Mémoire de Stage, https://travaux.master.utc.fr/, réf n° IDS248, juillet 2024, https://travaux.master.utc.fr/formations-master/ingenierie-de-la-sante/ids248/

    Résumé

    Le 26 mai 2022 a mar­qué un chan­ge­ment impor­tant dans le sec­teur des Dis­po­si­tifs Médi­caux de Diag­nos­tic In Vitro puisque à cette date, le texte enca­drant leur cycle de vie, la direc­tive 98/79/CE, a été offi­ciel­le­ment abro­gé ; rem­pla­cé par le Règle­ment euro­péen 2017/746.

    Vis-à-vis de ce nou­veau contexte régle­men­taire, les DM-DIV peuvent avoir dif­fé­rents sta­tuts pos­sibles : par­mi ceux-ci, il y le cas des « Lega­cy devices », un terme dési­gnant les dis­po­si­tifs, cou­verts par un cer­ti­fi­cat UE valide déli­vré selon la direc­tive, qui conti­nuent à être mis à dis­po­si­tion sur le mar­ché ou mis en ser­vice après la date d’application du Règle­ment. Pour ces dis­po­si­tifs, la période de tran­si­tion vers le Règle­ment, qui a débu­té à son entrée en vigueur, c’est-à-dire le 26 mai 2017, n’est pas encore terminée.

    Durant cette période, il y a tout de même cer­taines exi­gences régle­men­taires à appli­quer par les fabri­cants afin que leurs dis­po­si­tifs puissent conti­nuer à être mis sur le mar­ché de l’UE ou mis en ser­vice : par exemple, en matière de Sur­veillance Après Com­mer­cia­li­sa­tion et de Vigi­lance (cf. article 110 du Règle­ment euro­péen 2017/746).

    Ce mémoire de fin d’études s’attache donc à décrire une stra­té­gie qui a été employée afin de les mettre en place. Le choix a été pris ici de cou­pler leur implé­men­ta­tion à la mise à jour du Sys­tème de Mana­ge­ment de la Qua­li­té de la start-up confor­mé­ment à la norme EN ISO 13485 : 2016, ain­si qu'aux exi­gences régle­men­taires en matière de qua­li­té (article 10, annexes IX et XI) grâce à son amen­de­ment A11.

    Abstract

    May 26th 2022 mar­ked an impor­tant change in the In Vitro Diag­nos­tic Medi­cal Devices sec­tor, as on this date, the text fra­ming their life cycle, Direc­tive 98/79/EC, was offi­cial­ly repea­led ; repla­ced by Euro­pean Regu­la­tion 2017/746.

    With regard to this new regu­la­to­ry context, IVDs can have dif­ferent pos­sible sta­tuses : among these, there is the case of « Lega­cy devices », a term desi­gna­ting devices, cove­red by a valid EU cer­ti­fi­cate issued under the Direc­tive, which conti­nue to be made avai­lable on the mar­ket or put into ser­vice after the date of appli­ca­tion of the Regu­la­tion. For these devices, the tran­si­tion per­iod to the Regu­la­tion, which began on May 26th, 2017, is not yet over.

    During this per­iod, there are still cer­tain regu­la­to­ry requi­re­ments for manu­fac­tu­rers to apply so that their devices can conti­nue to be pla­ced on the EU mar­ket or put into ser­vice : for example, with regard to Post-Mar­ket Sur­veillance and Vigi­lance (cf. Article 110 of Regu­la­tion (EU) 2017/746).

    This master’s the­sis the­re­fore des­cribes the stra­te­gy used to imple­ment them. The choice was made here to couple their imple­men­ta­tion with the upda­ting of the start-up's Qua­li­ty Mana­ge­ment Sys­tem in accor­dance with EN ISO 13485 : 2016, as well as with regu­la­to­ry qua­li­ty requi­re­ments (article 10, annexes IX and XI) thanks to its amend­ment A11.

    Téléchargements

    IDS248 - Charline_Viguier - Mémoire
    IDS248 - Charline_Viguier - Mémoire
    IDS248 - Charline_Viguier - Gap Analysis dernier amendement au Règlement 2017/746
    IDS248 - Charline_Viguier - Gap Ana­ly­sis der­nier amen­de­ment au Règle­ment 2017/746

    Remerciements

    En pre­mier lieu, j’adresse ma gra­ti­tude à toute l’équipe ensei­gnante du Mas­ter Ingé­nie­rie de la Santé.

    Je tiens à remer­cier les res­pon­sables de for­ma­tion, Mme CLAUDE et M. PROT, pour leur impli­ca­tion et leur inves­tis­se­ment dans la réus­site de leurs étudiants.

    Je remer­cie en par­ti­cu­lier ma tutrice durant cette année d’apprentissage, Mme FOLLET, pour avoir tou­jours été très réac­tive à mes demandes de relec­ture de mes rap­ports, pour m’avoir conti­nuel­le­ment encou­ra­gée à aller cher­cher plus loin afin de pro­duire un tra­vail construit et cré­dible ain­si que pour m’avoir moti­vée à prendre confiance en mes compétences.

    Je sou­haite ensuite remer­cier mon maître de stage, M. RAUX, pour m’avoir offert l’opportunité d’intégrer sa struc­ture et m’avoir fait confiance dans mes mis­sions ; cela a trans­for­mé cet appren­tis­sage en une expé­rience par­ti­cu­liè­re­ment enri­chis­sante à tous les niveaux.

    Je vou­drais éga­le­ment témoi­gner toute ma recon­nais­sance à Mme HARRIRI, ma col­lègue chez GENOTROPY et incroyable binôme de tra­vail durant cette année.

    J’adresse éga­le­ment tous mes remer­cie­ments à l’ensemble des ensei­gnants de la Licence Pro­fes­sion­nelle Main­te­nance et tech­no­lo­gie : tech­no­lo­gie médi­cale et bio­mé­di­cale de l’Université de Paris qui m’ont tous per­mis d’intégrer la for­ma­tion à l’UTC : notam­ment Mme MONDOLINI qui m’a don­né envie de me lan­cer dans les Affaires Régle­men­taires et la Qua­li­té des Dis­po­si­tifs Médi­caux, Mme LENAT et Mme BAUDOT.

    Enfin, mes der­nières pen­sées s’adressent à mes frères et ma sœur pour leur incroyable sou­tien. Mer­ci à mes parents qui ont tou­jours cru en moi et sont le moteur de ma réus­site. À ma maman, le pilier de ma vie.

    Table des abréviations

    Mémoire complet

    Gestion de la transition des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro "legacy devices" vers le règlement européen 2017/746

    Introduction

    Les tests effec­tués en cas de sus­pi­cion de mala­die à coro­na­vi­rus 2019 (COVID-19), les tests de gros­sesse et les dis­po­si­tifs d’autosurveillance gly­cé­mique pour le dia­bète sont tous des pro­duits de san­té avec un point com­mun particulier.

    Ils font tous en effet par­tie de la caté­go­rie des Dis­po­si­tifs Médi­caux de Diag­nos­tic In Vitro (DM-DIV) ; les « col­lègues » moins connus des Dis­po­si­tifs Médi­caux (DM) alors que jusqu’à 70% des déci­sions médi­cales reposent sur leurs résul­tats et qu’ils repré­sentent moins de 1% de la dépense totale de san­té en Europe en 2022 (Figure 1) [1]:

    Figure 1 : Répartition des dépenses totales de santé en Europe en 2022 (Source : auteure d'après MedTech Europe 2022):

    Les DM et les DM-DIV ont tous deux une fina­li­té médi­cale mais les DM-DIV, contrai­re­ment aux DM, ne sont jamais uti­li­sés ni à l’intérieur ni sur le corps humain de par leur défi­ni­tion régle­men­taire. En effet, les DM-DIV four­nissent une infor­ma­tion sur la base d’un échan­tillon pré­le­vé sur le corps humain : des liquides bio­lo­giques comme le sang et l’urine ou des échan­tillons de tis­su humain. Les DM-DIV sont prin­ci­pa­le­ment uti­li­sés par le corps médi­cal au sein des labo­ra­toires pri­vés de bio­lo­gie médi­cale et des labo­ra­toires des centres hos­pi­ta­liers ; par­fois direc­te­ment par des uti­li­sa­teurs non for­més dits « pro­fanes » , on parle alors d’autotests [2].

    Dans le monde, le mar­ché des DM-DIV était esti­mé à plus de 52.622 mil­liards de dol­lars en 2017 avec une pers­pec­tive de crois­sance de 6.1% jusqu’en 2024 [3]. Cette crois­sance peut être expli­quée par l’augmentation de l’incidence des mala­dies chro­niques et infec­tieuses, de la popu­la­tion géria­trique et par les nom­breuses inno­va­tions dans le domaine grâce aux mul­tiples inves­tis­se­ments dans les acti­vi­tés de Recherche & Déve­lop­pe­ment (R&D). Dans le monde, ce mar­ché est domi­né, à près de 60%, par cinq entre­prises : Roche, Abbott Labo­ra­to­ries, Dana­her, Sie­mens Heal­thi­neers et Ther­mo Fisher Scien­ti­fic (Figure 2) [3]:

    Figure 2 : Vue d'ensemble du marché mondial du DM-DIV en 2018 (Parts de marché estimées pour 2024 en fonction de la croissance des ventes sur la période 2017-2024 (Source : EvaluateMedTech, Septembre 2018):

    En Europe, la crois­sance du mar­ché des DM-DIV enre­gis­trée en 2021 a été sans pré­cé­dent prin­ci­pa­le­ment à cause de la pan­dé­mie de COVID-19 : 41,2% selon les chiffres de Med­Tech Europe publiés en 2022 (Figure 3) [4]:

    Figure 3 : Évolution du marché européen du DM-DIV sur deux axes : croissance (en blanc) et revenus en millions d'euros (en rouge) (Source : MedTech Europe, 2022):

    Au sein de ce mar­ché euro­péen, la France a atteint la seconde place en 2021, der­rière l’Allemagne et devant l’Italie, avec un mar­ché esti­mé à 2,610 mil­liards d’euros, en crois­sance de 22% par rap­port à 2020 (Figure 4) [4]:

    Figure 4 : Classement des pays par taille de marché pour les DM-DIV en 2021 (en millions d'euros) (Source : MedTech Europe, 2022):

    D’après le Syn­di­cat de l’Industrie du Diag­nos­tic In Vitro (SIDIV) créé en 1977 qui fédère une cen­taine d’entreprises res­pon­sables d’environ 90% du chiffres d’affaires total du sec­teur en France, le mar­ché fran­çais du DM-DIV reste domi­né par 80% de Petites et Moyennes Entre­prises (PME) et Très Petites Entre­prises (TPE) en 2023. Dans un contexte post pan­dé­mie, son chiffre d’affaires s’est main­te­nu à 2 mil­liards d’euros (hors auto­sur­veillance gly­cé­mique) en 2023 [5].

    De plus, le mar­ché a géné­ré 15 100 emplois répar­tis dans plus de 200 métiers [5] ; une caté­go­rie que j’ai rejoint dans le cadre de mon année d’apprentissage en inté­grant en sep­tembre 2023, la start-up GENOTROPY, TPE qui com­mer­cia­lise un DM-DIV uti­li­sé pour le diag­nos­tic géné­tique du rhé­sus fœtal dans le cadre du sui­vi de grossesse.

    Comme le sec­teur des DM, celui des DM-DIV a subi un bou­le­ver­se­ment majeur avec l’entrée en vigueur le 26 mai 2017 du règle­ment euro­péen 2017/746 en rem­pla­ce­ment de la direc­tive 98/79/CE qui enca­drait leur cycle de vie.

    Pour les DM-DIV pos­sé­dant un mar­quage de Confor­mi­té Euro­péenne (CE) à la direc­tive comme celui de GENOTROPY, cette date a aus­si mar­qué le début d’une période de tran­si­tion dont la fin ne cesse d’être repous­sée. Bien que le règle­ment soit entré en appli­ca­tion le 26 mai 2022, les fabri­cants concer­nés dis­posent en effet d’un temps plus long avant d’être contraints à l’appliquer dans son entiè­re­té : jusqu’au 26 mai 2025 pour les dis­po­si­tifs de classe D, 26 mai 2026 pour les classes C, 26 mai 2027 pour les classes B et 26 mai 2028 pour les classes A à l’état stérile.

    Pour béné­fi­cier de cette pro­lon­ga­tion de la période tran­si­toire, les fabri­cants doivent appli­quer cer­taines exi­gences réglementaires.

    C’est dans ce cadre que j’ai pris mes fonc­tions au sein de l’entreprise GENOTROPY, en tant qu’apprentie char­gée des Affaires Régle­men­taires et de la Qualité.

    Le tra­vail d’apprentissage s’est concen­tré sur la réso­lu­tion de la pro­blé­ma­tique suivante :

    Quelle démarche opé­ra­tion­nelle les fabri­cants de dis­po­si­tifs médi­caux de diag­nos­tic in vitro « lega­cy devices » doivent-ils suivre pour béné­fi­cier de la pro­lon­ga­tion de la période de tran­si­tion de la direc­tive 98/79/CE vers le règle­ment euro­péen 2017/746 ?

    La pre­mière par­tie de ce mémoire pose le contexte régle­men­taire lié aujourd’hui aux DM-DIV.

    La seconde par­tie pré­sente un cas d’usage : le pro­duit com­mer­cia­li­sé par GENOTROPY.

    La troi­sième par­tie pose les exi­gences du règle­ment 2017/746 appli­cables aux « lega­cy devices » en période de tran­si­tion en juillet 2024 :

    • En matière de Sur­veillance Après Commercialisation,
    • De vigi­lance,
    • D’enregistrements sur EUDAMED.

    Dans cette der­nière par­tie, une atten­tion par­ti­cu­lière est don­née à l’identification des liens entre les exi­gences régle­men­taires pré­sen­tées et le domaine qualité.

    I) Contexte réglementaire des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro

    A) Un nouveau cadre réglementaire en Europe : le Règlement 2017/746

    1) Le principe de la "Nouvelle Approche"

    Les DM-DIV mis sur le mar­ché en Europe sont enca­drés par le règle­ment rela­tif aux dis­po­si­tifs médi­caux de diag­nos­tic in vitro 2017/746 (RDM-DIV) [6]. Celui-ci est entré en vigueur le 26 mai 2017 mais son entrée en appli­ca­tion n’a été pro­mul­guée que cinq ans plus tard le 26 mai 2022 afin de lais­ser un temps suf­fi­sant aux acteurs impli­qués dans le cycle de vie des DM-DIV pour effec­tuer la tran­si­tion par rap­port au pré­cé­dent texte, la direc­tive 98/79/CE [7].

    Que ce soit sous direc­tive ou sous règle­ment, tout dis­po­si­tif qui est com­mer­cia­li­sé sur le mar­ché unique euro­péen doit obte­nir en amont un mar­quage CE médi­cal car celui-ci sert de preuve que le dis­po­si­tif est conforme aux exi­gences de sécu­ri­té et de per­for­mance qui lui sont appli­cables en ver­tu du texte en vigueur : les « exi­gences essen­tielles ».

    Dans les deux textes, sont ain­si retrou­vés les fon­da­men­taux de la « Nou­velle Approche » : un prin­cipe déve­lop­pé en 1985 selon lequel les légis­la­tions euro­péennes se limitent à fixer les exi­gences essen­tielles que les pro­duits doivent obli­ga­toi­re­ment res­pec­ter ; le choix étant ensuite lais­sé aux entre­prises des moyens tech­niques à appli­quer pour les respecter.

    C’est le « ren­voi aux normes » dont cer­taines éla­bo­rées par les orga­nismes euro­péens de nor­ma­li­sa­tion, le Comi­té Euro­péen de Nor­ma­li­sa­tion (CEN) et le Comi­té Euro­péen de Nor­ma­li­sa­tion en Élec­tro­nique et en Élec­tro­tech­nique (CENELEC) sur man­dat de la Com­mis­sion Euro­péenne, sont en plus har­mo­ni­sées car elles four­nissent une pré­somp­tion de confor­mi­té à cer­taines exi­gences éta­blies par la directive/Règlement. Toute norme har­mo­ni­sée est iden­ti­fiée par une déci­sion d’exécution de la Com­mis­sion Euro­péenne et reste d’application volon­taire [2] [8].

    2) Le champs d'application : les dispositifs médicaux de diagnostic in vitro

    i) Sous la directive 98/79/CE

    La direc­tive 98/79/CE défi­nis­sait la notion de DM-DIV à son pre­mier article. Pour connaître la classe de son DM-DIV, le fabri­cant devait ensuite se repor­ter à son annexe II où deux classes étaient dis­tin­guées sur la base de la des­ti­na­tion d’utilisation du DM-DIV :

    • La liste A (haut risque pour la san­té publique et pour le patient) repre­nant les dis­po­si­tifs pour la déter­mi­na­tion des groupes san­guins et le diag­nos­tic des mala­dies hau­te­ment infectieuses ;
    • La liste B (risque modé­ré) avec les dis­po­si­tifs pour le diag­nos­tic de groupes san­guins spé­ci­fiques, la déter­mi­na­tion du mar­queur tumo­ral « Pros­tate Spe­ci­fic Anti­gen » (PSA) etc.

    Sous la direc­tive, il était pos­sible pour le fabri­cant ayant un dis­po­si­tif ne fai­sant pas par­tie d’une des deux listes de recou­rir à une auto certification.

    ii) Sous le Règlement 2017/746

    Le règle­ment 2017/746 s’applique de même au « dis­po­si­tif médi­cal de diag­nos­tic in vitro » à usage humain et à ses acces­soires. Le terme de DM-DIV est défi­ni à son article 2.2 ; il est plus pré­cis que sous la direc­tive 98/79/CE avec notam­ment : l’inclusion de la pré­dis­po­si­tion à une affec­tion ou une mala­die et de la pré­dic­tion de la réponse à un trai­te­ment. Son champs com­prend aus­si les logi­ciels et dis­po­si­tifs com­pa­gnons ce qui n’était pas le cas sous la direc­tive 98/79/CE [2].

    Seuls les dis­po­si­tifs « in house », c’est-à-dire ceux dont la fabri­ca­tion et l’utilisation se font dans le même éta­blis­se­ment de san­té, sont dis­pen­sés de se confor­mer aux exi­gences régle­men­taires autres que la confor­mi­té aux exi­gences essen­tielles de l’Annexe I et la décla­ra­tion aux auto­ri­tés avant leur mise en ser­vice s’il rem­plissent un cer­tain nombre de condi­tions (cf. article 5.5 du RDM-DIV). Cela signi­fie par exemple que ces dis­po­si­tifs ne portent ni de mar­quage CE ni d’Identifiant Unique de Dis­po­si­tif (IUD) et ne font pas l’objet de cer­ti­fi­cats déli­vrés par des orga­nismes noti­fiés (ON).

    Des DM-DIV peuvent être retrou­vés à toutes les étapes du par­cours de soin des patients (Figure 5):

    Figure 5 : Représentation de certaines des étapes du parcours de soins dans lesquelles interviennent les DM-DIV (Source : auteure d'après le site du SIDIV, 2024)

    Ces dis­po­si­tifs sont donc indis­pen­sables pour la san­té des patients.

    De plus, il existe une très grande diver­si­té de DM-DIV sur le mar­ché ; pour les dési­gner, plu­sieurs termes fai­sant réfé­rence à leur fina­li­té d’usage sont ain­si fré­quem­ment ren­con­trés (Tableau 1) :

    Tableau 1 : Exemples de finalités d'usage de DM-DIV (Source : auteure d'après le RDM-DIV):

    Avec le RDM-DIV, les DM-DIV sont désor­mais répar­tis en 4 classes (Tableau 2) en fonc­tion de leur usage reven­di­qué et du risque qu’ils engendrent pour l’individu et pour la san­té publique en cas de défaillance ; les règles les plus strictes s’appliquant aux classes de risque les plus éle­vées [11] :

    Tableau 2 : Les quatre classes de risque des DM-DIV sous le Règlement 2017/746 (Source : auteure d'après le RDM-DIV):

    Pour iden­ti­fier la classe de son dis­po­si­tif, le fabri­cant doit se réfé­rer à l’Annexe VIII du RDM-DIV, s’appuyer sur le guide MDCG 2020-16 Rev.2 [12] et le docu­ment de l’Inter­na­tio­nal Medi­cal Device Regu­la­tors Forum (IMDRF) (en fran­çais : Forum inter­na­tio­nal des régu­la­teurs des dis­po­si­tifs médi­caux) inti­tu­lé « Prin­ciples of In Vitro Diag­nos­tic Medi­cal Devices Clas­si­fi­ca­tion » [13].

    De manière géné­rale, il est essen­tiel que le fabri­cant lise, dans un pre­mier temps, le cha­pitre « Règles d’application » du RDM-DIV car c’est un préa­lable à l’identification, dans un second temps, de la ou les règles, par­mi les 7 lis­tées, qui sont appli­cables afin de déter­mi­ner la classe de son DM-DIV.

    La clas­si­fi­ca­tion du DM-DIV est véri­fiée par l’ON lors de la pro­cé­dure d’évaluation de la confor­mi­té. Il est alors pos­sible que l’ON soit en désac­cord avec le fabri­cant quant à la classe rete­nue. Dans ce cas, l’autorité com­pé­tente de l’État membre où se trouve le fabri­cant est char­gée de tran­cher sur la classe (cf. article 47 « Clas­si­fi­ca­tion des dis­po­si­tifs » du RDM-DIV).

    La défi­ni­tion des DM-DIV et leur clas­si­fi­ca­tion n’ont cepen­dant pas été les seules modi­fi­ca­tions induites par le règle­ment 2017/746.

    3) Le règlement 2017/746 : principales différences avec la directive 98/79/CE

    Sur de nom­breux autres aspects, le règle­ment 2017/746 ren­force le texte de la direc­tive 98/79/CE : il est plus long, plus pré­cis et intègre des nou­veau­tés (113 articles et 15 annexes contre 24 articles et 10 annexes dans la directive).

    i) Le droit

    De par sa nature, jusqu’au 26 mai 2022, la direc­tive 98/79/CE était trans­po­sée dans le droit interne de chaque pays de l’UE avec cer­tain délai accor­dée pour son appli­ca­tion : en France, la trans­po­si­tion était ain­si faite dans le Code de la San­té Publique (livre II titre II cin­quième par­tie) via l’ordonnance n°2001-198 du 1er mars 2001 et le décret n°2004-198 [14].

    Contrai­re­ment à la direc­tive, le règle­ment 2017/746 ne fait tou­te­fois pas l’objet d’une trans­po­si­tion dans le droit natio­nal : il est direc­te­ment appli­cable dans tous les États membres de l’UE ce qui per­met notam­ment d’éviter les dif­fé­rences d’interprétation liées à la trans­po­si­tion des directives.

    ii) Les exigences pour obtenir le marquage CE

    Dans l’intérêt des uti­li­sa­teurs des dis­po­si­tifs, les exi­gences à res­pec­ter pour obte­nir le mar­quage CE ont été consi­dé­ra­ble­ment ren­for­cées par le RDM-DIV, notam­ment en matière de :

    • Sur­veillance Après Com­mer­cia­li­sa­tion (SAC) ;
    • Éva­lua­tion des per­for­mances : en par­ti­cu­lier en ce qui concerne les règles rela­tives aux preuves cli­niques à fournir ;
    • Tra­ça­bi­li­té de la chaîne d’approvisionnement : prin­ci­pa­le­ment avec l’IUD.
    iii) Les organismes notifiés : possibilité d'intervention dans la procédure d'évaluation et évolution de leur nombre

    Les ON sont des acteurs, dési­gnés (ou « noti­fiés ») pour éva­luer de façon indé­pen­dante la confor­mi­té de cer­tains DM-DIV avec les exi­gences de sécu­ri­té appli­cables [11] en ver­tu du texte en vigueur (Direc­tive ou Règle­ment) avant leur mise sur le mar­ché sur le ter­ri­toire de l’UE. Cette dési­gna­tion n’est pos­sible qu’après une réus­site de la pro­cé­dure dite de « joint assess­ment » (ou éva­lua­tion conjointe, cf. Article 38 du RDM-DIV) aux­quels ils sont sou­mis ; pro­cé­dure menée par l’autorité com­pé­tente natio­nale (l’Agence Natio­nale de Sécu­ri­té du Médi­ca­ment et des pro­duits de san­té en France ou ANSM en France), la Com­mis­sion Euro­péenne et deux autres auto­ri­tés com­pé­tentes euro­péennes dési­gnées par la Com­mis­sion et le Groupe de Coor­di­na­tion des Dis­po­si­tifs Médi­caux (GDCM).

    Avec la tran­si­tion vers le règle­ment, les exi­gences et com­pé­tences deman­dées aux ON ont néan­moins été ren­for­cées, notam­ment en ce qui concerne leurs res­sources humaines et leurs pro­ces­sus internes. Les règles de com­pé­tence, d’impartialité et d’indépendance aux­quelles sont sou­mis les ON figurent au Cha­pitre IV ain­si qu’en Annexe IV du RDM-DIV.

    Ce ren­for­ce­ment des exi­gences peut expli­quer la réduc­tion du nombre d’ON dési­gnés : 22 orga­nismes dési­gnés dans le cadre de la direc­tive [16] contre 12 orga­nismes au titre du RDM-DIV. Tous les ON dési­gnés selon les direc­tives et règle­ments euro­péens sont  recen­sés sur la pla­te­forme NANDO (New Approach Noti­fied And Desi­gna­ted Orga­ni­sa­tions, en fran­çais : orga­nismes noti­fies et dési­gnés “nou­velle approche“) ; chaque déci­sion de dési­gna­tion pre­nant effet un jour après sa publi­ca­tion sur la pla­te­forme [2] [16].

    Cette réduc­tion a d’autant plus d’impact que leur nombre est tou­jours infé­rieur dans le sec­teur des DM-DIV par com­pa­rai­son à celui des DM : ain­si, en juillet 2024, seuls 12 ON sont enre­gis­trés sur NANDO dans le pre­mier cas contre 45 dans le second.

    En outre, le fabri­cant doit sélec­tion­ner, par­mi ces 12 ON, ceux dési­gnés pour l’évaluation de la confor­mi­té au RDM-DIV des types de DM-DIV qui le concernent (Figure 6).

    Figure 6 : Nombre d'organismes notifiés auxquels un fabricant peut réellement faire appel pour évaluer sa conformité au RDM-DIV (Source : auteure):

    Il y a donc moins d’ON dis­po­nibles sous le RDM-DIV par rap­port à la direc­tive 98/79/CE alors que les chiffres montrent qu’en ver­tu du RDM-DIV, ils devront super­vi­ser dix fois plus de DM-DIV (80% au lieu de 8%) ; la plu­part pour la pre­mière fois [15] avec un niveau de par­ti­ci­pa­tion tou­jours pro­por­tion­né à la classe de risque du dis­po­si­tif (Figure 7):

    Figure 7 : Évolution de l'obligation d'intervention des organismes notifiés dans la procédure d'évaluation de la conformité des DM-DIV (Source : auteure d'après la thèse de Quentin Bugnet, 2019):

    En somme, entre la Direc­tive 98/79/CE et le règle­ment euro­péen 2017/746, 10 fois plus de DM-DIV néces­sitent l’intervention d’un ON pour leur pro­cé­dure d’évaluation de la confor­mi­té ; avec deux fois moins d’ON dis­po­nibles et des exi­gences à res­pec­ter par les dif­fé­rents opé­ra­teurs éco­no­miques ren­for­cées et nou­velles [17].

    B) Le processus de marquage CE sous le Règlement 2017/746

    Le pro­ces­sus de mar­quage CE sous le RDM-DIV obéit au rai­son­ne­ment sui­vant (Figure 8) :

    Figure 8 : Logique de raisonnement pour le marquage CE médical d'un DM-DIV (Source : auteure):

    1) Vue d'ensemble sur le processus

    Dans un pre­mier temps, indé­pen­dam­ment de la classe de son DM-DIV, le fabri­cant doit connaître et com­prendre les étapes pour abou­tir à son mar­quage CE médi­cal de son dis­po­si­tif (Tableau 3) :

    Tableau 3 : Les différentes étapes du processus de marquage CE d'un DM-DIV (Source : auteure):

    Au sein de ce pro­ces­sus, l’étape la plus impor­tante est la sixième car elle fait inter­ve­nir des orga­nismes tiers au fabri­cant : les ON.

    2) Zoom sur l'étape 6 : la procédure d'évaluation de la conformité d'un dispositif médical de diagnostic in vitro sous le Règlement 2017/746

    Au niveau de l’étape 6, c’est seule­ment dans le cas où le dis­po­si­tif est en classe A non sté­rile que le fabri­cant du DM-DIV peut s’auto mar­quer CE c’est-à-dire que la pro­cé­dure d’évaluation de la confor­mi­té de son pro­duit sera pla­cée sous sa seule responsabilité.

    Pour le reste des classes, le fabri­cant doit donc obli­ga­toi­re­ment pas­ser par un des ON dési­gnés pour l’évaluation de la confor­mi­té de son DM-DIV selon le Règlement.

    Quand ils sont impli­qués, les ON réa­lisent des pro­cé­dures d’évaluation de la confor­mi­té qui com­prennent tou­jours deux par­ties (Figure 9) :

    • Par­tie 1 : Exa­men de la Docu­men­ta­tion Technique ;
    • Par­tie 2 : Audit de cer­ti­fi­ca­tion du SMQ.
    Figure 9 : Les deux parties de la procédure d'évaluation de la conformité de tous les DM-DIV (à partir de la classe A stérile) (Source : auteure d'après le RDM-DIV):

    Il est à noter que les cer­ti­fi­cats EN ISO 13485 :2016 obte­nus à l’année n sont valables 3 ans : un audit de sui­vi a lieu cha­cune des deux pre­mières années sui­vant la cer­ti­fi­ca­tion (années n+1 et n+2) ; à la troi­sième année a lieu l’audit de re cer­ti­fi­ca­tion (année n+3). Les cer­ti­fi­cats UE sont quant à eux valides 5 ans sans audit intermédiaire.

    3) Les particularités de la procédure pour certains types de dispositifs médicaux de diagnostic in vitro

    La pro­cé­dure d’évaluation de la confor­mi­té de cer­tains DM-DIV peut inclure des par­ti­cu­la­ri­tés sup­plé­men­taires aux démarches pré­sen­tées plus haut :

    • Pour les dis­po­si­tifs com­pa­gnons : par­ti­ci­pa­tion d’une auto­ri­té com­pé­tente dési­gnée par les États membres confor­mé­ment à la direc­tive 2001/83/CE [18] ou par­ti­ci­pa­tion de l'European Medi­cines Agen­cy (EMA) (confor­mé­ment à l’Annexe IX sec­tion 5.2 du RDM-DIV) ;
    • Pour les DM-DIV de classe D (avec ou sans spé­ci­fi­ca­tions com­munes) : par­ti­ci­pa­tion des labo­ra­toires de réfé­rence de l’Union Euro­péenne (confor­mé­ment à l’Annexe IX sec­tion 4.9 du RDM-DIV) ; labo­ra­toires dési­gnés en accord avec l’article 100 du RDM-DIV ;
    • Pour les DM-DIV de classe D sans spé­ci­fi­ca­tion com­munes : confor­mé­ment à l’article 48.6 du RDM-DIV, l’ON fait en plus appel à un panel d’experts dési­gnés par la Com­mis­sion en concer­ta­tion avec le GDCM pour les domaines d’application du règle­ment néces­si­tant une exper­tise de pointe (cf. article 106 du règle­ment 2017/745).

    C’est pré­ci­sé­ment dans ce cadre régle­men­taire que s’inscrit mon entre­prise d’apprentissage pour l’année : GENOTROPY avec son DM-DIV, l’AIO RHD Fetal DNA Kit.

    II) Présentation de l'organisme d'accueil et son produit

    A) Présentation de GENOTROPY

    1) Les missions de l'entreprise

    GENOTROPY est une start-up fran­çaise éta­blie à Rouen (Nor­man­die) crée en novembre 2018 par M. Gré­go­ry RAUX, son pré­sident, qui reste le seul employé de l’entreprise jusqu’à aujourd’hui.

    Depuis 2021, GENOTROPY com­mer­cia­lise en France un DM-DIV de diag­nos­tic du Rhé­sus D (RHD) fœtal ; ce kit ayant été conçu puis bre­ve­té par l’entreprise à la suite de plu­sieurs années de tra­vaux de R&D en interne.

    Ce test est réa­li­sable chez les femmes enceintes de RHD néga­tif, dès la dou­zième semaine d’aménorrhée, par des labo­ra­toires d’analyse accré­di­tés par le COFRAC selon la norme NF EN ISO 15189 : 2022 « Labo­ra­toires de bio­lo­gie médi­cale -Exi­gences concer­nant la qua­li­té et la com­pé­tence » [19] pour réa­li­ser des tests pré­na­taux : c’est le cas de Labo­ra­toires de Bio­lo­gie Médi­cale (LBM) hos­pi­ta­liers ain­si que de labo­ra­toires d’analyses médi­cales pri­vés [20].

    Par ailleurs, les tests de géno­ty­page du rhé­sus fœtal comme celui de GENOTROPY sont rem­bour­sés à 100% en France depuis juillet 2017 par l’Assurance Mala­die [21]; et depuis 2022 en Alle­magne [22], le pre­mier mar­ché du DM-DIV en Europe [4].

    2) Analyse des forces et faiblesses de GENOTROPY

    Une ana­lyse SWOT a été conduite (Figure 10) : elle per­met d’identifier les forces (« Strengths ») et fai­blesses (« Weak­nesses ») (des fac­teurs internes), menaces (« Threats »), et oppor­tu­ni­tés (« Oppor­tu­ni­ties ») (des fac­teurs externes) liées à l’organisation actuelle de GENOTROPY :

    Figure 10 : Matrice SWOT de GENOTROPY (Source : auteure):

    Cette ana­lyse met en évi­dence une entre­prise pro­met­teuse exis­tant déjà depuis plu­sieurs années et dont l’organisation future doit être déve­lop­pée si elle sou­haite prospérer.

    B) Le produit de GENOTROPY : l'AIO-RHD Fetal DNA Kit

    Il s’agit ici de pré­sen­ter le contexte cli­nique et le fonc­tion­ne­ment du pro­duit com­mer­cia­li­sé par GENOTROPY.

    1) Contexte clinique de réalisation : les incompatibilités fœto-maternelles

    Sur la mem­brane des éry­thro­cytes, peuvent être pré­sents ou absents un cer­tain nombre d’antigènes : par­mi ceux-ci, on retrouve l’antigène majeur RHD. Sa pré­sence fait que l’individu est dit RH posi­tif (RH :1), son absence RH néga­tif (RH : -1).

    Il y a une incom­pa­ti­bi­li­té fœto-mater­nelle de RHD quand la femme enceinte est de RH : -1 et son fœtus de RH :1.

    En effet, dans ce cas, la femme enceinte peut pro­duire des anti­corps contre les anti­gènes RHD de son fœtus lors d’un contact san­guin se pro­dui­sant prin­ci­pa­le­ment lors de l’accouchement ou d’une inter­rup­tion de gros­sesse (dans les deux cas, lors de l’expulsion du fœtus, le pla­cen­ta peut être per­tur­bé ce qui aug­mente le risque de pas­sage des glo­bules rouges fœtaux). Cette pro­duc­tion d’anticorps (ou « alloi­mu­ni­sa­tion ») engendre la des­truc­tion des éry­thro­cytes du fœtus : une ané­mie hémo­ly­tique sévère appa­raît alors, res­pon­sable de la Mala­die Hémo­ly­tique du Fœtus et du Nou­veau-né [23].

    Cette ané­mie engendre géné­ra­le­ment la mort du fœtus en l’absence soit de trai­te­ment trans­fu­sion­nel in uté­ro (cura­tif) soit d’une injec­tion pré­ven­tive d’anticorps de pro­phy­laxie (ou Immu­no­glo­bu­lines anti-D) qui sup­prime le phé­no­mène d’alloimunisation. Des risques et effets indé­si­rables existent en lien avec cet injec­tion ; ils sont les même que ceux liés à la vaccination.

    On com­prend de ce fait l’intérêt d’un diag­nos­tic pré­coce du RHD fœtal, qui s’il est néga­tif, per­met d’éviter l’injection inutile des Immu­no­glo­bu­lines anti-D chez la femme enceinte de RH :-1 [23].

    2) Fonctionnement du kit de GENOTROPY

    i) Extraction de l'ADN fœtal

    Le pro­duit de GENOTROPY fonc­tionne à par­tir de l’ADN fœtal : celui-ci est extrait à par­tir du plas­ma issu d’un pré­lè­ve­ment san­guin effec­tué chez la femme enceinte de RH : -1 (non inva­sif), grâce à un kit d’extraction de l’ADN. Ce kit d’extraction n’est pas com­mer­cia­li­sé par GENOTROPY qui recom­mande sim­ple­ment à ses clients d’utiliser un kit mar­qué CE opti­mi­sé pour l’extraction d’ADN fœtal [20].

    En France, les pré­lè­ve­ments san­guins pour dépis­ter les anti­corps irré­gu­liers sont obli­ga­toires chez les femmes enceintes de RH :-1 : au pre­mier tri­mestre et au cours des 6e, 8e et 9e mois de gros­sesse [23]. Or, seul un cer­tain pour­cen­tage de ces femmes ont un fœtus RH : 1. Par consé­quent, la réa­li­sa­tion pré­coce du test de GENOTROPY chez ces femmes per­met aus­si d’éviter ces mul­tiples dépis­tages inutiles.

    ii) Gène RHD

    Sur l’ADN fœtal libre cir­cu­lant dans le plas­ma mater­nel, le kit de GENOTROPY détecte spé­ci­fi­que­ment les exons 5, 7 et 10 du gène RHD.

    Les gènes RHD et RHCE, qui forment le locus RH, sont posi­tion­nés sur le chro­mo­some 1. Il s’agit de deux gènes sépa­rés par le gène SMP1 et pré­sen­tant 92% de simi­li­tudes [23] dans leurs séquences res­pec­tives de 10 exons. Le gène RHD pré­sente 2 boites rhé­sus en amont et en aval de sa séquence qui sont de même hau­te­ment homo­logues (Figure 11):

    Figure 11 : Organisation génétique du locus RH (Source : thèse de doctorat de Fabien Sohet, 2008):

    Les gènes RHD et RHCE codent res­pec­ti­ve­ment l’antigène RHD et l’antigène RHCE qui tra­versent la mem­brane des érythrocytes.

    Chez les indi­vi­dus cau­ca­siens, le phé­no­type RH : -1 est pré­sent à une fré­quence de 15%, dans la popu­la­tion afri­caine à 8% et asia­tique à moins de 1% [20] [24]. Le cas le plus fré­quent expli­quant l’absence de l’antigène RHD est celui de la délé­tion totale et homo­zy­gote du gène RHD.

    iii) Principe de fonctionnement du kit de GENOTROPY

    Grâce au kit de GENOTROPY, les exons 5, 7 et 10 du gène RHD de l’ADN fœtal, sont ampli­fiés par tech­nique de « Poly­me­rase Chain Reac­tion » (PCR) au sein d’un appa­reil pro­gram­mable, un ther­mo­cy­cleur. Cette tech­nique per­met en effet l’amplification, grâce à l’utilisation d’une enzyme Taq poly­mé­rase ther­mo­ré­sis­tante, d’une région spé­ci­fique d’un acide nucléique don­né afin d’en obte­nir une quan­ti­té suf­fi­sante pour le détec­ter et l’étudier. Un cycle de PCR com­prend trois étapes, toutes effec­tuées à des tem­pé­ra­tures dif­fé­rentes afin de contrô­ler l’activité enzymatique :

    • Déna­tu­ra­tion : les doubles brins d’ADN sont sépa­rés l’un de l’autre ;
    • Hybri­da­tion : des amorces spé­ci­fiques se couplent à chaque frag­ment d’ADN ;
    • Poly­mé­ri­sa­tion : les frag­ments d’ADN sont répli­qués par l’enzyme à par­tir des amorces et des oli­go­nu­cléo­tides pré­sents dans le milieu de réaction.

    Dans le cas de GENOTROPY, le type de PCR uti­li­sé est la PCR en temps réel ou q-PCR : cela signi­fie que la quan­ti­té d’ADN est mesu­rée à chaque cycle de PCR grâce à un « repor­ter » fluo­res­cent. Le Ct est le nombre de cycles de PCR à par­tir duquel le signal de fluo­res­cence qu'il émet est sta­tis­ti­que­ment dif­fé­rent du bruit de fond repré­sen­té par la ligne seuil sur le gra­phique ci-des­sous (Figure 12):

    Figure 12 : Courbe de suivi d'amplification de la PCR représentant l'intensité de fluorescence en fonction du nombre de cycles de PCR (Source : Thèse de Mariko Matsui, Novembre 2009):
    iv) Méthode d'analyse post-PCR

    En fin de la réac­tion de PCR, une ana­lyse « High Reso­lu­tion Melt » (HRM) (en fran­çais : fusion à haute réso­lu­tion) est réa­li­sée, éga­le­ment dans le ther­mo­cy­cleur. Cela signi­fie que les pro­duits de la PCR, les ampli­cons, sont sou­mis à une aug­men­ta­tion de tem­pé­ra­ture pro­gres­sive pro­vo­quant une sépa­ra­tion des deux brins d’ADN appe­lée fusion. Cette fusion est obser­vable en temps réel grâce à des colo­rants inter­ca­lants ayant la pro­prié­té d’augmenter en fluo­res­cence lorsque fixés à de l’ADN double brin. En revanche, lorsqu’il n’y a pas de double brin, les inter­ca­lants ne peuvent pas se fixer ; par consé­quent, la fluo­res­cence est faible.

    La courbe repré­sen­tant l’intensité de fluo­res­cence en fonc­tion de la tem­pé­ra­ture est appe­lée courbe de fusion (Figure 13).

    Figure 13 : Courbe de fusion obtenue avec la technique de HRM (Source : Wikipedia, page "High Resolution Melt"):

    Le Tableau 4 ci-des­sous montre plu­sieurs déri­vées de cette courbe de fusion : ces déri­vées sont appe­lées courbes d’analyse. Elles per­mettent de mettre en évi­dence les pics cor­res­pon­dant aux tem­pé­ra­tures de fusion de chaque exon du gène RHD (Tableau 4).

    Tableau 4 : Différents cas obtenus suite à la réalisation du test de GENOTROPY (Source : auteure d'après le manuel utilisateur de GENOTROPY):

    C) Le positionnement réglementaire de GENOTROPY

    1) Rôle exercé par l'entreprise dans le cadre de la directive et du Règlement

    GENOTROPY pos­sède le sta­tut de « fabri­cant » au regard de la direc­tive 98/79/CE et du règle­ment euro­péen 2017/746 bien que l’entreprise sous-traite la fabri­ca­tion de son kit car la défi­ni­tion n’exige pas qu’il fabrique son pro­duit ; il peut aus­si le faire fabri­quer (défi­ni­tion à l’article 2.23 du RDM-DIV).

    2) Certifications possédées par l'entreprise selon la directive

    D’une part, GENOTROPY pos­sède un Sys­tème de Mana­ge­ment de la Qua­li­té (SMQ) cer­ti­fié EN ISO 13485 : 2016 par un ON depuis 2021 ; sa cer­ti­fi­ca­tion ayant été renou­ve­lée en sep­tembre 2023 pour un second cycle de 3 ans. Dans le cadre de la pro­cé­dure d’évaluation de la confor­mi­té effec­tuée sous direc­tive (Annexe IV, Assu­rance de la Qua­li­té com­plète), ce SMQ est aus­si cou­vert par un cer­ti­fi­cat UE rela­tif au sys­tème de ges­tion de la qualité.

    D’autre part, le pro­duit de GENOTROPY est consi­dé­ré comme un DM-DIV : un « kit » com­po­sé d’un ensemble de « réac­tifs » (et non « ins­tru­ments »), exclu­si­ve­ment des­ti­nés à un usage pro­fes­sion­nel (et non « pro­fane »). Ce pro­duit a fait l’objet d’une docu­men­ta­tion tech­nique éva­luée sous direc­tive, à l’origine d’un autre cer­ti­fi­cat UE.

    Par consé­quent, aujourd’hui, GENOTROPY pos­sède 3 cer­ti­fi­cats avec dif­fé­rentes durées de validité.

    3) Statut du dispositif de GENOTROPY en période de transition

    Selon le règle­ment euro­péen 2017/746, un DM-DIV peut avoir 3 sta­tuts dif­fé­rents. Alors que les deux pre­miers cas concernent des dis­po­si­tifs qui exis­taient déjà sous direc­tive, le troi­sième cas s’applique aux DM-DIV nouveaux :

    • Cas n°1 : « Old device » (ou dis­po­si­tif ancien) : il s’agit d’un dis­po­si­tif qui a été mis sur le mar­ché avant le 26 mai 2022 sous la direc­tive et qui est res­té pré­sent sur le mar­ché depuis cette date ;
    • Cas n°2 : « Lega­cy device » : c’est un pro­duit qui rem­plit deux conditions :
      • Il est pla­cé sur le mar­ché après le 26 mai 2022 et jusqu’à la fin de sa période de tran­si­tion confor­mé­ment aux dis­po­si­tions tran­si­toires du Règlement ;
      • Ce dis­po­si­tif est :
        • Soit cou­vert par un cer­ti­fi­cat UE valide déli­vré par un ON avant le 26 mai 2022 selon la directive ;
        • Soit cou­vert par une décla­ra­tion de la confor­mi­té éta­blie avant le 26 mai 2022 selon la direc­tive et aura une pro­cé­dure d’évaluation de la confor­mi­té au RDM-DIV qui néces­si­te­ra l’intervention d’un ON ;
    • Cas n°3 : « IVDR device » : c’est un dis­po­si­tif nou­veau mis sur le mar­ché après le 26 mai 2022 confor­mé­ment au RDM-DIV.

    Le pro­duit de GENOTROPY fait donc par­tie de la deuxième caté­go­rie : les « Lega­cy devices ».

    4) Classe et procédure d'évaluation de la conformité du dispositif sous le Règlement

    GENOTROPY a iden­ti­fié la règle de clas­si­fi­ca­tion 2 tiret 2 de l’Annexe VIII du règle­ment comme étant appli­cable à son pro­duit : « Les dis­po­si­tifs des­ti­nés à être uti­li­sés pour déter­mi­ner les groupes san­guins (…) relèvent de la classe C, sauf s’ils sont des­ti­nés à la déter­mi­na­tion d’un des mar­queurs sui­vants : (…) – sys­tème Rhé­sus [RH1 (D) (…)] » [6].

    Par consé­quent, le pro­duit com­mer­cia­li­sé de GENOTROPY sera en classe D sous le RDM-DIV ; une classe de risque aux exi­gences ren­for­cées par rap­port à sa classe selon l’annexe II de la direc­tive 98/79/CE : la liste A qui inclut à son pre­mier tiret les « réac­tifs (…) pour la déter­mi­na­tion des groupes san­guins sui­vants : (…) rhé­sus (C,c, D, E, e) » [7].

    De plus, le pro­duit de GENOTROPY, qui est en classe D sous règle­ment, est enca­dré par des spé­ci­fi­ca­tions géné­rales com­munes (une pos­si­bi­li­té exis­tant en plus des normes har­mo­ni­sées pour être conforme aux exi­gences régle­men­taires) sous ce même texte. Ces spé­ci­fi­ca­tions géné­rales com­munes sont énon­cées aux Annexes I et II du règle­ment d’exécution 2022/1107 de la Com­mis­sion Euro­péenne [9].

    En consé­quence, pour son DM-DIV, GENOTROPY devra suivre, la pro­cé­dure d’évaluation de la confor­mi­té au RDM-DIV qui com­prend les trois axes sui­vants (Figure 14):

    Figure 14 : Illustration des trois composantes de la procédure d'évaluation de la conformité du dispositif de GENOTROPY au règlement 2017/746 (Source : auteure d'après l'article 48 du RDM-DIV):

    III) Présentation et analyse des missions réalisées

    A) Les dispositions transitoires prévues par le Règlement 2017/746

    Ayant ain­si ana­ly­sé com­ment le pro­duit de GENOTROPY a été éva­lué sous la direc­tive, quel est son sta­tut en période de tran­si­tion et com­ment il sera éva­lué selon le règle­ment 2017/746, ma pre­mière tâche en appren­tis­sage a été de com­prendre quelles sont les dates impor­tantes liées à la tran­si­tion au-delà du 26 mai 2022 ain­si que les condi­tions d’application de celles-ci.

    1) Les articles 110, 112 et 113 du Règlement

    On compte aujourd’hui plu­sieurs révi­sions du RDM-DIV depuis son entrée en vigueur en 2017 :

    • Par des Règle­ments : par exemple, le règle­ment 2022/112 du 25 jan­vier 2022 ;
    • Par des Règle­ment d’Exécution : par exemple, le règle­ment d’exécution 2023/607 du 15 mars 2023 ;
    • Par des Règle­ments délé­gués : par exemple, le règle­ment délé­gué 2023/503 du 1er décembre 2022 ;
    • Par des rec­ti­fi­ca­tifs au règle­ment : par exemple, le rec­ti­fi­ca­tif du 27 décembre 2019.

    La ver­sion du RDM-DIV à uti­li­ser est la ver­sion conso­li­dée (ver­sion sans effet juri­dique) la plus récente qui ras­semble toutes ses modi­fi­ca­tions, celle du 20 mars 2023 [25]. En par­ti­cu­lier, l’article 110 fixe les dis­po­si­tions tran­si­toires appli­cables aux « Lega­cy devices ».

    À par­tir d’une ana­lyse de cette ver­sion conso­li­dée, il est ain­si pos­sible de répondre à plu­sieurs questions :

    • Pour com­bien de temps sont encore valables les cer­ti­fi­cats déli­vrés selon la direc­tive 98/79/CE (article 110.2 du RDM-DIV) ?

    Le Règle­ment dis­tingue 3 cas :

    • Cer­ti­fi­cats déli­vrés avant le 25 mai 2017 : valides jusqu’à la fin de période indi­quée dessus ;
    • Cer­ti­fi­cats déli­vrés avant le 25 mai 2017 confor­mé­ment à l’annexe VI : inva­li­dés au plus tard le 27 mai 2025 ;
    • Cer­ti­fi­cats déli­vrés après le 25 mai 2017 : inva­li­dés au plus tard le 27 mai 2025.
    • Jusqu’à quand le fabri­cant peut-il mettre son DM-DIV en ser­vice ou le mettre sur le mar­ché en Europe ?

    En règle géné­rale, il est pos­sible de conti­nuer à mettre en ser­vice ou mettre sur le mar­ché tant que le cer­ti­fi­cat pro­duit (=cer­ti­fi­cat émis suite à l’évaluation de la Docu­men­ta­tion Tech­nique) déli­vré selon la direc­tive 98/79/CE est valide. Le Règle­ment ne donne plus de date limite (article 110.4 du RDM-DIV).

    Il est à noter que les termes « mis sur le mar­ché » et « mis en ser­vice » sont res­pec­ti­ve­ment défi­nis aux points 21 et 22 de l’article 2 du RDM-DIV.

    Tou­te­fois, il y a une excep­tion à cette règle géné­rale : le cas des dis­po­si­tifs pour les­quels (article 110.3 3ème para­graphe du RDM-DIV) :

    • La pro­cé­dure d’évaluation de la confor­mi­té pré­vue par la direc­tive 98/79/CE ne néces­si­tait pas l’intervention d’un ON [25] ;
    • La décla­ra­tion de confor­mi­té confor­mé­ment à la direc­tive 98/79/CE a été éta­blie avant le 26 mai 2022 ;
    • La pro­cé­dure d’évaluation de la confor­mi­té au RDM-DIV néces­site l’intervention d’un ON.

    Pour ces dis­po­si­tifs, les dates limites de mise sur le mar­ché ou mise sur le ser­vice sont les sui­vantes (Tableau 5) :

    Tableau 5 : Périodes de transition de certains DM-DIV (Source : auteure d'après le RDM-DIV):

    Ces dif­fé­rentes dates cor­res­pondent aux fins res­pec­tives des périodes de tran­si­tion de ces DM-DIV vers le Règlement.

    • À quelles condi­tions les DM-DIV peuvent-ils béné­fi­cier de la pro­lon­ga­tion des périodes de tran­si­tion au-delà du 26 mai 2022 ?

    Il y a 3 condi­tions (d’après le pre­mier et qua­trième para­graphe de l’article 110.3 du RDM-DIV) :

    • Les DM-DIV conti­nuent de res­pec­ter la direc­tive 98/79/CE ;
    • Il n’y a pas de chan­ge­ment signi­fi­ca­tif dans leur concep­tion et leur finalité ;
    • Les exi­gences du RDM-DIV rela­tives à la Sur­veillance Après Com­mer­cia­li­sa­tion, à la vigi­lance et à l’enregistrement des opé­ra­teurs éco­no­miques et des dis­po­si­tifs sont appli­quées en rem­pla­ce­ment des exi­gences cor­res­pon­dantes de la direc­tive 98/79/CE [25].

    Il est à pré­ci­ser que les notions de « sur­veillance après cer­ti­fi­ca­tion » et « sur­veillance du mar­ché » sont des mis­sions res­pec­ti­ve­ment réa­li­sées par les ON et Auto­ri­tés Com­pé­tentes. Elles ne concernent pas les fabricants.

    2) L'ordonnance n°2022-1186 (article 15)

    Les fabri­cants fran­çais doivent effec­tuer une veille régle­men­taire et nor­ma­tive sur tous les textes pou­vant impac­ter leur acti­vi­té et leur pro­duit : des textes d’origine inter­na­tio­nale, euro­péenne comme le RDM-DIV et fran­çaise comme le Code de la San­té Publique.

    À l’échelle fran­çaise, il y a notam­ment l’ordonnance n°2022-1086 (cf. Annexe) qui a été adop­tée afin de :

    • Mettre en cohé­rence le droit fran­çais, plus pré­ci­sé­ment le Code de la San­té Publique, au Règle­ment euro­péen 2017/746 [26] ;
    • Abro­ger les articles de trans­po­si­tion de la directive ;
    • Intro­duire des dis­po­si­tions com­plé­men­taires au Règle­ment euro­péen 2017/746.

    Dans cette ordon­nance entrée en vigueur le 31 juillet 2022, l’article 15 est à prendre en compte de façon par­ti­cu­lière car il concerne les dis­po­si­tions tran­si­toires pré­vues à l’article 110 du RDM-DIV.

    3) Résultats pour GENOTROPY et son Legacy Device

    Les deux cer­ti­fi­cat UE pos­sé­dés par GENOTROPY ont été émis avant le 25 mai 2017 confor­mé­ment à l’Annexe IV de la direc­tive 98/79/CE. Par consé­quent, ils res­tent valables jusqu’à la fin de période indi­quée des­sus c’est-à-dire : le 26 mai 2025.

    Le pro­duit de GENOTROPY peut donc être mis en ser­vice ou mis sur le mar­ché jusqu’au 26 mai 2025 avec ses cer­ti­fi­cats actuels. À cet effet, il doit obéir à l’ensemble des condi­tions régle­men­taires d’application obligatoire.

    Dans ce cadre, l’objectif de ma mis­sion glo­bale durant l’année d’apprentissage a été le suivant :

    Mettre à jour le SMQ de la socié­té confor­mé­ment à la norme EN ISO 13485 : 2016 + A11 : 2021* ain­si qu’aux exi­gences régle­men­taires appli­cables
    Afin de pou­voir pour­suivre la mise sur le mar­ché du DM-DIV de l’entreprise jusqu’à la fin de sa période de transition

    Dans cette démarche, a été employé le guide MDCG 2022-8 dont l’annexe liste l’ensemble des exi­gences appli­cables aux DM-DIV « lega­cy devices »[27].

    La mise à jour du SMQ selon l’EN ISO 13485 : 2016 n’est pas une obli­ga­tion sur­tout chez GENOTROPY où le SMQ est déjà cer­ti­fié selon la norme. Néan­moins, dans la start-up, dans un objec­tif d’amélioration conti­nue, le choix a été fait de la faire en com­bi­nai­son avec l’application des exi­gences règle­men­taires en matière de qua­li­té (grâce à l’amendement A11) ain­si que des exi­gences pure­ment régle­men­taires liées à la tran­si­tion (Sur­veillance Après Com­mer­cia­li­sa­tion, vigilance…).

    Par ailleurs, pour ce tra­vail, a été employée la ver­sion euro­péenne de la norme (qui est donc réfé­ren­cée ci-des­sous) car l’ON de GENOTROPY éva­lue son SMQ selon cette ver­sion. Néan­moins, il est à noter que les exi­gences de cette ver­sion euro­péenne de 2016 sont stric­te­ment les mêmes que celles de la ver­sion fran­çaise de 2016.

    4) Stratégie d'action globale pour l'implémentation des exigences

    Une Pla­ni­fi­ca­tion Dyna­mique Stra­té­gique (PDS) (Figure 15) a été réa­li­sée afin de recher­cher les enjeux liés à cette mis­sion et les par­ta­ger à l’ensemble de l’équipe de GENOTROPY :

    Figure 15 : Planification Dynamique Stratégique associée à la mission (Source : auteure)

    On note­ra l’ordre de prio­ri­té qui a été don­né aux dif­fé­rentes tâches qui ont com­po­sé ma mis­sion (Figure 16):

    Figure 16 : Ordre de priorité dans la réalisation des tâches de la mission (Source : auteure):

    Les tâches 1 et 2 sont pré­sen­tées dans la par­tie B de ce rap­port tan­dis que la tâche 3 se trouve dans la par­tie C.

    B) Mettre à jour un Système de Management de la Qualité conformément à la norme EN ISO 13485 : 2016 et à son amendement A11

    Les deux pre­mières tâches (Tâche 1 et Tâche 2) de ma mis­sion ayant fait appel à l’EN ISO 13485 : 2016 ain­si qu’à son amen­de­ment A11 de 2021, une pré­sen­ta­tion géné­rale de cette norme s’impose.

    1) Présentation générale de la norme

    Fon­dée sur les exi­gences de la norme ISO 9001 : 2008 « Sys­tème de mana­ge­ment de la qua­li­té » qui est géné­rique, la norme EN ISO 13485 : 2016 « Dis­po­si­tifs Médi­caux – Sys­tèmes de mana­ge­ment de la qua­li­té- Exi­gences à des fins régle­men­taires » est une norme qui s’adresse à tout orga­nisme (quel que soit sa taille ou sa nature) ayant une action sur une ou plu­sieurs étapes du cycle de vie d’un DM/DM-DIV, de la R&D à la réforme. Sont donc tous autant concer­nés le fabri­cant de DM/DM-DIV, le dis­tri­bu­teur, le man­da­taire, l’importateur et tous les éven­tuels pres­ta­taires d’activités asso­ciées : par exemple, les pres­ta­taires de sup­port technique.

    L’objectif de la norme est de four­nir à tous ces acteurs les exi­gences à res­pec­ter, pour leur SMQ, afin de démon­trer qu’ils sont conformes aux exi­gences des clients et aux exi­gences règle­men­taires applicables.

    La norme EN ISO 13485 : 2016 est une norme har­mo­ni­sée au titre du RDM-DIV. Comme toute norme har­mo­ni­sée, elle est iden­ti­fiée par une déci­sion d’exécution de la Com­mis­sion Euro­péenne : la déci­sion (UE) 2022/729.

    Être une norme har­mo­ni­sée signi­fie qu’elle four­nit une pré­somp­tion de confor­mi­té à cer­taines des exi­gences du Règle­ment ; ici celles rela­tives à la qua­li­té. Pour connaître ces exi­gences, le fabri­cant doit se réfé­rer à l’amendement A11 qui lui a été ajou­té en sep­tembre 2021. Cet amen­de­ment contient deux annexes Z (Z indique le fait que la norme est har­mo­ni­sée au titre d’un règle­ment) : l’annexe ZA pour le règle­ment 2017/745 (RDM) et l’annexe ZB pour le règle­ment 2017/746 (RDM-DIV).

    Dans chaque annexe Z, plu­sieurs tableaux relient la norme aux exi­gences des règle­ments : c’est-à-dire les exi­gences décrites à l’article 10, les annexes IX et XI. Chaque tableau décrit 3 cas pos­sibles : « cou­vert », « partiel­le­ment cou­vert » et « non cou­vert » (Figure 17):

    Figure 17 : Correspondance entre la norme EN ISO 13485 : 2016 et l'article 10 du Règlement 2017/746 (Source : Amendement A11 de la norme):

    Pour les deux der­niers cas, « par­tiel­le­ment cou­vert » et « non cou­vert », le fabri­cant doit donc mettre en place, en plus de la norme (quand il a fait le choix de l’appliquer), des « mesures sup­plé­men­taires » afin que son SMQ soit en confor­mi­té totale aux exi­gences du RDM-DIV.

    Cette mise en place repré­sente un tra­vail consé­quent de lec­ture et com­pré­hen­sion des textes qu’il faut donc implé­men­ter par paliers pour ne pas se perdre (Figure 16).

    2) Situation de départ chez GENOTROPY : un système qualité certifié mais améliorable

    Pour avoir une idée d’ensemble de la com­pa­ti­bi­li­té du SMQ de GENOTROPY avec l’EN ISO 13485 :2016, a été effec­tué, au début de la démarche, un auto­diag­nos­tic du SMQ en uti­li­sant l’onglet « Éva­lua­tion rapide » (regrou­pe­ment de 72 cri­tères sur les 227 de la norme) d’un outil Excel réa­li­sé par des étu­diants de l’UTC en décembre 2017 [28].

    À la suite de l’évaluation rapide, l’onglet résul­tat a figu­ré le graphe radar sui­vant (Figure 18):

    Figure 18 : Résultat de l'autodiagnostic de départ du SMQ de GENOTROPY selon la norme EN ISO 13485 : 2016 (Source : auteure d'après l'outil Excel):

    Le résul­tat glo­bal était « convain­cant » ce qui est cohé­rent avec le fait que le SMQ est déjà cer­ti­fié. Néan­moins, comme pré­ci­sé par l’outil, « convain­cant » signi­fie éga­le­ment que des amé­lio­ra­tions peuvent encore être apportées.

    À par­tir de ce résul­tat, la tâche 1 a cor­res­pon­du à la mise à jour du sys­tème qua­li­té de GENOTROPY confor­mé­ment aux exi­gences de l’EN ISO 13485 : 2016.

    Dans le cas de GENOTROPY, c’est le manuel qua­li­té qui reprend ces exi­gences dans l’ordre, de la sec­tion 4 « Sys­tème de mana­ge­ment de la qua­li­té » à la sec­tion 8 « Mesu­rage, ana­lyse et amé­lio­ra­tion » de la norme. Celui-ci a par consé­quent été mis à jour durant cette tâche.

    3) Méthodologie choisie

    Pour pré­sen­ter la métho­do­lo­gie employée à cet effet, un exemple concret est uti­li­sé : celui du para­graphe 8.2.4 « Audit interne » de l’EN ISO 13485 : 2016.

    i) Tâche n°1 : mise à jour du système qualité conformément à l'EN ISO 13485 : 2016

    Pour la tâche n°1 (Figure 19), la métho­do­lo­gie employée a com­pris 3 étapes.

    Figure 19 : Illustration de la tâche n°1 de la mission (Source : auteure):

    Étape 1 : répond-on aux bien exi­gences de l’EN ISO 13485 : 2016 dans le Manuel Qualité ?

    Dans cette étape 1, il a été mené, pour chaque sec­tion du Manuel Qua­li­té, une com­pa­rai­son de l’existant par rap­port aux exi­gences de la norme afin d’en déduire quels sont les écarts et de les cor­ri­ger (Figure 20).

    Figure 20 : Illustration de la méthodologie suivie pour mettre à jour le Manuel Qualité de GENOTROPY selon l'EN ISO 13485 : 2016 (Source : auteure):

    Étape 2 : pos­sède t’on les docu­ments deman­dés par la norme dans le sys­tème qua­li­té (docu­ments que l’on relie aux para­graphes cor­res­pon­dants du Manuel Qualité) ?

    Dans cette étape 2, une atten­tion par­ti­cu­lière a été don­née, pour chaque sec­tion du Manuel Qua­li­té, aux exi­gences docu­men­taires de la norme grâce à l’analyse nor­ma­tive opé­ra­tion­nelle de celle-ci.

    Une ana­lyse nor­ma­tive opé­ra­tion­nelle est un pro­ces­sus qui peut être appli­qué afin de sim­pli­fier la connais­sance et la com­pré­hen­sion d’exigences nor­ma­tives. Pour chaque sous-article du texte, un code cou­leur est uti­li­sé pour iden­ti­fier les élé­ments clefs de l’exigence :

    • Les action à réa­li­ser : ci-des­sous en vert ;
    • Sur quoi : ci-des­sous en bleu ;
    • Les docu­ments deman­dés par la norme : ci-des­sous en rouge ;
    • Les éven­tuels élé­ments condi­tion­nels à l’application des exi­gences : ci-des­sous en violet.

    Enfin, dans toute ana­lyse nor­ma­tive opé­ra­tion­nelle, le sous para­graphe de la norme est aus­si résu­mé en un objec­tif syn­thé­tique : en jaune ci-dessous.

    La figure 21 montre le cas de l’analyse nor­ma­tive opé­ra­tion­nelle appli­quée au sous para­graphe 8.2.4 « Audit interne » de l’EN ISO 13485 : 2016 (Figure 21) :

    Figure 21 : Illustration du principe de l'analyse normative opérationnelle appliqué à un sous article de l'EN ISO 13485 : 2016 (Source : cours de Jean Matthieu Prot, UTC 2023):

    Ain­si, à par­tir de cet exemple, s'est posée la ques­tion sui­vante. Le SMQ de GENOTROPY contenait-il :

    • Une pro­cé­dure pour les audits internes ;
    • Un pro­gramme d’audit mis à jour annuellement ;
    • Des enre­gis­tre­ments de tous les audits et de leurs résultats ?

    Cela était bien le cas ici.

    Étape 3 : le conte­nu des docu­ments deman­dés est-il cohé­rent avec la sec­tion cor­res­pon­dante du Manuel Qualité ?

    Dans l’étape 3, après avoir véri­fié la pré­sence des docu­ments deman­dés par l’EN ISO 13485 : 2016 dans le sys­tème qua­li­té, il a été véri­fié que leur conte­nu était ali­gné avec la sec­tion cor­res­pon­dante du Manuel Qualité.

    Pour le même exemple qu’au-dessus, le cas des audits internes, les enre­gis­tre­ments des audits et de leurs résul­tats ont ain­si été relus pour obser­ver s’ils conte­naient bien une « iden­ti­fi­ca­tion des pro­ces­sus et des domaines audi­tés ain­si que les conclu­sions » des audits.

    ii) Tâche n°2 : application des exigences réglementaires en matière de qualité grâce à l'A11 de l'EN ISO 13485:2016 :

    La deuxième tâche a concer­né la thé­ma­tique sui­vante (Figure 22) :

    Figure 22 : Illustration de la tâche n°2 de la mission (Source : auteure):

    Pour cette deuxième tâche, il a été fait appel à l’amendement A11 de l’EN ISO 13485 : 2016. La der­nière colonne « Remarques/Notes » de chaque tableau des annexes Z de cet amen­de­ment a été par­ti­cu­liè­re­ment utile car elle indique à quel degré chaque exi­gence régle­men­taire liée à la qua­li­té est cou­verte par l’EN ISO 13485 et sur­tout ce qui est man­quant et donc à implé­men­ter en plus de la norme.

    Dans l’exemple ci-des­sous (Figure 23), on voit que le point 2.2 deuxième para­graphe (b) tiret 2 de l’annexe IX du Règle­ment est entiè­re­ment cou­vert par, entre autres, le para­graphe 8.2.4 « Audit interne » de l’EN ISO 13485 : 2016.

    Figure 23 : Exemple d'exigence réglementaire couverte par le paragraphe 8.2.1 "Audit interne" de l'EN ISO 13485 : 2016 (Source : Amendement A11 de la norme):

    Il n’y a donc pas de mesures sup­plé­men­taires à mettre en place par le fabri­cant pour ce point en particulier.

    Pour cette tâche n°2, chez GENOTROPY, a été fait le choix de créer un enre­gis­tre­ment tra­çant la démarche de mise en confor­mi­té aux exi­gences régle­men­taires en matière de qua­li­té ; cet enre­gis­tre­ment com­prend le tableau sui­vant (Tableau 6) :

    Tableau 6 : Extrait de la matrice de traçabilité crée chez GENOTROPY pour l'article 10 et l'annexe IX du RDM-DIV (Source : auteure):

    De plus, pour res­pec­ter les délais liés aux audits, dans ce même docu­ment, les mesures sup­plé­men­taires à mettre en place ont été regrou­pées par docu­ment du sys­tème qua­li­té impac­té. En effet, la simple lec­ture de l’article 10 et l’annexe IX per­met de voir qu’il s’agit de deux para­graphes du Règle­ment aux nom­breux points communs.

    Il est à noter que, pour GENOTROPY, cette tâche n°2 n’a pas concer­né l’annexe XI du RDM-DIV puisque étant en classe D, la pro­cé­dure d’évaluation de la confor­mi­té de son DM-DIV au nou­veau Règle­ment se fera exclu­si­ve­ment selon l’annexe IX.

    4) Résultats : un système qualité conforme

    En fin de la démarche, un auto­diag­nos­tic du sys­tème qua­li­té a été refait en uti­li­sant le même outil qu’au départ (Figure 24).

    Figure 24 : Résultat de l'autodiagnostic de départ du SMQ de GENOTROPY selon la norme EN ISO 13485 : 2016 (Source : auteure d'après l'outil Excel):

    Par rap­port à la situa­tion de départ, cet auto­diag­nos­tic montre qu’il y a eu une pro­gres­sion dans la confor­mi­té du SMQ avec les exi­gences de l’EN ISO 13485 : 2016 de façon glo­bale ain­si que pour chaque article de la norme. Ain­si, le SMQ de GENOTROPY est main­te­nant qua­li­fié de « conforme » et non plus « convain­cant ».

    C) Les exigences réglementaires applicables pendant la période de transition

    Les annexes IX et XI du RDM-DIV ain­si que l’article 10 ne sont tou­te­fois pas les seuls para­graphes du Règle­ment à consi­dé­rer en périodes de tran­si­tion pour les DM-DIV « lega­cy devices ».

    Ces para­graphes dont il est ques­tion ont fait l’objet de la tâche 3 de ma mis­sion ; tâche qui est inti­tu­lée « appli­ca­tion des exi­gences régle­men­taires propres à la tran­si­tion » (Figure 25).

    Figure 25 : Illustration de la tâche n°3 de la mission (Source : auteure):

    Les exi­gences régle­men­taires liées à la tran­si­tion des « lega­cy devices » sont retrou­vées au para­graphe 3 de l’article 110 « Dis­po­si­tions tran­si­toires » du RDM-DIV, il s’agit des exi­gences relatives :

    • À la SAC ;
    • À la vigilance ;
    • À l'enregistrement des opé­ra­teurs éco­no­miques et des dispositifs.

    Ces exi­gences s'appliquent en rem­pla­ce­ment des exi­gences cor­res­pon­dantes dans la direc­tive 98/79/CE. Elles cor­res­pondent aux condi­tions qui sont aujourd’hui à res­pec­ter pour pou­voir béné­fi­cier de la pro­lon­ga­tion des périodes de tran­si­tion au-delà du 26 mai 2022.

    1) Le système de Surveillance Après Commercialisation sous le Règlement

    i) Situation de départ : un système de SAC partiel face aux exigences réglementaires

    La SAC n’est pas une nou­veau­té intro­duite par le Règle­ment ; il s’agit d’une exi­gence qui exis­tait déjà sous la direc­tive 98/79/CE ; en effet, d’après l’annexe III du texte : « Le fabri­cant met en place et tient à jour une pro­cé­dure sys­té­ma­tique d'examen des don­nées acquises sur les dis­po­si­tifs depuis leur pro­duc­tion » [7].

    De plus, cette exi­gence est aujourd’hui appli­cable à tous les DM-DIV sans exception.

    Pour ces deux rai­sons, j’ai obser­vé que GENOTROPY pos­sé­dait déjà, à mon arri­vée en sep­tembre 2023, un sys­tème de SAC mis en place. Cepen­dant, sa mise en place n’était que par­tielle (Figure 26):

    Figure 26 : Diagramme d'Ishikawa réalisé afin de déterminer les causes de non achèvement du système de SAC de GENOTROPY (Source : auteure):

    *Il est à noter que l’envoi de don­nées cli­niques par le client est cru­cial pour gérer la SAC et l’amélioration conti­nue chez GENOTROPY car il s’agit d’une start-up avec un seul client qui n’a jamais eu ni de récla­ma­tions sur ses pro­duits ni ren­con­tré aucun inci­dent de vigilance.

    ii) Méthodologie choisie : se recentrer sur le Règlement 2017/746

    Afin de par­ve­nir à un sys­tème de SAC 100% com­pa­tible avec le RDM-DIV chez GENOTROPY, une métho­do­lo­gie en 4 étapes a été sui­vie selon un cycle d’amélioration conti­nue ou de DEMING. Comme la démarche envi­sa­gée est une acti­vi­té stra­té­gique proche de l’audit/inspection, a été fait le choix de débu­ter ce cycle par le « C » ou « Check » don­nant ain­si un cycle CAPD (Figure 27) :

    Figure 27 : Cycle de CAPD mise en œuvre chez GENOTROPY pour l'activité de SAC (Source : auteure):

    Focus sur le « Check » du cycle :

    La pre­mière étape du cycle de CAPD a été cru­ciale puisqu’elle a consis­té en une ana­lyse du RDM-DIV afin de mieux com­prendre le pro­ces­sus de SAC et les écarts de GENOTROPY par rap­port à ces attendus.

    La SAC (cf. article 78 du RDM-DIV) : défi­ni­tion et repré­sen­ta­tion du sys­tème, champs d’application :

    Ain­si, le sys­tème de SAC, tel que défi­ni dans le Règle­ment, est un pro­ces­sus dont l’objectif final est de sur­veiller et mesu­rer la qua­li­té, la sécu­ri­té et des per­for­mances du DM-DIV à par­tir du moment où il est sur le mar­ché de l’UE/dans la phase de post-pro­duc­tion. Ce pro­ces­sus d’examen des don­nées acquises sur le dis­po­si­tif depuis sa pro­duc­tion est :

    • Sys­té­ma­tique (à réa­li­ser régulièrement) ;
    • Proac­tif (et non réac­tif contrai­re­ment à la vigilance) ;
    • Et docu­men­té.

    Une repré­sen­ta­tion du sys­tème de SAC à implé­men­ter et mettre à jour sous le RDM-DIV peut être pro­duite (Figure 28) :

    Figure 28 : Le système de SAC à mettre en place selon le Règlement 2017/746 (Source : article 78 du RDM-DIV):

    Il est à noter que le résu­mé des carac­té­ris­tiques de sécu­ri­té et de per­for­mance (cf. article 29 du RDM-DIV) n’est pas appli­cable aux « Lega­cy devices » comme indi­qué dans le guide MDCG 2022-8 [27].

    Enfin, selon le RDM-DIV, un sys­tème de SAC doit être construit pour chaque DM-DIV ; pro­por­tion­nel­le­ment à sa classe de risque (Tableau 7 ci-des­sous) et de manière appro­priée par rap­port à son type (cf. article 78 du RDM-DIV).

    iii) Résultats obtenus : un système de SAC complet dont le maintien de la conformité doit maintenant être assuré

    À la fin de la mise en œuvre du cycle de CAPD, a été obte­nu un sys­tème de SAC com­plet ; ce sys­tème ayant les carac­té­ris­tiques suivantes :

    1) Chez GENOTROPY, il s’agit main­te­nant d’un sys­tème lié direc­te­ment au Manuel Qua­li­té (aupa­ra­vant mis à jour selon l’EN ISO 13485/l’annexe IX et l’article 10 du RDM-DIV) :

    Tout d’abord, le sys­tème de SAC exi­gé par le RDM-DIV est lié direc­te­ment au para­graphe 8.2.1 « Retours d’information » de la norme EN ISO 13485 : 2016 :

    • En effet, en élé­ments d’entrée du pro­ces­sus de retours d’information, le fabri­cant doit recueillir et sur­veiller, en autres, les don­nées pro­ve­nant des acti­vi­tés de « post­pro­duc­tion » par consé­quent des acti­vi­tés de SAC ;
    • Au para­graphe 8.2.1, il s’agit de docu­men­ter les méthodes d’obtention et d’utilisation de ces infor­ma­tions : c’est ici qu’a été fait le lien avec le Plan de Sur­veillance Après Com­mer­cia­li­sa­tion car il liste pré­ci­sé­ment ces méthodes ;
    • Au para­graphe 8.2.1, il s’agit enfin d’énoncer les élé­ments de sor­tie du pro­ces­sus de retours d’informations pour l’entreprise. Pour les don­nées pro­ve­nant des acti­vi­tés de SAC, il y a 2 types d’éléments de sortie :
      • Le pre­mier type englobe les exi­gences de l’EN ISO 13485 :2016 qui évoque, entre autres, la pos­si­bi­li­té d’utiliser les retours d’information afin de mettre à jour le pro­ces­sus de ges­tion des risques liés au DM-DIV, pro­ces­sus repris de la norme NF EN ISO 14971 : 2019 « Dis­po­si­tifs Médi­caux – Appli­ca­tion de la ges­tion des risques aux dis­po­si­tifs médi­caux » ;
      • Le second type englobe les exi­gences régle­men­taires pré­sentes à l’article 78 (Figure 28).

    Ensuite, le sys­tème de SAC exi­gé par le RDM-DIV est aus­si en lien avec le para­graphe 8.2.2 « Trai­te­ments des récla­ma­tions » de la norme EN ISO 13485 :2016 :

    • En effet, par­mi les retours d’information, cer­tains peuvent être clas­sés en tant que récla­ma­tions par le fabri­cant et les récla­ma­tions peuvent être sépa­rées en deux groupes en fonc­tion de leur ori­gine ; il peut s'agir de :
      • Récla­ma­tions liées à la vigilance ;
      • Récla­ma­tions issues de la col­lecte et de l’analyse des don­nées rela­tives aux acti­vi­tés de SAC. Le résul­tat et les conclu­sions de cette ana­lyse sont pré­sentes dans un autre docu­ment exi­gé par le RDM-DIV : le rap­port de Sur­veillance Après Com­mer­cia­li­sa­tion ou le Rap­port pério­dique actua­li­sé de sécu­ri­té (en anglais : PSUR, "Per­io­dic Safe­ty Update Report").

    2) Chez GENOTROPY, le sys­tème de SAC com­prend désor­mais l’ensemble des livrables requis par le Règle­ment euro­péen 2017/746 à leur empla­ce­ment requis :

    Les livrables requis sont indi­qués dans le RDM-DIV aux para­graphes suivants :

    • Cha­pitre VII Sec­tion 1 « Sur­veillance après com­mer­cia­li­sa­tion » avec les articles 78 à 81 ;
    • Annexe III « Docu­men­ta­tion Tech­nique rela­tive à la sur­veillance après com­mer­cia­li­sa­tion » ;
    • Annexe XIII par­tie B du RDM-DIV « Sui­vi des per­for­mances après com­mer­cia­li­sa­tion ».

    Confor­mé­ment à l’article 78 du RDM-DIV, ces livrables font par­tie inté­grante du SMQ du fabri­cant : le sys­tème qua­li­té et la docu­men­ta­tion tech­nique du pro­duit pour le mar­quage CE sous le Règle­ment (Tableau 7).

    Tableau 7 : Livrables requis en matière de SAC selon le RDM-DIV et leurs conditions d'applicabilité (Source : Chapitre VII du RDM-DIV):

    Pour le SPAC, il est à noter ce qui est écrit à l’Annexe XIII par­tie B sec­tion 8 du RDM-DIV : « Si le SPAC n'est pas jugé appro­prié pour un dis­po­si­tif don­né, une jus­ti­fi­ca­tion est four­nie et docu­men­tée dans le rap­port sur l'évaluation des per­for­mances » [6].

    Chaque livrable du sys­tème de SAC peut être élaboré/mis à jour en uti­li­sant les guides sui­vants (Tableau 8) :

    Tableau 8 : Guides MDCG utilisables pour obtenir un système de SAC entièrement compatible avec le RDM-DIV (Source : auteure):

    Enfin, il peut être utile de créer des liens entre les livrables du sys­tème de SAC (Figure 29) :

    Figure 29 : Logigramme illustrant les interactions entre les livrables requis du système de SAC (Source : auteure):

    3) Une tâche res­tante vis-à-vis du sys­tème de SAC :

    Vis-à-vis du sys­tème de SAC, une tâche est res­tée en sus­pens chez GENOTROPY.

    En effet, l’entreprise n’est pas par­ve­nue à trans­mettre son PSUR à l’ON du fait de la non dis­po­ni­bi­li­té du por­tail élec­tro­nique de celui-ci qui est pour­tant en prin­cipe dédié à sa sou­mis­sion dans l’attente de la pleine fonc­tion­na­li­té d’EUDAMED.

    Cette situa­tion peut sûre­ment s’expliquer par le fait que la rédac­tion d’un PSUR n’est que volon­taire pour les fabri­cants de « Lega­cy devices » comme indi­qué dans le guide MDCG 2022-8 : il pré­cise en effet que seul le rap­port de SAC est appli­cable aux "Lega­cy Devices" à condi­tion que le fabri­cant, comme GENOTROPY, pré­pare volon­tai­re­ment un PSUR. Ain­si, la rédac­tion d’un PSUR ne devient obli­ga­toire que lorsque le dis­po­si­tif devient un « IVDR Device » c’est-à-dire conforme au Règle­ment euro­péen 2017/746, avec pas­sage en classe C ou D.

    On peut donc sup­po­ser que la trans­mis­sion du PSUR ne sera réa­li­sable que lorsque la période de tran­si­tion vers le Règle­ment euro­péen 2017/746 sera ter­mi­née : elle devrait dès lors être pos­sible soit par le por­tail élec­tro­nique de l’ON soit via EUDAMED pour revue de l’ON qui y ajou­te­ra son éva­lua­tion ; le PSUR et l’évaluation seront ensuite ren­dus dis­po­nibles aux auto­ri­tés com­pé­tentes tou­jours via EUDAMED.

    Dans la tâche n°3, la seconde exi­gence à mettre en œuvre fait par­tie d’une des méthodes réac­tives (et non proac­tives) lis­tées dans le Plan de SAC afin de col­lec­ter les don­nées sur la qua­li­té, la sécu­ri­té et les per­for­mances du DM-DIV durant tout son cycle de vie : c’est la vigilance.

    2) La vigilance sous le Règlement

    i) Situation de départ : un système de vigilance présent dont la conformité avec le Règlement doit être vérifiée

    Comme la SAC, la vigi­lance fait par­tie des res­pon­sa­bi­li­tés du fabri­cant de DM-DIV (cf. article 10.9 du RDM-DIV) indé­pen­dam­ment de sa loca­li­sa­tion (le Règle­ment inter­dit à l’article 11.4 de délé­guer, au repré­sen­tant auto­ri­sé, les obli­ga­tions en matière de vigilance).

    Au sein de l’organisation du fabri­cant, c’est pré­ci­sé­ment la Per­sonne Char­gée de Veiller au Res­pect de la Règle­men­ta­tion (PCVRR) (cf. article 15 du RDM-DIV et guide MDCG 2019-7) qui assure la mise en place des exi­gences règle­men­taires de SAC et de vigi­lance. À noter que bien que les obli­ga­tions de SAC et de vigi­lance soient appli­cables aux « Lega­cy devices » et plus géné­ra­le­ment à tous les DM-DIV pla­cés sur le mar­ché, un PCVRR n’est pas exi­gé pour les « Lega­cy devices » comme indi­qué dans le guide MDCG 2022-8.

    Chez GENOTROPY, à mon arri­vée, il y avait déjà un sys­tème de vigi­lance pré­sent comprenant :

    • Une pro­cé­dure dédiée à la vigi­lance pour décrire les critères/délais régle­men­taires de noti­fi­ca­tion des dif­fé­rents inci­dents avec leurs défi­ni­tions légales ;
    • Une PCVRR décla­rée aux auto­ri­tés par un for­mu­laire de l’ANSM [29] ain­si que par EUDAMED (cf. point 3) suivant);
    • Un dos­sier avec les dif­fé­rents for­mu­laires des rap­ports de vigi­lance deman­dés par le RDM-DIV.

    Avec la démarche enga­gée préa­la­ble­ment, mon objec­tif a été de m’assurer de la confor­mi­té totale de ce sys­tème avec le Règle­ment 2017/746. Il est à noter, qu’à l’heure actuelle, le guide MDCG 2023-3 « Ques­tions and ans­wers on vigi­lance terms and concepts as out­li­ned in the Regu­la­tion (EU) 2017/745 on medi­cal devices » est inuti­li­sable dans cette démarche, bien que cen­tral dans le cas des DM, car il ne com­prend pas dans son champs d’application le Règle­ment euro­péen 2017/746.

    ii) Méthodologie choisie : appliquer l'outil de PDCA pour mieux comprendre les activités du processus de vigilance et leur enchaînement

    La métho­do­lo­gie choi­sie chez GENOTROPY afin d’aboutir à un sys­tème com­plet de vigi­lance reprend l’outil de PDCA à savoir PLAN-DO-CHECK-ACT.

    Étape 1 : CHECK : Com­pa­rai­son de l’existant avec les atten­dus du RDM-DIV [30] :

    Cette étape a été réa­li­sée en ana­ly­sant le Règle­ment : plus pré­ci­sé­ment la sec­tion 2 du cha­pitre VII (articles 82 à 87). On retrouve aus­si la notion de vigi­lance des DM-DIV à la sec­tion 2 « Orga­ni­sa­tion de la réac­to­vi­gi­lance » (articles R5222-4 à R5222-11) du Code de la San­té Publique, les articles L.5222-2 à L.5222-4 inclus ain­si que l’article L. 5462 avec les sanc­tions (finan­cières et pénales) pré­vues en cas de man­que­ments aux obligations.

    Après ana­lyse du RDM-DIV, on com­prend que la vigi­lance cor­res­pond aux signa­le­ments obli­ga­toires de cer­tains pro­blèmes liés au DM-DIV et révé­lés au cours de leur phase d’après com­mer­cia­li­sa­tion. La vigi­lance entre­prise par le fabri­cant est un pro­ces­sus en 4 acti­vi­tés (Figure 30):

    Figure 30 : Les quatre activités du processus de vigilance selon le RDM-DIV ( Source : articles 82 à 87 du RDM-DIV):

    Acti­vi­té 1 : Col­lecte d’informations :

    La pre­mière acti­vi­té est tou­jours celle de la col­lecte d’informations dans le cadre du Plan de Sur­veillance Après Com­mer­cia­li­sa­tion ; toutes les infor­ma­tions rela­tives à des inci­dents doivent être consi­dé­rées. Le terme inci­dent est défi­ni à l’article 2.67 du RDM-DIV et ne doit pas être confon­du avec celui d’évènement indé­si­rable défi­ni à l’article 2.60 (en anglais, « adverse event ») uti­li­sé dans le contexte des études de per­for­mance menées avant la mise sur le mar­ché (cf. article 76 du RDM-DIV). Mal­gré cette dif­fé­rence, l’utilisation de la ter­mi­no­lo­gie pour les décla­ra­tions des effets adverses caté­go­ri­sés de l’IMDRF est obli­ga­toire par le fabri­cant dans les « Manu­fac­tu­rer Inci­dent Report » (MIR).

    Les infor­ma­tions peuvent être reçues des pro­fes­sion­nels de san­té ou des uti­li­sa­teurs pro­fes­sion­nels qui sont sou­mis, par l’article L.5222-3 du Code de la San­té Publique, à une obli­ga­tion de décla­ra­tion à l’ANSM de tout inci­dent grave dont ils connais­sance. Les inci­dents liés au DM-DIV peuvent aus­si être iden­ti­fiées direc­te­ment en interne au fabricant.

    Acti­vi­té 2 : Noti­fi­ca­tions des inci­dents graves :

    La seconde acti­vi­té est celle de la noti­fi­ca­tion. Cette étape suit le prin­cipe suivant :

    Si l’incident reçu est grave, alors il doit être obli­ga­toi­re­ment noti­fié. En cas de doute sur sa nature, il faut éga­le­ment le notifier.

    La noti­fi­ca­tion est pos­sible via plu­sieurs livrables dont les for­mu­laires doivent impé­ra­ti­ve­ment être pré­sents au sein du sys­tème de vigi­lance du fabri­cant afin d’être uti­li­sables sans délai en cas de besoin :

    • Cas n°1 : Le « Manu­fac­tu­rer Inci­dent Report » (MIR) : cf. article 82.1 du RDM-DIV :

    Les « inci­dents graves » qui impliquent des dis­po­si­tifs mis sur le mar­ché de l’UE sont à noti­fier dans le res­pect des délais fixés par le Règle­ment ; c’est-à-dire [30]:

    • Immé­dia­te­ment et au plus tard 2 jours après avoir eu connais­sance : s’il s’agit d’une une menace grave pour la san­té publique (défi­ni­tion à l’article 2.69) engen­drée par un inci­dent grave ;
    • Immé­dia­te­ment après l’établissement ou le soup­çon d’un lien de cau­sa­li­té entre le dis­po­si­tif et l’incident et au plus tard 10 jours après avoir eu connais­sance de celui-ci : s’il s’agit d’un décès ou une dété­rio­ra­tion grave de l’état de san­té engen­dré par un inci­dent grave ;
    • Immé­dia­te­ment après qu’un lien de cau­sa­li­té avé­ré ou rai­son­na­ble­ment envi­sa­geable soit éta­bli entre l’incident et le dis­po­si­tif et au plus tard 15 jours après avoir eu connais­sance de l’incident : dans tous les autres cas d’incident grave.

    La noti­fi­ca­tion d’un inci­dent grave doit être trans­mise à l’autorité com­pé­tente de l’État membre où a eu lieu cet inci­dent par le biais du MIR. Un rap­port ini­tial incom­plet peut être trans­mis dans un pre­mier temps pour res­pec­ter les délais régle­men­taires, sui­vi ensuite d’un rap­port complet.

    L’ON du fabri­cant peut aus­si être concer­né par cette noti­fi­ca­tion (cf. contrat liant la socié­té à son ON).

    • Cas n°2 : Le « rap­port de ten­dances » : cf. article 83 du RDM-DIV :

    Le rap­port de ten­dances est un docu­ment à employer pour noti­fier les auto­ri­tés com­pé­tentes des États Membres où l’incident grave a eu lieu en cas [25] :

    • D’augmentation sta­tis­ti­que­ment significative :
      • De la fré­quence ou de la sévé­ri­té des inci­dents non graves :
        • Qui pour­raient avoir une inci­dence signi­fi­ca­tive sur le rap­port bénéfice/risque du dispositif ;
        • Et qui ont entraî­né ou pour­raient entraî­ner des risques inac­cep­tables pour la san­té et la sécu­ri­té des patients, des uti­li­sa­teurs ou d’autres personnes.
      • Des résul­tats erro­nés atten­dus éta­blie par com­pa­rai­son avec les per­for­mances allé­guées du dis­po­si­tif comme indi­qué dans la docu­men­ta­tion tech­nique et les infor­ma­tions rela­tives au produit.

    L’objectif de ce rap­port est d’empêcher des inci­dents non graves de cau­ser des plus grands pro­blèmes avec le temps.

    • Cas n°3 : Le « rap­port de syn­thèse pério­dique » : cf. article 82.9 du RDM-DIV :

    Le rap­port de syn­thèse pério­dique est un docu­ment qui ne peut être pro­duit qu’en cas d’accord entre le fabri­cant et son auto­ri­té com­pé­tente coor­di­na­trice (qui consulte les autres auto­ri­tés com­pé­tentes réfé­ren­cées aux points a et b de l’article 87.8), selon un for­mat, un conte­nu et une pério­di­ci­té défi­nie et dans les cas sui­vants [25] :

    • Pour des inci­dents graves simi­laires ayant trait au même dis­po­si­tif ou type de dispositif ;
    • Dont la cause a été déter­mi­née OU pour les­quels une même mesure de sécu­ri­té a été appli­quée OU lorsque les Inci­dents sont com­muns et bien documentés.

    L’objectif du rap­port de syn­thèse pério­dique est de ras­sem­bler ce qui auraient été des rap­ports indi­vi­duels d’incidents graves en un seul même document.

    Il est à noter que tout autre inci­dent ne ren­trant pas dans l’une des caté­go­ries men­tion­nées au-des­sus doit être impé­ra­ti­ve­ment docu­men­té dans les rap­ports pro­duits dans le cadre de la SAC.

    Acti­vi­té 3 : Investigations :

    Après la noti­fi­ca­tion d’un inci­dent grave en appli­ca­tion du RDM-DIV, inter­vient immé­dia­te­ment la troi­sième acti­vi­té dite d’analyse pour le fabri­cant ; il s’agit alors de :

    • Conduire les inves­ti­ga­tions néces­saires ain­si qu’évaluer les risques consé­cu­tifs à l’incident ;
    • Déter­mi­ner le besoin en mesures cor­rec­tives de sécu­ri­té : les « Field Safe­ty Cor­rec­tive Actions » (FSCA) (terme défi­ni à l’article 2.68 du RDM-DIV) [30].

    Acti­vi­té 4 : Actions : FSCA (avec noti­fi­ca­tions de celles-ci) :

    Dans une qua­trième acti­vi­té, si elles ont aupa­ra­vant été éva­luées comme étant néces­saires, en appli­ca­tion de l’article 82.1 du RDM-DIV, les FSCA doivent être noti­fiées sans retard injus­ti­fié et avant d’être prises sur les dis­po­si­tifs mis sur le mar­ché dans l’UE et ses pays tiers (seule le cas où la mise en œuvre immé­diate des FSCA est néces­saire jus­ti­fie une noti­fi­ca­tion après son implé­men­ta­tion). Sont concer­nés par la notification :

    • L’autorité com­pé­tente de l’État Membre où le fabri­cant a son siège ;
    • Les auto­ri­tés com­pé­tentes des États Membres où les FSCA ont été ou vont être mises en œuvre.

    Les FSCA sont les mesures cor­rec­tives prises par un fabri­cant, pour des rai­sons tech­niques ou médi­cales, afin de pré­ve­nir ou d’atténuer le risque d’incident grave [25] en rap­port avec un dis­po­si­tif mis à dis­po­si­tion sur le mar­ché (cf. article 2.71). Selon le guide MEDDEV 2.12-1 rev. 8 [10], il peut s’agir par exemple de :

    • Mesures de rap­pels du DM-DIV (cf. défi­ni­tion à l’article 2.65) ;
    • Modi­fi­ca­tions, échanges, des­truc­tions du DM-DIV ;
    • Conseils/recommandations don­nées par le fabri­cant à l’utilisateur du dispositif ;
    • Modifications/ ajouts à la notice d’utilisation du DM-DIV, de son étiquetage…
    • Les « Field Safe­ty Notice » (FSN) : cf. article 84.8 du RDM-DIV :

    Par la suite, le fabri­cant informe les uti­li­sa­teurs affec­tés des FSCA implé­men­tées au moyen des FSN ou « Field Safe­ty Notice ». Les FSN sont les « avis de sécu­ri­té » (cf. défi­ni­tion à l’article 2.72) dans le RDM-DIV et les « fiches d’avertissement » men­tion­nées dans la norme EN ISO 13485 : 2016. Comme indi­qué dans le guide MDCG 2022-12 [31], les FSN ne sont pas trans­mises par le fabri­cant direc­te­ment aux uti­li­sa­teurs de ses dis­po­si­tifs : il s’agit des auto­ri­tés com­pé­tentes qui les ont reçues qui se char­ge­ront de cette transmission.

    Étape 2 : ACT : prendre les déci­sions qui s’imposent :

    Après ana­lyse du RDM-DIV, dans le cas de GENOTROPY, deux déci­sions se sont imposées.

    D’une part, a été déci­dé de revoir entiè­re­ment la pro­cé­dure de vigi­lance à cause de plu­sieurs écarts consta­tés par rap­port aux atten­dus régle­men­taires ; notamment :

    1- La struc­ture choi­sie de la pro­cé­dure qui ren­dait dif­fi­ci­le­ment com­pré­hen­sible le pro­ces­sus de vigi­lance : de plus, cette pro­cé­dure ne pré­sen­tait pas de liens avec le pro­ces­sus de SAC bien qu’elle lui est direc­te­ment liée ;

    2- L’absence d’une par­tie rela­tive aux rap­ports de syn­thèse pério­dique alors qu’il s’agit pour­tant d’une pos­si­bi­li­té de signa­le­ment pour le fabri­cant ins­tau­rée par le Règlement ;

    3- L’absence d’une par­tie rela­tive aux dis­po­si­tions d’EUDAMED en lien avec la vigilance.

    D’autre part, a été déci­dé de s’assurer que le dos­sier du SMQ réper­to­riant les for­mu­laires des rap­ports de vigi­lance était bien à jour : c’est-à-dire véri­fier que tous les for­mu­laires exis­tants étaient bien dis­po­nibles dans le SMQ et dans leur ver­sion la plus récente.

    Étape 3 : PLAN : pla­ni­fier le tra­vail à réaliser :

    En rai­son des contraintes de temps liées à l’audit interne, cette étape n’a pu être appli­quée ; il a fal­lu pas­ser direc­te­ment à la mise en pra­tique des déci­sions préa­la­ble­ment iden­ti­fiées (étape suivante).

    Étape 4 : DO : exé­cu­ter les tâches réper­to­riées à l’étape précédente :

    Dans cette étape, la pro­cé­dure et le dos­sier adja­cent ont été entiè­re­ment revus menant aux résul­tats pré­sen­tés ci-dessous.

    iii) Résultats obtenus : un système de vigilance structuré comprenant toutes les modalités prévues par le RDM-DIV

    Suite à la démarche mise en œuvre, les résul­tats sui­vants ont été obtenus :

    1- Pro­cé­dure avec une struc­ture repre­nant dans leur ordre les acti­vi­tés du pro­ces­sus de Vigi­lance. Cette pro­cé­dure est désor­mais liée au Pro­ces­sus de SAC aux niveaux sui­vants (Figure 31):

    Figure 31 : Interactions du processus de vigilance avec la SAC (en bleu sur la figure) (Source : auteure):

    2- Une par­tie de la pro­cé­dure est désor­mais dédiée aux rap­ports de syn­thèse périodique.

    De plus, le dos­sier avec l’ensemble des for­mu­laires uti­li­sables pour repor­ter les cas de vigi­lance est com­plet avec les ver­sions les plus récentes des docu­ments dis­po­nibles ; ces for­mu­laires sont tous pré­sents sur le site web de l’ANSM.

    Concer­nant ces for­mu­laires, le fabri­cant doit cepen­dant res­ter vigi­lant car cer­tains n’ont pas encore été adap­tés en fonc­tion des exi­gences du RDM-DIV comme cela est pré­ci­sé dans le guide MDCG 2022-12 [31] : cela est le cas du for­mu­laire pour les FSCA, les rap­ports de syn­thèse pério­dique et les rap­ports de ten­dances. Par consé­quent, pour ces cas, le guide MDCG 2022-12 [31] pré­cise que le fabri­cant peut se ser­vir des sec­tions « Com­men­taires Géné­raux » des for­mu­laires pour y indi­quer ce qui est exi­gé par le RDM-DIV et man­quant dans le reste du document.

    Pour ce qui est des dis­po­si­tions d’EUDAMED en lien avec la vigi­lance, celles-ci sont vues dans la par­tie sui­vante de ce rap­port qui explique en détail le fonc­tion­ne­ment de la base de don­nées européenne.

    3) L'enregistrement des opérateurs économiques et des dispositifs

    Selon l’article 110.3 du Règle­ment euro­péen 2017/746, la der­nière exi­gence régle­men­taire appli­cable aux « Lega­cy Devices » pen­dant la période de tran­si­tion est celle rela­tive à l’enregistrement des opé­ra­teurs éco­no­miques et des dispositifs.

    Les exi­gences cor­res­pon­dantes sont pré­sentes res­pec­ti­ve­ment aux articles 26 « Enre­gis­tre­ment des dis­po­si­tifs » et 28 « Sys­tème élec­tro­nique d’enregistrement des opé­ra­teurs éco­no­miques » du RDM-DIV. Ces deux articles concernent évi­dem­ment EUDAMED.

    Chez GENOTROPY, ma prin­ci­pale mis­sion vis-à-vis de ces articles a été de véri­fier si la socié­té était bien dans le res­pect des règles qu’ils fixent.

    i) Présentation générale d'EUDAMED

    EUDAMED signi­fie “EUro­pean DATA­base on MEDi­cal devices” ou banque de don­nées euro­péenne sur les Dis­po­si­tifs Médi­caux. Il s’agit d’un élé­ment qui exis­tait déjà sous les direc­tives (men­tion par exemple dans la déci­sion de la Com­mis­sion du 19 avril 2010, [32]). Néan­moins, dans le Règle­ment 2017/746, sa pré­va­lence a été ren­for­cée puisqu’il y est men­tion­né dans près de 50 articles dont l’article 30 qui encadre sa ges­tion et le place sous la res­pon­sa­bi­li­té de la Com­mis­sion Européenne.

    EUDAMED doit per­mettre la cen­tra­li­sa­tion de l’ensemble des infor­ma­tions rela­tives au cycle de vie des dis­po­si­tifs mis sur le mar­ché de l’UE ; avec les opé­ra­teurs éco­no­miques qui leur sont asso­ciés. De cette manière, la pla­te­forme doit per­mettre d’améliorer la trans­pa­rence et la dis­po­ni­bi­li­té des infor­ma­tions pour les patients et pro­fes­sion­nels de san­té ain­si que la coor­di­na­tion des dif­fé­rents États membres de l’UE.

    Les spé­ci­fi­ca­tions fonc­tion­nelles de la pla­te­forme, défi­nies par la Com­mis­sion Euro­péenne en col­la­bo­ra­tion avec le Groupe de Coor­di­na­tion des Dis­po­si­tifs Médi­caux (GDCM) (en anglais : MDCG, « Medi­cal Device Coor­di­na­tion Group ») (cf. article 34 du RDM), ont été publiées pour la pre­mière fois en mars 2019. Leur der­nière ver­sion date du 15 décembre 2022 (ver­sion 7.2) [33].

    D’après ces spé­ci­fi­ca­tions, une fois ache­vé, EUDAMED sera com­po­sé de 6 modules inter­con­nec­tés ; des modules qui sont com­muns à la fois aux DM et aux DM-DIV (Figure 32) :

    • 1- « Enre­gis­tre­ment des opé­ra­teurs éco­no­miques » ;
    • 2- « Enre­gis­tre­ment des dis­po­si­tifs » ;
    • 3- « Orga­nismes Noti­fiés et cer­ti­fi­cats » ;
    • 4- « Inves­ti­ga­tions cli­niques et études de per­for­mances » ;
    • 5- « Sur­veillance Après Com­mer­cia­li­sa­tion et Vigilance » ;
    • 6- « Sur­veillance du marché ».
    Figure 32 : Vue d'ensemble de l'architecture prévue de la base de données EUDAMED (Source : proposition de règlement modificatif au RDM-DIV, 23 janvier 2024):

    À terme, les six modules d’EUDAMED pré­sen­te­ront cha­cun des niveaux acces­sibles au public ; les éta­blis­se­ments médi­caux et la presse inclus [2].

    Les prin­ci­paux acteurs qui auront accès à EUDAMED res­te­ront néan­moins [2] :

    • Tous les opé­ra­teurs éco­no­miques : fabri­cants, man­da­taires, impor­ta­teurs, PCVRR et assem­bleurs de sys­tèmes et néces­saires (seuls les dis­tri­bu­teurs ne sont pas concer­nés par l'obligation d'enregistrement sur EUDAMED) ;
    • La Com­mis­sion Européenne ;
    • Les auto­ri­tés com­pé­tentes natio­nales et de pays tiers à l’Union Européenne ;
    • Les ON ;
    • Le GDCM ;
    • Les experts.

    Cha­cun de ces acteurs est iden­ti­fié dans EUDAMED grâce au « Single Regis­tra­tion Num­ber » (SRN) ; numé­ro four­ni par son auto­ri­té com­pé­tente natio­nale après son enre­gis­tre­ment ini­tial dans EUDAMED. En fonc­tion de l’activité exer­cée par une même enti­té, le SRN est dif­fé­rent car dif­fé­rents acteurs n’ont pas les même devoirs vis-à-vis d’EUDAMED [2]. Une même enti­té peut donc avoir plu­sieurs SRN si elle exerce plu­sieurs activités.

    Un SRN est com­po­sé de trois par­ties (Figure 33) [34] :

    • Par­tie 1 : Code en deux lettres du pays de l’acteur (d’après la norme ISO 3166-1) ;
    • Par­tie 2 : Abré­via­tion en deux lettres du sta­tut de l’acteur ;
    • Par­tie 3 : Code numé­rique à 9 chiffres.
    Figure 33 : Exemple de code SRN pour un fabricant français (Source : Avanti Europe, octobre 2020):
    ii) Etat des lieux de l'avancement d'EUDAMED

    À l’heure actuelle, EUDAMED n’est pas com­plet [35].

    En effet, seuls trois modules sont aujourd’hui dis­po­nibles (Figure 34) :

    • 1- « Enre­gis­tre­ment des opé­ra­teurs éco­no­miques » (dis­po­nible depuis décembre 2020) : ce module doit per­mettre le regrou­pe­ment des don­nées d’identification des acteurs ayant accès à la base ;
    • 2- « Enre­gis­tre­ment des dis­po­si­tifs » (dis­po­nible depuis Octobre 2021) : ce module regroupe en prin­cipe toutes les don­nées d’identification des dis­po­si­tifs, notam­ment l’Identifiant Unique des Dis­po­si­tifs (IUD) ;
    • 3- « Orga­nismes Noti­fiés et cer­ti­fi­cats » (dis­po­nible depuis Octobre 2021) : ce module regroupe en prin­cipe les don­nées rela­tives aux ON, aux experts qui leurs sont affi­liés ain­si qu’aux cer­ti­fi­cats de confor­mi­té CE qu’ils délivrent.
    Figure 34 : Menu de recherche disponible sur EUDAMED en juillet 2024 (Source : auteure):

    La moi­tié d’EUDAMED n’est donc pas encore prête. Par consé­quent, l’utilisation d’EUDAMED n’est ni obli­ga­toire ni exi­gée ; son uti­li­sa­tion n’est que volon­taire aujourd’hui.

    En accord avec les dis­po­si­tions tran­si­toires du RDM-DIV, le sys­tème, dans son entiè­re­té, devien­dra obli­ga­toi­re­ment uti­li­sable quand (cf. article 34 du RDM) :

    • 1) Sur la base d’un rap­port d’audit indé­pen­dant, EUDAMED aura été consi­dé­ré comme plei­ne­ment opé­ra­tion­nel et conforme à ses spé­ci­fi­ca­tions fonc­tion­nelles définies ;
    • 2) La Com­mis­sion Euro­péenne aura ensuite consul­té le GDCM ;
    • 3) Une fois le 1) et le 2) rem­plis, la Com­mis­sion aura publié un avis à cet effet dans le Jour­nal Offi­ciel de l’UE ;
    • 4) 6 mois après cette publi­ca­tion : EUDAMED devien­dra alors obli­ga­toi­re­ment utilisable.

    En atten­dant la pleine opé­ra­bi­li­té de la base, les dis­po­si­tions tran­si­toires de l’article 112 et de l’article 113.3.f du Règle­ment sont appli­cables [6]. Le fabri­cant peut de plus s’appuyer sur le guide MDCG 2022-12 paru en juillet 2022 qui liste les dis­po­si­tions alter­na­tives pou­vant être mises en œuvre avant la pleine fonc­tion­na­li­té d’EUDAMED [31]. Enfin, le para­graphe III de l’article 15 de l’ordonnance 2022-1186 doit éga­le­ment être pris en compte (cf. Annexe).

    iii) Les modules d'EUDAMED relatifs aux exigences réglementaires à implémenter durant la transition des Legacy Devices

    La mise en œuvre d’EUDAMED reste lente : en effet, lors de son entrée en vigueur, l’article 34 du RDM indi­quait que l’avis de la Com­mis­sion annon­çant sa pleine opé­ra­bi­li­té serait publié au plus tard le 25 mars 2020 [6]. Plus de 4 ans après et la moi­tié de la base n’est pas encore déployée.

    De plus, les trois modules déjà acces­sibles ne s’avèrent pas com­plè­te­ment opé­ra­tion­nels dans la pra­tique. On se concentre ci-des­sous sur ceux rela­tifs à l’application des exi­gences régle­men­taires durant la période de tran­si­tion des « Lega­cy devices » :

    1. Module 1 : « Enre­gis­tre­ment des opé­ra­teurs éco­no­miques » (cf. article 28 du RDM-DIV) :

    Théo­rie : ce module sert à l’application de l’article 28 du RDM-DIV. Pour les fabri­cants, il leur per­met de :

    • Sou­mettre leurs infor­ma­tions (lis­tées à l’annexe VI par­tie A sec­tion 1) avant la mise sur le mar­ché de leur DM-DIV : une fois ces infor­ma­tions vali­dées par l’autorité com­pé­tente natio­nale, EUDAMED crée un SRN obte­nu par le fabri­cant. Le SRN sera, entre autres deman­dé pour la demande d’évaluation de la confor­mi­té de l’ON sous le Règle­ment (cf. article 28.1) ;
    • Mettre à jour leurs infor­ma­tions sur EUDAMED dans un délai maxi­mum d’une semaine après leur chan­ge­ment (cf. article 28.4) ;
    • Confir­mer l’exactitude de leurs infor­ma­tions un an après leur pre­mière trans­mis­sion puis tous les deux ans (cf. article 28.5).

    Pra­tique (sur la ver­sion 2.14.1 d’EUDAMED) :

    Dans la pra­tique, ce module appa­raît glo­ba­le­ment com­plet par rap­port aux atten­dus régle­men­taires. En effet, le fabri­cant peut aujourd’hui y enregistrer :

    • Les infor­ma­tions néces­saires à son identification ;
    • Son adresse ;
    • Les infor­ma­tions rela­tives à la per­sonne à contac­ter en interne avec son nom, son adresse et ses coordonnées ;
    • Sa PCVRR et son auto­ri­té com­pé­tente nationale.

    Tou­te­fois, il est à pré­ci­ser qu’au quo­ti­dien, l’accès à EUDAMED reste com­pli­qué à cause de l’imbrication qui a été créé pour les droits et pro­fils de ses utilisateurs.

    En effet, pre­nons l’exemple d’un Opé­ra­teur Éco­no­mique comme GENOTROPY qui est fabri­cant. GENOTROPY a son propre compte EUDAMED et cela est éga­le­ment le cas de chaque per­sonne de l’entreprise. Chaque pro­fil d’une per­sonne de l’entreprise a un droit spé­ci­fique vis-à-vis de chaque module du compte de GENOTROPY. Il y a plu­sieurs droits possibles :

    • « Local Actor Admi­nis­tra­tor » : il s’agit du pro­fil le plus impor­tant vis-à-vis du compte de l’opérateur éco­no­mique c’est pour­quoi il pos­sède les droits de tous les pro­fils inférieurs ;
    • « Local User Admi­nis­tra­tor » (option­nel) : il s’agit du pro­fil en charge de la ges­tion des demandes d’accès de toute per­sonne de l’entreprise au compte de GENOTROPY ;
    • « Man­date mana­ger » (option­nel) : il s’agit d’un pro­fil spé­ci­fique aux fabri­cants situés en dehors de l’UE afin de sou­mettre leurs man­dats aux repré­sen­tants autorisés ;
    • « Vie­wer » : il s’agit d’un pro­fil par défaut, il per­met sim­ple­ment de voir les opé­ra­teurs éco­no­miques enre­gis­trés dans EUDAMED et les infor­ma­tions d’identification de son propre opé­ra­teur économique.

    Cette imbri­ca­tion se complique.

    En effet, il est obli­ga­toire pour chaque opé­ra­teur éco­no­mique d’avoir au moins deux LAA qui lui sont connec­tés dont 1 avec un pro­fil actif (l’adresse email avec laquelle est faite l’enregistrement ini­tial de l’opérateur éco­no­mique devient auto­ma­ti­que­ment son pre­mier LAA). Cette par­ti­cu­la­ri­té n’est cepen­dant pas adap­tée au cas des entre­prises avec 1 seul employé comme GENOTROPY l’était avant mon arrivée.

    De plus, EUDAMED est orga­ni­sé de telle sorte que chaque per­sonne de l’entreprise qui sou­haite mettre à jour ses droits vis-à-vis d’un module de l’opérateur éco­no­mique doit être approu­vée par un LAA ou LUA de ce même opé­ra­teur [36].

    Alter­na­tive :

    Aujourd’hui, s’il n’a pas fait d’enregistrement sur EUDAMED, le fabri­cant a tou­jours la pos­si­bi­li­té d’enregistrer son acti­vi­té via un for­mu­laire natio­nal dis­po­nible sur le site de l’ANSM confor­mé­ment à l’article 113 para­graphe 3.f du RDM-DIV. Cepen­dant, il est à noter que ce for­mu­laire n’a qu’une por­tée natio­nale contrai­re­ment à EUDAMED qui est valable à l’échelle euro­péenne. Par consé­quent, un réen­re­gis­tre­ment sera à faire, dans EUDAMED, par tout fabri­cant qui aurait employé ce for­mu­laire une fois que la base sera obli­ga­toi­re­ment uti­li­sable [29].

    2. Module 2 : « Enre­gis­tre­ment des dis­po­si­tifs » (article 26 du RDM-DIV) :

    Pour ce module, un préa­lable doit être pré­sen­té : c’est le sys­tème IUD.

    Le sys­tème IUD com­prend tou­jours trois étapes.

    Dans un pre­mier temps, il y a pour les « IVDR devices », une obli­ga­tion de pro­duc­tion de l’IUD valable depuis l’entrée en appli­ca­tion du RDM-DIV c’est-à-dire depuis le 26 mai 2022. Un IUD com­prend tou­jours (Figure 35) [37] :

    • L’IUD-ID de base qui est spé­ci­fique à un modèle de dis­po­si­tif ; celui-ci est d’importance capi­tale pour l’accès à la base de don­nées IUD au sein d’EUDAMED et il doit être réfé­ren­cé dans les docu­ments régle­men­taires sous le RDM-DIV : décla­ra­tion UE de confor­mi­té, cer­ti­fi­cats, docu­men­ta­tion tech­nique et résu­mé des carac­té­ris­tiques de sécu­ri­té et de performance ;
    • L’IUD-ID qui est spé­ci­fique à un dis­po­si­tif et à un fabri­cant : cette par­tie reste fixe ;
    • L’IUD-IP qui indique la date d’expiration, le numé­ro de lot et/ou le numé­ro de série du DM-DIV : cette par­tie est dynamique.
    Figure 35 : Exemple de code IUD délivré par l'entité GS1 sous format code 128 (Source : auteure d'après SNITEM, 2020):

    D’après la déci­sion d’exécution (UE) 2019/939 du 6 juin 2019, cette pro­duc­tion de l’IUD passe obli­ga­toi­re­ment par un des 4 orga­nismes agréés par la Com­mis­sion Euro­péenne c’est-à-dire : le GS1, l’HIBCC, l’ICCBBA et l’IFA.

    Dans un second temps, il y une obli­ga­tion d’apposer l’IUD sur chaque niveau de condi­tion­ne­ment du DM-DIV (S’il y a plu­sieurs codes sur l’étiquetage, il faut éga­le­ment ajou­ter le logo UDI de la norme ISO 15223-1 à côté du code IUD) dans un for­mat lisible par l’homme et un for­mat lisible par la machine (=QR code, data­ma­trix ou code 128). D’après l’article 113.3.e du RDM-DIV, cette obli­ga­tion posée par l’article 24.4 s’applique à des dates variables en fonc­tion de la classe du DM-DIV :

    • Classe D : 26 mai 2023 ;
    • Classes B et C : 26 mai 2025 ;
    • Classes A : 26 mai 2027.

    Dans un troi­sième temps, dans le sys­tème IUD, la der­nière étape est celle de la trans­mis­sion des don­nées rat­ta­chées à l’IUD-ID à EUDAMED, cette der­nière étape res­tant volon­taire aujourd’hui.

    Aujourd’hui, les « Lega­cy devices » comme celui de GENOTROPY ne sont en revanche pas obli­gés de suivre ces trois étapes. En par­ti­cu­lier, leur enre­gis­tre­ment dans EUDAMED n’est pour l’instant obli­ga­toire que dans le cas où un inci­dent grave se pro­duit ou une FSCA est implé­men­tée car l’enregistrement des dis­po­si­tifs est une condi­tion préa­lable à l’enregistrement éven­tuel de l’incident grave qui lui est lié dans EUDAMED.

    Afin de per­mettre au fabri­cant l’enregistrement dans EUDAMED de son « Lega­cy Device », la base a créé deux outils en rem­pla­ce­ment de l’IUD-ID de base et l’IUD ID : res­pec­ti­ve­ment l’EUDAMED-DI et l’EUDAMED-ID.

    Théo­rie : le module dédié à l’enregistrement des dis­po­si­tifs dans EUDAMED doit permettre :

    • Pour les « IVDR Devices » : de trans­mettre et visua­li­ser l’IUD-ID de base du dis­po­si­tif (défi­ni­tion à l’article 24.2) tel que défi­ni en par­tie C de l’annexe VI du RDM-DIV, avant sa demande d’évaluation de la confor­mi­té au RDM-DIV auprès d’un ON, avec les don­nées visées à l’annexe VI par­tie B du RDM-DIV (article 26.1) ;
    • Pour les « IVDR Devices » et « Lega­cy devices » : de trans­mettre à EUDAMED les infor­ma­tions visées à l’annexe VI par­tie A sec­tion 2 du RDM-DIV et les mettre à jour sui­vant leurs chan­ge­ments (article 26.3).

    Il est à noter que la pla­te­forme doit éga­le­ment per­mettre des télé­char­ge­ments auto­ma­tiques des infor­ma­tions rela­tives à l’IUD d’après l’article 28.4 du RDM réfé­ren­cé à l’article 25 du RDM-DIV. En revanche, l’IUD-IP ne peut être trans­mis via EUDAMED.

    Pra­tique (sur la ver­sion 2.14.1 d’EUDAMED) :

    Le dis­po­si­tif de GENOTROPY est un « Lega­cy Device ». Il n’est donc pas contraint de res­pec­ter toutes les obli­ga­tions rela­tives à l’IUD. Pour­tant, celles-ci ont tout de même été appli­quées par l’entreprise : en par­ti­cu­lier, l’ensemble des étapes décrites dans le guide inti­tu­lé « Mana­ge­ment of Lega­cy devices » de la Com­mis­sion Euro­péenne [38] ont été sui­vies pour l’enregistrement du DM-DIV sur EUDAMED.

    Alter­na­tive :

    Aujourd’hui, s’il n’a pas encore fait d’enregistrement de ses dis­po­si­tifs sur EUDAMED, le fabri­cant a la pos­si­bi­li­té d’employer le même for­mu­laire que celui néces­saire à une décla­ra­tion d’activité pour les décla­rer à l’ANSM. Ce même for­mu­laire sert aus­si, par ailleurs, à la décla­ra­tion à l’agence de la per­sonne en charge de la réac­to­vi­gi­lance en interne au fabri­cant [29].

    3. Module 5 : « Sur­veillance Après Com­mer­cia­li­sa­tion et Vigi­lance » (article 87 du RDM-DIV) :

    Théo­rie :

    Ce module d’EUDAMED doit per­mettre plu­sieurs élé­ments au fabricant :

    • La sou­mis­sion des :
      • Rap­ports Pério­dique Actua­li­sé de Sécu­ri­té (PSUR) pour les DM-DIV de classe D ;
      • Rap­ports sur les inci­dents graves (incom­plet puis com­plet) dans le res­pect des délais réglementaires ;
      • Rap­ports sur les FSCA ;
      • Rap­ports de syn­thèse périodique ;
      • Rap­ports de tendances.
    • La noti­fi­ca­tion des :
      • Inci­dents graves concer­nant des dis­po­si­tifs mis sur le mar­ché de l’UE ;
      • FSCA prises à l’égard des dispositifs ;
      • FSN rela­tives aux FSCA.

    Pra­tique (sur la ver­sion 2.14.1 d’EUDAMED) :

    Ce cin­quième module fait par­tie des modules d’EUDAMED qui ne sont pas encore dis­po­nibles. Son achè­ve­ment est pré­vu au cours du deuxième tri­mestre de l’année 2024 d’après la Com­mis­sion Européenne.

    Alter­na­tive (d’après le guide MDCG 2022-12) :

    Jusqu’à ce que EUDAMED soit plei­ne­ment opé­ra­tion­nel, pour assu­rer la trans­mis­sion du PSUR à son ON (cas des classes D selon le RDM-DIV), le fabri­cant peut recou­rir à l’utilisation de mails sécu­ri­sés (d’après le guide MDCG 2022-12, [31]).

    Selon le docu­ment MDCG 2022-12, la noti­fi­ca­tion des inci­dents graves/FSCA/FSN et la sou­mis­sion des dif­fé­rents rap­ports de vigi­lance doivent conti­nuer à être faits par le biais des sys­tèmes natio­naux de vigi­lance par mail.

    Par ailleurs, pour ce qui est du der­nier module d’EUDAMED dis­po­nible à ce jour, le module 3- « Orga­nismes Noti­fiés et cer­ti­fi­cats », celui-ci ne néces­site pas l’intervention des fabri­cants. Il est dédié à l’enregistrement des ON et des cer­ti­fi­cats déli­vrés par ceux-ci (cf. article 52 du RDM-DIV).

    Aujourd’hui, cepen­dant, ce module ne per­met de voir aucune de ces infor­ma­tions (Figure 36) :

    Figure 36 : Résultat obtenu sur le module 3 d'EUDAMED lorsque l'on veut visualiser les certificats émis par GMED (Source : auteure):

    IV) Bilan professionnel à l'issue de l'apprentissage

    1) Compétences acquises

    Mon année d’apprentissage dans la qua­li­té et les affaires régle­men­taires chez GENOTROPY m’a per­mis de :

    • Acqué­rir des connais­sances sur :
      • Le monde pro­fes­sion­nel d’entreprise : un milieu avec lequel je n’étais pas aupa­ra­vant pas fami­lière de par mes pré­cé­dents stages ;
      • Le domaine de la bio­lo­gie médi­cale : notam­ment les tech­niques de PCR et d’ELISA, les équi­pe­ments de sur­veillance et de mesure clas­si­que­ment pré­sents dans un envi­ron­ne­ment de labo­ra­toire et l’incompatibilité rhé­sus D fœto-maternelle ;
      • Le Règle­ment 2017/746 et les prin­ci­pales normes en qua­li­té et dans le régle­men­taire : l’ISO 13485 pour le mana­ge­ment de la qua­li­té, l’ISO 14971 pour la ges­tion des risques, l’ISO 19011 pour l’audit de sys­tèmes de management …
      • La rédac­tion et la mise à jour de docu­ments qualité ;
      • Le pro­ces­sus de veille régle­men­taire et nor­ma­tive accom­pa­gné d’analyses d’écarts et d’analyses d’impacts ;
      • Les méthodes d’assurance qua­li­té opé­ra­tion­nelle : le sui­vi des indi­ca­teurs de per­for­mance liés au pro­ces­sus et aux objec­tifs qua­li­té (les « Key Per­for­mance Indi­ca­tors », KPIs), la ges­tion des chan­ge­ments « Change Control », le sui­vi des actions cor­rec­tives et pré­ven­tives « Cor­rec­tive And Pre­ven­tive Actions » (les CAPAs).
    • Déve­lop­per des com­pé­tences en matière de : 
      • Poly­va­lence : l’essentiel de mon quo­ti­dien a été la ges­tion de plu­sieurs pro­jets en paral­lèle ce qui a été très sti­mu­lant pour moi ;
      • Prise de res­pon­sa­bi­li­tés : notam­ment au tra­vers de ma par­ti­ci­pa­tion active aux dif­fé­rents audits qui ont ryth­mé les mis­sions dans l’entreprise pen­dant l’année (audit four­nis­seur, audit interne et externe). Au départ inti­mi­dante du fait de la pres­sion qu’elle géné­rait chez moi, cette prise de res­pon­sa­bi­li­tés s’est pro­gres­si­ve­ment trans­for­mée en une source de moti­va­tion car je l’ai assi­mi­lée au fait que j’étais plei­ne­ment inté­grée dans le sys­tème qua­li­té de l’entreprise ;
      • Capa­ci­tés d’adaptation : le quo­ti­dien en start-up étant évo­lu­tif et les aléas fré­quents, j’ai dû faire preuve d’organisation, gérer les tâches à réa­li­ser par ordre de prio­ri­té afin de res­pec­ter les délais ;
      • Prise de recul : la plu­part des situa­tions que j’estimais au départ com­pli­quées ont sou­vent été réso­lues en reve­nant au point de départ : c’est-à-dire la réglementation.

    De par tous ses aspects, je pense que mon expé­rience pro­fes­sion­nelle chez GENOTROPY a été enri­chis­sante à tous les niveaux. J’ai désor­mais une meilleure idée du quo­ti­dien d’un char­gé des affaires régle­men­taires et de la qua­li­té. J’ai aus­si gagné en confiance dans mes com­pé­tences pro­fes­sion­nelles ain­si qu’en aisance dans mon anglais écrit et oral. Je suis donc par­ti­cu­liè­re­ment moti­vée à pour­suivre dans cette voie après l’année d’apprentissage.

    2) Compétences à acquérir

    Il y a plu­sieurs com­pé­tences et connais­sances me res­tant à acqué­rir à la suite de mon année d’apprentissage chez GENOTROPY.

    Je pense notam­ment à la rédac­tion de la Docu­men­ta­tion Tech­nique d’un DM-DIV selon le Règle­ment, tâche que l’entreprise n’a pas encore pu déve­lop­per puisque le sys­tème qua­li­té est la prio­ri­té en période tran­si­tion des « Lega­cy Devices ». Ain­si, en rela­tion avec la Docu­men­ta­tion Tech­nique, je n’ai seule­ment pu par­ti­ci­per qu’à son main­tien de confor­mi­té selon la direc­tive et dans la conti­nui­té des modi­fi­ca­tions appor­tées au sys­tème qualité.

    J’ai aus­si le sou­hait de déve­lop­per ma connais­sance des études de per­for­mances selon le Règle­ment. Enfin, je suis consciente de l’importance de conso­li­der ma culture dans les domaines rela­tifs aux tech­no­lo­gies des pro­duits, pour la suite de ma car­rière, car c’est d’eux dont dépendent ensuite les spé­ci­fi­ci­tés des acti­vi­tés régle­men­taires et qua­li­té engagées.

    3) Liens de l'apprentissage avec le Master Ingénierie de la Santé

    Durant cette année d’apprentissage, le Mas­ter Ingé­nie­rie de la San­té que j’ai sui­vi à l’UTC m’a été utile sur plu­sieurs points :

    • Tout d’abord, il m’a per­mis d’avoir une vision glo­bale et solide sur les prin­ci­paux Dis­po­si­tifs médi­caux ren­con­trés en milieu hos­pi­ta­lier ain­si que les métiers asso­ciés à leur cycle de vie, depuis leur concep­tion jusqu’à leur mise sur le mar­ché en pas­sant par la période d’après commercialisation ;
    • Ensuite, se sont avé­rées comme par­ti­cu­liè­re­ment néces­saires pour moi les dif­fé­rents élé­ments de la for­ma­tion des­ti­nés à déve­lop­per notre capa­ci­té à échan­ger avec des inter­lo­cu­teurs variés ; notamment :
      • Le choix de la for­ma­tion de faire en par­tie appel à des inter­lo­cu­teurs exté­rieurs pour ses enseignements,
      • Le cours d’IDCB « Ingé­nie­rie de Pro­jet » qui nous a per­mis de mener en groupe un pro­jet abou­ti sur plu­sieurs mois ;
      • Le cours d’IDCF « Orga­ni­sa­tion de la San­té » qui m’a fait com­prendre l’importance de connaître l’environnement dans lequel on se situe en tant que char­gé QARA ain­si que ses dif­fé­rentes par­ties pre­nantes notam­ment l’ANSM et les ON.
    • Le cours d’IDCA « Mana­ge­ment de la Qua­li­té et des Orga­ni­sa­tions Bio­mé­di­cales » m’a été pri­mor­dial au quo­ti­dien dans mon entre­prise d’accueil car il m’a four­ni une boîte à outils aux­quels faire appel pour la ges­tion de pro­jets : en par­ti­cu­lier, le Plan­ning de GANTT ain­si que la Pla­ni­fi­ca­tion Dyna­mique Stra­té­gique auquel j’ai eu plu­sieurs fois recours. Grâce à ces outils, je suis doré­na­vant capable de com­mu­ni­quer sur mon tra­vail de façon plus effi­cace car je suis plus syn­thé­tique à l’écrit comme à l’oral et je me concentre davan­tage sur l’essentiel grâce à des sup­ports visuels.
    • Enfin, un cours auquel je suis éga­le­ment reve­nu de nom­breuses fois durant mon appren­tis­sage est celui d’IDCK « Audit et éva­lua­tion des orga­ni­sa­tions : normes et pro­ces­sus » pour com­prendre son lien avec l’ISO 13485 ain­si que pour les nom­breux audits aux­quels j’ai pu par­ti­ci­per lors de mon année : en par­ti­cu­lier, l’audit four­nis­seur que j’ai pu mener en binôme avec ma col­lègue chez un four­nis­seur cri­tique de GENOTROPY assu­rant la pro­duc­tion de son kit.

    Conclusion

    Afin de béné­fi­cier de la pro­lon­ga­tion de la période de tran­si­tion vers le Règle­ment, une démarche en trois points a été sui­vie chez GENOTROPY :

    • Dans un pre­mier temps, la démarche s’est concen­trée sur la norme EN ISO 13485 : 2016 ;
    • Puis, dans une seconde par­tie, une couche sup­plé­men­taire a été ajou­tée avec la prise en compte de l’amendement A11 de la norme en lien avec l’article 10 et l’annexe d’évaluation de la confor­mi­té du dis­po­si­tif dans le Règle­ment (Annexe IX ou XI) ;
    • Pour finir, le troi­sième volet a été pure­ment régle­men­taire : il a consis­té en l’intégration des exi­gences régle­men­taires appli­cables en période de tran­si­tion au sys­tème qualité.

    Il est à pré­ci­ser que cette démarche a été construite en fonc­tion du cas de l’entreprise et du cadre régle­men­taire exis­tant en matière de tran­si­tion. Celui-ci sera bien­tôt modi­fié puisque, le 23 jan­vier 2024, la Com­mis­sion a pro­po­sé de nou­velles mesures qui consistent notam­ment à accor­der plus de temps aux entre­prises pour faire leur tran­si­tion, sous réserve de nou­velles condi­tions. Cette pro­po­si­tion qui a été adop­tée par le Conseil de l’Union et le Par­le­ment Euro­péen fait l’objet d’une ana­lyse dans un docu­ment sépa­ré dis­po­nible sur la page Word­Press de ce projet.

    Il est éga­le­ment à remar­quer que cette démarche n’a pas concer­né la Docu­men­ta­tion Tech­nique du « Lega­cy Device » : seul le main­tien de sa confor­mi­té à la direc­tive a été assu­ré ain­si que sa mise à jour en conti­nu en fonc­tion des modi­fi­ca­tions appor­tées au sys­tème qualité.

    Par ailleurs, la notion de chan­ge­ments n’a pas été abor­dée dans le rap­port car jugée par­ti­cu­liè­re­ment dépen­dante de l’ON du fabri­cant. En effet, bien que la régle­men­ta­tion exige que seuls les chan­ge­ments consi­dé­rés comme sub­stan­tiels selon la direc­tive soit repor­tés à l’ON avant leur implé­men­ta­tion et qu’aucun chan­ge­ment signi­fi­ca­tif en matière de concep­tion et d’usage reven­di­qué (selon le Règle­ment 2017/746) soit mis en œuvre pen­dant la tran­si­tion, l’ON peut, comme dans le cas de GENOTROPY, exi­ger que cer­tains chan­ge­ments par­ti­cu­liers lui soient noti­fiés ; sub­stan­tiels ou non, signi­fi­ca­tifs ou non. 

    Enfin, il est à sou­li­gner les coûts impor­tants mobi­li­sés par cette démarche : notam­ment en matière de res­sources humaines, de finances et de temps. Cela est consé­quent pour une TPE comme GENOTROPY et peut pro­vo­quer un ralen­tis­se­ment des acti­vi­tés de R&D de la socié­té puisque les res­sources que ces acti­vi­tés mobi­lisent sont désor­mais employées à la mise en œuvre des obli­ga­tions liées au Règle­ment. L’innovation ralen­tit donc, ce qui peut être pré­ju­di­ciable pour le béné­fice des patients.

    Annexe

    Analyse de l'article 15 de l'ordonnance n°2022-1186

    L’ordonnance n°2022-1186 du 29 juillet 2022 [26] sert à l’adaptation du droit fran­çais au règle­ment euro­péen 2017/746 afin d’assurer sa mise en œuvre. Dans cette ordon­nance entrée en vigueur le 31 juillet 2022, un article est d’importance par­ti­cu­lière : c’est l’article 15 car il porte sur les dis­po­si­tions transitoires.

    • Ana­lyse des para­graphes I et II de l’article 15 (Tableau 9) :
    Tableau 9 : Analyse des paragraphes I et II de l'article 25 de l'ordonnance n°2022-1086 (Source : auteure):
    • Ana­lyse du para­graphe III de l’article 15 :

    Ce para­graphe concerne EUDAMED. Il fait la dis­tinc­tion entre :

    • Les articles du Code de la San­té Publique qui res­tent appli­cables jusqu’à ce que EUDAMED soit obli­ga­toi­re­ment uti­li­sable par les opé­ra­teurs éco­no­miques ; c’est le cas des dis­po­si­tions de :
      • L’article L 1121-4 ;
      • L’article L 1123-6 à L 1123-12 ;
      • L’article L 5221-3 ;
      • L’article L 5222-3.
    • Les articles du Code de la San­té Publique qui deviennent appli­cables à par­tir de la date où EUDAMED devient obli­ga­toi­re­ment uti­li­sable par les opé­ra­teurs éco­no­miques ; c’est le cas des infrac­tions men­tion­nées à :
      • L’article L. 5462-2 ;
      • L’article L. 5462-2-1 ;
      • L’article L. 5462-4 ;
      • L’article L. 5462-8 : aux points 1, 3, 7 et 8 ;
      • L’article L. 1126-27.
    • Ana­lyse du para­graphe IV de l’article 15 :

    Ce para­graphe concerne les études de per­for­mance des DM-DIV.

    Celles-ci sont enca­drées par les dis­po­si­tions de la pre­mière par­tie du livre Ier du titre II du Code de la San­té Publique (dans leur rédac­tion anté­rieure au 31 juillet 2022) dans deux cas :

    • Il s’agit de Recherches Impli­quant la Per­sonne Humaine (RIPH) men­tion­nées au point 1 de l’article L 1121-1 du Code de la San­té Publique :
      • Qui ont obte­nu, avant le 26 mai 2022, une auto­ri­sa­tion de l’ANSM et l’avis posi­tif d’un Comi­té de Pro­tec­tion des Per­sonnes (CPP) pour être réalisées ;
      • Dont la demande d’autorisation auprès de l’ANSM et la demande d’avis auprès du CPP étaient en cours d’instruction avant le 26 mai 2022.
    • Il s’agit de RIPH men­tion­nées aux points 2 et 3 de l’article L 1121-1 du Code de la San­té Publique :
      • Qui ont obte­nu, avant le 26 mai 2022, l’avis posi­tif du CPP pour être réalisées ;
      • Dont la demande d’avis auprès du CPP était en cours d’instruction avant le 26 mai 2022.

    Pour ces deux cas, les dis­po­si­tions de l’article L. 1123-10 ne sont pas appli­cables. De plus, tout évè­ne­ment indé­si­rable grave et défec­tuo­si­tés de DM-DIV sur­ve­nant dans le cadre de ces recherches doit être noti­fié confor­mé­ment à l’article 76 du RDM-DIV.

    • Ana­lyse du para­graphe V de l’article 15 :

    Ce para­graphe concerne les DM-DIV « in house » c’est-à-dire les DM-DIV fabri­qués et uti­li­sés au sein même des éta­blis­se­ment de san­té. Pour ces dis­po­si­tifs sont aujourd’hui applicables :

    • Le point III de l’article L. 5221-3 du Code de la San­té Publique ;
    • Le para­graphe 5 de l’article 5 du RDM-DIV (points b et c ain­si que d à i) ;

    Le point d du para­graphe 5 de l’article 5 du RDM-DIV ne devien­dra appli­cable qu’à par­tir du 26 mai 2028. Le seul point res­tant du para­graphe 5 de l’article 5 du RDM-DIV, le point a, n’est pas mentionné.

    • Ana­lyse du para­graphe VI de l’article 15 :

    Ce para­graphe fait réfé­rence à l’ordonnance n°2022-582 por­tant adap­ta­tion du droit fran­çais au Règle­ment (UE) 2017/745 [39].

    Références bibliographiques

    [1] MedTech Europe, « Expenditure - The European Medical Technology in Figures », MedTech Europe, https://www.medtecheurope.org. Consulté le : 12 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.medtecheurope.org/datahub/expenditure/

    [2] Q. Bugnet, « Accès au marché des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro : état des lieux réglementaire en 2019 », Thèse d’exercice de pharmacie préparée à la Faculté de Pharmacie - Clermont Auvergne, Université Clermont Auvergne, 2019. [En ligne]. Disponible sur : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02370692/file/Th%C3%A8se%20BUGNET%20Quentin.pdf

    [3] EvaluateMedTech, « World Preview 2018, Outlook to 2024 ». septembre 2018. Consulté le : 7 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.prnewswire.com/news-releases/medtech-market-to-achieve-global-sales-of-440-billion-by-2018-172274151.html

    [4] MedTech Europe, « European IVD Market Statistics Report 2022 ». 22 décembre 2022. Consulté le : 12 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.medtecheurope.org/wp-content/uploads/2022/12/european-ivd-market-report-2022.pdf

    [5] SIDIV, Syndicat de l’Industrie du Diagnostic In Vitro, « Cartographie 2023 de l’Industrie du DIV ». février 2023. Consulté le : 12 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.calameo.com/read/00740171420fb7fa77341?authid=ZBouvUkhs9HF

    [6] « Règlement (UE) 2017/746 du Parlement européen et du Conseil du 5 avril 2017 relatif aux dispositifs médicaux de diagnostic in vitro et abrogeant la directive 98/79/CE et la décision 2010/227/UE de la Commission (Texte présentant de l’intérêt pour l’EEE. ) », Journal officiel de l’Union européenne, https://eur-lex.europa.eu, mai 2017. Consulté le : 22 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : http://data.europa.eu/eli/reg/2017/746/oj/fra

    [7] « Directive 98/79/CE du Parlement Européen et du Conseil du 27 octobre 1998 relative aux dispositifs médicaux de diagnostic in vitro », Journal officiel des Communautés européennes, https://eur-lex.europa.eu, Document 31998L0079, Journal officiel n° L 331 du 07/12/1998 p. 0001-0037, oct. 1998. Consulté le : 23 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:31998L0079

    [8] Université de Lille, Europharmat, et SNITEM, Syndicat National de l’Industrie des Technologies Médicales, « Le Marquage CE des dispositifs médicaux ». Consulté le : 27 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://rpn-pharmacie.univ-lille.fr/marquagece/co/MarquageCE_web.html

    [9] « Règlement d’exécution (UE) 2022/1107 de la Commission du 4 juillet 2022 établissant des spécifications communes pour certains dispositifs médicaux de diagnostic in vitro de classe D conformément au règlement (UE) 2017/746 du Parlement européen et du Conseil (Texte présentant de l’intérêt pour l’EEE) », Journal officiel de l’Union européenne, https://eur-lex.europa.eu, juill. 2022. Consulté le : 20 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : http://data.europa.eu/eli/reg_impl/2022/1107/oj/fra

    [10] TS Quality & Engineering, ISO 13485 Certified Medical Device Consulting Services, « MEDDEV Guidance List - Download », Medical Device Regulation. Consulté le : 10 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.medical-device-regulation.eu/meddev-guidance-list-download/

    [11] Commission Européenne, « La Commission propose des mesures visant à améliorer la disponibilité des dispositifs de diagnostic in vitro », European Commission - European Commission. Consulté le : 23 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_24_346

    [12] Medical Device Coordination Group, « MDCG 2020-16 rev.2 : Guidance on Classification Rules for in vitro Diagnostic Medical Devices under Regulation (EU) 2017/746 », févr. 2023. Consulté le : 20 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://health.ec.europa.eu/document/download/12f9756a-1e0d-4aed-9783-d948553f1705_en?filename=md_mdcg_2020_guidance_classification_ivd-md_en.pdf

    [13] « Principles of In Vitro Diagnostic (IVD) Medical Devices Classification », IMDRF, International Medical Device Regulators Forum, IMDRF IVD Working Group, IMDRF/IVD WG/N64FINAL:2021, janv. 2021. [En ligne]. Disponible sur : https://www.imdrf.org/documents/principles-vitro-diagnostic-ivd-medical-devices-classification

    [14] ANSM, Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé, « DMDIV - Principaux textes législatifs et réglementaires », ansm santé, https://ansm.sante.fr. Consulté le : 25 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://ansm.sante.fr/documents/reference/reglementation-relative-aux-dispositifs-medicaux-dm-et-aux-dispositifs-medicaux-de-diagnostic-in-vitro-dmdiv/dmdiv-principaux-textes-legislatifs-et-reglementaires

    [15] Commission Européenne, https://eur-lex.europa.eu, « Proposition de Règlement du Parlement Européen et du Conseil modifiant les règlements (UE) 2017/745 et (UE) 2017/746 en ce qui concerne un déploiement progressif d’Eudamed, l’obligation d’information en cas d’interruption d’approvisionnement et les dispositions transitoires applicables à certains dispositifs médicaux de diagnostic in vitro », janv. 2024. Consulté le : 23 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:52024PC0043

    [16] Commission Européenne, « NANDO - List of Notified Bodies - Search by Legislation - Single Market Compliance Space », European Commission - European Commission. Consulté le : 23 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://webgate.ec.europa.eu/single-market-compliance-space/#/notified-bodies/by-legislation

    [17] J. E. CHEDJOU TAKAM, « Élaboration de la Documentation Technique selon le Règlement 2017/746 & Mise à jour et Amélioration du Système de Management de la Qualité selon ISO 13485 : 2016 », Université de Technologie de Compiègne (France), Master Ingénierie de la Santé, Parcours Dispositifs Médicaux et Affaires Réglementaires (DMAR), https://travaux.master.utc.fr/, Mémoire de stage réf n°IDS049, sept. 2020. Consulté le : 23 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://travaux.master.utc.fr/formations-master/ingenierie-de-la-sante/ids049/

    [18] « Directive 2001/83/CE du Parlement européen et du Conseil du 6 novembre 2001 instituant un code communautaire relatif aux médicaments à usage humain », Journal officiel n° L 311 du 28/11/2001 p. 0067-0128, nov. 2001. Consulté le : 20 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : http://data.europa.eu/eli/dir/2001/83/oj/fra

    [19] « norme NF EN ISO 15189- Laboratoires médicaux - Exigences concernant la qualité et la compétence », Ed. Afnor, Paris, www.afnor.org, 6 décembre 2022. Consulté le : 15 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.boutique.afnor.org/fr-fr/norme/nf-en-iso-15189/laboratoires-medicaux-exigences-concernant-la-qualite-et-la-competence/fa195733/342216

    [20] « GENOTROPY ». Consulté le : 5 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.genotropy.com/accueil

    [21] « Décision du 24 mai 2017 de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie relative à la liste des actes et prestations pris en charge par l’assurance maladie », Ed. Legifrance, Paris, JORF n°0145 du 22 juin 2017, Texte n°17, mai 2017. Consulté le : 15 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decision/2017/5/24/SSAU1715474S/jo/texte

    [22] H. Bowman-Smart, C. Wiesemann, et R. Horn, « Non-invasive prenatal testing in Germany : a unique ethical and policy landscape », Eur. J. Hum. Genet., vol. 31, no 5, p. 562‑567, mai 2023, doi : https://doi.org/10.1038/s41431-022-01256-x.

    [23] C. LE VAN KIM, Y. COLIN, Y. BROSSARD, et J.-P. CARTRON, « Rh Haemolytic Disease of the Newborn and Rh genotyping by RFLP - and allele-specific — PCR », Transfus. Clin. Biol., vol. 2, no 4, p. 317‑324, 1995, doi : https://doi.org/10.1016/S1246-7820(05)80098-9.

    [24] « Figure 1 : Schematic structure of the RHD locus. a Normal RhD positive... », ResearchGate. Consulté le : 18 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.researchgate.net/figure/Schematic-structure-of-the-RHD-locus-a-Normal-RhD-positive-individuals-b-RhD-negative_fig1_299542042

    [25] « TEXTE consolidé : Règlement (UE) 2017/746 du Parlement Européen et du Conseil du 5 avril 2017 relatif aux dispositifs médicaux de diagnostic in vitro et abrogeant la directive 98/79/CE et la décision 2010/227/UE de la Commission (Texte présentant de l’intérêt pour l’EEE) ». 20 mars 2023. Consulté le : 23 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX%3A02017R0746-20230320

    [26] « Ordonnance n° 2022-1086 du 29 juillet 2022 portant adaptation du droit français au règlement (UE) 2017/746 du Parlement européen et du Conseil du 5 avril 2017 relatif aux dispositifs médicaux de diagnostic in vitro - Légifrance », JORF n°0175 du 30 juillet 2022, Texte n°67, juill. 2022. Consulté le : 14 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000046113837

    [27] Medical Device Coordination Group, « MDCG 2022-8 : Regulation (EU) 2017/746 - application of IVDR requirements to “legacy devices” and to devices placed on the market prior to 26 May 2022 in accordance with Directive 98/79/EC », mai 2022. Consulté le : 22 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://health.ec.europa.eu/document/download/76f9983e-164c-45f1-b2b9-c9e5050cefe9_en?filename=mdcg_2022-8_en.pdf

    [28] L. BEUZELIN, A. DESGRANGES, et Q. EMILE, « Aide à l’appropriation de la norme ISO 13485 : 2016 », Université de Technologie de Compiègne, Master Technologies et Territoires de Santé (TTS), Mémoire d’Intelligence Méthodologique du projet d’Intégration, www.utc.fr/master-qualite, puis « Travaux » « Qualité-Management » réf n°425, https://doi.org/10.34746/5q5q-4q73, janv. 2018. [En ligne]. Disponible sur : https://www.utc.fr/master-qualite/public/publications/MQ_M2/2017-2018/MIM_projets/qpo12_2018_gr11_ISO_13485/QPO12_MIM_ISO13485_BEUZELIN_DESGRANGES_EMILE.pdf

    [29] ANSM, Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé, « Déclarer / enregistrer des activités des opérateurs, des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro et de la personne en charge de la réactovigilance », ansm santé, https://ansm.sante.fr. Consulté le : 1 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://ansm.sante.fr/vos-demarches/industriel/declarer-enregistrer-des-activites-des-operateurs-des-dispositifs-medicaux-de-diagnostic-in-vitro-et-de-la-personne-en-charge-de-la-reactovigilance

    [30] ANSM, Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé, « La vigilance selon les nouveaux règlements DM 2017/745 et DMDIV 2017/746 ». 21 juin 2022. Consulté le : 25 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://ansm.sante.fr/uploads/2022/07/01/20220701-webinaire-compilation-vigilance-dm-juin-2022.pdf

    [31] Medical Device Coordination Group, « MDCG 2022-12 : Guidance on harmonised administrative practices and alternative technical solutions until Eudamed is fully functional (for Regulation (EU) 2017/746 on in vitro diagnostic medical devices) », juill. 2022. Consulté le : 1 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://health.ec.europa.eu/system/files/2022-07/md_mdcg_2022-12_guidance-admpractice_techsol_eudamed_en_0.pdf

    [32] Commission Européenne, « 2010/227/: Décision de la Commission du 19 avril 2010 relative à la banque de données européenne sur les dispositifs médicaux (Eudamed) [notifiée sous le numéro C(2010) 2363] (Texte présentant de l’intérêt pour l’EEE) », avr. 2010. Consulté le : 1 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : http://data.europa.eu/eli/dec/2010/227/oj/fra

    [33] European Commission, « Functional specifications for the European Database on Medical Devices (EUDAMED) - to be audited (only for Minimum Viable Product (MVP) Legal Priority) ». 15 décembre 2022. Consulté le : 1 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://health.ec.europa.eu/document/download/be27b334-455d-4b54-9cef-3dd35b2e3c72_en?filename=md_eudamed_fs_v7_2_en.pdf

    [34] AvantiAdmin, « How to read the SRN correctly », avanti europe, https://www.avanti-europe.ch. Consulté le : 1 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.avanti-europe.ch/how-to-read-the-srn-correctly/

    [35] Commission Européenne, « EUDAMED - European Database on Medical Devices », European Commission - European Commission. Consulté le : 1 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://ec.europa.eu/tools/eudamed/#/screen/home

    [36] Commission Européenne, Directorate-General for Health and Food Safety (SANTE), « EUDAMED - European Database on Medical Devices - User Access Requests ». Consulté le : 1 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://health.ec.europa.eu/system/files/2021-07/md_user_access_requests_en_0.pdf

    [37]  SNITEM, Syndicat National de l’Industrie des Technologies Médicales, « L’Identifiant Unique du Dispositif (IUD) en pratique ». 2023. Consulté le : 1 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.snitem.fr/wp-content/uploads/2020/03/Snitem-Europharmat-Poster-UDI.pdf

    [38] European Commission, « Management of Legacy Devices - MDR EUDAMED ». 15 février 2021. Consulté le : 24 février 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://health.ec.europa.eu/document/download/4699ad8d-bf2c-4303-bd25-10e26770c8b1_en

    [39] « Ordonnance n° 2022-582 du 20 avril 2022 portant adaptation du droit français au règlement (UE) 2017/745 du Parlement européen et du Conseil du 5 avril 2017 relatif aux dispositifs médicaux », JORF n°0093 du 21 avril 2022, juill. 2022. Consulté le : 20 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGIARTI000045615353/2022-04-22/
    searchhomearrow-circle-left