IDS255 - Technologies d'exploration fonctionnelle respiratoire

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A rap­pe­ler pour tout usage : Jime­nez Jua­ni­ta, Lemoine Hugo, Pel­le­ger Raphael, Dio­mande Iman, "Les tech­no­lo­gies de l'exploration fonc­tion­nelle res­pi­ra­toire", Uni­ver­si­té de Tech­no­lo­gie de Com­piègne (France), Mas­ter Ingé­nie­rie de la San­té, Par­cours Tech­no­lo­gies bio­mé­di­cales et ter­ri­toires de san­té (TBTS), Mémoire de pro­jet, jan­vier 2025, Biblio­thèque des tra­vaux Mas­ter, réf n°IDS255, https://doi.org/10.34746/ids255, url direct : https://travaux.master.utc.fr/formations-master/ingenierie-de-la-sante/ids255

Résumé

Ce docu­ment traite des tech­no­lo­gies d'exploration fonc­tion­nelle res­pi­ra­toire (EFR), essen­tielles pour le diag­nos­tic et la ges­tion des mala­dies res­pi­ra­toires telles que la BPCO et l'asthme. Le rap­port est des­ti­né aux ingé­nieurs bio­mé­di­caux en par­ti­cu­lier, afin de les gui­der dans l’évaluation, l’utilisation et l’intégration de ces dis­po­si­tifs médi­caux dans un cadre cli­nique. Il détaille la phy­sio­lo­gie res­pi­ra­toire, y com­pris l'anatomie pul­mo­naire et les capa­ci­tés et volumes pul­mo­naires, pour com­prendre les bases néces­saires à l'interprétation des EFR. Les tech­niques prin­ci­pales d'EFR incluent la spi­ro­mé­trie, la plé­thys­mo­gra­phie et la gazo­mé­trie arté­rielle, cha­cune four­nis­sant des infor­ma­tions vitales sur les capa­ci­tés res­pi­ra­toires des patients. Le pro­jet sou­ligne éga­le­ment l'importance de ces tech­no­lo­gies dans le par­cours de soins, en inté­grant les inno­va­tions comme la spi­ro­mé­trie 3D et la tomo­gra­phie d'impédance élec­trique, pour amé­lio­rer la pré­ci­sion diag­nos­tique et le trai­te­ment des mala­dies res­pi­ra­toires. En explo­rant les patho­lo­gies res­tric­tives et obs­truc­tives, le docu­ment illustre com­ment les EFR s'insèrent dans la ges­tion cli­nique et le sui­vi des patients, sou­li­gnant ain­si leur rôle dans la prise en charge des mala­dies res­pi­ra­toires en France.

Abstract

This docu­ment dis­cusses the tech­no­lo­gies of func­tio­nal res­pi­ra­to­ry explo­ra­tion (EFR), cru­cial for the diag­no­sis and mana­ge­ment of res­pi­ra­to­ry diseases such as COPD and asth­ma. The guide is inten­ded for bio­me­di­cal engi­neers in par­ti­cu­lar, to assist them in the eva­lua­tion, use and inte­gra­tion of these medi­cal devices in a cli­ni­cal set­ting. It details res­pi­ra­to­ry phy­sio­lo­gy, inclu­ding lung ana­to­my and pul­mo­na­ry capa­ci­ties and volumes, to unders­tand the foun­da­tio­nal know­ledge neces­sa­ry for inter­pre­ting EFR. The pri­ma­ry EFR tech­niques dis­cus­sed include spi­ro­me­try, ple­thys­mo­gra­phy, and arte­rial blood gas ana­ly­sis, each pro­vi­ding vital infor­ma­tion about patients' res­pi­ra­to­ry capa­bi­li­ties. The pro­ject also empha­sizes the impor­tance of these tech­no­lo­gies in the care path­way, inte­gra­ting inno­va­tions like 3D spi­ro­me­try and pul­mo­na­ry MRI with hyper­po­la­ri­zed gases to enhance diag­nos­tic accu­ra­cy and treat­ment of res­pi­ra­to­ry diseases. By explo­ring res­tric­tive and obs­truc­tive patho­lo­gies, the docu­ment illus­trates how EFRs are inte­gra­ted into cli­ni­cal mana­ge­ment and patient fol­low-up, high­ligh­ting their cri­ti­cal role in the care of res­pi­ra­to­ry diseases in France.

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Mémoire Complet

Les technologies de l'exploration fonctionnelle respiratoire

     I.        Introduction, problématique et présentation du contexte

Les mala­dies res­pi­ra­toires sont une cause majeure de mor­ta­li­té et de mor­bi­di­té en France, repré­sen­tant un défi pri­mor­dial pour la san­té publique. Ces patho­lo­gies sont res­pon­sables d'environ 98 700 décès annuels [1]. C’est pour cette rai­son que cette étude porte un inté­rêt aux tech­no­lo­gies de l’exploration fonc­tion­nelle pul­mo­naire qui pos­sèdent un degré d'importance signi­fi­ca­tive lors de la prise en charge de nom­breuses patho­lo­gies respiratoires. 

Les explo­ra­tions fonc­tion­nelles res­pi­ra­toires (EFR) englobent l’ensemble des exa­mens cli­niques qui per­mettent l’évaluation des capa­ci­tés res­pi­ra­toires d’un patient. Ces exa­mens peuvent être pres­crits dans le cas du diag­nos­tic ou sui­vi des patho­lo­gies res­pi­ra­toires ou mala­dies avec atteinte res­pi­ra­toire, d’une éva­lua­tion de la fonc­tion pul­mo­naire avant une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale ou afin d’étudier les pos­sibles com­pli­ca­tions res­pi­ra­toires dues à la prise de cer­tains médi­ca­ments. Les tech­niques sont nom­breuses et il est impor­tant d'adapter les moda­li­tés d'examen à la patho­lo­gie sus­pec­tée afin d'améliorer la prise en charge du patient. 

Une mala­die res­pi­ra­toire désigne une affec­tion qui impacte le sys­tème res­pi­ra­toire et qui peut entraî­ner, dans cer­tains cas, des dif­fi­cul­tés res­pi­ra­toires. Ces patho­lo­gies com­prennent à la fois des infec­tions res­pi­ra­toires aiguës, telles que la pneu­mo­nie, la grippe et la bron­chite, ain­si que des mala­dies res­pi­ra­toires chro­niques, comme la bron­cho­pneu­mo­pa­thie chro­nique obs­truc­tive (BPCO), l'asthme et le can­cer du pou­mon [2]. En France, en 2022, 3 881 800 per­sonnes ont été prises en charge pour une mala­die res­pi­ra­toire chro­nique [1], hors muco­vis­ci­dose. C’est pour­quoi il est impor­tant d’étudier les patho­lo­gies asso­ciées au sys­tème res­pi­ra­toire, ain­si que les dif­fé­rentes moda­li­tés de diag­nos­tic per­met­tant de mieux com­prendre le choix du dis­po­si­tif de diagnostic.

De nos jours, les EFR demeurent en marge par rap­port à d'autres domaines de san­té comme la car­dio­lo­gie ou la neu­ro­lo­gie. L’étude a pour objec­tif d’explorer les patho­lo­gies res­pi­ra­toires les plus fré­quentes en France, les EFR et leurs appli­ca­tions cli­niques, en excluant les tech­niques d’imagerie médi­cale. Ceci en tenant en compte de toutes les tranches d’âge : les enfants, les adultes et per­sonnes âgées. 

Ce rap­port va répondre à la pro­blé­ma­tique suivante : 

Com­ment les tech­no­lo­gies d’explorations fonc­tion­nelles res­pi­ra­toires contri­buent-elles au diag­nos­tic des patho­lo­gies res­pi­ra­toires et s’intègrent-elles dans le par­cours de soins en France ?

L’enjeu prin­ci­pal de ce rap­port est de pou­voir orien­ter l’ingénieur bio­mé­di­cal lorsqu’il se retrouve face à ces tech­no­lo­gies. Il vise à lui don­ner une com­pré­hen­sion de leur fonc­tion­ne­ment et une pré­sen­ta­tion de leur place dans la prise en charge des patients, afin de prendre les déci­sions néces­saires pour offrir un par­cours de soin adapté.

   II.         Les principes fondamentaux de la physiologie respiratoire

1.    Anatomie pulmonaire

Les pou­mons sont des organes essen­tiels du sys­tème res­pi­ra­toire, situés dans la cavi­té tho­ra­cique. Chaque pou­mon a une forme conique, avec une base repo­sant sur le dia­phragme et un som­met (apex) s'étalant au-des­sus de la cla­vi­cule. Les pou­mons sont enve­lop­pés par une mem­brane séreuse appe­lée plèvre, com­po­sée de deux feuillets : le feuillet vis­cé­ral col­lé direc­te­ment à la sur­face du pou­mon, et le feuillet parié­tal tapis­sant la paroi tho­ra­cique interne [3] [4]. Dans cette par­tie nous allons faire quelques rap­pels phy­sio­lo­giques afin de conso­li­der un socle de connais­sance qui seront utiles pour la com­pré­hen­sion du projet.

A.   Segmentation pulmonaire

Chaque lobe pul­mo­naire est sub­di­vi­sé en seg­ments bron­cho pul­mo­naires, qui sont des uni­tés ana­to­miques et fonc­tion­nelles du pou­mon. On compte géné­ra­le­ment 10 seg­ments (voir figure 1) dans le pou­mon droit et 9 à 10 dans le pou­mon gauche. Cette seg­men­ta­tion est impor­tante en cli­nique, notam­ment pour loca­li­ser pré­ci­sé­ment des lésions pulmonaires.

Figure 1 : L’anatomie segmentaire des poumons (Source : Médecine Savoir) [5]

B.   Hile pulmonaire

Le hile est une région pri­maire située sur la face médias­ti­nale de chaque pou­mon. C'est par cette zone que passent les struc­tures essen­tielles entrant et sor­tant du pou­mon comme les bronches prin­ci­pales, l’artère pul­mo­naire, les veines pul­mo­naires, les vais­seaux bron­chiques, les nerfs ou encore les vais­seaux lym­pha­tiques [6].

C.   Structure microscopique

Les pou­mons sont prin­ci­pa­le­ment consti­tués de lobules pul­mo­naires qui s’articulent autour d’une bron­chiole ter­mi­nale, puis en sac alvéo­laires qui contiennent les alvéoles (voir figure 2), lieu des échanges gazeux entre l’air et le sang [6].

Figure 2 : Mécanisme des échanges gazeux au niveau alvéolaire (Source : Assistance Scolaire Personnalisée) [7]

La paroi alvéo­laire est fine (0,2 μm d'épaisseur) et est hau­te­ment vas­cu­la­ri­sée, per­met­tant la dif­fu­sion effi­cace des gaz. La sur­face totale d'échange dans les pou­mons humains est esti­mée à envi­ron 140 m².

2. Volumes et capacités du poumon

Les volumes et capa­ci­tés pul­mo­naires sont des mesures essen­tielles pour éva­luer la fonc­tion res­pi­ra­toire. Ils four­nissent des infor­ma­tions sur la quan­ti­té d'air que les pou­mons peuvent conte­nir et mobi­li­ser lors de la res­pi­ra­tion. Ces volumes et capa­ci­tés pul­mo­naires vont avoir des consé­quences et sont des sources d’informations pré­cieuses pour les EFR. 

A.   Les volumes pulmonaires

Les volumes pul­mo­naires se divisent en deux caté­go­ries prin­ci­pales qui sont les volumes mobi­li­sables et non mobi­li­sables (voir figure 3) :

Les volumes mobi­li­sables : sont mesu­rables direc­te­ment par spi­ro­mé­trie, et comprennent :

   -Le Volume de réserve expi­ra­toire (VRE) : Volume d'air sup­plé­men­taire pou­vant être expi­ré après une expi­ra­tion normale.

Le volume non mobilisable :

B.   Les capacités pulmonaires

Les capa­ci­tés pul­mo­naires sont des com­bi­nai­sons de volumes pul­mo­naires (voir figure 3) :

1. Capa­ci­té vitale (CV) : Somme du volume cou­rant, du volume de réserve ins­pi­ra­toire et du volume de réserve expi­ra­toire. Elle repré­sente le volume maxi­mal d'air pou­vant être mobi­li­sé entre une ins­pi­ra­tion et une expi­ra­tion maximale.

2. Capa­ci­té pul­mo­naire totale (CPT) : Volume total de gaz conte­nu dans les pou­mons à la fin d'une ins­pi­ra­tion maxi­male. Elle est la somme de la capa­ci­té vitale et du volume résiduel.

3. Capa­ci­té rési­duelle fonc­tion­nelle (CRF) : Volume d'air res­tant dans les pou­mons après une expi­ra­tion nor­male. Elle est la somme du volume de réserve expi­ra­toire et du volume résiduel.

Figure 3 : Les volumes pulmonaires de la respiration (Source : profSVT OEHMICHEN) [8]

Ces fon­da­men­taux de la phy­sio­lo­gie du pou­mon sont exploi­tés en EFR et per­mettent le diag­nos­tic d’une varié­té de patho­lo­gies. Sou­vent mul­ti­fac­to­rielles, ces patho­lo­gies res­pi­ra­toires demandent une étude pré­cise pour que soient connues les causes d’origines pour ensuite adap­ter un trai­te­ment et son suivi.

3. Paramètres importants en pneumologie 

Afin de mieux com­prendre les expli­ca­tions futures, il est impor­tant de défi­nir cer­tains para­mètres respiratoires :

  1. VEMS (Volume Expi­ra­toire Maxi­mal en 1 Seconde) : 

Le VEMS mesure la quan­ti­té maxi­male d'air qu'une per­sonne peut expi­rer en une seconde après une ins­pi­ra­tion maxi­male. Ce para­mètre est pri­mor­dial pour éva­luer la fonc­tion pul­mo­naire, notam­ment dans le diag­nos­tic et le sui­vi de mala­dies obs­truc­tives comme la bron­cho­pneu­mo­pa­thie chro­nique obs­truc­tive (BPCO) ou l'asthme. Un VEMS réduit indique sou­vent une obs­truc­tion des voies aériennes.

  1. DEP (Débit Expi­ra­toire de Pointe) : 

Le DEP mesure la vitesse maxi­male à laquelle une per­sonne peut expul­ser l'air de ses pou­mons après une ins­pi­ra­tion com­plète. C'est un indi­ca­teur simple et rapide qui aide à éva­luer le degré de rétré­cis­se­ment  des voies aériennes. Le DEP est sou­vent uti­li­sé par les patients asth­ma­tiques pour sur­veiller leur état au quo­ti­dien. Une valeur basse peut signa­ler une exa­cer­ba­tion de l'asthme ou une néces­si­té d'ajuster le traitement.

  1. CVL (Capa­ci­té Vitale Lente) :

Le CVL, ou Capa­ci­té Vitale Lente, est le volume maxi­mal d'air qu'une per­sonne peut expul­ser des pou­mons après une ins­pi­ra­tion maxi­male, mais effec­tuée à un rythme lent et contrô­lé. Ce para­mètre est essen­tiel pour éva­luer la quan­ti­té totale d'air que les pou­mons peuvent conte­nir et est uti­li­sé pour détec­ter des res­tric­tions pul­mo­naires. Un CVL réduit peut indi­quer des condi­tions telles que la fibrose pul­mo­naire ou d'autres mala­dies obs­truc­tives des poumons.

 III.         L’intégration des EFR dans le diagnostic des pathologies respiratoires

1.   Les pathologies respiratoires

Quand on se concentre sur les dif­fé­rentes mala­dies pul­mo­naires, il y a dif­fé­rentes rai­sons qui peuvent alté­rer le fonc­tion­ne­ment des poumons. 

Le pre­mier type de pro­blème res­pi­ra­toire qu’on peut ren­con­trer ce sont les dif­fi­cul­tés à faire ren­trer l’air à l’intérieur des pou­mons, c’est le cas des mala­dies pul­mo­naires dites res­tric­tives. Au contraire, dans le cas d’une mala­die pul­mo­naire obs­truc­tive, le patient peut avoir du mal à faire sor­tir l’air des pou­mons. Il peut y avoir d’autres dys­fonc­tion­ne­ments phy­sio­lo­giques comme les troubles de dif­fu­sion pul­mo­naire qui dési­gnent un pro­blème lors des échanges gazeux entre les alvéoles et les capil­laires san­guins. Enfin dans le cas des troubles de per­fu­sion pul­mo­naire, le sang n’arrive pas au niveau de la sur­face d’échange au contact des alvéoles.

Plus pré­ci­sé­ment, les patho­lo­gies res­tric­tives cor­res­pondent à la limi­ta­tion de la quan­ti­té d’air qu’on est capable d’inspirer à chaque cycle res­pi­ra­toire. Le pro­blème prin­ci­pal dans ces mala­dies repose sur la dif­fi­cul­té à faire ren­trer de l’air dans les pou­mons, et par consé­quent, le volume pul­mo­naire est plus petit. Cette res­tric­tion peut être due à une myo­pa­thie (une mala­die mus­cu­laire qui empêche le patient de gon­fler ses pou­mons à chaque ins­pi­ra­tion) ou une fibrose pul­mo­naire (perte d'élasticité du pou­mon), entre autres.

Les patho­lo­gies obs­truc­tives s’opposent aux patho­lo­gies res­tric­tives. Dans ce cas, le patient a du mal à faire sor­tir l’air des pou­mons et, ain­si, le dys­fonc­tion­ne­ment est pré­sent lors du cycle expi­ra­toire. En effet, les pou­mons peuvent avoir du mal à reprendre leur taille ini­tiale à la fin de l’expiration. Une des rai­sons prin­ci­pales est que les bronches pos­sèdent un épais­sis­se­ment de leur paroi, ce qui laisse moins de place pour que l’air puisse s’échapper des pou­mons, pro­vo­quant une res­pi­ra­tion difficile. 

En France, les ser­vices de pneu­mo­lo­gie prennent en charge diverses patho­lo­gies res­pi­ra­toires, telles que le can­cer des pou­mons, la pneu­mo­nie, la pleu­ré­sie, la tuber­cu­lose, le syn­drôme d’apnées du som­meil, entre autres. Cepen­dant, cette étude se concentre par­ti­cu­liè­re­ment sur deux mala­dies : la bron­cho-pneu­mo­pa­thie obs­truc­tive et l’asthme, deux mala­dies obstructives.

Plus pré­ci­sé­ment, la bron­cho-pneu­mo­pa­thie chro­nique obs­truc­tive asso­cie, dans des pro­por­tions variables, deux formes de dys­fonc­tion­ne­ment : une bron­chite chro­nique et un emphy­sème. Un autre exemple de patho­lo­gie obs­truc­tive cou­rante est l’asthme qui désigne une mala­die inflam­ma­toire où l’obstruction des bronches n'apparaît qu’à chaque crise d’asthme. L’obstruction est donc réver­sible mais, crise après crise, des périodes d’inflammation chro­nique induisent des cica­trices et cer­taines fibroses pul­mo­naires accen­tuent l’obstruction. Il se peut que des patho­lo­gies mixtes aient à la fois un syn­drome res­tric­tif et un syn­drome obs­truc­tif avec des sévé­ri­tés variées.

 

A.     BPCO

La bron­cho-pneu­mo­pa­thie chro­nique obs­truc­tive est une mala­die chro­nique inflam­ma­toire qui atteint notam­ment les bronches. Elle engendre une inflam­ma­tion des voies aériennes et une obs­truc­tion lente et pro­gres­sive des bronches, ce qui pro­voque une hyper­sé­cré­tion de mucus. Ain­si, le tis­su pul­mo­naire est inflam­mé et cela déclenche un dys­fonc­tion­ne­ment cel­lu­laire [9]

Les symp­tômes qui se déclenchent en pre­mier sont simi­laires à ceux de la bron­chite chro­nique ; c'est -à -dire une toux per­ma­nente, notam­ment le matin, et des expec­to­ra­tions régu­lières dues à la sécré­tion de mucus au niveau des bronches. Néan­moins, ces symp­tômes vont évo­luer et s’aggraver. Le patient va avoir du mal à res­pi­rer, il y a appa­ri­tion d'un essouf­fle­ment, ce qui est carac­té­ris­tique des mala­dies obs­truc­tives. Il est impor­tant de savoir qu'à ces symp­tômes, il peut s’ajouter un emphy­sème. Dans ce cas, les tis­sus qui entourent les alvéoles pul­mo­naires sont dégra­dés et perdent leurs pro­prié­tés élas­tiques, ain­si, les alvéoles ne peuvent pas se gon­fler (voir figure 4). Il y a donc une dimi­nu­tion de la quan­ti­té d’oxygène qui passe dans la cir­cu­la­tion san­guine, ce qui aug­mente la pré­sence d’essoufflements et la dif­fi­cul­té à res­pi­rer [10] .  

Figure 4 : Comparaison des bronches entre une personne saine et un patient atteint de la BPCO (Source : Ramsey Santé) [11]

Les symp­tômes de la BPCO sont géné­ra­le­ment négli­gés, elle est qua­li­fiée comme “tueuse silen­cieuse” car ⅔ des per­sonnes sont atteintes de cette mala­die sans le savoir [12]. C’est une patho­lo­gie mécon­nue par le grand public mais elle n’est pas consi­dé­rée comme mala­die rare car 3,5 mil­lions de per­sonnes sont tou­chées en France [13], ce qui peut être un chiffre sous-esti­mé dû au sous-diag­nos­tic impor­tant de celle-ci. 

Le prin­ci­pal fac­teur de risque est le taba­gisme, qu’il soit actif ou pas­sif : 80% des cas de déve­lop­pe­ment de la mala­die sont dus au tabac [14]. En effet, les sub­stances toxiques pré­sentes dans le tabac détruisent l’épithélium bron­chique consti­tué de cel­lules glan­du­laires et des cel­lules ciliées. Ces cel­lules ont des rôles indis­pen­sables dans la pro­tec­tion du tis­su bron­chique car les cel­lules glan­du­laires sécrètent un mucus qui enferme les impu­re­tés qui ont pu arri­ver jusqu’aux bronches et les cel­lules ciliées vont expul­ser les microbes des voies aériennes grâce aux cils pré­sents dans leur struc­ture. Dans le cas des fumeurs, les cel­lules ciliées n’ont plus leur rôle net­toyant et les cel­lules glan­du­laires vont pro­duire plus de mucus afin de com­pen­ser ce dys­fonc­tion­ne­ment. En paral­lèle, la fumée du tabac peut éga­le­ment détruire les alvéoles pulmonaires. 

Néan­moins, il y a d’autres causes de BPCO. La pol­lu­tion de l’air inté­rieur et exté­rieur peut engen­drer un phé­no­mène simi­laire que dans le cas du tabac. De plus, l’exposition aux pol­luants indus­triels dans cer­tains milieux pro­fes­sion­nels comme dans le sec­teur minier, de la sidé­rur­gie ou de la fon­de­rie ont une pro­ba­bi­li­té plus impor­tante d’apparition de cette patho­lo­gie. Fina­le­ment, le déve­lop­pe­ment d’une infec­tion au sein des voies res­pi­ra­toires infé­rieures lorsque le patient est enfant, peut déclen­cher la BPCO lorsqu’il est adulte [9].

Selon l’Organisation Mon­diale de la San­té (OMS), cette mala­die pour­rait être la troi­sième cause de mor­ta­li­té en 2030 [15]. Cette patho­lo­gie demeure un véri­table enjeu pour la san­té publique mon­diale, notam­ment pour les femmes en France, où la consom­ma­tion de tabac a for­te­ment aug­men­té entre 2019 et 2021 [16]. Le taux d'hospitalisation lié à la BPCO a aug­men­té de 15,5 % de 2007 à 2012 en France [17]. Il est impor­tant de savoir qu'à consom­ma­tion égale de tabac, la femme est plus sus­cep­tible de déve­lop­per des formes pré­coces et plus sévères de BPCO que l’homme [10]

En tant que mala­die chro­nique, la BPCO ne peut pas être soi­gnée défi­ni­ti­ve­ment mais une prise en charge du patient est indis­pen­sable afin de ralen­tir son évo­lu­tion et d’en réduire les symptômes. 

B.     Asthme

L’asthme se carac­té­rise par une inflam­ma­tion chro­nique des voies res­pi­ra­toires, ce qui les rend étroites et pro­voquent une dif­fi­cul­té à res­pi­rer. Cette patho­lo­gie est sou­vent bana­li­sée ou sous-esti­mée, cepen­dant elle touche 4 mil­lions de per­sonnes en France [18]

Les patients atteints ont des exa­cer­ba­tions ou des crises d’asthme qui sont géné­ra­le­ment déclen­chés par des sub­stances qui sont pré­sentes dans l’environnement. Lorsque ces molé­cules tra­versent les voies aériennes et arrivent au niveau des bronches, il y a une acti­va­tion du sys­tème immu­ni­taire inap­pro­priée, forte et per­ma­nente dans la paroi ce qui pro­voque deux chan­ge­ments. Tout d’abord, le muscle lisse qui est autour de la bron­chiole com­mence à se contrac­ter de façon invo­lon­taire et sou­daine, indui­sant un rétré­cis­se­ment du calibre des bronches et des voies res­pi­ra­toires. Deuxiè­me­ment, il y a une aug­men­ta­tion de la sécré­tion du mucus au sein de l’appareil res­pi­ra­toire, rédui­sant encore plus la lumière des bronches (voir figure 5). Quand ces deux syn­dromes sont com­bi­nés, il est dif­fi­cile de res­pi­rer et c’est pour cette rai­son que l’asthme est consi­dé­ré comme une mala­die pul­mo­naire obstructive.

Figure 5 : Représentation des bronches normales et bronches asthmatiques (Source : Association pulmonaire du Québec) [19]

La sub­stance qui déclenche la crise d’asthme peut varier d’une per­sonne à une autre, les plus cou­rantes sont les pol­luants comme la fumée de tabac, la pol­lu­tion de l’air exté­rieur, ain­si que les aller­gènes comme la pous­sière, les poils d’animaux, les blattes et les moi­sis­sures [20].

Les symp­tômes les plus sou­vent asso­ciés à l’asthme sont la toux, les expec­to­ra­tions qui sont une consé­quence de la sur­pro­duc­tion du mucus cau­sée par l’inflammation, les sif­fle­ments, les essouf­fle­ments, car cela demande un effort sup­plé­men­taire au patient pour pou­voir res­pi­rer, et une sen­sa­tion d’oppression au niveau tho­ra­cique. Les erreurs de diag­nos­tic sont très cou­rantes à cause de la simi­li­tude des symp­tômes entre l’asthme, le syn­drôme d’hyperventilation (dys­pnée asso­ciée à une sen­sa­tion d’essoufflement et oppres­sion tho­ra­cique liées à l’anxiété) et un dys­fonc­tion­ne­ment de cordes vocales, par exemple, qui engendre éga­le­ment un sifflement. 

L’asthme peut être clas­sé en fonc­tion de la fré­quence des symp­tômes (la nuit, le matin), la fré­quence d’usage des médi­ca­ments inha­la­teurs pour aider à lut­ter contre les signes de l’asthme, le VEMS (le volume expi­ra­toire maxi­mal en 1 seconde, le DEP (le débit expi­ra­toire de pointe). Ces deux indi­ca­teurs mesurent le volume d’obstruction dans les voies res­pi­ra­toires. Par ordre crois­sant de sévé­ri­té, les types d’asthme sont l’asthme inter­mit­tent, l’asthme per­sis­tant léger, l’asthme per­sis­tant modé­ré et l’asthme per­sis­tant sévère. 

Dans la plu­part des cas, l’asthme appa­raît pen­dant l’enfance. Plus de 10% des enfants sont asth­ma­tiques [21]. Géné­ra­le­ment, il y a une amé­lio­ra­tion des symp­tômes à l’adolescence. Cepen­dant, il peut y avoir des révé­la­tions d’asthme vers l’âge de 40 à 50 ans. En géné­ral, les causes de l’asthme chez l’enfant diag­nos­ti­qué avant l’âge de 12 ans sont pen­sées être dues à une plus forte influence géné­tique, alors que l’asthme d’apparition tar­dive est plus sus­cep­tible d’être en grande par­tie dû à des fac­teurs environnementaux.

L’asthme est une mala­die chro­nique qui peut être contrô­lée, néan­moins 900 per­sonnes meurent encore chaque année à cause de l’asthme en France, pour­tant les trai­te­ments existent [22].  

2.   Les technologies utilisées dans les EFR

Les EFR regroupent un nombre impor­tant de tech­niques de diag­nos­tic pour des patien­tèles très variées allant de la pédia­trie au trouble chro­nique en géria­trie. Ces tech­niques incluent la réa­li­sa­tion de tests d’efforts maxi­mum (VO2Max) pour du sui­vi post-opé­ra­toire, de la mesure d’insuffisance res­pi­ra­toire pour patients mul­ti-patho­lo­giques ou encore l’évaluation d’un asthme chez l’enfant.  Ces tech­no­lo­gies reposent sur 3 moda­li­tés com­plé­men­taires qui couvrent les patho­lo­gies men­tion­nées pré­cé­dem­ment : la spi­ro­mé­trie, la plé­thys­mo­gra­phie cor­po­relle et la gazo­mé­trie arté­rielle [23].

Les EFR et les épreuves fonc­tion­nelles en géné­ral sont les parents pauvres des tech­no­lo­gies bio­mé­di­cales. Cepen­dant, cette étude a révé­lé leur com­plexi­té et leur impor­tance cli­nique. Nous pro­po­sons ici une ana­lyse tech­nique de ces équi­pe­ments afin de gui­der les ingé­nieurs bio­mé­di­caux dans le choix de leur matériel.

A.     La spirométrie

La spi­ro­mé­trie est l’examen élé­men­taire des EFR, pré­sent pour tout diag­nos­tic d'insuffisance res­pi­ra­toire. Elle a pour objec­tif prin­ci­pal la mesure des débits et volumes d’air mobi­li­sables d’un patient. La spi­ro­mé­trie repose sur l’analyse de courbe, les courbes volume-temps, ain­si que les courbes débit-volume. Cette infor­ma­tion fonc­tion­nelle peut varier de manière très impor­tante en fonc­tion des condi­tions de réa­li­sa­tion, ce qui demande une grande exper­tise de la part des uti­li­sa­teurs et une grande pré­ci­sion de la part des équipements.

Figure 6 : Courbes typiques d’un patient sain (en bleu) et d’un patient atteint d’un trouble obstructif (en rouge) (Source : Eolys) [24]

Un coef­fi­cient de Tif­fe­neau (VEMS/CVF) faible indique un Trouble Obs­truc­tif (TO) (voir figure 6) mais, pour pré­ci­ser le diag­nos­tic, un test de réver­si­bi­li­té est néces­saire. Ce test per­met la dis­tinc­tion entre les 2 TO les plus fré­quents, soit l'asthme ou la BPCO, en fai­sant inha­ler un bron­cho­di­la­ta­teur au patient.

Figure 7 : Schéma d'un circuit patient de spiromètre (Source : auteurs à partir de Medusoft) [25]

Le cir­cuit patient

Les spi­ro­mètres existent sous deux formes de fonc­tion­ne­ment mais ont des élé­ments simi­laires. Le sys­tème prin­ci­pal est le cir­cuit patient (voir figure 7) consti­tué d’un filtre bac­té­rien, d’une entrée d’air et d’un cap­teur. Ces élé­ments sont tou­jours pré­sents et sont aujourd’hui accom­pa­gnés d’un logi­ciel de trai­te­ment de l’information ain­si que d’un poste infor­ma­tique pour visua­li­ser les résultats.

Figure 8 : Spiromètre incitatif (Source : Consomed) [26]

Les spi­ro­mètres à volumes sont les pre­miers à exis­ter et réa­lisent une mesure directe du volume d'air mobi­li­sable par les pou­mons du patient. Ils fonc­tionnent géné­ra­le­ment à l'aide d'un dis­po­si­tif méca­nique comme un souf­flet ou une cloche à eau qui se déplace en fonc­tion du volume d'air pré­sent dans le sys­tème durant la res­pi­ra­tion. Aujourd'hui cette tech­no­lo­gie sub­siste dans les spi­ro­mètres inci­ta­tifs mais n'est plus uti­li­sée en cli­nique (voir figure 8). Il va être en géné­ral plus simple à l’usage et la com­pré­hen­sion pour le patient mais n’est plus un outil cli­nique en rai­son de sa faible pré­ci­sion et son besoin d’apport en O(cir­cuit fermé).

Les spi­ro­mètres à débit sont lar­ge­ment uti­li­sés en milieu cli­nique et consti­tuent le gold stan­dard pour le diag­nos­tic de nom­breuses patho­lo­gies res­pi­ra­toires, telles que la BPCO et l'asthme chro­nique. Ils mesurent le débit d'air expi­ré, à par­tir duquel le volume est cal­cu­lé. Ce type de dis­po­si­tif repose sur dif­fé­rents types de cap­teurs, notam­ment les pneu­mo tacho­graphes, les cap­teurs à ultra­sons et les cap­teurs à fil chaud, cha­cun ayant ses avan­tages et des pré­cau­tions spé­ci­fiques. Leur fonc­tion­ne­ment en cir­cuit ouvert les rend moins coû­teux pour le milieu cli­nique, tout en étant plus légers et por­tables que les spi­ro­mètres à volume. Cette por­ta­bi­li­té leur per­met éga­le­ment d'être uti­li­sés pour le sui­vi des patients à domi­cile. La diver­si­té des cap­teurs uti­li­sés dans ces dis­po­si­tifs reflète leur poly­va­lence et leur fia­bi­li­té dans dif­fé­rentes situa­tions cliniques.

Pneu­mo­ta­cho­graphe

Le pneu­mo­ta­cho­graphe ou spi­ro­mètre de Fleish repose sur la mesure d’une varia­tion de pres­sion à tra­vers une mem­brane en nid d’abeilles qui va avoir un effet résis­tif sur l’air expi­ré. Cette chute de pres­sion est pro­por­tion­nelle au débit res­pi­ra­toire tra­ver­sant la mem­brane. Cette tech­nique connue et exploi­tée de longue date à une forte recon­nais­sance cli­nique et fut le stan­dard en EFR pen­dant des décen­nies. Ce cap­teur per­met des mesures pré­cises de débit lami­naire, par­ti­cu­liè­re­ment grâce à sa struc­ture en nid d’abeilles. Cette tech­no­lo­gie bien connue est sou­vent uti­li­sée dans des études cli­niques ou dans des centres spé­cia­li­sés pour sa haute lon­gé­vi­té (voir figure 9). Néan­moins, le spi­ro­mètre de Fleish est très sen­sible aux condi­tions ambiantes (tem­pé­ra­ture, pres­sion atmo­sphé­rique, conden­sa­tion, dépôts). Il néces­site donc un ther­mo­stat pour évi­ter les biais de mesure et un sui­vi assi­du des uti­li­sa­teurs autour de la cali­bra­tion jour­na­lière. Il néces­site éga­le­ment un net­toyage récur­rent pour réduire le risque de conta­mi­na­tion [27].

Figure 9 : Capteur de Fleish (Pneumotachographe) (Source : MGC Diagnostic) [28]

Tur­bine

Les spi­ro­mètres à tur­bine fonc­tionnent en mesu­rant la vitesse de rota­tion d’une hélice entraî­née par le flux res­pi­ra­toire expi­ré, ce qui per­met d’en déduire les volumes cor­res­pon­dant. Cette tech­no­lo­gie pré­sente l’avantage d’une mesure directe des débits et d’une moindre sen­si­bi­li­té aux condi­tions ambiantes, sur­tout si l’hélice est fabri­quée en maté­riaux peu ther­mo­sen­sibles comme le car­bone ou le Kev­lar. Cepen­dant, ils néces­sitent une cali­bra­tion quo­ti­dienne pour com­pen­ser l’inertie liée à l’accumulation de corps étran­gers (salive, débris) et sont moins pré­cis à faible débit, avec un risque de sous-esti­ma­tion de la capa­ci­té vitale. Les tur­bines fixes, en par­ti­cu­lier, requièrent une main­te­nance et un net­toyage fré­quents pour garan­tir leur fiabilité.

Ultra­sons

Les spi­ro­mètres à ultra­sons fonc­tionnent à l'aide de deux cap­teurs posi­tion­nés de part et d'autre d'un conduit res­pi­ra­toire : un émet­teur génère des ondes ultra­so­nores, et un récep­teur enre­gistre les varia­tions de fré­quence des ondes en fonc­tion du flux d'air. Basé sur l'effet Dop­pler (voir figure 10), ce méca­nisme per­met de mesu­rer avec pré­ci­sion les débits res­pi­ra­toires, qu'ils soient ins­pi­ra­toires ou expi­ra­toires. Ces dis­po­si­tifs pré­sentent plu­sieurs avan­tages, notam­ment une excel­lente sta­bi­li­té des mesures, une cali­bra­tion mini­male, et une indé­pen­dance vis-à-vis des condi­tions externes. Cepen­dant, leur uti­li­sa­tion néces­site de tenir compte de cer­taines contraintes : les filtres consom­mables sont asso­ciés avec le cap­teur et cer­tains com­po­sants internes,  engen­drant des coûts sup­plé­men­taires, et leur rem­pla­ce­ment régu­lier est essen­tiel pour garan­tir des per­for­mances opti­males. Ces carac­té­ris­tiques en font un outil pré­cieux, par­ti­cu­liè­re­ment adap­té aux envi­ron­ne­ments cli­niques où une pré­ci­sion éle­vée et une mani­pu­la­tion simple sont primordiales.

Figure 10 : Capteur de spiromètre à ultrason (Source : Schiller) [29]

Fila­ments thermiques

Les spi­ro­mètres à fila­ments ther­miques mesurent le débit res­pi­ra­toire en exploi­tant la dif­fé­rence de tem­pé­ra­ture entre l’air expi­ré, plus chaud, et l’air ins­pi­ré. Cette varia­tion entraîne la dila­ta­tion ou la rétrac­tion des fila­ments, ce qui est uti­li­sé pour cal­cu­ler le débit. Les fila­ments chauds offrent une faible résis­tance intrin­sèque, favo­ri­sant une meilleure tolé­rance pour le patient, et sont peu sen­sibles aux varia­tions des condi­tions envi­ron­ne­men­tales. Cepen­dant, ces dis­po­si­tifs pré­sentent des limi­ta­tions : les fila­ments, sou­vent fra­giles, ont une durée de vie res­treinte et néces­sitent l’utilisation d’un double cap­teur pour garan­tir une pré­ci­sion opti­male. De plus, la linéa­ri­té du débit peut être moins fiable selon les modèles, ce qui impose une atten­tion par­ti­cu­lière à leur cali­bra­tion et  leur utilisation.

En résu­mé, chaque tech­no­lo­gie de spi­ro­mé­trie pré­sente des avan­tages et des incon­vé­nients. Le choix du type de cap­teur dépend des besoins spé­ci­fiques de chaque centre ou cli­nique. Il faut donc prendre en compte tous les élé­ments pour une déci­sion éclai­rée. Un tableau ( voir annexe 1) réper­to­rie les prin­ci­paux élé­ments pour déter­mi­ner le choix d’un spiromètre.

Le dérou­le­ment d’un exa­men clinique 

Le dérou­le­ment d’une spi­ro­mé­trie néces­site une pré­pa­ra­tion minu­tieuse et le res­pect de pro­to­coles pour garan­tir des résul­tats fiables. 

Tout d'abord, une cali­bra­tion pré­cise des équi­pe­ments est indis­pen­sable (voir figure 11). Cela com­prend l'allumage et la phase de chauffe du spi­ro­mètre d’environ 10 minutes, sui­vis du rele­vé des condi­tions atmo­sphé­riques (tem­pé­ra­ture, pres­sion baro­mé­trique, hygro­mé­trie) grâce aux cap­teurs internes de l’appareil, per­met­tant de s'assurer que les condi­tions envi­ron­ne­men­tales soient conformes. Ensuite, une seringue de 3 litres est uti­li­sée quo­ti­dien­ne­ment pour véri­fier la cali­bra­tion des volumes. Un pom­page est réa­li­sé, simu­lant des ins­pi­ra­tions et expi­ra­tions à dif­fé­rents débits. Des véri­fi­ca­tions sup­plé­men­taires sur des « éta­lons vivants » peuvent éga­le­ment être pra­ti­quées selon les pra­tiques du centre. 

En paral­lèle, la pré­pa­ra­tion du patient est tout aus­si impor­tante : une expli­ca­tion claire de la pro­cé­dure par l’opérateur, com­plé­tée par des bro­chures expli­ca­tives, contri­bue à la bonne com­pliance du patient Il est éga­le­ment néces­saire d’actualiser les infor­ma­tions anthro­po­mor­phiques du patient lors de son arri­vée au centre d’examen (poids, âge, taille, etc …) et de les repor­ter dans le logi­ciel du spi­ro­mètre [30]

Lors de l’effort, le patient est ins­tal­lé en posi­tion assise avec une pos­ture cor­recte droite. Un embout buc­cal en caou­tchouc neuf lui est ins­tal­lé ain­si qu’un pince-nez. Une manœuvre idéale consiste en 3 à 4 cycles de res­pi­ra­tion calme, sui­vis d’une ins­pi­ra­tion rapide et pro­fonde et d’une expi­ra­tion, forte et pro­lon­gée (au moins 6 secondes) sans pause ou toux, puis d’une reprise d’inspiration et d’une res­pi­ra­tion nor­male. Une réa­li­sa­tion à mini­mum 3 reprises et maxi­mum 8 doit per­mettre la confir­ma­tion de repro­duc­ti­bi­li­té des courbes [31]

L’opérateur joue un rôle en encou­ra­geant le patient après chaque essai, en four­nis­sant des com­men­taires pré­cis sur l’effort réa­li­sé et en pré­voyant une minute de repos entre les essais pour obte­nir ses trois manœuvres accep­tables (sans dépas­ser huit essais). La réus­site de l’examen repose sur la coopé­ra­tion du patient, capable de suivre les consignes, et sur l’expérience de l’opérateur pour gui­der effi­ca­ce­ment chaque étape.

Figure 11 : Appareil de spirométrie à l’AP-HP Pitié Salpêtrière (source : auteurs)

Les valeurs obser­vées sont rap­por­tées à des valeurs théo­riques obte­nues chez des indi­vi­dus sains de même âge, sexe et taille. La com­pa­rai­son est indis­pen­sable dans l'interprétation mais n’empêche pas la prise en compte de la qua­li­té de réa­li­sa­tion uni­que­ment retrans­crit dans l’allure des courbes ou le nombre de ten­ta­tives échouées. 

B.     La pléthysmographie

La plé­thys­mo­gra­phie est un exa­men d’EFR per­met­tant de mesu­rer l’ensemble des volumes pul­mo­naires, y com­pris ceux qui ne peuvent pas être mesu­rés par spi­ro­mé­trie (VR et CPT). Elle est uti­li­sée pour éva­luer la com­pliance pul­mo­naire et tho­ra­cique, per­met­tant le diag­nos­tic et le sui­vi de mala­dies obs­truc­tives comme la BPCO ou l’asthme.

His­to­ri­que­ment, c’est grâce à Paul Bert en 1868 que la plé­thys­mo­gra­phie a été intro­duite comme méthode per­met­tant d’évaluer les varia­tions de pres­sion dans un sys­tème fer­mé, avant d’être adap­tée à l’étude des fonc­tions pul­mo­naires [32].

Les prin­cipes physiques

Le patient est enfer­mé dans une cabine her­mé­tique dont le volume est connu. Cette cabine se nomme un plé­thys­mo­graphe. La boîte pos­sède 3 cap­teurs : un cap­teur de débit ou pneu­mo­graphe (mesure des RVA), un cap­teur de pres­sion buc­cale ou ΔPbuc (esti­ma­tion du VGT) et un cap­teur de pres­sion de la boîte ou ΔPboîte (valeur de pres­sion à l’intérieur de la cabine) [33]. Le plé­thys­mo­graphe fonc­tionne selon deux modes : baro­mé­trique ou débi­mé­trique [34]

Figure 12 : Cabine de pléthysmographie à la Pitié-Salpêtrière (Source : auteurs)

Le plé­thys­mo­graphe baro­mé­trique est une cabine entiè­re­ment étanche (voir figure 12) uti­li­sée pour mesu­rer les petites varia­tions de volume pulmonaire.

Quand le patient ins­pire, le volume de la cabine reste constant, mais la pres­sion à l'intérieur dimi­nue. Cette baisse de pres­sion est enre­gis­trée par des cap­teurs et uti­li­sée pour cal­cu­ler les varia­tions du volume pul­mo­naire. Comme la cabine est étanche, toute varia­tion du volume pul­mo­naire entraîne une varia­tion inverse de la pres­sion dans la cabine [31].

Le plé­thys­mo­graphe débi­mé­trique est une cabine ouverte sur l'extérieur par une grille résis­tante uti­li­sée pour mesu­rer les grandes varia­tions de volume pulmonaire.

Lorsque le patient ins­pire ou expire, une fuite de gaz se pro­duit à tra­vers la grille. Cette fuite de gaz est mesu­rée par des cap­teurs de débit d'air. Les varia­tions de débit d'air sont uti­li­sées pour cal­cu­ler les varia­tions de volume pulmonaire.

Inté­rêts de la pléthysmographie

La plé­thys­mo­gra­phie offre deux inté­rêts pour l'évaluation de la fonc­tion respiratoire : 

Éva­lua­tion des résis­tances des voies aériennes

Le plé­thys­mo­graphe mesure les varia­tions de pres­sion dans la cabine et à la bouche du patient pen­dant la res­pi­ra­tion. La résis­tance des voies aériennes (Raw) est cal­cu­lée en divi­sant la dif­fé­rence de pres­sion entre les alvéoles et la bouche par le débit d'air (soit Raw = Palv - Pbuc / Débit) . Cela per­met d'évaluer l'obstruction des voies res­pi­ra­toires [37].

Le dérou­le­ment d’un exa­men de pléthysmographie

Dans le cadre d’une plé­thys­mo­gra­phie, le patient est pla­cé dans une cabine her­mé­tique (fer­mée). Il doit être assis bien droit sur un siège, pieds à plat, jambes décroi­sées et épaules relâchées.

Avant l'examen, le patient rem­plit un ques­tion­naire (pos­sible trai­te­ment par oxy­gène, comor­bi­di­té car­diaque, claus­tro­pho­bie) per­met­tant à l’opérateur d’évaluer les contre-indi­ca­tions ou dif­fi­cul­tés pour la réa­li­sa­tion qua­li­ta­tive de l’examen.

Afin de réa­li­ser l’examen, le patient ferme sa bouche et ses lèvres autour d’un embout. Ensuite, on lui pince le nez avec un pince-nez. Dans un pre­mier temps, il doit res­pi­rer nor­ma­le­ment à son propre rythme pen­dant quelques semaines. Dans un deuxième temps, il va hale­ter (plu­sieurs cycles d’inspiration et d’expiration rapides). Le plé­thys­mo­graphe va blo­quer sa res­pi­ra­tion pen­dant envi­ron une seconde puis le patient reprend une res­pi­ra­tion nor­male. Ensuite il vide ses pou­mons afin de prendre la plus grande ins­pi­ra­tion pos­sible. Puis au moment d'expirer, il va souf­fler le plus long­temps pos­sible aux mini­mum 6 secondes. 

Les contraintes de réalisations

Avant un exa­men de plé­thys­mo­gra­phie, le patient doit res­pec­ter cer­taines consignes impor­tantes : arrê­ter les médi­ca­ments comme les bron­cho­di­la­ta­teurs la veille de l’examen, évi­ter les efforts phy­siques impor­tants, ne pas fumer ni consom­mer d’alcool et pri­vi­lé­gier un repas léger avant l’examen. Aus­si, il est impor­tant de noter que c’est un exa­men d’EFR qui n’est pas indi­qué en cas de gros­sesse. De même, l’enfermement dans la cabine peut être mal tolé­ré par les patients claustrophobes.

La durée d’un exa­men de ce type évo­lue entre 15 et 45 minutes selon la vali­di­té des résul­tats et le res­pect des condi­tions de réalisation. 

Les avan­cées technologiques

L'utilisation de dis­po­si­tifs de plé­thys­mo­gra­phie modernes pré­sente de nom­breux avan­tages pour opti­mi­ser les soins et mieux maî­tri­ser les coûts. En inté­grant plu­sieurs mesures (volumes pul­mo­naires, dif­fu­sion pul­mo­naire, résis­tance des voies res­pi­ra­toires) dans une seule ses­sion, cer­tains dis­po­si­tifs per­mettent un gain de temps consi­dé­rable et une sim­pli­fi­ca­tion des pro­ces­sus. Réduc­tion du nombre d'étapes dans une épreuve faci­lite la ges­tion pour le per­son­nel, tout en ren­dant les exa­mens plus rapides et plus acces­sibles aux patients. On peut citer comme exemple d’équipement le Body­Box de chez MGC Diag­nos­tic qui per­met en de réa­li­ser l’ensemble des EFR avec un équi­pe­ment unique.

Le confort du patient est éga­le­ment  amé­lio­ré grâce à des concep­tions adap­tées qui réduisent l’anxiété et per­mettent une meilleure coopé­ra­tion. Les modèles sans cabine fer­mée, par exemple le Mini­Box + de chez Pul­mOne (voir figure 13) , conviennent par­fai­te­ment aux patients claus­tro­phobes ou à mobi­li­té réduite, tan­dis que d'autres dis­po­si­tifs intègrent des cabines modu­laires adap­tées aux fau­teuils rou­lants comme le Power­Cube Body + de chez Schil­ler. Cette atten­tion por­tée au bien-être contri­bue à amé­lio­rer l’expérience des patients et en affecte la pré­ci­sion des mesures.

Figure 13 :  MiniBox + (Source : PulmOne) [38]

Sur le plan éco­no­mique, la poly­va­lence des plé­thys­mo­graphe per­met de réduire les coûts d’exploitation et de main­te­nance en limi­tant le besoin d’investissements dans des équi­pe­ments mul­tiples.  Le coût d’un plé­thys­mo­graphe étant assez peu impor­tant, il est pri­mor­dial de choi­sir un équi­pe­ment entiè­re­ment modu­lable. Ce qui sim­pli­fie la main­te­nance et pro­longe la durée de vie des appa­reils, peut en aug­men­ter le coût en consom­mable qui est un point de vigi­lance pour l’ingénieur bio­mé­di­cal. Par ailleurs, l’intégration des don­nées dans les sys­tèmes d’information hos­pi­ta­liers est un atout majeur que tous les modèles ne pos­sèdent pas. Les résul­tats cen­tra­li­sés sont faci­le­ment ana­ly­sés, sto­ckés et trans­mis, ce qui ren­force la coor­di­na­tion des soins et accé­lère les prises de déci­sion médi­cales. Ce confort est plé­bis­ci­té par les pra­ti­ciens mais demande une anti­ci­pa­tion dans l’achat pour sa mise en service.

Les plé­thys­mo­graphes de der­nières géné­ra­tions com­binent ain­si inno­va­tion, fia­bi­li­té et effi­ca­ci­té pour répondre aux exi­gences cli­niques tout en amé­lio­rant la qua­li­té des soins et en opti­mi­sant les res­sources dis­po­nibles. Un tableau ( voir annexe 2) réper­to­rie les prin­ci­paux élé­ments pour déter­mi­ner le choix d’une cabine de pléthysmographie.

C.     La gazométrie artérielle

La gazo­mé­trie est un exa­men d’analyse bio­lo­gique inté­gré en EFR, qui per­met de mesu­rer les gaz san­guins (oxy­gène et dioxyde de car­bone) à par­tir d'une prise de sang pro­ve­nant d'une artère [39].

Le prin­cipe physique

La gazo­mé­trie consiste à exa­mi­ner les gaz pré­sents dans le sang arté­riel (oxy­gène, dioxyde de car­bone) afin d'évaluer les échanges gazeux et l'efficacité de dif­fu­sion des voies res­pi­ra­toires. Pen­dant cet exa­men, une com­bi­nai­son de dif­fé­rents para­mètres per­met d'évaluer les échanges gazeux alvéo­laires. Le niveau d'oxygène dans le sang, connu sous le nom de PaO2 (en mmHg),  la quan­ti­té de CO2 rési­duelle dans le sang  PaCO2 (mmHg) et le poten­tiel d'hydrogène (pH) du sang. Grâce aux mesures de ces para­mètres, il est pos­sible d'en obte­nir d'autres. Par exemple, la concen­tra­tion en hydro­gé­no­car­bo­nate, éga­le­ment connu sous le nom de HCO3- (mmol/L), joue un rôle de tam­pon du pH dans le sang, ce qui garan­tit la fonc­tion d'homéostasie. Le taux d'oxygène mesu­rable dans le sang, appe­lé SaO2 (%), per­met éga­le­ment d'évaluer la quan­ti­té d'oxygène pré­sente dans l'hémoglobine [40].

La gazo­mé­trie est un exa­men qui offre donc deux avan­tages cliniques : 

Tableau 1 : Interprétation des résultats de la gazométrie artérielle en air ambiant (Source : Collège des enseignants en pneumologie) [41]

Le dérou­le­ment d’un exa­men de gazométrie

Les condi­tions de réalisation

Pour réa­li­ser une gazo­mé­trie, il s’agit d’une ponc­tion de sang arté­riel pou­vant être pré­le­vé à dif­fé­rents endroits : le poi­gnet (artère radiale), le bras (artère humé­rale), le lobe de l’oreille ou encore l’aine (artère fémo­ral). De manière fré­quente,  les résul­tats peuvent être dis­po­nibles en quelques minutes [42].

Les contraintes :

Avant un exa­men de gazo­mé­trie, le patient doit res­pec­ter cer­taines consignes impor­tantes : arrê­ter les médi­ca­ments comme les bron­cho­di­la­ta­teurs la veille de l’examen, évi­ter les efforts phy­siques impor­tants, ne pas fumer ni consom­mer d’alcool et pri­vi­lé­gier un repas léger avant l’examen. A noter que c’est un exa­men pou­vant être légè­re­ment dou­lou­reux. Un pan­se­ment com­pres­sif est posé à la fin du pré­lè­ve­ment pour pré­ve­nir d'éventuels hématomes.

IV. Le parcours d‎e ‎soin

Les tech­no­lo­gies de l’exploration fonc­tion­nelle res­pi­ra­toire, pré­sen­tées ci-des­sous, sont fon­da­men­tales lors du diag­nos­tic des mala­dies res­pi­ra­toires comme la BPCO et l’asthme. Par consé­quent, elles ont leur place dans la prise en charge des patients en France. En tant qu’ingénieur bio­mé­di­cal, il est indis­pen­sable de prendre connais­sance du par­cours de soin afin de prendre des meilleures déci­sions d’achat, ges­tion et opti­mi­ser les dis­po­si­tifs médi­caux en adé­qua­tion avec les besoins de l’établissement. 

1.    BPCO

Lorsque le patient pré­sente un des symp­tômes cli­niques révé­lant une pos­sible BPCO, tels que des expec­to­ra­tions, une toux per­sis­tante et des essouf­fle­ments, il devrait consul­ter immé­dia­te­ment le méde­cin. Notam­ment, si le patient est un fumeur ou s’il est expo­sé à des fac­teurs envi­ron­ne­men­taux qui sont toxiques ou irri­tants dans son quotidien. 

Le diag­nos­tic se fait prin­ci­pa­le­ment par spi­ro­mé­trie. A l'issue de l’examen, le pro­fes­sion­nel de san­té doit mon­trer que le patient pos­sède un trouble ven­ti­la­toire obs­truc­tif qui est non réver­sible après le test de réver­si­bi­li­té avec l’inhalation de bron­cho­di­la­ta­teurs (médi­ca­ments per­met­tant de dila­ter les bronches du patient). Plus pré­ci­sé­ment, la spi­ro­mé­trie démontre un rap­port VEMS/CVF qui est infé­rieur à 70%, ce qui est carac­té­ris­tique de cette patho­lo­gie. Pour aller plus loin dans le diag­nos­tic et connaitre la sévé­ri­té de la BPCO, les résul­tats spi­ro­mé­triques sont com­pa­rés aux valeurs de réfé­rence qui sont spé­ci­fiques selon la taille, le sexe, le poids et l’âge du patient (voir tableau 2). De même, le pneu­mo­logue peut effec­tuer un exa­men de plé­thys­mo­gra­phie afin de confir­mer le stade de la mala­die. Enfin, comme 70% des patients pré­sentent des comor­bi­di­tés asso­ciées [43], un exa­men par ima­ge­rie médi­cale peut être conseillée afin de repé­rer un trouble sous-jacent comme l’obésité, le can­cer bron­cho-pul­mo­naire, les patho­lo­gies car­dio­vas­cu­laires, entre autres [44].

Tableau 2 : Résultats de VEMS permettant de classer le degré de sévérité de la BPCO (Source : Inserm) [45] 

Une fois le diag­nos­tic posé, il est indis­pen­sable d’insister sur l’importance du sevrage taba­gique au patient. Néan­moins, il est impor­tant de savoir que la BPCO est une mala­die sans gué­ri­son, mais un ralen­tis­se­ment de l’évolution de la patho­lo­gie est pos­sible à l’aide des trai­te­ments. Selon les symp­tômes, il est pos­sible d’effectuer une vac­ci­na­tion anti­grip­pale pour les dimi­nuer [46]. Pour les cas les moins graves, le pneu­mo­logue va pres­crire des trai­te­ments médi­ca­men­teux qui se basent sur la prise de bron­cho­di­la­ta­teurs afin de mimer une res­pi­ra­tion cor­recte. Par contre, si le stade de la patho­lo­gie est très avan­cé, le patient va avoir besoin de l’oxygénothérapie de longue durée, où il y a une admi­nis­tra­tion pen­dant 15 heures d’oxygène, une réha­bi­li­ta­tion res­pi­ra­toire et un sui­vi nutritionnel. 

Un sui­vi cli­nique est néces­saire pour suivre l’amélioration des symp­tômes. Peu importe le stade de BPCO, le patient devra réa­li­ser une spi­ro­mé­trie une fois par an, afin d’évaluer l’évolution de la maladie. 

2.    Asthme

La prise en charge du patient débute géné­ra­le­ment par un inter­ro­ga­toire avec un pneu­mo­logue afin de com­prendre la mala­die du patient indi­vi­duel­le­ment. Ensuite, il y a lieu une aus­cul­ta­tion qui va per­mettre de repé­rer un rétré­cis­se­ment des bronches chez le patient asth­ma­tique et, à l’aide du sté­tho­scope, le méde­cin va pou­voir remar­quer un sif­fle­ment qui est carac­té­ris­tique de cette pathologie.

Le test com­plé­men­taire d’EFR qui per­met de poser le diag­nos­tic est la spi­ro­mé­trie. Grâce à cet exa­men, le pneu­mo­logue éva­lue le volume d’air qui passe dans les bronches quand le patient expire, cor­res­pon­dant au VEMS. De plus, le patient va réa­li­ser des efforts phy­siques à plu­sieurs reprises avant et après admi­nis­tra­tion d’un bron­cho­di­la­ta­teur tel que la ven­to­line. Si les bronches fer­mées s’ouvrent à nou­veau après inha­la­tion du médi­ca­ment, le diag­nos­tic est confirmé.

Mis à part le diag­nos­tic de l’asthme, la spi­ro­mé­trie per­met d’éviter les erreurs de diag­nos­tic. En effet, les sif­fle­ments que le pro­fes­sion­nel de san­té peut per­ce­voir avec le sté­tho­scope, ne sont pas for­cé­ment per­çus que dans le cas de l’asthme mais aus­si peuvent être pré­sents lors d’infections res­pi­ra­toires comme la bron­chite ou la pneumonie.

Par la suite, le patient asth­ma­tique peut pour­suivre les exa­mens pour trou­ver un trai­te­ment de fond mieux adap­té à son asthme et afin d’améliorer sa qua­li­té de vie.

Bien qu’il n’y ait pas de remède pour l’asthme, il y a des trai­te­ments dis­po­nibles qui peuvent aider à trai­ter les symp­tômes et empê­cher l’apparition d’une crise d’asthme. Tout d’abord, les per­sonnes asth­ma­tiques devraient évi­ter ou mini­mi­ser le contact avec les sub­stances de déclen­che­ment. Il existe éga­le­ment un cer­tain nombre de médi­ca­ments qui peuvent réduire les symp­tômes de l’asthme : les bron­cho­di­la­ta­teurs tels que les ago­nistes bêta-adr­éner­giques de courte action et les anti­cho­li­ner­giques sont sou­vent admi­nis­trés comme inha­la­teurs en urgence. Ces médi­ca­ments à action rapide pro­voquent un relâ­che­ment des muscles lisses et donc dila­ter les voies aériennes, les ouvrir de façon que le patient puisse respirer.

Les patients ayant des formes plus sévères pour­raient avoir besoin de trai­te­ments sup­plé­men­taires comme des doses quo­ti­diennes de cor­ti­coïdes, les ago­nistes des béta-blo­quants de longue durée ou les anta­go­nistes de leu­co­triènes. Dans des cas très graves, les cor­ti­co­sté­roïdes par voie intra­vei­neuse, le sul­fate de magné­sium et l’oxygénothérapie pour­raient être nécessaires.

V. L'innovation et les nouvelles technologies en ‎EFR

1.    La contribution de l’ingénieur biomédical dans l’innovation

L'ingénieur bio­mé­di­cal joue un rôle impor­tant dans l'implémentation et la mise en place des nou­velles tech­no­lo­gies en Explo­ra­tions Fonc­tion­nelles Res­pi­ra­toires. Cette pro­fes­sion com­bine exper­tise tech­nique et connais­sance médi­cale pour inté­grer effi­ca­ce­ment les avan­cées tech­no­lo­giques dans les pra­tiques cli­niques. L'ingénieur bio­mé­di­cal éva­lue les nou­velles tech­no­lo­gies, s'assure de leur confor­mi­té avec les normes régle­men­taires et médi­cales, et forme le per­son­nel de san­té à leur uti­li­sa­tion. Il par­ti­cipe éga­le­ment à l'analyse des don­nées col­lec­tées, ce qui contri­bue à amé­lio­rer les diag­nos­tics et les soins aux patients. L'ingénieur bio­mé­di­cal est essen­tiel pour garan­tir que les inno­va­tions en EFR soient non seule­ment tech­ni­que­ment viables, mais aus­si adap­tées aux besoins spé­ci­fiques des patients et inté­grées de manière fluide dans les par­cours de soins. Nous allons main­te­nant nous foca­li­ser sur trois inno­va­tions comme les EMG dia­phrag­ma­tiques, la spi­ro­mé­trie 3D et tomo­gra­phie d'impédance élec­trique (EIT).

2.    Les EFR neuromusculaires : EMG diaphragmatique

L’électromyographie du dia­phragme (EMG) est une tech­nique très spé­ci­fique qui est uti­li­sée dans le ser­vice de pneu­mo­lo­gie de l’hôpital Pitié Sal­pê­trière de l'AP-HP. Contrai­re­ment à la spi­ro­mé­trie ou la plé­thys­mo­gra­phie, l’EMG per­met d’évaluer direc­te­ment l’état fonc­tion­nel du diaphragme.

Lors d’un exa­men, un élec­tro­myo­gramme (voir figure 14) est uti­li­sé. Il va y avoir des sti­mu­la­tions magné­tiques et le méde­cin va pla­cer des plaques au niveau du cou du patient, créant ain­si un champ élec­trique qui sti­mule le nerf phré­nique. Plus pré­ci­sé­ment, ce nerf est indis­pen­sable dans la res­pi­ra­tion car il repré­sente le nerf prin­ci­pal du dia­phragme. Ensuite, les sti­mu­la­tions vont pro­vo­quer la contrac­tion du dia­phragme. Ain­si, afin de mesu­rer les pres­sions géné­rées lors des contrac­tions, des bal­lon­nets en latex avec des cap­teurs de pres­sion sont insé­rés par le nez et pla­cés au niveau de l'œsophage et de l'estomac, sous anes­thé­sie locale. Les cap­teurs de pres­sion vont per­mettre de mesu­rer les varia­tions de pres­sion créées par la contrac­tion du diaphragme.

Figure 14 : Électromyogramme chez Duomed (Source : Duomed) [47]

À chaque sti­mu­la­tion, des courbes appa­raissent à l'écran, per­met­tant au méde­cin de visua­li­ser et d’évaluer pré­ci­sé­ment la contrac­tion dia­phrag­ma­tique. Cette tech­nique donne des infor­ma­tions plus détaillées sur la dyna­mique mus­cu­laire et per­met de dis­tin­guer les pro­blèmes neu­ro­mus­cu­laires des troubles mécaniques.

En tant qu'applications cli­niques, cet exa­men est utile pour les patients atteints de mala­dies neu­ro­mus­cu­laires comme la sclé­rose laté­rale amyo­tro­phique ou la dys­tro­phie mus­cu­laire, qui affectent indi­rec­te­ment la res­pi­ra­tion. Dans le cas de la BPCO, les patients pré­sentent fré­quem­ment une alté­ra­tion de la force du dia­phragme et donc ceci impacte leur capa­ci­té à res­pi­rer cor­rec­te­ment [48].

3.    La spirométrie 3D en IRM

L’imagerie par réso­nance magné­tique (IRM) est la moda­li­té d’imagerie fonc­tion­nelle ayant le poten­tiel de sup­pléer les EFR. Cette moda­li­té sup­prime les dif­fi­cul­tés de com­pliance du patient ou d’invalidité. La spi­ro­mé­trie 3D par IRM, offre une carac­té­ri­sa­tion régio­nale pré­cise de la fonc­tion pul­mo­naire, consti­tuant une évo­lu­tion pro­met­teuse des EFR.

Les tra­vaux de Bau­man, Kolb et Bouc­neau mettent en lumière son poten­tiel dans l’analyse de la ven­ti­la­tion pour chaque seg­ment pul­mo­naire (voir figure 15). Une étude sur des volon­taires sains a per­mis de car­to­gra­phier des motifs ven­ti­la­toires régio­naux, confir­mant la sen­si­bi­li­té de l’IRM aux gra­dients de ven­ti­la­tion liés à la gra­vi­té et ouvrant la voie à la créa­tion de pro­fils ven­ti­la­toires types com­pa­rables à ceux des EFR. 

La spi­ro­mé­trie 3D par IRM a été appli­quée à des cas cli­niques variés, incluant asthme, BPCO, dys­tro­phies mus­cu­laires et COVID long. Cette étude cli­nique révèle des motifs ven­ti­la­toires spé­ci­fiques à chaque patho­lo­gie et per­met éga­le­ment d’explorer les contri­bu­tions dif­fé­ren­ciées des muscles tho­ra­ciques et du dia­phragme. Ces avan­cées font écho aux dis­po­si­tifs déve­lop­pés à la Pitié-Sal­pê­trière pour ana­ly­ser les troubles du dia­phragme, ren­for­çant ain­si l’intérêt de cette tech­no­lo­gie dans la com­pré­hen­sion et le sui­vi des patho­lo­gies respiratoires.

Figure 15 : Image de Spirométrie par IRM avec la légende en bas à droite (Source : « Magnetic resonance imaging of respiratory mechanics ») [49]

4.    La tomographie par impédance électrique

Le Pul­mo­Vis­ta 500 de chez Dra­ger est un appa­reil inno­vant uti­li­sant la tomo­gra­phie d'impédance élec­trique (EIT) pour four­nir une visua­li­sa­tion en temps réel de la ven­ti­la­tion régio­nale des pou­mons. Grâce à une cein­ture d'électrodes pla­cée autour du tho­rax (voir figure 16), l’appareil mesure les varia­tions de conduc­ti­vi­té élec­trique liées aux mou­ve­ments d’air dans les pou­mons. Ces don­nées sont ensuite trans­for­mées en images dyna­miques mon­trant la dis­tri­bu­tion de la ven­ti­la­tion, ain­si qu’en para­mètres comme les varia­tions d’impédance (ΔEELI) ou les délais de ven­ti­la­tion régio­nale (RVD). Ces infor­ma­tions per­mettent une sur­veillance conti­nue et non inva­sive des fonc­tions pul­mo­naires, en par­ti­cu­lier dans des contextes cri­tiques tels que les soins inten­sifs ou la prise en charge des patho­lo­gies res­pi­ra­toires complexes.

Figure 16 : Disposition Pulmovista sur patient (Source : Dräger) [50]

Le Pul­mo­Vis­ta 500 est un outil com­plé­men­taire aux tech­niques clas­siques d’EFR. Par exemple, là où la spi­ro­mé­trie mesure les volumes pul­mo­naires glo­baux, l’EIT four­nit une ana­lyse régio­nale de la ven­ti­la­tion, aidant à iden­ti­fier des dés­équi­libres spé­ci­fiques dans les dif­fé­rentes seg­men­ta­tions pul­mo­naires. Avec la plé­thys­mo­gra­phie, qui éva­lue les volumes non mobi­li­sables comme le volume rési­duel, l’EIT ajoute une dimen­sion dyna­mique en sui­vant les varia­tions de ces volumes en temps réel, notam­ment lors des manœuvres de recru­te­ment alvéo­laire. La gazo­mé­trie arté­rielle, qui ana­lyse les échanges gazeux, est com­plé­tée par l'EIT, qui loca­lise les zones pul­mo­naires res­pon­sables des ano­ma­lies détec­tées, faci­li­tant les ajus­te­ments des para­mètres ventilatoires.

Conclusion

Les explo­ra­tions fonc­tion­nelles res­pi­ra­toires repré­sentent une moda­li­té bio­mé­di­cale par­fois insuf­fi­sam­ment valo­ri­sée, voire sous-esti­mée. Ce phé­no­mène résulte de plu­sieurs fac­teurs conver­gents, notam­ment le coût rela­ti­ve­ment faible de ces équi­pe­ments, leur clas­si­fi­ca­tion en tant que dis­po­si­tifs médi­caux de classe IIA (ne néces­si­tant pas de main­te­nance obli­ga­toire) et l'absence récente d’innovations de rup­ture dans ce domaine. Ces élé­ments peuvent expli­quer la per­cep­tion géné­rale des EFR comme une moindre prio­ri­té dans la ges­tion bio­mé­di­cale hospitalière.

Cepen­dant, comme il a été sou­li­gné dans ce mémoire d’intelligence métho­do­lo­gique, l’évolution des équi­pe­ments, incluant des tech­no­lo­gies uti­li­sées en rou­tine cli­nique et des inno­va­tions, tend à remettre en ques­tion cer­tains à prio­ri concer­nant les EFR. Il est appa­ru impor­tant de faire un état des lieux du rôle cli­nique des EFR et de mettre en avant leur diver­si­té tech­no­lo­gique, ain­si que les avan­cées sus­cep­tibles de trans­for­mer les pra­tiques cli­niques et le par­cours patient.

Les nou­velles tech­no­lo­gies en matière de connec­ti­vi­té, d’ergonomie, de réglages, de main­te­nance, ain­si que les pro­grès dans la cali­bra­tion et la sen­si­bi­li­té des équi­pe­ments, ouvrent de nou­velles pers­pec­tives pour leur déploie­ment au sein des éta­blis­se­ments hospitaliers.

Dans l’espoir que ce rap­port aura sus­ci­té votre inté­rêt pour les tech­no­lo­gies liées aux EFR et qu’il contri­bue­ra à ren­for­cer leur recon­nais­sance et leur intégration.

Annexes

Annexe 1 : Tableau comparatif des spiromètres
Annexe 2 : Tableau comparatif des pléthysmograhes

Bibliographie 

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[31] D. F. Aubourg, « Explo­ra­tions fonc­tion­nelles res­pi­ra­toires de l’adulte ». 2017. Consul­té le : 2 novembre 2024. [En ligne]. Dis­po­nible sur : http://www.smtoif.asso.fr/upload/docs/comptesrendus/3877172107528882916216850484394684458271/Cours%20Spirométrie%202017.pdf

[32] S. GROMCZYK, « Défi­ni­tion des besoins pour le renou­vel­le­ment d’une cabine de plé­thys­mo­gra­phie », Uni­ver­si­té de Tech­no­lo­gie de Com­piègne, Hôpi­tal Robert-PAX de Sar­re­gue­mines, 2010. Consul­té le : 10 novembre 2024. [En ligne]. Dis­po­nible sur : https://www.utc.fr/tsibh/public/3abih/10/stage/gromczyk/index.html#Les_examens_des_EFR

[33] Socié­té de Pneu­mo­lo­gie de Langue Fran­çaise, « Plé­thys­mo­gra­phie : Théo­rie et pra­tique ». 2013. Consul­té le : 10 novembre 2024. [En ligne]. Dis­po­nible sur : https://splf.fr/wp-content/uploads/2014/10/Atelier-Plethysmographie-2013.pdf

[34] Syl­vie Pou­let, « La plé­thys­mo­graphe : à quoi sert cet ins­tru­ment médi­cal ? », Pas­se­port San­té, nov. 2024, Consul­té le : 18 novembre 2024. [En ligne]. Dis­po­nible sur : https://www.passeportsante.net/materiel-medical?doc=plethysmographe-sert-cet-instrument-medical

[35] L. Delau­nois et J.-P. Del­wiche, « Explo­ra­tion fonc­tion­nelle res­pi­ra­toire », EMC - Pneu­mo­lo­gie, vol. 2, no 2, p. 61‑73, mai 2005, doi : https://doi.org/10.1016/j.emcpn.2005.04.003.

[36] T. Per­ez, « La plé­thys­mo­gra­phie est-elle néces­saire dans l’asthme ? », Revue Fran­çaise d’Allergologie, vol. 53, no 3, p. 113‑116, avr. 2013, doi : https://doi.org/10.1016/j.reval.2013.01.019.

[37] R. Bar­bier, « Pour­quoi et Com­ment mesu­rer et inter­pré­ter les RVA / RaW ? », Blog du maté­riel médi­cal, mai 2022, Consul­té le : 19 novembre 2024. [En ligne]. Dis­po­nible sur : https://www.mediprostore.com/blog/pourquoi-et-comment-mesurer-et-interpreter-les-rva-raw-dans-votre-pratique-quelques-reponses-dun-pneumologue/

[38] Pul­mOne, Cla­rion Medi­cal Tech­no­lo­gies, « Mini­Box + ». 2019. [En ligne]. Dis­po­nible sur : https://medical.clarionmedical.com/hubfs/product-images/surgical/minibox/PulmOne-MiniBox-Brochure-Clarion.pdf?hsLang=fr

[39] « Explo­ra­tion fonc­tion­nelle res­pi­ra­toire (EFR) », Elsan Care. Consul­té le : 16 novembre 2024. [En ligne]. Dis­po­nible sur : https://www.elsan.care/fr/pathologie-et-traitement/maladies-poumons/exploration-fonctionnelle-respiratoire-EFR-definition-deroulement-suites

[40] J. Vio­let, « Gaz du sang arté­riel », Fiches IDE, mis à jour 22 août 2018. Consul­té le : 18 novembre 2024. [En ligne]. Dis­po­nible sur : https://www.fiches-ide.fr/gaz-du-sang-arteriel/

[41] P. F. Cha­bot et al., « Explo­ra­tions Fonc­tion­nelles Res­pi­ra­toires et équi­libre aci­do-basique aux ECN », Col­lège des ensei­gnants en pneu­mo­lo­gie, 2017. Consul­té le : 19 novembre 2024. [En ligne]. Dis­po­nible sur : https://cep.splf.fr/wp-content/uploads/2017/07/EFR-pour-ECN-2017.pdf

[42] Hos­pices Civils de Lyon (HCL), « Explo­ra­tion fonc­tion­nelle res­pi­ra­toire (EFR) / Spi­ro­mé­trie ». 18 novembre 2024. Consul­té le : 14 jan­vier 2025. [En ligne]. Dis­po­nible sur : https://www.chu-lyon.fr/exploration-fonctionnelle-respiratoire-efr-spirometrie

[43] Haute Auto­ri­té de San­té (HAS) et Assu­rance Mala­die, « Guide du par­cours de soins “Bron­cho­pneu­mo­pa­thie chro­nique obs­truc­tive” ». novembre 2019. [En ligne]. Dis­po­nible sur : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2020-01/app_323_guide_bpco_actu_2019_vf.pdf

[44] G. Brin­chault et al., « Les comor­bi­di­tés dans la BPCO », Revue de Pneu­mo­lo­gie Cli­nique, vol. 71, no 6, p. 342‑349, déc. 2015, doi : https://doi.org/10.1016/j.pneumo.2015.09.009.

[45] Ins­ti­tut Natio­nal de la San­té et de la Recherche Médi­cale, « Bron­cho­pneu­mo­pa­thie chro­nique obs­truc­tive (BPCO), une toux chro­nique et un essouf­fle­ment à ne pas négli­ger », Inserm, juin 2020, Consul­té le : 19 novembre 2024. [En ligne]. Dis­po­nible sur : https://www.inserm.fr/dossier/bronchopneumopathie-chronique-obstructive-bpco/

[46] P.-R. Bur­gel, « Quels vac­cins pour les patients atteints de BPCO ? », La revue du pra­ti­cien, no 74(1);13‑5, janv. 2024, Consul­té le : 19 novembre 2024. [En ligne]. Dis­po­nible sur : https://www.larevuedupraticien.fr/article/quels-vaccins-pour-les-patients-atteints-de-bpco

[47] DUOMED, « Sier­ra Sum­mit - EMG, NCS, EP, et Ultra­sons ». Consul­té le : 10 décembre 2024. [En ligne]. Dis­po­nible sur : https://www.duomed.com/fr-BE/produits/sierra-summit-emg-ncs-ep-et-ultrasons

[48] O. Bou­rou­bi, A. Chi­khi, et N. Zaa­bat, « L’atteinte de l’EMG de sur­face du dia­phragme chez le BPCO », Revue des Mala­dies Res­pi­ra­toires, vol. 36, p. A67, janv. 2019, doi :https://doi.org/10.1016/j.rmr.2018.10.126.

[49] T. Bouc­neau, « Magne­tic reso­nance ima­ging of res­pi­ra­to­ry mecha­nics. Signal and Image Pro­ces­sing. », Uni­ver­si­té Paris Saclay (COmUE), 3 juillet 2019. [En ligne]. Dis­po­nible sur : https://theses.hal.science/tel-03336547

[50] E. Tes­ch­ner et M. Imhoff, « Tomo­gra­phie par impé­dance élec­trique : La réa­li­sa­tion de la sur­veillance régio­nale de la ven­ti­la­tion - Drä­ger », août 2015, [En ligne]. Dis­po­nible sur : https://www.draeger.com/Content/Documents/Products/eit-bk-gesamt-9067044-fr-1508-2.pdf


Cartographie interactive des acteurs de l’écosystème réglementaire des dispositifs médicaux

IDS247 - Renouvellement des logiciels de GMAO du GHT 84

Auteurs

Contacts

Citation

A rap­pe­ler pour tout usage : SOUBIROUS David, "Renou­vel­le­ment des logi­ciels de GMAO du GHT 84", Uni­ver­si­té de Tech­no­lo­gie de Com­piègne (France), Mas­ter Ingé­nie­rie de la San­té, Par­cours Tech­no­lo­gies Bio­mé­di­cales et Ter­ri­toires de de San­té (TBTS), Mémoire de Stage, https://travaux.master.utc.fr/, réf n° IDS247, Juillet 2024, https://travaux.master.utc.fr/formations-master/ingenierie-de-la-sante/ids247

Glossaire

CCTP : Cahier des Clauses Tech­niques Particulières

CH : Centre Hospitalier

ECME : Équi­pe­ment de Contrôle de Mesures et Essais

GHT : Grou­pe­ment Hos­pi­ta­lier de Territoire

GMAO : Ges­tion de Main­te­nance Assis­tée par Ordinateur

RSQM : Registre de Sécu­ri­té, Qua­li­té et Maintenance

SSIAD : Ser­vice de Soins Infir­miers à Domicile

Résumé

Le Grou­pe­ment Hos­pi­ta­lier de Ter­ri­toire de Vau­cluse (GHT 84) se com­pose de 11 Centres Hos­pi­ta­liers (CH) uti­li­sant des logi­ciels de Ges­tion de Main­te­nance Assis­tée par Ordi­na­teur (GMAO [1, 2]) très dis­pa­rates, allant du logi­ciel fait mai­son au spé­cia­li­sé, aus­si bien dans les ser­vices bio­mé­di­caux que tech­niques, et l’un d’entre eux est en fin de sup­port depuis 2022.

Face à ce constat, le pro­jet de déploie­ment d’une nou­velle GMAO com­mune aux éta­blis­se­ments vise à uni­fier et moder­ni­ser la ges­tion des équi­pe­ments médi­caux et tech­niques. Ce pro­jet lan­cé en 2022 répond à des besoins cri­tiques, comme la fin de sup­port du logi­ciel SOFIA ou la néces­si­té de se doter d’une GMAO pour cer­tains établissements.

La pre­mière phase a été de recen­ser les besoins et les spé­ci­fi­ca­tions requises des dif­fé­rents éta­blis­se­ments avant de pro­cé­der à un sour­cing, afin de faire un pre­mier choix dans la sélec­tion des can­di­dats. L’organisation de démons­tra­tions et la mise en place de ver­sions d’essai ont per­mis d’évaluer les solu­tions pro­po­sées des dif­fé­rents four­nis­seurs et de choi­sir la GMAO cor­res­pon­dant le mieux aux besoins du GHT 84.

Vu le temps néces­saire pour mener à bien un tel pro­jet, le déploie­ment et la confi­gu­ra­tion se réa­li­se­ront après la fin de mon stage. Cette étape est pri­mor­diale pour obte­nir une solu­tion per­for­mante répon­dant aux attentes des uti­li­sa­teurs. Cela impli­que­ra une ana­lyse des pro­ces­sus exis­tants et sou­hai­tés, de réa­li­ser la migra­tion des don­nées, de for­mer les futurs uti­li­sa­teurs et de réa­li­ser un sui­vi post-déploie­ment pour ajus­ter et amé­lio­rer la solu­tion retenue.

Abstract

The Grou­pe­ment Hos­pi­ta­lier de Ter­ri­toire de Vau­cluse (GHT 84) com­prises 11 hos­pi­tals (CH) using very dis­pa­rate Com­pu­te­ri­zed Main­te­nance Mana­ge­ment Sys­tem (CMMS) soft­ware, ran­ging from home­made solu­tions to spe­cia­li­zed ones, in both bio­me­di­cal and tech­ni­cal ser­vices. One of these sys­tems has been out of sup­port since 2022.

In res­ponse to these fin­dings, the pro­ject to deploy a new com­mon CMMS across the faci­li­ties aims to uni­fy and moder­nize the mana­ge­ment of medi­cal and tech­ni­cal equip­ment. Laun­ched in 2022, this pro­ject addresses cri­ti­cal needs such as the end of sup­port for the SOFIA soft­ware and the neces­si­ty for some faci­li­ties to acquire a CMMS.

The first phase invol­ved iden­ti­fying the needs and spe­ci­fi­ca­tions of the various faci­li­ties before pro­cee­ding with sour­cing to make an ini­tial selec­tion of can­di­dates. Orga­ni­zing demons­tra­tions and imple­men­ting trial ver­sions allo­wed for the eva­lua­tion of pro­po­sed solu­tions from dif­ferent sup­pliers and the selec­tion of the CMMS that best meets the needs of GHT 84.

Given the time requi­red to suc­cess­ful­ly com­plete such a pro­ject, deploy­ment and confi­gu­ra­tion will take place after the end of my inter­n­ship. This step is cru­cial to obtai­ning a high-per­for­ming solu­tion that meets user expec­ta­tions. It will involve ana­ly­zing exis­ting and desi­red pro­cesses, migra­ting data, trai­ning future users, and conduc­ting post-deploy­ment fol­low-up to adjust and improve the selec­ted solution.

Remerciements

Je tiens à remer­cier toutes les per­sonnes que j’ai pu ren­con­trer lors de ce stage au centre hos­pi­ta­lier d’Avignon ain­si que le ser­vice bio­mé­di­cal qui m’a accueilli au sein de son équipe.

A ce titre, je remer­cie tout par­ti­cu­liè­re­ment Madame Syl­viane GRANGE, Ingé­nieure cheffe du ser­vice bio­mé­di­cal et tutrice de mon stage, pour son accom­pa­gne­ment et ses pré­cieux conseils. Sa dis­po­ni­bi­li­té et son pro­fes­sion­na­lisme m’ont gran­de­ment aidé dans mon épa­nouis­se­ment personnel.

Je pense éga­le­ment à toute l’équipe péda­go­gique de l’UTC qui m’a tant appris, ain­si qu’à mes proches qui m’ont sou­te­nu et accom­pa­gné tout au long de cette année.

Téléchargements

IDS247 - Mémoire d'intelligence méthodologique
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Mémoire Complet

Renouvellement des logiciels de GMAO du GHT 84

Introduction

L’objectif prin­ci­pal d’un GHT est de mutua­li­ser les res­sources et de ren­for­cer la coopé­ra­tion entre les éta­blis­se­ments de san­té afin d’améliorer la qua­li­té et la sécu­ri­té des soins pro­di­gués aux patients. Ce par­te­na­riat entre les dif­fé­rentes struc­tures de san­té vise à har­mo­ni­ser les pra­tiques médi­cales et cela peut aus­si pas­ser par une par­ti­ci­pa­tion conjointe des ser­vices sup­port (Bio­mé­di­cal, infor­ma­tique, logistique…).

La mise en place d’une GMAO com­mune à tous les éta­blis­se­ments membres d’un GHT per­met­trait de stan­dar­di­ser des pro­cé­dures de main­te­nance, de ges­tion des inven­taires et d'achats. L’utilisation d’une base de don­nées com­mune assu­re­rait une uni­for­mi­té et une cohé­rence entre les établissements.

Le choix d’une « bonne » GMAO est déjà impor­tant et pas évident à prendre pour un seul éta­blis­se­ment, il est d’autant plus dif­fi­cile de sélec­tion­ner une solu­tion qui convienne à tout le GHT.

Un tel pro­jet de chan­ge­ment s’articule sur plu­sieurs mois, voire plu­sieurs années en fonc­tion des res­sources néces­saires pour le mener à bien, aus­si bien humaines que finan­cières. L’adhésion de toutes les par­ties est pri­mor­diale et le sou­tien ins­ti­tu­tion­nel clai­re­ment affiché.

I - Présentation du Groupement Hospitalier de Territoire de Vaucluse, du CH d’Avignon et du service biomédical du CH d’Avignon

1.1 Présentation du GHT 84

Le regrou­pe­ment des GHT en région PACA est réa­li­sé par dépar­te­ment (cf. figure 1).

Figure 1 : Carte du GHT de Vaucluse (source auteur)

Le GHT 84 regroupe 11 des 13 CH du dépar­te­ment de Vau­cluse, pré­sen­tés des figures 2 à 12, dont l'établissement sup­port est le CH Hen­ri Duf­faut d’Avignon [3].

Figure 2 : CH du pays d'Apt (source auteur)
Figure 3 : CH Henri Duffaut, Avignon (source auteur)
Figure 4 : CH Louis Pasteur, Bollène (source auteur)
Figure 5 : CH de Carpentras (source auteur)
Figure 6 : CH de Cavaillon-Lauris (source auteur)
Figure 7 : CH de Gordes (source auteur)
Figure 8 : CH de l'Isle sur Sorgue (source auteur)
Figure 9 : CH d'Orange (source auteur)
Figure 10 : CH de Sault (source auteur)
Figure 11 : CH de Valréas (source auteur)
Figure 12 : CH de Vaison la Romaine (source auteur)

Le CH de Mont­fa­vet, qui dis­pose d’une déro­ga­tion au vu de son acti­vi­té médi­cale (psy­chia­trique), et le CH de Per­tuis qui a fusion­né avec le CH d’Aix en Pro­vence en 2012 ne font pas par­tie du GHT 84.

Le GHT 84, dont la conven­tion consti­tu­tive a été para­phée en juin 2016 pour 10 ans, repré­sente un mon­tant finan­cier d’activité de soins de 500 mil­lions d’euros pour 600 000 habi­tants, et un ensemble poten­tiel de 3159 lits pour un total de 70 000 séjours MCO (Hos­pi­ta­li­sa­tion en soins de courte durée), avec un effec­tif de 425 pra­ti­ciens et 5250 per­son­nels non médicaux.

1.2 Présentation du CH Henri Duffaut d’Avignon

Le chan­tier de construc­tion de l’hôpital Hen­ri Duf­faut a débu­té et s’est fina­li­sé en 1979. Le 17 novembre 1981, les ser­vices quittent l’hôpital his­to­rique de Saint Marthe, dont la capa­ci­té d’accueil était deve­nue insuf­fi­sante, pour inté­grer le nou­vel hôpi­tal. Dans les années 2000, l’hôpital voit l’extension des acti­vi­tés et la moder­ni­sa­tion des bâti­ments et ser­vices. L’année 2010 est mar­quée par l’inauguration d’une exten­sion sud de 30 000m² et 220 lits et depuis il n’a ces­sé de se moder­ni­ser pour confor­ter son posi­tion­ne­ment de centre de réfé­rence sur le ter­ri­toire de san­té de centre de Vau­cluse [4].

Le Centre Hos­pi­ta­lier d’Avignon a un rôle par­ti­cu­lier dans le mana­ge­ment du pro­jet médi­cal et assure des fonc­tions mutua­li­sées pour le compte des autres établissements.

Cette mutua­li­sa­tion a pour objet de garan­tir une effi­cience dans les orga­ni­sa­tions et de per­mettre à terme des éco­no­mies en matière d’achats notamment.

Il s’agit éga­le­ment de mettre en place un sys­tème infor­ma­tique convergent entre tous les éta­blis­se­ments et un dépar­te­ment d’information médi­cale de ter­ri­toire. De même, sont pré­vues la coor­di­na­tion des ins­ti­tuts de for­ma­tion et des plans de for­ma­tion ain­si qu’une poli­tique d’achat unique.

D’autres fonc­tions médi­co-tech­niques (radio­lo­gie, labo­ra­toires et phar­ma­cie) seront aus­si orga­ni­sées en commun.

L’hôpital en quelques chiffres [5] :

1.3 Présentation du service biomédical du CH Henri Duffaut d’Avignon

Le ser­vice bio­mé­di­cal de l’hôpital d’Avignon est com­po­sé de 2 ingé­nieurs et 7 tech­ni­ciens (cf. figure 13).

Figure 13 : Organigramme du service biomédical d'Avignon (source auteur)

Le rôle du ser­vice bio­mé­di­cal est cru­cial dans l’hôpital car, il assure la ges­tion et la main­te­nance des dis­po­si­tifs médi­caux (DM) uti­li­sés pour diag­nos­ti­quer, trai­ter et sur­veiller les patients. Il joue un rôle essen­tiel dans le main­tien de la qua­li­té des soins de san­té en garan­tis­sant que les DM fonc­tionnent de manière fiable et sécu­ri­sée.  Voi­ci quelques-unes des fonc­tions clés du ser­vice biomédical :

II - Etat des lieux des GMAO et projet du GHT 84

2.1 Etat des lieux des différentes GMAO du GHT 84

Sur le GHT 84, les CH ne pos­sèdent pas tous une GMAO, et pour ceux qui en sont dotés, elles sont sou­vent dif­fé­rentes d’un site à un autre.

Cer­tains uti­lisent Excel ou encore une « GMAO mai­son » ou bien d’autres éta­blis­se­ments confient leur sui­vi à une socié­té extérieure.

L’utilisation de ces « GMAO » peuvent être com­mune aux ser­vices bio­mé­di­caux et aux ser­vices tech­niques avec une base en com­mun ou non sui­vant les éta­blis­se­ments ou, comme le CH d’Avignon pos­sé­der un logi­ciel dif­fé­rent pour chaque service.

Le nombre de DM géré par les ser­vices bio­mé­di­caux est très dis­pa­rate en fonc­tion des éta­blis­se­ments, moins de 100 pour les CH de Gordes et Sault, 3000 pour le CH d’Oranges et près de 9000 pour le CH d’Avignon. De ce fait, la pro­chaine GMAO devra cor­res­pondre à de petits comme de gros éta­blis­se­ments et répondre à dif­fé­rents types d’utilisation car, elle pour­rait être uti­li­sée aus­si bien par le ser­vice bio­mé­di­cal que les ser­vices tech­niques, voire même l’informatique.

Pour le CH d’Avignon, un sou­ci se pose en plus depuis 2021, à savoir que la socié­té ASDZ, four­nis­seur de la GMAO SOFIA réa­li­sé sous 4D, a fer­mé ses portes. De ce fait, l’établissement ne peut plus avoir recours auprès de cette socié­té en cas de pro­blèmes ren­con­trés. Le pire scé­na­rio serait de perdre toute la base de don­nées, sans pos­si­bi­li­té de pou­voir la récu­pé­rer. Dans ce cas-là, le CH pour­rait perdre tout son inven­taire ain­si que son Registre de Sécu­ri­té, Qua­li­té et Main­te­nance (RSQM).

2.2 Projet de déploiement d’une nouvelle GMAO

Le déploie­ment d’une nou­velle GMAO au sein d’un GHT consti­tue un pro­jet stra­té­gique visant à amé­lio­rer la ges­tion des équi­pe­ments médi­caux, aus­si bien la main­te­nance que les achats [6, 7]. Par exemple la créa­tion des types modèles des DM iden­tiques à tout le GHT per­met­tra de connaitre plus pré­ci­sé­ment l’état de l’inventaire et de mieux gérer leur maintenance.

Ce pro­jet a débu­té en 2022 pour le GHT 84 pour 2 rai­sons prin­ci­pales : le besoin du CH d’Apt d’obtenir une GMAO et la fin de sup­port de la GMAO actuelle du CH d’Avignon.

La pre­mière phase du pro­jet a consis­té à réa­li­ser une ana­lyse des besoins des dif­fé­rents uti­li­sa­teurs et des spé­ci­fi­ca­tions requises pour la nou­velle GMAO. Pour ce faire, une consul­ta­tion a été menée auprès des ser­vices bio­mé­di­caux et tech­niques de tous les CH du GHT pour recueillir leurs besoins et leurs attentes. L’utilisation de l’outil Teams de Micro­soft s’est avé­ré utile à toutes les étapes du pro­jet. Les éta­blis­se­ments avaient à dis­po­si­tion des fichiers « Excel » sur les­quels ils devaient ren­sei­gner plu­sieurs infor­ma­tions comme :

Cette étape a déjà été effec­tuée avant mon arrivée.

Afin de mieux com­prendre les défis et les oppor­tu­ni­tés du déploie­ment d’une nou­velle GMAO, une ana­lyse SWOT a été réa­li­sée (cf. figure 14). Cette ana­lyse a per­mis de dres­ser un por­trait des forces et des fai­blesses liées au projet.

Figure 14 : SWOT (source auteur)

Après avoir défi­ni les besoins et la réa­li­sa­tion d’un Cahier des Clauses Tech­niques Par­ti­cu­lières (CCTP) pro­vi­soire [8] [9], la phase sui­vante consiste à sélec­tion­ner plu­sieurs four­nis­seurs pré­sents sur le mar­ché [10].

III - Conduite du projet de changement de la GMAO

Pour mener à bien un tel pro­jet, un QQOQCP est une méthode utile pour orga­ni­ser et struc­tu­rer les dif­fé­rentes étapes (figure 15).

Figure 15 : QQOQCP (source auteur)

3.1 Sourcing et Choix des candidats

Le sour­cing est une étape impor­tante dans le pro­ces­sus de sélec­tion d’une nou­velle GMAO. Il per­met d’identifier, d’évaluer et de choi­sir les four­nis­seurs poten­tiels de la solu­tion qui répon­dra le mieux aux besoins du GHT.

Après avoir défi­ni les besoins et les cri­tères de sélec­tion, il faut recher­cher des édi­teurs de GMAO sus­cep­tibles de cor­res­pondre aux attentes du GHT. Pour cette recherche, plu­sieurs pos­si­bi­li­tés sont possibles :

- Des recherches en ligne : uti­li­sa­tion des moteurs de recherche.

- Consul­ter des forums de dis­cus­sions pour obte­nir des recommandations.

- Appe­ler d’autres CH pour savoir qu’elle GMAO ils uti­lisent et leur avis.

- Lire des avis d’utilisateurs et des études de cas pour éva­luer les fournisseurs.

Pour cette recherche, le GHT s’est appuyé sur le forum Syner­bio­med, le bouche à oreille, mais aus­si sur les cen­trales d’achats afin de connaitre les dif­fé­rentes GMAO, ce qui a per­mis de cibler 6 logi­ciels pour com­men­cer. Suite à ces recherches, une ana­lyse a été effec­tuée pour ne rete­nir que 3 can­di­dats en se basant sur :

3.2 Démonstration et essai des différentes GMAO

Texte

Suite au choix des 3 can­di­dats rete­nus, une jour­née de démons­tra­tion des dif­fé­rentes GMAO a été pro­gram­mée au CH d’Orange, avec des repré­sen­tants de chaque éta­blis­se­ment et les four­nis­seurs de logi­ciel le 26 mars 2024.

Une maquette de démons­tra­tion réa­li­sée à l’avance a été four­nie aux socié­tés deux semaines avant leur pré­sen­ta­tion, dans le but d’avoir un dérou­lé de leur démons­tra­tion iden­tique afin de pou­voir faci­li­ter la nota­tion (cf. figure 16).

Figure 16 : maquette de démonstration (source auteur)

En paral­lèle, une liste de ques­tions non four­nie aux can­di­dats a été pré­pa­rée pour véri­fier que les four­nis­seurs connais­saient bien leur pro­duit et les contraintes/impératifs du milieu hos­pi­ta­lier public (cf. figure 17).

Figure 17 : liste des question non communiquées aux candidats (source auteur)

Cette maquette et cette liste ont été conçues en col­la­bo­ra­tion entre les dif­fé­rents CH par divers pro­fils métier (ingé­nieurs, tech­ni­ciens, ache­teurs mais aus­si le per­son­nel soi­gnant). Le temps impar­ti pour les démons­tra­tions étant de 2 heures (1 heure pour la démons­tra­tion « pré­pa­rée » et 1 heure pour les ques­tions « non pré­pa­rées »), la dif­fi­cul­té ren­con­trée a été de se limi­ter dans le nombre de « ques­tions ». Pour hono­rer ces délais, un maître du temps a été dési­gné dans le but de res­pec­ter l’équité entre les can­di­dats. Ces listes de ques­tions ont été énu­mé­rées par des chiffres pour les pré­pa­rées et des lettres pour les non pré­pa­rées afin de les dis­tin­guer plus faci­le­ment dans une feuille de nota­tion technique.

Afin de mettre au point une feuille de nota­tion, une maquette fut réa­li­sée en repre­nant la maquette de démons­tra­tion et la liste des ques­tions non pré­pa­rées évo­quées ci-des­sus puis par­ta­gée à tous les CH grâce à Teams. Ensuite, il a été deman­dé à chaque per­sonne de noter les ques­tions par ordre d’importance, de 1 à 5 (5 étant la note la plus impor­tante), pour appli­quer une pon­dé­ra­tion (cf. figure 18). L’objectif de cette pon­dé­ra­tion est de reflé­ter l’importance rela­tive de chaque élé­ment par rap­port aux autres assu­rant ain­si une éva­lua­tion plus juste des résultats.

Figure 18 : Tableau de synthèse pour calculer les critères de pondération (source auteur)

A la suite des retour les cri­tères de pon­dé­ra­tion ont été cal­cu­lés et une feuille de nota­tion, voir figure 19, a été réa­li­sé dans le but de dépar­ta­ger les 3 can­di­dats, et de ne rete­nir que 2 d’entre eux à qui, il sera deman­dé un accès à une base de don­nées cor­res­pon­dant à un éta­blis­se­ment de san­té. Cet accès per­met­tra de mani­pu­ler soi-même et, de décou­vrir les fonc­tion­na­li­tés des GMAO sans « contraintes de temps ». Cette démarche a aus­si pour objec­tif de se rendre compte si la prise en main est intui­tive ou non et d’échanger avec les édi­teurs pour voir s’ils sont aptes à répondre rapi­de­ment à nos inter­ro­ga­tions. Les nou­velles GMAO étant tel­le­ment para­mé­trables, Il ne faut pas res­ter blo­quer sur des incom­pré­hen­sions d’utilisation, ni pen­ser qu’il manque des fonctionnalités.

Figure 19 : feuille de notation technique lors de la journée de démonstration (source auteur)

Après la jour­née de démons­tra­tion, les repré­sen­tants des CH qui étaient pré­sents ont eu une semaine pour faire par­ve­nir leur nota­tion auprès du CH d’Avignon. Une fois ces notes tech­niques récu­pé­rées, une syn­thèse des retours a été réa­li­sée et dif­fu­sée aux repré­sen­tants des CH ain­si que le résul­tat des 2 four­nis­seurs rete­nus pour les essais sur site. Bien évi­dem­ment, les can­di­dats ont été infor­mé de ce pre­mier compte rendu.

3.3 Choix final de la GMAO

Comme évo­qué pré­cé­dem­ment, nous avons deman­dé à chaque socié­té, d’avoir accès à une base de don­nées pour mani­pu­ler par nous-même et pour décou­vrir à notre rythme les dif­fé­rentes fonc­tion­na­li­tés des logi­ciels. Cela ne nous a pas empê­cher de prendre contacts avec eux pour obte­nir à nou­veau une démons­tra­tion lors de cette phase de manipulation.

Lors de nos pre­miers échanges avec les dif­fé­rents four­nis­seurs, nous leur avons deman­dé une liste de centres réfé­rents où leur GMAO était ins­tal­lée. Nous avons donc contac­té cer­tains centres pour avoir leurs retours d’expériences, aus­si bien sur la mise en place que l’usage au quo­ti­dien. Afin d’obtenir un retour de leur part le plus juste pos­sible et com­pa­rable entre eux, un ques­tion­naire a été rédi­gé pour poser les mêmes ques­tions à cha­cun (cf. figure 20). L’étude ne s’est pas arrê­tée à la liste des réfé­rences four­nies, nous avons contac­té d’autres CH uti­li­sant une de ces GMAO ou en phase d’acquisition.  A la suite de ce son­dage, un résu­mé des points faibles et points forts de chaque solu­tion ont été mis en avant et ces résul­tats feront par­ties d’une nou­velle feuille de nota­tion qui per­met­tra de fixer le choix sur l’une des deux GMAO. Ces échanges ont aus­si per­mis de deman­der une licence type site à l’un des édi­teurs afin de ne pas être limi­té par le nombre d’utilisateurs connec­tés en même temps et de pou­voir com­pa­rer des offres similaires.

Figure 20 : questionnaire pour les centres référents (source auteur)

Suite à une réunion avec le ser­vice infor­ma­tique, le type d’hébergement a été acté et ce sera en « on pre­mise » (en local). L’infrastructure de la future solu­tion se situe­ra sur le site de l’hôpital sup­port du GHT pour tous les éta­blis­se­ments. Ce choix vise à gar­der la maî­trise des don­nées plu­tôt que de les héber­ger à l’externe.

Un nou­veau CCTP a été réa­li­sé par Mr Julien DETRAZ [11], qui s’est rap­pro­ché des deux autres CH du GHT qui chan­ge­rons leur GMAO en même temps que le CH d’Avignon. Il s’agit de décrire plus pré­ci­sé­ment les besoins du GHT et des CH, tant sur l’usage au quo­ti­dien que sur des besoins spé­ci­fiques au démar­rage. On y retrouve en autre comme demande :

 Les autres CH se lan­ce­ront dans ce chan­ge­ment à leur rythme. Ce CCTP sera com­mu­ni­qué aux can­di­dats afin d’obtenir un chif­frage de leur solu­tion qui fera par­tie des cri­tères du choix final.

Une nou­velle feuille de nota­tion a été confec­tion­née en repre­nant quelques élé­ments de la pre­mière et en y ajou­tant d’autres cri­tères comme le prix, qui n’est pas une variable à négli­ger (cf. figure 21). Bien évi­dem­ment, un cri­tère de pon­dé­ra­tion est appli­qué, tou­jours dans le but de reflé­ter l’importance rela­tive de chaque élé­ment par rap­port aux autres et, pour défi­nir ce cri­tère, la même solu­tion que la pre­mière fois a été adop­tée pour le réa­li­ser. Cette feuille a été four­nie à l’ensemble des acteurs en charge du choix final et à la suite de l’analyse des résul­tats, la « meilleure » GMAO en fonc­tion des cri­tères du GHT 84 sera choi­sie début juillet 2024.

Figure 21 : feuille de notation technique finale (source auteur)

IV - Déploiement et configuration de la nouvelle GMAO

Mal­heu­reu­se­ment, vu le temps néces­saire pour mener à bien un tel pro­jet, je ne pour­rai assis­ter à cette partie.

La réa­li­sa­tion d’un map­page des pro­ces­sus, tel que pré­sen­té en figure 22, pour­rait offrir une vue d’ensemble claire et struc­tu­rée des dif­fé­rentes étapes du déploie­ment et de la confi­gu­ra­tion de la nou­velle GMAO, faci­li­tant la com­pré­hen­sion des tâches à accom­plir [12]. Cela per­met­tra de para­mé­trer les fonc­tion­na­li­tés néces­saires dans la nou­velle GMAO pour qu’elle réponde aux besoins spé­ci­fiques du GHT en se basant sur les pro­ces­sus actuels et les amé­lio­ra­tions sou­hai­tées. Cela contri­bue­ra à faci­li­ter la tran­si­tion de l’ancienne à la nou­velle GMAO en docu­men­tant les pro­ces­sus exis­tants et les nou­veaux attendus.

Figure 22 : mappage des processus du déploiement de la nouvelle GMAO (source auteur)

Pour la suite, il est essen­tiel de for­mer des groupes de tra­vail et de défi­nir des réfé­rents admi­nis­tra­teurs afin de pré­pa­rer au mieux toutes les étapes de ce map­page et d’être accom­pa­gné par l’éditeur tout au long de cette partie.

La pré­pa­ra­tion ini­tiale est sur­ement l’une des phases la plus impor­tante pour réus­sir à confi­gu­rer la GMAO au plus près des attentes du GHT lors de sa mise en ser­vice. Il est donc impor­tant d’analyser tous les pro­ces­sus exis­tants actuel­le­ment afin de les trans­po­ser dans le nou­veau logi­ciel, voire même les améliorer. 

En pre­nant comme exemple le pro­ces­sus de com­mande d’équipements neufs, toutes les étapes et les champs à ren­sei­gner (auto­ma­tique ou manuel) devront exis­ter dans la nou­velle GMAO afin de retrou­ver à mini­ma les mêmes infor­ma­tions exis­tantes dans le logi­ciel actuel (cf. figure 23). En termes d’amélioration, on pour­rait envi­sa­ger que les 2 pre­mières étapes vio­lettes (envoi de la com­mande à la cel­lule achat, sai­si dans le logi­ciel de com­mande et l’envoi aux four­nis­seurs), puissent être réa­li­sées direc­te­ment depuis la GMAO en inter­fa­çant les dif­fé­rents logi­ciels ensemble. Cela per­met­trait de réduire le nombre de sai­sies, ce qui ferait gagner du temps au per­son­nel et évi­te­rait des erreurs poten­tielles. Ce tra­vail sera à réa­li­ser pour tous les processus.

Figure 23 : processus de commande d'équipements neufs (source auteur)

Une autre étape impor­tante pour la « confi­gu­ra­tion » de la nou­velle GMAO, sera de réus­sir à déter­mi­ner les don­nées à migrer dans la nou­velle GMAO :

Une variable est à prendre en compte pour aider à prendre ces déci­sions, est ce que l’ancienne GMAO sera tou­jours acces­sible pen­dant une durée garan­tie ou sera « débran­chée » du fait de l’obsolescence infor­ma­tique des serveurs.

En der­nier lieu, après toutes ces confi­gu­ra­tions, tests, for­ma­tion des uti­li­sa­teurs et mise en ser­vice, le sui­vi post-déploie­ment sera une étape cru­ciale pour l’évaluation de la per­for­mance de ce nou­vel outil afin qu’il réponde tout à fait aux besoins du GHT ou, le cas échéant y apportes des améliorations.


Conclusion

Le déploie­ment d’une nou­velle GMAO vise non seule­ment à stan­dar­di­ser les pro­ces­sus de ges­tion des DM et des équi­pe­ments tech­niques, mais aus­si à amé­lio­rer l’efficacité opé­ra­tion­nelle et la qua­li­té des ser­vices ren­dus. Une GMAO de ter­ri­toire per­met à tous les éta­blis­se­ments d’un GHT d’harmoniser leurs pra­tiques, d’autant s’il n’y a pas de ser­vice biomédical.

Les étapes ini­tiales ont per­mis de défi­nir les besoins des uti­li­sa­teurs et de sélec­tion­ner des can­di­dats poten­tiels grâce aux sour­cing et les éva­lua­tions de ceux-ci ont ame­né au choix final de la nou­velle GMAO.

La pro­chaine étape, non cou­verte par ce rap­port, sera déter­mi­nante pour confi­gu­rer la nou­velle solu­tion en fonc­tion des attentes des uti­li­sa­teurs. L’analyse des pro­ces­sus exis­tants per­met­tra à mini­ma de les retrou­ver, voire même de les amé­lio­rer lors du déploie­ment de la solu­tion rete­nue. Un sui­vi post-déploie­ment sera essen­tiel pour déter­mi­ner si les attentes et les objec­tifs sont atteint et de les ajus­ter le cas échéant.

Pour mener à bien une telle étude, il est impor­tant de gar­der l’implication de toutes les per­sonnes y par­ti­ci­pant. Cela est d’autant plus com­plexe avec l’éloignement des dif­fé­rents sites mal­gré l’utilisation de nou­veaux outils numé­riques qui per­mettent de par­ta­ger des infor­ma­tions ou de réa­li­ser des visio-confé­rences. La réa­li­sa­tion de point régu­liers peut contri­buer à cela.

Une direc­tion bio­mé­di­cale de ter­ri­toire per­met­trait-elle de mener à bien plus faci­le­ment ce genre de projet ?

Références bibliographiques


[1]          M. Work, « His­to­rique de la main­te­nance indus­trielle », Mobi­li­ty Work. Consul­té le : 16 juin 2024. https://mobility-work.com/fr/blog/historique-maintenance-evolution/

[2]          Wiki­pé­dia, « Ges­tion de main­te­nance assis­tée par ordi­na­teur », Wiki­pé­dia. 1 sep­tembre 2023. Consul­té le : 16 juin 2024. https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Gestion_de_maintenance_assist%C3%A9e_par_ordinateur&oldid=207451874

[3]          Agenge Régio­nal de San­té PACA, « Grou­pe­ment ospi­ta­lier de ter­ri­toire en PACA ». Consul­té le : 16 juin 2024. https://www.paca.ars.sante.fr/sites/default/files/2017-01/CP_GHT_Paca_OK.pdf

[4]          C. H. d’Avignon, « His­toire du CH d’Avignon », Site Inter­net du Centre Hos­pi­ta­lier d’Avignon. Consul­té le : 16 juin 2024. https://www.ch-avignon.fr/nos-missions/histoire-378.html

[5]          C. H. d’Avignon, « L’hôpital en chiffres », Site Inter­net du Centre Hos­pi­ta­lier d’Avignon. Consul­té le : 16 juin 2024. https://www.ch-avignon.fr/nos-missions/l-hopital-en-chiffres-377.html

[6]          Hor­neo, « Les 7 étapes pour une mise en place réus­sie de votre GMAO ». Consul­té le : 16 juin 2024. https://www.horneo.fr/blog/gmao/7-etapes-mise-en-place-reussie-gmao.html

[7]          Mathilde Lebrun, « Les étapes pour une mise en place réus­sie de votre GMAO ». Consul­té le : 16 juin 2024. https://blog.aqmanager.com/logiciel-gmao-de-maintenance-les-premieres-etapes-pour-la-mise-en-place

[8]          L’équipe édi­to­riale d’Indeed, « C’est quoi un cahier des charges et com­ment le rédi­ger ? », Guide de car­rière d’’Indeed. Consul­té le : 16 juin 2024. https://emplois.ca.indeed.com/conseils-carriere/developpement-carriere/cest-quoi-cahier-des-charges

[9]          Ber­nard Mechin, « Cahier des charges », Tech­niques de l’Ingénieur. Consul­té le : 16 juin 2024. https://www.techniques-ingenieur.fr/base-documentaire/genie-industriel-th6/soutien-de-maintenance-42637210/gmao-mt9462/cahier-des-charges-mt9462niv10001.html

[10]        El Has­sane Bara­hioui, Cheikh Yat­ma Diop, Bra­him Kada, et Emma­nuel Uwi­han­ga­nye, « Ela­bo­ra­tion d’un guide de choix d’une GMAO », 2008 2007. Consul­té le : 16 juin 2024. https://www.utc.fr/tsibh/public/2tsibh/08/Projets_d_integration/guide_de_choix_gmao/barahioui_diop_kada_uwihanganye.htm#Guide

[11]        Julien Detraz, « Rap­port de stage DESS TBH CHRA Ser­vice Bio », 1999 1998. Consul­té le : 16 juin 2024. https://www.utc.fr/master-qualite/public/publications/qualite_et_biomedical/UTC/dess_tbh/98-99/Stages/Detraz/Detraz.HTM

[12]        Jean-Bap­tiste Lom­bar­dot, « Pré­pa­ra­tion à l’installation d’une GMAO », 2016. Consul­té le : 16 juin 2024. https://www.utc.fr/tsibh/public/3abih/16/stage/lombardot/Rapport%20stage%20image_fichiers/Preparation%20du%20service%20biomedical%20installation%20de%20la%20GMAO%20et%20mise%20en%20place%20d'une%20gestion%20documentaire.pdf

[13]        Pas­cal Di Dona­to, « Mise au point sur la main­te­nance des dis­po­si­tifs médi­caux », oct. 2011. Consul­té le : 16 juin 2024. https://www.cfef.org/archives/bricabrac/maintenance.pdf



IDS248 - Gestion de la transition des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro "legacy devices" vers le Règlement européen 2017/746

Auteure

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Citation

A rap­pe­ler pour tout usage : C.VIGUIER, « Ges­tion de la tran­si­tion des dis­po­si­tifs médi­caux de diag­nos­tic in vitro "lega­cy devices" vers le Règle­ment euro­péen 2017/746 », Uni­ver­si­té de Tech­no­lo­gie de Com­piègne (France), Mas­ter Ingé­nie­rie de la San­té, Mémoire de Stage, https://travaux.master.utc.fr/, réf n° IDS248, juillet 2024, https://travaux.master.utc.fr/formations-master/ingenierie-de-la-sante/ids248/

Résumé

Le 26 mai 2022 a mar­qué un chan­ge­ment impor­tant dans le sec­teur des Dis­po­si­tifs Médi­caux de Diag­nos­tic In Vitro puisque à cette date, le texte enca­drant leur cycle de vie, la direc­tive 98/79/CE, a été offi­ciel­le­ment abro­gé ; rem­pla­cé par le Règle­ment euro­péen 2017/746.

Vis-à-vis de ce nou­veau contexte régle­men­taire, les DM-DIV peuvent avoir dif­fé­rents sta­tuts pos­sibles : par­mi ceux-ci, il y le cas des « Lega­cy devices », un terme dési­gnant les dis­po­si­tifs, cou­verts par un cer­ti­fi­cat UE valide déli­vré selon la direc­tive, qui conti­nuent à être mis à dis­po­si­tion sur le mar­ché ou mis en ser­vice après la date d’application du Règle­ment. Pour ces dis­po­si­tifs, la période de tran­si­tion vers le Règle­ment, qui a débu­té à son entrée en vigueur, c’est-à-dire le 26 mai 2017, n’est pas encore terminée.

Durant cette période, il y a tout de même cer­taines exi­gences régle­men­taires à appli­quer par les fabri­cants afin que leurs dis­po­si­tifs puissent conti­nuer à être mis sur le mar­ché de l’UE ou mis en ser­vice : par exemple, en matière de Sur­veillance Après Com­mer­cia­li­sa­tion et de Vigi­lance (cf. article 110 du Règle­ment euro­péen 2017/746).

Ce mémoire de fin d’études s’attache donc à décrire une stra­té­gie qui a été employée afin de les mettre en place. Le choix a été pris ici de cou­pler leur implé­men­ta­tion à la mise à jour du Sys­tème de Mana­ge­ment de la Qua­li­té de la start-up confor­mé­ment à la norme EN ISO 13485 : 2016, ain­si qu'aux exi­gences régle­men­taires en matière de qua­li­té (article 10, annexes IX et XI) grâce à son amen­de­ment A11.

Abstract

May 26th 2022 mar­ked an impor­tant change in the In Vitro Diag­nos­tic Medi­cal Devices sec­tor, as on this date, the text fra­ming their life cycle, Direc­tive 98/79/EC, was offi­cial­ly repea­led ; repla­ced by Euro­pean Regu­la­tion 2017/746.

With regard to this new regu­la­to­ry context, IVDs can have dif­ferent pos­sible sta­tuses : among these, there is the case of « Lega­cy devices », a term desi­gna­ting devices, cove­red by a valid EU cer­ti­fi­cate issued under the Direc­tive, which conti­nue to be made avai­lable on the mar­ket or put into ser­vice after the date of appli­ca­tion of the Regu­la­tion. For these devices, the tran­si­tion per­iod to the Regu­la­tion, which began on May 26th, 2017, is not yet over.

During this per­iod, there are still cer­tain regu­la­to­ry requi­re­ments for manu­fac­tu­rers to apply so that their devices can conti­nue to be pla­ced on the EU mar­ket or put into ser­vice : for example, with regard to Post-Mar­ket Sur­veillance and Vigi­lance (cf. Article 110 of Regu­la­tion (EU) 2017/746).

This master’s the­sis the­re­fore des­cribes the stra­te­gy used to imple­ment them. The choice was made here to couple their imple­men­ta­tion with the upda­ting of the start-up's Qua­li­ty Mana­ge­ment Sys­tem in accor­dance with EN ISO 13485 : 2016, as well as with regu­la­to­ry qua­li­ty requi­re­ments (article 10, annexes IX and XI) thanks to its amend­ment A11.

Téléchargements

IDS248 - Charline_Viguier - Mémoire
IDS248 - Charline_Viguier - Mémoire
IDS248 - Charline_Viguier - Gap Analysis dernier amendement au Règlement 2017/746
IDS248 - Charline_Viguier - Gap Ana­ly­sis der­nier amen­de­ment au Règle­ment 2017/746

Remerciements

En pre­mier lieu, j’adresse ma gra­ti­tude à toute l’équipe ensei­gnante du Mas­ter Ingé­nie­rie de la Santé.

Je tiens à remer­cier les res­pon­sables de for­ma­tion, Mme CLAUDE et M. PROT, pour leur impli­ca­tion et leur inves­tis­se­ment dans la réus­site de leurs étudiants.

Je remer­cie en par­ti­cu­lier ma tutrice durant cette année d’apprentissage, Mme FOLLET, pour avoir tou­jours été très réac­tive à mes demandes de relec­ture de mes rap­ports, pour m’avoir conti­nuel­le­ment encou­ra­gée à aller cher­cher plus loin afin de pro­duire un tra­vail construit et cré­dible ain­si que pour m’avoir moti­vée à prendre confiance en mes compétences.

Je sou­haite ensuite remer­cier mon maître de stage, M. RAUX, pour m’avoir offert l’opportunité d’intégrer sa struc­ture et m’avoir fait confiance dans mes mis­sions ; cela a trans­for­mé cet appren­tis­sage en une expé­rience par­ti­cu­liè­re­ment enri­chis­sante à tous les niveaux.

Je vou­drais éga­le­ment témoi­gner toute ma recon­nais­sance à Mme HARRIRI, ma col­lègue chez GENOTROPY et incroyable binôme de tra­vail durant cette année.

J’adresse éga­le­ment tous mes remer­cie­ments à l’ensemble des ensei­gnants de la Licence Pro­fes­sion­nelle Main­te­nance et tech­no­lo­gie : tech­no­lo­gie médi­cale et bio­mé­di­cale de l’Université de Paris qui m’ont tous per­mis d’intégrer la for­ma­tion à l’UTC : notam­ment Mme MONDOLINI qui m’a don­né envie de me lan­cer dans les Affaires Régle­men­taires et la Qua­li­té des Dis­po­si­tifs Médi­caux, Mme LENAT et Mme BAUDOT.

Enfin, mes der­nières pen­sées s’adressent à mes frères et ma sœur pour leur incroyable sou­tien. Mer­ci à mes parents qui ont tou­jours cru en moi et sont le moteur de ma réus­site. À ma maman, le pilier de ma vie.

Table des abréviations

Mémoire complet

Gestion de la transition des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro "legacy devices" vers le règlement européen 2017/746

Introduction

Les tests effec­tués en cas de sus­pi­cion de mala­die à coro­na­vi­rus 2019 (COVID-19), les tests de gros­sesse et les dis­po­si­tifs d’autosurveillance gly­cé­mique pour le dia­bète sont tous des pro­duits de san­té avec un point com­mun particulier.

Ils font tous en effet par­tie de la caté­go­rie des Dis­po­si­tifs Médi­caux de Diag­nos­tic In Vitro (DM-DIV) ; les « col­lègues » moins connus des Dis­po­si­tifs Médi­caux (DM) alors que jusqu’à 70% des déci­sions médi­cales reposent sur leurs résul­tats et qu’ils repré­sentent moins de 1% de la dépense totale de san­té en Europe en 2022 (Figure 1) [1]:

Figure 1 : Répartition des dépenses totales de santé en Europe en 2022 (Source : auteure d'après MedTech Europe 2022):

Les DM et les DM-DIV ont tous deux une fina­li­té médi­cale mais les DM-DIV, contrai­re­ment aux DM, ne sont jamais uti­li­sés ni à l’intérieur ni sur le corps humain de par leur défi­ni­tion régle­men­taire. En effet, les DM-DIV four­nissent une infor­ma­tion sur la base d’un échan­tillon pré­le­vé sur le corps humain : des liquides bio­lo­giques comme le sang et l’urine ou des échan­tillons de tis­su humain. Les DM-DIV sont prin­ci­pa­le­ment uti­li­sés par le corps médi­cal au sein des labo­ra­toires pri­vés de bio­lo­gie médi­cale et des labo­ra­toires des centres hos­pi­ta­liers ; par­fois direc­te­ment par des uti­li­sa­teurs non for­més dits « pro­fanes » , on parle alors d’autotests [2].

Dans le monde, le mar­ché des DM-DIV était esti­mé à plus de 52.622 mil­liards de dol­lars en 2017 avec une pers­pec­tive de crois­sance de 6.1% jusqu’en 2024 [3]. Cette crois­sance peut être expli­quée par l’augmentation de l’incidence des mala­dies chro­niques et infec­tieuses, de la popu­la­tion géria­trique et par les nom­breuses inno­va­tions dans le domaine grâce aux mul­tiples inves­tis­se­ments dans les acti­vi­tés de Recherche & Déve­lop­pe­ment (R&D). Dans le monde, ce mar­ché est domi­né, à près de 60%, par cinq entre­prises : Roche, Abbott Labo­ra­to­ries, Dana­her, Sie­mens Heal­thi­neers et Ther­mo Fisher Scien­ti­fic (Figure 2) [3]:

Figure 2 : Vue d'ensemble du marché mondial du DM-DIV en 2018 (Parts de marché estimées pour 2024 en fonction de la croissance des ventes sur la période 2017-2024 (Source : EvaluateMedTech, Septembre 2018):

En Europe, la crois­sance du mar­ché des DM-DIV enre­gis­trée en 2021 a été sans pré­cé­dent prin­ci­pa­le­ment à cause de la pan­dé­mie de COVID-19 : 41,2% selon les chiffres de Med­Tech Europe publiés en 2022 (Figure 3) [4]:

Figure 3 : Évolution du marché européen du DM-DIV sur deux axes : croissance (en blanc) et revenus en millions d'euros (en rouge) (Source : MedTech Europe, 2022):

Au sein de ce mar­ché euro­péen, la France a atteint la seconde place en 2021, der­rière l’Allemagne et devant l’Italie, avec un mar­ché esti­mé à 2,610 mil­liards d’euros, en crois­sance de 22% par rap­port à 2020 (Figure 4) [4]:

Figure 4 : Classement des pays par taille de marché pour les DM-DIV en 2021 (en millions d'euros) (Source : MedTech Europe, 2022):

D’après le Syn­di­cat de l’Industrie du Diag­nos­tic In Vitro (SIDIV) créé en 1977 qui fédère une cen­taine d’entreprises res­pon­sables d’environ 90% du chiffres d’affaires total du sec­teur en France, le mar­ché fran­çais du DM-DIV reste domi­né par 80% de Petites et Moyennes Entre­prises (PME) et Très Petites Entre­prises (TPE) en 2023. Dans un contexte post pan­dé­mie, son chiffre d’affaires s’est main­te­nu à 2 mil­liards d’euros (hors auto­sur­veillance gly­cé­mique) en 2023 [5].

De plus, le mar­ché a géné­ré 15 100 emplois répar­tis dans plus de 200 métiers [5] ; une caté­go­rie que j’ai rejoint dans le cadre de mon année d’apprentissage en inté­grant en sep­tembre 2023, la start-up GENOTROPY, TPE qui com­mer­cia­lise un DM-DIV uti­li­sé pour le diag­nos­tic géné­tique du rhé­sus fœtal dans le cadre du sui­vi de grossesse.

Comme le sec­teur des DM, celui des DM-DIV a subi un bou­le­ver­se­ment majeur avec l’entrée en vigueur le 26 mai 2017 du règle­ment euro­péen 2017/746 en rem­pla­ce­ment de la direc­tive 98/79/CE qui enca­drait leur cycle de vie.

Pour les DM-DIV pos­sé­dant un mar­quage de Confor­mi­té Euro­péenne (CE) à la direc­tive comme celui de GENOTROPY, cette date a aus­si mar­qué le début d’une période de tran­si­tion dont la fin ne cesse d’être repous­sée. Bien que le règle­ment soit entré en appli­ca­tion le 26 mai 2022, les fabri­cants concer­nés dis­posent en effet d’un temps plus long avant d’être contraints à l’appliquer dans son entiè­re­té : jusqu’au 26 mai 2025 pour les dis­po­si­tifs de classe D, 26 mai 2026 pour les classes C, 26 mai 2027 pour les classes B et 26 mai 2028 pour les classes A à l’état stérile.

Pour béné­fi­cier de cette pro­lon­ga­tion de la période tran­si­toire, les fabri­cants doivent appli­quer cer­taines exi­gences réglementaires.

C’est dans ce cadre que j’ai pris mes fonc­tions au sein de l’entreprise GENOTROPY, en tant qu’apprentie char­gée des Affaires Régle­men­taires et de la Qualité.

Le tra­vail d’apprentissage s’est concen­tré sur la réso­lu­tion de la pro­blé­ma­tique suivante :

Quelle démarche opé­ra­tion­nelle les fabri­cants de dis­po­si­tifs médi­caux de diag­nos­tic in vitro « lega­cy devices » doivent-ils suivre pour béné­fi­cier de la pro­lon­ga­tion de la période de tran­si­tion de la direc­tive 98/79/CE vers le règle­ment euro­péen 2017/746 ?

La pre­mière par­tie de ce mémoire pose le contexte régle­men­taire lié aujourd’hui aux DM-DIV.

La seconde par­tie pré­sente un cas d’usage : le pro­duit com­mer­cia­li­sé par GENOTROPY.

La troi­sième par­tie pose les exi­gences du règle­ment 2017/746 appli­cables aux « lega­cy devices » en période de tran­si­tion en juillet 2024 :

Dans cette der­nière par­tie, une atten­tion par­ti­cu­lière est don­née à l’identification des liens entre les exi­gences régle­men­taires pré­sen­tées et le domaine qualité.

I) Contexte réglementaire des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro

A) Un nouveau cadre réglementaire en Europe : le Règlement 2017/746

1) Le principe de la "Nouvelle Approche"

Les DM-DIV mis sur le mar­ché en Europe sont enca­drés par le règle­ment rela­tif aux dis­po­si­tifs médi­caux de diag­nos­tic in vitro 2017/746 (RDM-DIV) [6]. Celui-ci est entré en vigueur le 26 mai 2017 mais son entrée en appli­ca­tion n’a été pro­mul­guée que cinq ans plus tard le 26 mai 2022 afin de lais­ser un temps suf­fi­sant aux acteurs impli­qués dans le cycle de vie des DM-DIV pour effec­tuer la tran­si­tion par rap­port au pré­cé­dent texte, la direc­tive 98/79/CE [7].

Que ce soit sous direc­tive ou sous règle­ment, tout dis­po­si­tif qui est com­mer­cia­li­sé sur le mar­ché unique euro­péen doit obte­nir en amont un mar­quage CE médi­cal car celui-ci sert de preuve que le dis­po­si­tif est conforme aux exi­gences de sécu­ri­té et de per­for­mance qui lui sont appli­cables en ver­tu du texte en vigueur : les « exi­gences essen­tielles ».

Dans les deux textes, sont ain­si retrou­vés les fon­da­men­taux de la « Nou­velle Approche » : un prin­cipe déve­lop­pé en 1985 selon lequel les légis­la­tions euro­péennes se limitent à fixer les exi­gences essen­tielles que les pro­duits doivent obli­ga­toi­re­ment res­pec­ter ; le choix étant ensuite lais­sé aux entre­prises des moyens tech­niques à appli­quer pour les respecter.

C’est le « ren­voi aux normes » dont cer­taines éla­bo­rées par les orga­nismes euro­péens de nor­ma­li­sa­tion, le Comi­té Euro­péen de Nor­ma­li­sa­tion (CEN) et le Comi­té Euro­péen de Nor­ma­li­sa­tion en Élec­tro­nique et en Élec­tro­tech­nique (CENELEC) sur man­dat de la Com­mis­sion Euro­péenne, sont en plus har­mo­ni­sées car elles four­nissent une pré­somp­tion de confor­mi­té à cer­taines exi­gences éta­blies par la directive/Règlement. Toute norme har­mo­ni­sée est iden­ti­fiée par une déci­sion d’exécution de la Com­mis­sion Euro­péenne et reste d’application volon­taire [2] [8].

2) Le champs d'application : les dispositifs médicaux de diagnostic in vitro

i) Sous la directive 98/79/CE

La direc­tive 98/79/CE défi­nis­sait la notion de DM-DIV à son pre­mier article. Pour connaître la classe de son DM-DIV, le fabri­cant devait ensuite se repor­ter à son annexe II où deux classes étaient dis­tin­guées sur la base de la des­ti­na­tion d’utilisation du DM-DIV :

Sous la direc­tive, il était pos­sible pour le fabri­cant ayant un dis­po­si­tif ne fai­sant pas par­tie d’une des deux listes de recou­rir à une auto certification.

ii) Sous le Règlement 2017/746

Le règle­ment 2017/746 s’applique de même au « dis­po­si­tif médi­cal de diag­nos­tic in vitro » à usage humain et à ses acces­soires. Le terme de DM-DIV est défi­ni à son article 2.2 ; il est plus pré­cis que sous la direc­tive 98/79/CE avec notam­ment : l’inclusion de la pré­dis­po­si­tion à une affec­tion ou une mala­die et de la pré­dic­tion de la réponse à un trai­te­ment. Son champs com­prend aus­si les logi­ciels et dis­po­si­tifs com­pa­gnons ce qui n’était pas le cas sous la direc­tive 98/79/CE [2].

Seuls les dis­po­si­tifs « in house », c’est-à-dire ceux dont la fabri­ca­tion et l’utilisation se font dans le même éta­blis­se­ment de san­té, sont dis­pen­sés de se confor­mer aux exi­gences régle­men­taires autres que la confor­mi­té aux exi­gences essen­tielles de l’Annexe I et la décla­ra­tion aux auto­ri­tés avant leur mise en ser­vice s’il rem­plissent un cer­tain nombre de condi­tions (cf. article 5.5 du RDM-DIV). Cela signi­fie par exemple que ces dis­po­si­tifs ne portent ni de mar­quage CE ni d’Identifiant Unique de Dis­po­si­tif (IUD) et ne font pas l’objet de cer­ti­fi­cats déli­vrés par des orga­nismes noti­fiés (ON).

Des DM-DIV peuvent être retrou­vés à toutes les étapes du par­cours de soin des patients (Figure 5):

Figure 5 : Représentation de certaines des étapes du parcours de soins dans lesquelles interviennent les DM-DIV (Source : auteure d'après le site du SIDIV, 2024)

Ces dis­po­si­tifs sont donc indis­pen­sables pour la san­té des patients.

De plus, il existe une très grande diver­si­té de DM-DIV sur le mar­ché ; pour les dési­gner, plu­sieurs termes fai­sant réfé­rence à leur fina­li­té d’usage sont ain­si fré­quem­ment ren­con­trés (Tableau 1) :

Tableau 1 : Exemples de finalités d'usage de DM-DIV (Source : auteure d'après le RDM-DIV):

Avec le RDM-DIV, les DM-DIV sont désor­mais répar­tis en 4 classes (Tableau 2) en fonc­tion de leur usage reven­di­qué et du risque qu’ils engendrent pour l’individu et pour la san­té publique en cas de défaillance ; les règles les plus strictes s’appliquant aux classes de risque les plus éle­vées [11] :

Tableau 2 : Les quatre classes de risque des DM-DIV sous le Règlement 2017/746 (Source : auteure d'après le RDM-DIV):

Pour iden­ti­fier la classe de son dis­po­si­tif, le fabri­cant doit se réfé­rer à l’Annexe VIII du RDM-DIV, s’appuyer sur le guide MDCG 2020-16 Rev.2 [12] et le docu­ment de l’Inter­na­tio­nal Medi­cal Device Regu­la­tors Forum (IMDRF) (en fran­çais : Forum inter­na­tio­nal des régu­la­teurs des dis­po­si­tifs médi­caux) inti­tu­lé « Prin­ciples of In Vitro Diag­nos­tic Medi­cal Devices Clas­si­fi­ca­tion » [13].

De manière géné­rale, il est essen­tiel que le fabri­cant lise, dans un pre­mier temps, le cha­pitre « Règles d’application » du RDM-DIV car c’est un préa­lable à l’identification, dans un second temps, de la ou les règles, par­mi les 7 lis­tées, qui sont appli­cables afin de déter­mi­ner la classe de son DM-DIV.

La clas­si­fi­ca­tion du DM-DIV est véri­fiée par l’ON lors de la pro­cé­dure d’évaluation de la confor­mi­té. Il est alors pos­sible que l’ON soit en désac­cord avec le fabri­cant quant à la classe rete­nue. Dans ce cas, l’autorité com­pé­tente de l’État membre où se trouve le fabri­cant est char­gée de tran­cher sur la classe (cf. article 47 « Clas­si­fi­ca­tion des dis­po­si­tifs » du RDM-DIV).

La défi­ni­tion des DM-DIV et leur clas­si­fi­ca­tion n’ont cepen­dant pas été les seules modi­fi­ca­tions induites par le règle­ment 2017/746.

3) Le règlement 2017/746 : principales différences avec la directive 98/79/CE

Sur de nom­breux autres aspects, le règle­ment 2017/746 ren­force le texte de la direc­tive 98/79/CE : il est plus long, plus pré­cis et intègre des nou­veau­tés (113 articles et 15 annexes contre 24 articles et 10 annexes dans la directive).

i) Le droit

De par sa nature, jusqu’au 26 mai 2022, la direc­tive 98/79/CE était trans­po­sée dans le droit interne de chaque pays de l’UE avec cer­tain délai accor­dée pour son appli­ca­tion : en France, la trans­po­si­tion était ain­si faite dans le Code de la San­té Publique (livre II titre II cin­quième par­tie) via l’ordonnance n°2001-198 du 1er mars 2001 et le décret n°2004-198 [14].

Contrai­re­ment à la direc­tive, le règle­ment 2017/746 ne fait tou­te­fois pas l’objet d’une trans­po­si­tion dans le droit natio­nal : il est direc­te­ment appli­cable dans tous les États membres de l’UE ce qui per­met notam­ment d’éviter les dif­fé­rences d’interprétation liées à la trans­po­si­tion des directives.

ii) Les exigences pour obtenir le marquage CE

Dans l’intérêt des uti­li­sa­teurs des dis­po­si­tifs, les exi­gences à res­pec­ter pour obte­nir le mar­quage CE ont été consi­dé­ra­ble­ment ren­for­cées par le RDM-DIV, notam­ment en matière de :

iii) Les organismes notifiés : possibilité d'intervention dans la procédure d'évaluation et évolution de leur nombre

Les ON sont des acteurs, dési­gnés (ou « noti­fiés ») pour éva­luer de façon indé­pen­dante la confor­mi­té de cer­tains DM-DIV avec les exi­gences de sécu­ri­té appli­cables [11] en ver­tu du texte en vigueur (Direc­tive ou Règle­ment) avant leur mise sur le mar­ché sur le ter­ri­toire de l’UE. Cette dési­gna­tion n’est pos­sible qu’après une réus­site de la pro­cé­dure dite de « joint assess­ment » (ou éva­lua­tion conjointe, cf. Article 38 du RDM-DIV) aux­quels ils sont sou­mis ; pro­cé­dure menée par l’autorité com­pé­tente natio­nale (l’Agence Natio­nale de Sécu­ri­té du Médi­ca­ment et des pro­duits de san­té en France ou ANSM en France), la Com­mis­sion Euro­péenne et deux autres auto­ri­tés com­pé­tentes euro­péennes dési­gnées par la Com­mis­sion et le Groupe de Coor­di­na­tion des Dis­po­si­tifs Médi­caux (GDCM).

Avec la tran­si­tion vers le règle­ment, les exi­gences et com­pé­tences deman­dées aux ON ont néan­moins été ren­for­cées, notam­ment en ce qui concerne leurs res­sources humaines et leurs pro­ces­sus internes. Les règles de com­pé­tence, d’impartialité et d’indépendance aux­quelles sont sou­mis les ON figurent au Cha­pitre IV ain­si qu’en Annexe IV du RDM-DIV.

Ce ren­for­ce­ment des exi­gences peut expli­quer la réduc­tion du nombre d’ON dési­gnés : 22 orga­nismes dési­gnés dans le cadre de la direc­tive [16] contre 12 orga­nismes au titre du RDM-DIV. Tous les ON dési­gnés selon les direc­tives et règle­ments euro­péens sont  recen­sés sur la pla­te­forme NANDO (New Approach Noti­fied And Desi­gna­ted Orga­ni­sa­tions, en fran­çais : orga­nismes noti­fies et dési­gnés “nou­velle approche“) ; chaque déci­sion de dési­gna­tion pre­nant effet un jour après sa publi­ca­tion sur la pla­te­forme [2] [16].

Cette réduc­tion a d’autant plus d’impact que leur nombre est tou­jours infé­rieur dans le sec­teur des DM-DIV par com­pa­rai­son à celui des DM : ain­si, en juillet 2024, seuls 12 ON sont enre­gis­trés sur NANDO dans le pre­mier cas contre 45 dans le second.

En outre, le fabri­cant doit sélec­tion­ner, par­mi ces 12 ON, ceux dési­gnés pour l’évaluation de la confor­mi­té au RDM-DIV des types de DM-DIV qui le concernent (Figure 6).

Figure 6 : Nombre d'organismes notifiés auxquels un fabricant peut réellement faire appel pour évaluer sa conformité au RDM-DIV (Source : auteure):

Il y a donc moins d’ON dis­po­nibles sous le RDM-DIV par rap­port à la direc­tive 98/79/CE alors que les chiffres montrent qu’en ver­tu du RDM-DIV, ils devront super­vi­ser dix fois plus de DM-DIV (80% au lieu de 8%) ; la plu­part pour la pre­mière fois [15] avec un niveau de par­ti­ci­pa­tion tou­jours pro­por­tion­né à la classe de risque du dis­po­si­tif (Figure 7):

Figure 7 : Évolution de l'obligation d'intervention des organismes notifiés dans la procédure d'évaluation de la conformité des DM-DIV (Source : auteure d'après la thèse de Quentin Bugnet, 2019):

En somme, entre la Direc­tive 98/79/CE et le règle­ment euro­péen 2017/746, 10 fois plus de DM-DIV néces­sitent l’intervention d’un ON pour leur pro­cé­dure d’évaluation de la confor­mi­té ; avec deux fois moins d’ON dis­po­nibles et des exi­gences à res­pec­ter par les dif­fé­rents opé­ra­teurs éco­no­miques ren­for­cées et nou­velles [17].

B) Le processus de marquage CE sous le Règlement 2017/746

Le pro­ces­sus de mar­quage CE sous le RDM-DIV obéit au rai­son­ne­ment sui­vant (Figure 8) :

Figure 8 : Logique de raisonnement pour le marquage CE médical d'un DM-DIV (Source : auteure):

1) Vue d'ensemble sur le processus

Dans un pre­mier temps, indé­pen­dam­ment de la classe de son DM-DIV, le fabri­cant doit connaître et com­prendre les étapes pour abou­tir à son mar­quage CE médi­cal de son dis­po­si­tif (Tableau 3) :

Tableau 3 : Les différentes étapes du processus de marquage CE d'un DM-DIV (Source : auteure):

Au sein de ce pro­ces­sus, l’étape la plus impor­tante est la sixième car elle fait inter­ve­nir des orga­nismes tiers au fabri­cant : les ON.

2) Zoom sur l'étape 6 : la procédure d'évaluation de la conformité d'un dispositif médical de diagnostic in vitro sous le Règlement 2017/746

Au niveau de l’étape 6, c’est seule­ment dans le cas où le dis­po­si­tif est en classe A non sté­rile que le fabri­cant du DM-DIV peut s’auto mar­quer CE c’est-à-dire que la pro­cé­dure d’évaluation de la confor­mi­té de son pro­duit sera pla­cée sous sa seule responsabilité.

Pour le reste des classes, le fabri­cant doit donc obli­ga­toi­re­ment pas­ser par un des ON dési­gnés pour l’évaluation de la confor­mi­té de son DM-DIV selon le Règlement.

Quand ils sont impli­qués, les ON réa­lisent des pro­cé­dures d’évaluation de la confor­mi­té qui com­prennent tou­jours deux par­ties (Figure 9) :

Figure 9 : Les deux parties de la procédure d'évaluation de la conformité de tous les DM-DIV (à partir de la classe A stérile) (Source : auteure d'après le RDM-DIV):

Il est à noter que les cer­ti­fi­cats EN ISO 13485 :2016 obte­nus à l’année n sont valables 3 ans : un audit de sui­vi a lieu cha­cune des deux pre­mières années sui­vant la cer­ti­fi­ca­tion (années n+1 et n+2) ; à la troi­sième année a lieu l’audit de re cer­ti­fi­ca­tion (année n+3). Les cer­ti­fi­cats UE sont quant à eux valides 5 ans sans audit intermédiaire.

3) Les particularités de la procédure pour certains types de dispositifs médicaux de diagnostic in vitro

La pro­cé­dure d’évaluation de la confor­mi­té de cer­tains DM-DIV peut inclure des par­ti­cu­la­ri­tés sup­plé­men­taires aux démarches pré­sen­tées plus haut :

C’est pré­ci­sé­ment dans ce cadre régle­men­taire que s’inscrit mon entre­prise d’apprentissage pour l’année : GENOTROPY avec son DM-DIV, l’AIO RHD Fetal DNA Kit.

II) Présentation de l'organisme d'accueil et son produit

A) Présentation de GENOTROPY

1) Les missions de l'entreprise

GENOTROPY est une start-up fran­çaise éta­blie à Rouen (Nor­man­die) crée en novembre 2018 par M. Gré­go­ry RAUX, son pré­sident, qui reste le seul employé de l’entreprise jusqu’à aujourd’hui.

Depuis 2021, GENOTROPY com­mer­cia­lise en France un DM-DIV de diag­nos­tic du Rhé­sus D (RHD) fœtal ; ce kit ayant été conçu puis bre­ve­té par l’entreprise à la suite de plu­sieurs années de tra­vaux de R&D en interne.

Ce test est réa­li­sable chez les femmes enceintes de RHD néga­tif, dès la dou­zième semaine d’aménorrhée, par des labo­ra­toires d’analyse accré­di­tés par le COFRAC selon la norme NF EN ISO 15189 : 2022 « Labo­ra­toires de bio­lo­gie médi­cale -Exi­gences concer­nant la qua­li­té et la com­pé­tence » [19] pour réa­li­ser des tests pré­na­taux : c’est le cas de Labo­ra­toires de Bio­lo­gie Médi­cale (LBM) hos­pi­ta­liers ain­si que de labo­ra­toires d’analyses médi­cales pri­vés [20].

Par ailleurs, les tests de géno­ty­page du rhé­sus fœtal comme celui de GENOTROPY sont rem­bour­sés à 100% en France depuis juillet 2017 par l’Assurance Mala­die [21]; et depuis 2022 en Alle­magne [22], le pre­mier mar­ché du DM-DIV en Europe [4].

2) Analyse des forces et faiblesses de GENOTROPY

Une ana­lyse SWOT a été conduite (Figure 10) : elle per­met d’identifier les forces (« Strengths ») et fai­blesses (« Weak­nesses ») (des fac­teurs internes), menaces (« Threats »), et oppor­tu­ni­tés (« Oppor­tu­ni­ties ») (des fac­teurs externes) liées à l’organisation actuelle de GENOTROPY :

Figure 10 : Matrice SWOT de GENOTROPY (Source : auteure):

Cette ana­lyse met en évi­dence une entre­prise pro­met­teuse exis­tant déjà depuis plu­sieurs années et dont l’organisation future doit être déve­lop­pée si elle sou­haite prospérer.

B) Le produit de GENOTROPY : l'AIO-RHD Fetal DNA Kit

Il s’agit ici de pré­sen­ter le contexte cli­nique et le fonc­tion­ne­ment du pro­duit com­mer­cia­li­sé par GENOTROPY.

1) Contexte clinique de réalisation : les incompatibilités fœto-maternelles

Sur la mem­brane des éry­thro­cytes, peuvent être pré­sents ou absents un cer­tain nombre d’antigènes : par­mi ceux-ci, on retrouve l’antigène majeur RHD. Sa pré­sence fait que l’individu est dit RH posi­tif (RH :1), son absence RH néga­tif (RH : -1).

Il y a une incom­pa­ti­bi­li­té fœto-mater­nelle de RHD quand la femme enceinte est de RH : -1 et son fœtus de RH :1.

En effet, dans ce cas, la femme enceinte peut pro­duire des anti­corps contre les anti­gènes RHD de son fœtus lors d’un contact san­guin se pro­dui­sant prin­ci­pa­le­ment lors de l’accouchement ou d’une inter­rup­tion de gros­sesse (dans les deux cas, lors de l’expulsion du fœtus, le pla­cen­ta peut être per­tur­bé ce qui aug­mente le risque de pas­sage des glo­bules rouges fœtaux). Cette pro­duc­tion d’anticorps (ou « alloi­mu­ni­sa­tion ») engendre la des­truc­tion des éry­thro­cytes du fœtus : une ané­mie hémo­ly­tique sévère appa­raît alors, res­pon­sable de la Mala­die Hémo­ly­tique du Fœtus et du Nou­veau-né [23].

Cette ané­mie engendre géné­ra­le­ment la mort du fœtus en l’absence soit de trai­te­ment trans­fu­sion­nel in uté­ro (cura­tif) soit d’une injec­tion pré­ven­tive d’anticorps de pro­phy­laxie (ou Immu­no­glo­bu­lines anti-D) qui sup­prime le phé­no­mène d’alloimunisation. Des risques et effets indé­si­rables existent en lien avec cet injec­tion ; ils sont les même que ceux liés à la vaccination.

On com­prend de ce fait l’intérêt d’un diag­nos­tic pré­coce du RHD fœtal, qui s’il est néga­tif, per­met d’éviter l’injection inutile des Immu­no­glo­bu­lines anti-D chez la femme enceinte de RH :-1 [23].

2) Fonctionnement du kit de GENOTROPY

i) Extraction de l'ADN fœtal

Le pro­duit de GENOTROPY fonc­tionne à par­tir de l’ADN fœtal : celui-ci est extrait à par­tir du plas­ma issu d’un pré­lè­ve­ment san­guin effec­tué chez la femme enceinte de RH : -1 (non inva­sif), grâce à un kit d’extraction de l’ADN. Ce kit d’extraction n’est pas com­mer­cia­li­sé par GENOTROPY qui recom­mande sim­ple­ment à ses clients d’utiliser un kit mar­qué CE opti­mi­sé pour l’extraction d’ADN fœtal [20].

En France, les pré­lè­ve­ments san­guins pour dépis­ter les anti­corps irré­gu­liers sont obli­ga­toires chez les femmes enceintes de RH :-1 : au pre­mier tri­mestre et au cours des 6e, 8e et 9e mois de gros­sesse [23]. Or, seul un cer­tain pour­cen­tage de ces femmes ont un fœtus RH : 1. Par consé­quent, la réa­li­sa­tion pré­coce du test de GENOTROPY chez ces femmes per­met aus­si d’éviter ces mul­tiples dépis­tages inutiles.

ii) Gène RHD

Sur l’ADN fœtal libre cir­cu­lant dans le plas­ma mater­nel, le kit de GENOTROPY détecte spé­ci­fi­que­ment les exons 5, 7 et 10 du gène RHD.

Les gènes RHD et RHCE, qui forment le locus RH, sont posi­tion­nés sur le chro­mo­some 1. Il s’agit de deux gènes sépa­rés par le gène SMP1 et pré­sen­tant 92% de simi­li­tudes [23] dans leurs séquences res­pec­tives de 10 exons. Le gène RHD pré­sente 2 boites rhé­sus en amont et en aval de sa séquence qui sont de même hau­te­ment homo­logues (Figure 11):

Figure 11 : Organisation génétique du locus RH (Source : thèse de doctorat de Fabien Sohet, 2008):

Les gènes RHD et RHCE codent res­pec­ti­ve­ment l’antigène RHD et l’antigène RHCE qui tra­versent la mem­brane des érythrocytes.

Chez les indi­vi­dus cau­ca­siens, le phé­no­type RH : -1 est pré­sent à une fré­quence de 15%, dans la popu­la­tion afri­caine à 8% et asia­tique à moins de 1% [20] [24]. Le cas le plus fré­quent expli­quant l’absence de l’antigène RHD est celui de la délé­tion totale et homo­zy­gote du gène RHD.

iii) Principe de fonctionnement du kit de GENOTROPY

Grâce au kit de GENOTROPY, les exons 5, 7 et 10 du gène RHD de l’ADN fœtal, sont ampli­fiés par tech­nique de « Poly­me­rase Chain Reac­tion » (PCR) au sein d’un appa­reil pro­gram­mable, un ther­mo­cy­cleur. Cette tech­nique per­met en effet l’amplification, grâce à l’utilisation d’une enzyme Taq poly­mé­rase ther­mo­ré­sis­tante, d’une région spé­ci­fique d’un acide nucléique don­né afin d’en obte­nir une quan­ti­té suf­fi­sante pour le détec­ter et l’étudier. Un cycle de PCR com­prend trois étapes, toutes effec­tuées à des tem­pé­ra­tures dif­fé­rentes afin de contrô­ler l’activité enzymatique :

Dans le cas de GENOTROPY, le type de PCR uti­li­sé est la PCR en temps réel ou q-PCR : cela signi­fie que la quan­ti­té d’ADN est mesu­rée à chaque cycle de PCR grâce à un « repor­ter » fluo­res­cent. Le Ct est le nombre de cycles de PCR à par­tir duquel le signal de fluo­res­cence qu'il émet est sta­tis­ti­que­ment dif­fé­rent du bruit de fond repré­sen­té par la ligne seuil sur le gra­phique ci-des­sous (Figure 12):

Figure 12 : Courbe de suivi d'amplification de la PCR représentant l'intensité de fluorescence en fonction du nombre de cycles de PCR (Source : Thèse de Mariko Matsui, Novembre 2009):
iv) Méthode d'analyse post-PCR

En fin de la réac­tion de PCR, une ana­lyse « High Reso­lu­tion Melt » (HRM) (en fran­çais : fusion à haute réso­lu­tion) est réa­li­sée, éga­le­ment dans le ther­mo­cy­cleur. Cela signi­fie que les pro­duits de la PCR, les ampli­cons, sont sou­mis à une aug­men­ta­tion de tem­pé­ra­ture pro­gres­sive pro­vo­quant une sépa­ra­tion des deux brins d’ADN appe­lée fusion. Cette fusion est obser­vable en temps réel grâce à des colo­rants inter­ca­lants ayant la pro­prié­té d’augmenter en fluo­res­cence lorsque fixés à de l’ADN double brin. En revanche, lorsqu’il n’y a pas de double brin, les inter­ca­lants ne peuvent pas se fixer ; par consé­quent, la fluo­res­cence est faible.

La courbe repré­sen­tant l’intensité de fluo­res­cence en fonc­tion de la tem­pé­ra­ture est appe­lée courbe de fusion (Figure 13).

Figure 13 : Courbe de fusion obtenue avec la technique de HRM (Source : Wikipedia, page "High Resolution Melt"):

Le Tableau 4 ci-des­sous montre plu­sieurs déri­vées de cette courbe de fusion : ces déri­vées sont appe­lées courbes d’analyse. Elles per­mettent de mettre en évi­dence les pics cor­res­pon­dant aux tem­pé­ra­tures de fusion de chaque exon du gène RHD (Tableau 4).

Tableau 4 : Différents cas obtenus suite à la réalisation du test de GENOTROPY (Source : auteure d'après le manuel utilisateur de GENOTROPY):

C) Le positionnement réglementaire de GENOTROPY

1) Rôle exercé par l'entreprise dans le cadre de la directive et du Règlement

GENOTROPY pos­sède le sta­tut de « fabri­cant » au regard de la direc­tive 98/79/CE et du règle­ment euro­péen 2017/746 bien que l’entreprise sous-traite la fabri­ca­tion de son kit car la défi­ni­tion n’exige pas qu’il fabrique son pro­duit ; il peut aus­si le faire fabri­quer (défi­ni­tion à l’article 2.23 du RDM-DIV).

2) Certifications possédées par l'entreprise selon la directive

D’une part, GENOTROPY pos­sède un Sys­tème de Mana­ge­ment de la Qua­li­té (SMQ) cer­ti­fié EN ISO 13485 : 2016 par un ON depuis 2021 ; sa cer­ti­fi­ca­tion ayant été renou­ve­lée en sep­tembre 2023 pour un second cycle de 3 ans. Dans le cadre de la pro­cé­dure d’évaluation de la confor­mi­té effec­tuée sous direc­tive (Annexe IV, Assu­rance de la Qua­li­té com­plète), ce SMQ est aus­si cou­vert par un cer­ti­fi­cat UE rela­tif au sys­tème de ges­tion de la qualité.

D’autre part, le pro­duit de GENOTROPY est consi­dé­ré comme un DM-DIV : un « kit » com­po­sé d’un ensemble de « réac­tifs » (et non « ins­tru­ments »), exclu­si­ve­ment des­ti­nés à un usage pro­fes­sion­nel (et non « pro­fane »). Ce pro­duit a fait l’objet d’une docu­men­ta­tion tech­nique éva­luée sous direc­tive, à l’origine d’un autre cer­ti­fi­cat UE.

Par consé­quent, aujourd’hui, GENOTROPY pos­sède 3 cer­ti­fi­cats avec dif­fé­rentes durées de validité.

3) Statut du dispositif de GENOTROPY en période de transition

Selon le règle­ment euro­péen 2017/746, un DM-DIV peut avoir 3 sta­tuts dif­fé­rents. Alors que les deux pre­miers cas concernent des dis­po­si­tifs qui exis­taient déjà sous direc­tive, le troi­sième cas s’applique aux DM-DIV nouveaux :

Le pro­duit de GENOTROPY fait donc par­tie de la deuxième caté­go­rie : les « Lega­cy devices ».

4) Classe et procédure d'évaluation de la conformité du dispositif sous le Règlement

GENOTROPY a iden­ti­fié la règle de clas­si­fi­ca­tion 2 tiret 2 de l’Annexe VIII du règle­ment comme étant appli­cable à son pro­duit : « Les dis­po­si­tifs des­ti­nés à être uti­li­sés pour déter­mi­ner les groupes san­guins (…) relèvent de la classe C, sauf s’ils sont des­ti­nés à la déter­mi­na­tion d’un des mar­queurs sui­vants : (…) – sys­tème Rhé­sus [RH1 (D) (…)] » [6].

Par consé­quent, le pro­duit com­mer­cia­li­sé de GENOTROPY sera en classe D sous le RDM-DIV ; une classe de risque aux exi­gences ren­for­cées par rap­port à sa classe selon l’annexe II de la direc­tive 98/79/CE : la liste A qui inclut à son pre­mier tiret les « réac­tifs (…) pour la déter­mi­na­tion des groupes san­guins sui­vants : (…) rhé­sus (C,c, D, E, e) » [7].

De plus, le pro­duit de GENOTROPY, qui est en classe D sous règle­ment, est enca­dré par des spé­ci­fi­ca­tions géné­rales com­munes (une pos­si­bi­li­té exis­tant en plus des normes har­mo­ni­sées pour être conforme aux exi­gences régle­men­taires) sous ce même texte. Ces spé­ci­fi­ca­tions géné­rales com­munes sont énon­cées aux Annexes I et II du règle­ment d’exécution 2022/1107 de la Com­mis­sion Euro­péenne [9].

En consé­quence, pour son DM-DIV, GENOTROPY devra suivre, la pro­cé­dure d’évaluation de la confor­mi­té au RDM-DIV qui com­prend les trois axes sui­vants (Figure 14):

Figure 14 : Illustration des trois composantes de la procédure d'évaluation de la conformité du dispositif de GENOTROPY au règlement 2017/746 (Source : auteure d'après l'article 48 du RDM-DIV):

III) Présentation et analyse des missions réalisées

A) Les dispositions transitoires prévues par le Règlement 2017/746

Ayant ain­si ana­ly­sé com­ment le pro­duit de GENOTROPY a été éva­lué sous la direc­tive, quel est son sta­tut en période de tran­si­tion et com­ment il sera éva­lué selon le règle­ment 2017/746, ma pre­mière tâche en appren­tis­sage a été de com­prendre quelles sont les dates impor­tantes liées à la tran­si­tion au-delà du 26 mai 2022 ain­si que les condi­tions d’application de celles-ci.

1) Les articles 110, 112 et 113 du Règlement

On compte aujourd’hui plu­sieurs révi­sions du RDM-DIV depuis son entrée en vigueur en 2017 :

La ver­sion du RDM-DIV à uti­li­ser est la ver­sion conso­li­dée (ver­sion sans effet juri­dique) la plus récente qui ras­semble toutes ses modi­fi­ca­tions, celle du 20 mars 2023 [25]. En par­ti­cu­lier, l’article 110 fixe les dis­po­si­tions tran­si­toires appli­cables aux « Lega­cy devices ».

À par­tir d’une ana­lyse de cette ver­sion conso­li­dée, il est ain­si pos­sible de répondre à plu­sieurs questions :

Le Règle­ment dis­tingue 3 cas :

En règle géné­rale, il est pos­sible de conti­nuer à mettre en ser­vice ou mettre sur le mar­ché tant que le cer­ti­fi­cat pro­duit (=cer­ti­fi­cat émis suite à l’évaluation de la Docu­men­ta­tion Tech­nique) déli­vré selon la direc­tive 98/79/CE est valide. Le Règle­ment ne donne plus de date limite (article 110.4 du RDM-DIV).

Il est à noter que les termes « mis sur le mar­ché » et « mis en ser­vice » sont res­pec­ti­ve­ment défi­nis aux points 21 et 22 de l’article 2 du RDM-DIV.

Tou­te­fois, il y a une excep­tion à cette règle géné­rale : le cas des dis­po­si­tifs pour les­quels (article 110.3 3ème para­graphe du RDM-DIV) :

Pour ces dis­po­si­tifs, les dates limites de mise sur le mar­ché ou mise sur le ser­vice sont les sui­vantes (Tableau 5) :

Tableau 5 : Périodes de transition de certains DM-DIV (Source : auteure d'après le RDM-DIV):

Ces dif­fé­rentes dates cor­res­pondent aux fins res­pec­tives des périodes de tran­si­tion de ces DM-DIV vers le Règlement.

Il y a 3 condi­tions (d’après le pre­mier et qua­trième para­graphe de l’article 110.3 du RDM-DIV) :

Il est à pré­ci­ser que les notions de « sur­veillance après cer­ti­fi­ca­tion » et « sur­veillance du mar­ché » sont des mis­sions res­pec­ti­ve­ment réa­li­sées par les ON et Auto­ri­tés Com­pé­tentes. Elles ne concernent pas les fabricants.

2) L'ordonnance n°2022-1186 (article 15)

Les fabri­cants fran­çais doivent effec­tuer une veille régle­men­taire et nor­ma­tive sur tous les textes pou­vant impac­ter leur acti­vi­té et leur pro­duit : des textes d’origine inter­na­tio­nale, euro­péenne comme le RDM-DIV et fran­çaise comme le Code de la San­té Publique.

À l’échelle fran­çaise, il y a notam­ment l’ordonnance n°2022-1086 (cf. Annexe) qui a été adop­tée afin de :

Dans cette ordon­nance entrée en vigueur le 31 juillet 2022, l’article 15 est à prendre en compte de façon par­ti­cu­lière car il concerne les dis­po­si­tions tran­si­toires pré­vues à l’article 110 du RDM-DIV.

3) Résultats pour GENOTROPY et son Legacy Device

Les deux cer­ti­fi­cat UE pos­sé­dés par GENOTROPY ont été émis avant le 25 mai 2017 confor­mé­ment à l’Annexe IV de la direc­tive 98/79/CE. Par consé­quent, ils res­tent valables jusqu’à la fin de période indi­quée des­sus c’est-à-dire : le 26 mai 2025.

Le pro­duit de GENOTROPY peut donc être mis en ser­vice ou mis sur le mar­ché jusqu’au 26 mai 2025 avec ses cer­ti­fi­cats actuels. À cet effet, il doit obéir à l’ensemble des condi­tions régle­men­taires d’application obligatoire.

Dans ce cadre, l’objectif de ma mis­sion glo­bale durant l’année d’apprentissage a été le suivant :

Mettre à jour le SMQ de la socié­té confor­mé­ment à la norme EN ISO 13485 : 2016 + A11 : 2021* ain­si qu’aux exi­gences régle­men­taires appli­cables
Afin de pou­voir pour­suivre la mise sur le mar­ché du DM-DIV de l’entreprise jusqu’à la fin de sa période de transition

Dans cette démarche, a été employé le guide MDCG 2022-8 dont l’annexe liste l’ensemble des exi­gences appli­cables aux DM-DIV « lega­cy devices »[27].

La mise à jour du SMQ selon l’EN ISO 13485 : 2016 n’est pas une obli­ga­tion sur­tout chez GENOTROPY où le SMQ est déjà cer­ti­fié selon la norme. Néan­moins, dans la start-up, dans un objec­tif d’amélioration conti­nue, le choix a été fait de la faire en com­bi­nai­son avec l’application des exi­gences règle­men­taires en matière de qua­li­té (grâce à l’amendement A11) ain­si que des exi­gences pure­ment régle­men­taires liées à la tran­si­tion (Sur­veillance Après Com­mer­cia­li­sa­tion, vigilance…).

Par ailleurs, pour ce tra­vail, a été employée la ver­sion euro­péenne de la norme (qui est donc réfé­ren­cée ci-des­sous) car l’ON de GENOTROPY éva­lue son SMQ selon cette ver­sion. Néan­moins, il est à noter que les exi­gences de cette ver­sion euro­péenne de 2016 sont stric­te­ment les mêmes que celles de la ver­sion fran­çaise de 2016.

4) Stratégie d'action globale pour l'implémentation des exigences

Une Pla­ni­fi­ca­tion Dyna­mique Stra­té­gique (PDS) (Figure 15) a été réa­li­sée afin de recher­cher les enjeux liés à cette mis­sion et les par­ta­ger à l’ensemble de l’équipe de GENOTROPY :

Figure 15 : Planification Dynamique Stratégique associée à la mission (Source : auteure)

On note­ra l’ordre de prio­ri­té qui a été don­né aux dif­fé­rentes tâches qui ont com­po­sé ma mis­sion (Figure 16):

Figure 16 : Ordre de priorité dans la réalisation des tâches de la mission (Source : auteure):

Les tâches 1 et 2 sont pré­sen­tées dans la par­tie B de ce rap­port tan­dis que la tâche 3 se trouve dans la par­tie C.

B) Mettre à jour un Système de Management de la Qualité conformément à la norme EN ISO 13485 : 2016 et à son amendement A11

Les deux pre­mières tâches (Tâche 1 et Tâche 2) de ma mis­sion ayant fait appel à l’EN ISO 13485 : 2016 ain­si qu’à son amen­de­ment A11 de 2021, une pré­sen­ta­tion géné­rale de cette norme s’impose.

1) Présentation générale de la norme

Fon­dée sur les exi­gences de la norme ISO 9001 : 2008 « Sys­tème de mana­ge­ment de la qua­li­té » qui est géné­rique, la norme EN ISO 13485 : 2016 « Dis­po­si­tifs Médi­caux – Sys­tèmes de mana­ge­ment de la qua­li­té- Exi­gences à des fins régle­men­taires » est une norme qui s’adresse à tout orga­nisme (quel que soit sa taille ou sa nature) ayant une action sur une ou plu­sieurs étapes du cycle de vie d’un DM/DM-DIV, de la R&D à la réforme. Sont donc tous autant concer­nés le fabri­cant de DM/DM-DIV, le dis­tri­bu­teur, le man­da­taire, l’importateur et tous les éven­tuels pres­ta­taires d’activités asso­ciées : par exemple, les pres­ta­taires de sup­port technique.

L’objectif de la norme est de four­nir à tous ces acteurs les exi­gences à res­pec­ter, pour leur SMQ, afin de démon­trer qu’ils sont conformes aux exi­gences des clients et aux exi­gences règle­men­taires applicables.

La norme EN ISO 13485 : 2016 est une norme har­mo­ni­sée au titre du RDM-DIV. Comme toute norme har­mo­ni­sée, elle est iden­ti­fiée par une déci­sion d’exécution de la Com­mis­sion Euro­péenne : la déci­sion (UE) 2022/729.

Être une norme har­mo­ni­sée signi­fie qu’elle four­nit une pré­somp­tion de confor­mi­té à cer­taines des exi­gences du Règle­ment ; ici celles rela­tives à la qua­li­té. Pour connaître ces exi­gences, le fabri­cant doit se réfé­rer à l’amendement A11 qui lui a été ajou­té en sep­tembre 2021. Cet amen­de­ment contient deux annexes Z (Z indique le fait que la norme est har­mo­ni­sée au titre d’un règle­ment) : l’annexe ZA pour le règle­ment 2017/745 (RDM) et l’annexe ZB pour le règle­ment 2017/746 (RDM-DIV).

Dans chaque annexe Z, plu­sieurs tableaux relient la norme aux exi­gences des règle­ments : c’est-à-dire les exi­gences décrites à l’article 10, les annexes IX et XI. Chaque tableau décrit 3 cas pos­sibles : « cou­vert », « partiel­le­ment cou­vert » et « non cou­vert » (Figure 17):

Figure 17 : Correspondance entre la norme EN ISO 13485 : 2016 et l'article 10 du Règlement 2017/746 (Source : Amendement A11 de la norme):

Pour les deux der­niers cas, « par­tiel­le­ment cou­vert » et « non cou­vert », le fabri­cant doit donc mettre en place, en plus de la norme (quand il a fait le choix de l’appliquer), des « mesures sup­plé­men­taires » afin que son SMQ soit en confor­mi­té totale aux exi­gences du RDM-DIV.

Cette mise en place repré­sente un tra­vail consé­quent de lec­ture et com­pré­hen­sion des textes qu’il faut donc implé­men­ter par paliers pour ne pas se perdre (Figure 16).

2) Situation de départ chez GENOTROPY : un système qualité certifié mais améliorable

Pour avoir une idée d’ensemble de la com­pa­ti­bi­li­té du SMQ de GENOTROPY avec l’EN ISO 13485 :2016, a été effec­tué, au début de la démarche, un auto­diag­nos­tic du SMQ en uti­li­sant l’onglet « Éva­lua­tion rapide » (regrou­pe­ment de 72 cri­tères sur les 227 de la norme) d’un outil Excel réa­li­sé par des étu­diants de l’UTC en décembre 2017 [28].

À la suite de l’évaluation rapide, l’onglet résul­tat a figu­ré le graphe radar sui­vant (Figure 18):

Figure 18 : Résultat de l'autodiagnostic de départ du SMQ de GENOTROPY selon la norme EN ISO 13485 : 2016 (Source : auteure d'après l'outil Excel):

Le résul­tat glo­bal était « convain­cant » ce qui est cohé­rent avec le fait que le SMQ est déjà cer­ti­fié. Néan­moins, comme pré­ci­sé par l’outil, « convain­cant » signi­fie éga­le­ment que des amé­lio­ra­tions peuvent encore être apportées.

À par­tir de ce résul­tat, la tâche 1 a cor­res­pon­du à la mise à jour du sys­tème qua­li­té de GENOTROPY confor­mé­ment aux exi­gences de l’EN ISO 13485 : 2016.

Dans le cas de GENOTROPY, c’est le manuel qua­li­té qui reprend ces exi­gences dans l’ordre, de la sec­tion 4 « Sys­tème de mana­ge­ment de la qua­li­té » à la sec­tion 8 « Mesu­rage, ana­lyse et amé­lio­ra­tion » de la norme. Celui-ci a par consé­quent été mis à jour durant cette tâche.

3) Méthodologie choisie

Pour pré­sen­ter la métho­do­lo­gie employée à cet effet, un exemple concret est uti­li­sé : celui du para­graphe 8.2.4 « Audit interne » de l’EN ISO 13485 : 2016.

i) Tâche n°1 : mise à jour du système qualité conformément à l'EN ISO 13485 : 2016

Pour la tâche n°1 (Figure 19), la métho­do­lo­gie employée a com­pris 3 étapes.

Figure 19 : Illustration de la tâche n°1 de la mission (Source : auteure):

Étape 1 : répond-on aux bien exi­gences de l’EN ISO 13485 : 2016 dans le Manuel Qualité ?

Dans cette étape 1, il a été mené, pour chaque sec­tion du Manuel Qua­li­té, une com­pa­rai­son de l’existant par rap­port aux exi­gences de la norme afin d’en déduire quels sont les écarts et de les cor­ri­ger (Figure 20).

Figure 20 : Illustration de la méthodologie suivie pour mettre à jour le Manuel Qualité de GENOTROPY selon l'EN ISO 13485 : 2016 (Source : auteure):

Étape 2 : pos­sède t’on les docu­ments deman­dés par la norme dans le sys­tème qua­li­té (docu­ments que l’on relie aux para­graphes cor­res­pon­dants du Manuel Qualité) ?

Dans cette étape 2, une atten­tion par­ti­cu­lière a été don­née, pour chaque sec­tion du Manuel Qua­li­té, aux exi­gences docu­men­taires de la norme grâce à l’analyse nor­ma­tive opé­ra­tion­nelle de celle-ci.

Une ana­lyse nor­ma­tive opé­ra­tion­nelle est un pro­ces­sus qui peut être appli­qué afin de sim­pli­fier la connais­sance et la com­pré­hen­sion d’exigences nor­ma­tives. Pour chaque sous-article du texte, un code cou­leur est uti­li­sé pour iden­ti­fier les élé­ments clefs de l’exigence :

Enfin, dans toute ana­lyse nor­ma­tive opé­ra­tion­nelle, le sous para­graphe de la norme est aus­si résu­mé en un objec­tif syn­thé­tique : en jaune ci-dessous.

La figure 21 montre le cas de l’analyse nor­ma­tive opé­ra­tion­nelle appli­quée au sous para­graphe 8.2.4 « Audit interne » de l’EN ISO 13485 : 2016 (Figure 21) :

Figure 21 : Illustration du principe de l'analyse normative opérationnelle appliqué à un sous article de l'EN ISO 13485 : 2016 (Source : cours de Jean Matthieu Prot, UTC 2023):

Ain­si, à par­tir de cet exemple, s'est posée la ques­tion sui­vante. Le SMQ de GENOTROPY contenait-il :

Cela était bien le cas ici.

Étape 3 : le conte­nu des docu­ments deman­dés est-il cohé­rent avec la sec­tion cor­res­pon­dante du Manuel Qualité ?

Dans l’étape 3, après avoir véri­fié la pré­sence des docu­ments deman­dés par l’EN ISO 13485 : 2016 dans le sys­tème qua­li­té, il a été véri­fié que leur conte­nu était ali­gné avec la sec­tion cor­res­pon­dante du Manuel Qualité.

Pour le même exemple qu’au-dessus, le cas des audits internes, les enre­gis­tre­ments des audits et de leurs résul­tats ont ain­si été relus pour obser­ver s’ils conte­naient bien une « iden­ti­fi­ca­tion des pro­ces­sus et des domaines audi­tés ain­si que les conclu­sions » des audits.

ii) Tâche n°2 : application des exigences réglementaires en matière de qualité grâce à l'A11 de l'EN ISO 13485:2016 :

La deuxième tâche a concer­né la thé­ma­tique sui­vante (Figure 22) :

Figure 22 : Illustration de la tâche n°2 de la mission (Source : auteure):

Pour cette deuxième tâche, il a été fait appel à l’amendement A11 de l’EN ISO 13485 : 2016. La der­nière colonne « Remarques/Notes » de chaque tableau des annexes Z de cet amen­de­ment a été par­ti­cu­liè­re­ment utile car elle indique à quel degré chaque exi­gence régle­men­taire liée à la qua­li­té est cou­verte par l’EN ISO 13485 et sur­tout ce qui est man­quant et donc à implé­men­ter en plus de la norme.

Dans l’exemple ci-des­sous (Figure 23), on voit que le point 2.2 deuxième para­graphe (b) tiret 2 de l’annexe IX du Règle­ment est entiè­re­ment cou­vert par, entre autres, le para­graphe 8.2.4 « Audit interne » de l’EN ISO 13485 : 2016.

Figure 23 : Exemple d'exigence réglementaire couverte par le paragraphe 8.2.1 "Audit interne" de l'EN ISO 13485 : 2016 (Source : Amendement A11 de la norme):

Il n’y a donc pas de mesures sup­plé­men­taires à mettre en place par le fabri­cant pour ce point en particulier.

Pour cette tâche n°2, chez GENOTROPY, a été fait le choix de créer un enre­gis­tre­ment tra­çant la démarche de mise en confor­mi­té aux exi­gences régle­men­taires en matière de qua­li­té ; cet enre­gis­tre­ment com­prend le tableau sui­vant (Tableau 6) :

Tableau 6 : Extrait de la matrice de traçabilité crée chez GENOTROPY pour l'article 10 et l'annexe IX du RDM-DIV (Source : auteure):

De plus, pour res­pec­ter les délais liés aux audits, dans ce même docu­ment, les mesures sup­plé­men­taires à mettre en place ont été regrou­pées par docu­ment du sys­tème qua­li­té impac­té. En effet, la simple lec­ture de l’article 10 et l’annexe IX per­met de voir qu’il s’agit de deux para­graphes du Règle­ment aux nom­breux points communs.

Il est à noter que, pour GENOTROPY, cette tâche n°2 n’a pas concer­né l’annexe XI du RDM-DIV puisque étant en classe D, la pro­cé­dure d’évaluation de la confor­mi­té de son DM-DIV au nou­veau Règle­ment se fera exclu­si­ve­ment selon l’annexe IX.

4) Résultats : un système qualité conforme

En fin de la démarche, un auto­diag­nos­tic du sys­tème qua­li­té a été refait en uti­li­sant le même outil qu’au départ (Figure 24).

Figure 24 : Résultat de l'autodiagnostic de départ du SMQ de GENOTROPY selon la norme EN ISO 13485 : 2016 (Source : auteure d'après l'outil Excel):

Par rap­port à la situa­tion de départ, cet auto­diag­nos­tic montre qu’il y a eu une pro­gres­sion dans la confor­mi­té du SMQ avec les exi­gences de l’EN ISO 13485 : 2016 de façon glo­bale ain­si que pour chaque article de la norme. Ain­si, le SMQ de GENOTROPY est main­te­nant qua­li­fié de « conforme » et non plus « convain­cant ».

C) Les exigences réglementaires applicables pendant la période de transition

Les annexes IX et XI du RDM-DIV ain­si que l’article 10 ne sont tou­te­fois pas les seuls para­graphes du Règle­ment à consi­dé­rer en périodes de tran­si­tion pour les DM-DIV « lega­cy devices ».

Ces para­graphes dont il est ques­tion ont fait l’objet de la tâche 3 de ma mis­sion ; tâche qui est inti­tu­lée « appli­ca­tion des exi­gences régle­men­taires propres à la tran­si­tion » (Figure 25).

Figure 25 : Illustration de la tâche n°3 de la mission (Source : auteure):

Les exi­gences régle­men­taires liées à la tran­si­tion des « lega­cy devices » sont retrou­vées au para­graphe 3 de l’article 110 « Dis­po­si­tions tran­si­toires » du RDM-DIV, il s’agit des exi­gences relatives :

Ces exi­gences s'appliquent en rem­pla­ce­ment des exi­gences cor­res­pon­dantes dans la direc­tive 98/79/CE. Elles cor­res­pondent aux condi­tions qui sont aujourd’hui à res­pec­ter pour pou­voir béné­fi­cier de la pro­lon­ga­tion des périodes de tran­si­tion au-delà du 26 mai 2022.

1) Le système de Surveillance Après Commercialisation sous le Règlement

i) Situation de départ : un système de SAC partiel face aux exigences réglementaires

La SAC n’est pas une nou­veau­té intro­duite par le Règle­ment ; il s’agit d’une exi­gence qui exis­tait déjà sous la direc­tive 98/79/CE ; en effet, d’après l’annexe III du texte : « Le fabri­cant met en place et tient à jour une pro­cé­dure sys­té­ma­tique d'examen des don­nées acquises sur les dis­po­si­tifs depuis leur pro­duc­tion » [7].

De plus, cette exi­gence est aujourd’hui appli­cable à tous les DM-DIV sans exception.

Pour ces deux rai­sons, j’ai obser­vé que GENOTROPY pos­sé­dait déjà, à mon arri­vée en sep­tembre 2023, un sys­tème de SAC mis en place. Cepen­dant, sa mise en place n’était que par­tielle (Figure 26):

Figure 26 : Diagramme d'Ishikawa réalisé afin de déterminer les causes de non achèvement du système de SAC de GENOTROPY (Source : auteure):

*Il est à noter que l’envoi de don­nées cli­niques par le client est cru­cial pour gérer la SAC et l’amélioration conti­nue chez GENOTROPY car il s’agit d’une start-up avec un seul client qui n’a jamais eu ni de récla­ma­tions sur ses pro­duits ni ren­con­tré aucun inci­dent de vigilance.

ii) Méthodologie choisie : se recentrer sur le Règlement 2017/746

Afin de par­ve­nir à un sys­tème de SAC 100% com­pa­tible avec le RDM-DIV chez GENOTROPY, une métho­do­lo­gie en 4 étapes a été sui­vie selon un cycle d’amélioration conti­nue ou de DEMING. Comme la démarche envi­sa­gée est une acti­vi­té stra­té­gique proche de l’audit/inspection, a été fait le choix de débu­ter ce cycle par le « C » ou « Check » don­nant ain­si un cycle CAPD (Figure 27) :

Figure 27 : Cycle de CAPD mise en œuvre chez GENOTROPY pour l'activité de SAC (Source : auteure):

Focus sur le « Check » du cycle :

La pre­mière étape du cycle de CAPD a été cru­ciale puisqu’elle a consis­té en une ana­lyse du RDM-DIV afin de mieux com­prendre le pro­ces­sus de SAC et les écarts de GENOTROPY par rap­port à ces attendus.

La SAC (cf. article 78 du RDM-DIV) : défi­ni­tion et repré­sen­ta­tion du sys­tème, champs d’application :

Ain­si, le sys­tème de SAC, tel que défi­ni dans le Règle­ment, est un pro­ces­sus dont l’objectif final est de sur­veiller et mesu­rer la qua­li­té, la sécu­ri­té et des per­for­mances du DM-DIV à par­tir du moment où il est sur le mar­ché de l’UE/dans la phase de post-pro­duc­tion. Ce pro­ces­sus d’examen des don­nées acquises sur le dis­po­si­tif depuis sa pro­duc­tion est :

Une repré­sen­ta­tion du sys­tème de SAC à implé­men­ter et mettre à jour sous le RDM-DIV peut être pro­duite (Figure 28) :

Figure 28 : Le système de SAC à mettre en place selon le Règlement 2017/746 (Source : article 78 du RDM-DIV):

Il est à noter que le résu­mé des carac­té­ris­tiques de sécu­ri­té et de per­for­mance (cf. article 29 du RDM-DIV) n’est pas appli­cable aux « Lega­cy devices » comme indi­qué dans le guide MDCG 2022-8 [27].

Enfin, selon le RDM-DIV, un sys­tème de SAC doit être construit pour chaque DM-DIV ; pro­por­tion­nel­le­ment à sa classe de risque (Tableau 7 ci-des­sous) et de manière appro­priée par rap­port à son type (cf. article 78 du RDM-DIV).

iii) Résultats obtenus : un système de SAC complet dont le maintien de la conformité doit maintenant être assuré

À la fin de la mise en œuvre du cycle de CAPD, a été obte­nu un sys­tème de SAC com­plet ; ce sys­tème ayant les carac­té­ris­tiques suivantes :

1) Chez GENOTROPY, il s’agit main­te­nant d’un sys­tème lié direc­te­ment au Manuel Qua­li­té (aupa­ra­vant mis à jour selon l’EN ISO 13485/l’annexe IX et l’article 10 du RDM-DIV) :

Tout d’abord, le sys­tème de SAC exi­gé par le RDM-DIV est lié direc­te­ment au para­graphe 8.2.1 « Retours d’information » de la norme EN ISO 13485 : 2016 :

Ensuite, le sys­tème de SAC exi­gé par le RDM-DIV est aus­si en lien avec le para­graphe 8.2.2 « Trai­te­ments des récla­ma­tions » de la norme EN ISO 13485 :2016 :

2) Chez GENOTROPY, le sys­tème de SAC com­prend désor­mais l’ensemble des livrables requis par le Règle­ment euro­péen 2017/746 à leur empla­ce­ment requis :

Les livrables requis sont indi­qués dans le RDM-DIV aux para­graphes suivants :

Confor­mé­ment à l’article 78 du RDM-DIV, ces livrables font par­tie inté­grante du SMQ du fabri­cant : le sys­tème qua­li­té et la docu­men­ta­tion tech­nique du pro­duit pour le mar­quage CE sous le Règle­ment (Tableau 7).

Tableau 7 : Livrables requis en matière de SAC selon le RDM-DIV et leurs conditions d'applicabilité (Source : Chapitre VII du RDM-DIV):

Pour le SPAC, il est à noter ce qui est écrit à l’Annexe XIII par­tie B sec­tion 8 du RDM-DIV : « Si le SPAC n'est pas jugé appro­prié pour un dis­po­si­tif don­né, une jus­ti­fi­ca­tion est four­nie et docu­men­tée dans le rap­port sur l'évaluation des per­for­mances » [6].

Chaque livrable du sys­tème de SAC peut être élaboré/mis à jour en uti­li­sant les guides sui­vants (Tableau 8) :

Tableau 8 : Guides MDCG utilisables pour obtenir un système de SAC entièrement compatible avec le RDM-DIV (Source : auteure):

Enfin, il peut être utile de créer des liens entre les livrables du sys­tème de SAC (Figure 29) :

Figure 29 : Logigramme illustrant les interactions entre les livrables requis du système de SAC (Source : auteure):

3) Une tâche res­tante vis-à-vis du sys­tème de SAC :

Vis-à-vis du sys­tème de SAC, une tâche est res­tée en sus­pens chez GENOTROPY.

En effet, l’entreprise n’est pas par­ve­nue à trans­mettre son PSUR à l’ON du fait de la non dis­po­ni­bi­li­té du por­tail élec­tro­nique de celui-ci qui est pour­tant en prin­cipe dédié à sa sou­mis­sion dans l’attente de la pleine fonc­tion­na­li­té d’EUDAMED.

Cette situa­tion peut sûre­ment s’expliquer par le fait que la rédac­tion d’un PSUR n’est que volon­taire pour les fabri­cants de « Lega­cy devices » comme indi­qué dans le guide MDCG 2022-8 : il pré­cise en effet que seul le rap­port de SAC est appli­cable aux "Lega­cy Devices" à condi­tion que le fabri­cant, comme GENOTROPY, pré­pare volon­tai­re­ment un PSUR. Ain­si, la rédac­tion d’un PSUR ne devient obli­ga­toire que lorsque le dis­po­si­tif devient un « IVDR Device » c’est-à-dire conforme au Règle­ment euro­péen 2017/746, avec pas­sage en classe C ou D.

On peut donc sup­po­ser que la trans­mis­sion du PSUR ne sera réa­li­sable que lorsque la période de tran­si­tion vers le Règle­ment euro­péen 2017/746 sera ter­mi­née : elle devrait dès lors être pos­sible soit par le por­tail élec­tro­nique de l’ON soit via EUDAMED pour revue de l’ON qui y ajou­te­ra son éva­lua­tion ; le PSUR et l’évaluation seront ensuite ren­dus dis­po­nibles aux auto­ri­tés com­pé­tentes tou­jours via EUDAMED.

Dans la tâche n°3, la seconde exi­gence à mettre en œuvre fait par­tie d’une des méthodes réac­tives (et non proac­tives) lis­tées dans le Plan de SAC afin de col­lec­ter les don­nées sur la qua­li­té, la sécu­ri­té et les per­for­mances du DM-DIV durant tout son cycle de vie : c’est la vigilance.

2) La vigilance sous le Règlement

i) Situation de départ : un système de vigilance présent dont la conformité avec le Règlement doit être vérifiée

Comme la SAC, la vigi­lance fait par­tie des res­pon­sa­bi­li­tés du fabri­cant de DM-DIV (cf. article 10.9 du RDM-DIV) indé­pen­dam­ment de sa loca­li­sa­tion (le Règle­ment inter­dit à l’article 11.4 de délé­guer, au repré­sen­tant auto­ri­sé, les obli­ga­tions en matière de vigilance).

Au sein de l’organisation du fabri­cant, c’est pré­ci­sé­ment la Per­sonne Char­gée de Veiller au Res­pect de la Règle­men­ta­tion (PCVRR) (cf. article 15 du RDM-DIV et guide MDCG 2019-7) qui assure la mise en place des exi­gences règle­men­taires de SAC et de vigi­lance. À noter que bien que les obli­ga­tions de SAC et de vigi­lance soient appli­cables aux « Lega­cy devices » et plus géné­ra­le­ment à tous les DM-DIV pla­cés sur le mar­ché, un PCVRR n’est pas exi­gé pour les « Lega­cy devices » comme indi­qué dans le guide MDCG 2022-8.

Chez GENOTROPY, à mon arri­vée, il y avait déjà un sys­tème de vigi­lance pré­sent comprenant :

Avec la démarche enga­gée préa­la­ble­ment, mon objec­tif a été de m’assurer de la confor­mi­té totale de ce sys­tème avec le Règle­ment 2017/746. Il est à noter, qu’à l’heure actuelle, le guide MDCG 2023-3 « Ques­tions and ans­wers on vigi­lance terms and concepts as out­li­ned in the Regu­la­tion (EU) 2017/745 on medi­cal devices » est inuti­li­sable dans cette démarche, bien que cen­tral dans le cas des DM, car il ne com­prend pas dans son champs d’application le Règle­ment euro­péen 2017/746.

ii) Méthodologie choisie : appliquer l'outil de PDCA pour mieux comprendre les activités du processus de vigilance et leur enchaînement

La métho­do­lo­gie choi­sie chez GENOTROPY afin d’aboutir à un sys­tème com­plet de vigi­lance reprend l’outil de PDCA à savoir PLAN-DO-CHECK-ACT.

Étape 1 : CHECK : Com­pa­rai­son de l’existant avec les atten­dus du RDM-DIV [30] :

Cette étape a été réa­li­sée en ana­ly­sant le Règle­ment : plus pré­ci­sé­ment la sec­tion 2 du cha­pitre VII (articles 82 à 87). On retrouve aus­si la notion de vigi­lance des DM-DIV à la sec­tion 2 « Orga­ni­sa­tion de la réac­to­vi­gi­lance » (articles R5222-4 à R5222-11) du Code de la San­té Publique, les articles L.5222-2 à L.5222-4 inclus ain­si que l’article L. 5462 avec les sanc­tions (finan­cières et pénales) pré­vues en cas de man­que­ments aux obligations.

Après ana­lyse du RDM-DIV, on com­prend que la vigi­lance cor­res­pond aux signa­le­ments obli­ga­toires de cer­tains pro­blèmes liés au DM-DIV et révé­lés au cours de leur phase d’après com­mer­cia­li­sa­tion. La vigi­lance entre­prise par le fabri­cant est un pro­ces­sus en 4 acti­vi­tés (Figure 30):

Figure 30 : Les quatre activités du processus de vigilance selon le RDM-DIV ( Source : articles 82 à 87 du RDM-DIV):

Acti­vi­té 1 : Col­lecte d’informations :

La pre­mière acti­vi­té est tou­jours celle de la col­lecte d’informations dans le cadre du Plan de Sur­veillance Après Com­mer­cia­li­sa­tion ; toutes les infor­ma­tions rela­tives à des inci­dents doivent être consi­dé­rées. Le terme inci­dent est défi­ni à l’article 2.67 du RDM-DIV et ne doit pas être confon­du avec celui d’évènement indé­si­rable défi­ni à l’article 2.60 (en anglais, « adverse event ») uti­li­sé dans le contexte des études de per­for­mance menées avant la mise sur le mar­ché (cf. article 76 du RDM-DIV). Mal­gré cette dif­fé­rence, l’utilisation de la ter­mi­no­lo­gie pour les décla­ra­tions des effets adverses caté­go­ri­sés de l’IMDRF est obli­ga­toire par le fabri­cant dans les « Manu­fac­tu­rer Inci­dent Report » (MIR).

Les infor­ma­tions peuvent être reçues des pro­fes­sion­nels de san­té ou des uti­li­sa­teurs pro­fes­sion­nels qui sont sou­mis, par l’article L.5222-3 du Code de la San­té Publique, à une obli­ga­tion de décla­ra­tion à l’ANSM de tout inci­dent grave dont ils connais­sance. Les inci­dents liés au DM-DIV peuvent aus­si être iden­ti­fiées direc­te­ment en interne au fabricant.

Acti­vi­té 2 : Noti­fi­ca­tions des inci­dents graves :

La seconde acti­vi­té est celle de la noti­fi­ca­tion. Cette étape suit le prin­cipe suivant :

Si l’incident reçu est grave, alors il doit être obli­ga­toi­re­ment noti­fié. En cas de doute sur sa nature, il faut éga­le­ment le notifier.

La noti­fi­ca­tion est pos­sible via plu­sieurs livrables dont les for­mu­laires doivent impé­ra­ti­ve­ment être pré­sents au sein du sys­tème de vigi­lance du fabri­cant afin d’être uti­li­sables sans délai en cas de besoin :

Les « inci­dents graves » qui impliquent des dis­po­si­tifs mis sur le mar­ché de l’UE sont à noti­fier dans le res­pect des délais fixés par le Règle­ment ; c’est-à-dire [30]:

La noti­fi­ca­tion d’un inci­dent grave doit être trans­mise à l’autorité com­pé­tente de l’État membre où a eu lieu cet inci­dent par le biais du MIR. Un rap­port ini­tial incom­plet peut être trans­mis dans un pre­mier temps pour res­pec­ter les délais régle­men­taires, sui­vi ensuite d’un rap­port complet.

L’ON du fabri­cant peut aus­si être concer­né par cette noti­fi­ca­tion (cf. contrat liant la socié­té à son ON).

Le rap­port de ten­dances est un docu­ment à employer pour noti­fier les auto­ri­tés com­pé­tentes des États Membres où l’incident grave a eu lieu en cas [25] :

L’objectif de ce rap­port est d’empêcher des inci­dents non graves de cau­ser des plus grands pro­blèmes avec le temps.

Le rap­port de syn­thèse pério­dique est un docu­ment qui ne peut être pro­duit qu’en cas d’accord entre le fabri­cant et son auto­ri­té com­pé­tente coor­di­na­trice (qui consulte les autres auto­ri­tés com­pé­tentes réfé­ren­cées aux points a et b de l’article 87.8), selon un for­mat, un conte­nu et une pério­di­ci­té défi­nie et dans les cas sui­vants [25] :

L’objectif du rap­port de syn­thèse pério­dique est de ras­sem­bler ce qui auraient été des rap­ports indi­vi­duels d’incidents graves en un seul même document.

Il est à noter que tout autre inci­dent ne ren­trant pas dans l’une des caté­go­ries men­tion­nées au-des­sus doit être impé­ra­ti­ve­ment docu­men­té dans les rap­ports pro­duits dans le cadre de la SAC.

Acti­vi­té 3 : Investigations :

Après la noti­fi­ca­tion d’un inci­dent grave en appli­ca­tion du RDM-DIV, inter­vient immé­dia­te­ment la troi­sième acti­vi­té dite d’analyse pour le fabri­cant ; il s’agit alors de :

Acti­vi­té 4 : Actions : FSCA (avec noti­fi­ca­tions de celles-ci) :

Dans une qua­trième acti­vi­té, si elles ont aupa­ra­vant été éva­luées comme étant néces­saires, en appli­ca­tion de l’article 82.1 du RDM-DIV, les FSCA doivent être noti­fiées sans retard injus­ti­fié et avant d’être prises sur les dis­po­si­tifs mis sur le mar­ché dans l’UE et ses pays tiers (seule le cas où la mise en œuvre immé­diate des FSCA est néces­saire jus­ti­fie une noti­fi­ca­tion après son implé­men­ta­tion). Sont concer­nés par la notification :

Les FSCA sont les mesures cor­rec­tives prises par un fabri­cant, pour des rai­sons tech­niques ou médi­cales, afin de pré­ve­nir ou d’atténuer le risque d’incident grave [25] en rap­port avec un dis­po­si­tif mis à dis­po­si­tion sur le mar­ché (cf. article 2.71). Selon le guide MEDDEV 2.12-1 rev. 8 [10], il peut s’agir par exemple de :

Par la suite, le fabri­cant informe les uti­li­sa­teurs affec­tés des FSCA implé­men­tées au moyen des FSN ou « Field Safe­ty Notice ». Les FSN sont les « avis de sécu­ri­té » (cf. défi­ni­tion à l’article 2.72) dans le RDM-DIV et les « fiches d’avertissement » men­tion­nées dans la norme EN ISO 13485 : 2016. Comme indi­qué dans le guide MDCG 2022-12 [31], les FSN ne sont pas trans­mises par le fabri­cant direc­te­ment aux uti­li­sa­teurs de ses dis­po­si­tifs : il s’agit des auto­ri­tés com­pé­tentes qui les ont reçues qui se char­ge­ront de cette transmission.

Étape 2 : ACT : prendre les déci­sions qui s’imposent :

Après ana­lyse du RDM-DIV, dans le cas de GENOTROPY, deux déci­sions se sont imposées.

D’une part, a été déci­dé de revoir entiè­re­ment la pro­cé­dure de vigi­lance à cause de plu­sieurs écarts consta­tés par rap­port aux atten­dus régle­men­taires ; notamment :

1- La struc­ture choi­sie de la pro­cé­dure qui ren­dait dif­fi­ci­le­ment com­pré­hen­sible le pro­ces­sus de vigi­lance : de plus, cette pro­cé­dure ne pré­sen­tait pas de liens avec le pro­ces­sus de SAC bien qu’elle lui est direc­te­ment liée ;

2- L’absence d’une par­tie rela­tive aux rap­ports de syn­thèse pério­dique alors qu’il s’agit pour­tant d’une pos­si­bi­li­té de signa­le­ment pour le fabri­cant ins­tau­rée par le Règlement ;

3- L’absence d’une par­tie rela­tive aux dis­po­si­tions d’EUDAMED en lien avec la vigilance.

D’autre part, a été déci­dé de s’assurer que le dos­sier du SMQ réper­to­riant les for­mu­laires des rap­ports de vigi­lance était bien à jour : c’est-à-dire véri­fier que tous les for­mu­laires exis­tants étaient bien dis­po­nibles dans le SMQ et dans leur ver­sion la plus récente.

Étape 3 : PLAN : pla­ni­fier le tra­vail à réaliser :

En rai­son des contraintes de temps liées à l’audit interne, cette étape n’a pu être appli­quée ; il a fal­lu pas­ser direc­te­ment à la mise en pra­tique des déci­sions préa­la­ble­ment iden­ti­fiées (étape suivante).

Étape 4 : DO : exé­cu­ter les tâches réper­to­riées à l’étape précédente :

Dans cette étape, la pro­cé­dure et le dos­sier adja­cent ont été entiè­re­ment revus menant aux résul­tats pré­sen­tés ci-dessous.

iii) Résultats obtenus : un système de vigilance structuré comprenant toutes les modalités prévues par le RDM-DIV

Suite à la démarche mise en œuvre, les résul­tats sui­vants ont été obtenus :

1- Pro­cé­dure avec une struc­ture repre­nant dans leur ordre les acti­vi­tés du pro­ces­sus de Vigi­lance. Cette pro­cé­dure est désor­mais liée au Pro­ces­sus de SAC aux niveaux sui­vants (Figure 31):

Figure 31 : Interactions du processus de vigilance avec la SAC (en bleu sur la figure) (Source : auteure):

2- Une par­tie de la pro­cé­dure est désor­mais dédiée aux rap­ports de syn­thèse périodique.

De plus, le dos­sier avec l’ensemble des for­mu­laires uti­li­sables pour repor­ter les cas de vigi­lance est com­plet avec les ver­sions les plus récentes des docu­ments dis­po­nibles ; ces for­mu­laires sont tous pré­sents sur le site web de l’ANSM.

Concer­nant ces for­mu­laires, le fabri­cant doit cepen­dant res­ter vigi­lant car cer­tains n’ont pas encore été adap­tés en fonc­tion des exi­gences du RDM-DIV comme cela est pré­ci­sé dans le guide MDCG 2022-12 [31] : cela est le cas du for­mu­laire pour les FSCA, les rap­ports de syn­thèse pério­dique et les rap­ports de ten­dances. Par consé­quent, pour ces cas, le guide MDCG 2022-12 [31] pré­cise que le fabri­cant peut se ser­vir des sec­tions « Com­men­taires Géné­raux » des for­mu­laires pour y indi­quer ce qui est exi­gé par le RDM-DIV et man­quant dans le reste du document.

Pour ce qui est des dis­po­si­tions d’EUDAMED en lien avec la vigi­lance, celles-ci sont vues dans la par­tie sui­vante de ce rap­port qui explique en détail le fonc­tion­ne­ment de la base de don­nées européenne.

3) L'enregistrement des opérateurs économiques et des dispositifs

Selon l’article 110.3 du Règle­ment euro­péen 2017/746, la der­nière exi­gence régle­men­taire appli­cable aux « Lega­cy Devices » pen­dant la période de tran­si­tion est celle rela­tive à l’enregistrement des opé­ra­teurs éco­no­miques et des dispositifs.

Les exi­gences cor­res­pon­dantes sont pré­sentes res­pec­ti­ve­ment aux articles 26 « Enre­gis­tre­ment des dis­po­si­tifs » et 28 « Sys­tème élec­tro­nique d’enregistrement des opé­ra­teurs éco­no­miques » du RDM-DIV. Ces deux articles concernent évi­dem­ment EUDAMED.

Chez GENOTROPY, ma prin­ci­pale mis­sion vis-à-vis de ces articles a été de véri­fier si la socié­té était bien dans le res­pect des règles qu’ils fixent.

i) Présentation générale d'EUDAMED

EUDAMED signi­fie “EUro­pean DATA­base on MEDi­cal devices” ou banque de don­nées euro­péenne sur les Dis­po­si­tifs Médi­caux. Il s’agit d’un élé­ment qui exis­tait déjà sous les direc­tives (men­tion par exemple dans la déci­sion de la Com­mis­sion du 19 avril 2010, [32]). Néan­moins, dans le Règle­ment 2017/746, sa pré­va­lence a été ren­for­cée puisqu’il y est men­tion­né dans près de 50 articles dont l’article 30 qui encadre sa ges­tion et le place sous la res­pon­sa­bi­li­té de la Com­mis­sion Européenne.

EUDAMED doit per­mettre la cen­tra­li­sa­tion de l’ensemble des infor­ma­tions rela­tives au cycle de vie des dis­po­si­tifs mis sur le mar­ché de l’UE ; avec les opé­ra­teurs éco­no­miques qui leur sont asso­ciés. De cette manière, la pla­te­forme doit per­mettre d’améliorer la trans­pa­rence et la dis­po­ni­bi­li­té des infor­ma­tions pour les patients et pro­fes­sion­nels de san­té ain­si que la coor­di­na­tion des dif­fé­rents États membres de l’UE.

Les spé­ci­fi­ca­tions fonc­tion­nelles de la pla­te­forme, défi­nies par la Com­mis­sion Euro­péenne en col­la­bo­ra­tion avec le Groupe de Coor­di­na­tion des Dis­po­si­tifs Médi­caux (GDCM) (en anglais : MDCG, « Medi­cal Device Coor­di­na­tion Group ») (cf. article 34 du RDM), ont été publiées pour la pre­mière fois en mars 2019. Leur der­nière ver­sion date du 15 décembre 2022 (ver­sion 7.2) [33].

D’après ces spé­ci­fi­ca­tions, une fois ache­vé, EUDAMED sera com­po­sé de 6 modules inter­con­nec­tés ; des modules qui sont com­muns à la fois aux DM et aux DM-DIV (Figure 32) :

Figure 32 : Vue d'ensemble de l'architecture prévue de la base de données EUDAMED (Source : proposition de règlement modificatif au RDM-DIV, 23 janvier 2024):

À terme, les six modules d’EUDAMED pré­sen­te­ront cha­cun des niveaux acces­sibles au public ; les éta­blis­se­ments médi­caux et la presse inclus [2].

Les prin­ci­paux acteurs qui auront accès à EUDAMED res­te­ront néan­moins [2] :

Cha­cun de ces acteurs est iden­ti­fié dans EUDAMED grâce au « Single Regis­tra­tion Num­ber » (SRN) ; numé­ro four­ni par son auto­ri­té com­pé­tente natio­nale après son enre­gis­tre­ment ini­tial dans EUDAMED. En fonc­tion de l’activité exer­cée par une même enti­té, le SRN est dif­fé­rent car dif­fé­rents acteurs n’ont pas les même devoirs vis-à-vis d’EUDAMED [2]. Une même enti­té peut donc avoir plu­sieurs SRN si elle exerce plu­sieurs activités.

Un SRN est com­po­sé de trois par­ties (Figure 33) [34] :

Figure 33 : Exemple de code SRN pour un fabricant français (Source : Avanti Europe, octobre 2020):
ii) Etat des lieux de l'avancement d'EUDAMED

À l’heure actuelle, EUDAMED n’est pas com­plet [35].

En effet, seuls trois modules sont aujourd’hui dis­po­nibles (Figure 34) :

Figure 34 : Menu de recherche disponible sur EUDAMED en juillet 2024 (Source : auteure):

La moi­tié d’EUDAMED n’est donc pas encore prête. Par consé­quent, l’utilisation d’EUDAMED n’est ni obli­ga­toire ni exi­gée ; son uti­li­sa­tion n’est que volon­taire aujourd’hui.

En accord avec les dis­po­si­tions tran­si­toires du RDM-DIV, le sys­tème, dans son entiè­re­té, devien­dra obli­ga­toi­re­ment uti­li­sable quand (cf. article 34 du RDM) :

En atten­dant la pleine opé­ra­bi­li­té de la base, les dis­po­si­tions tran­si­toires de l’article 112 et de l’article 113.3.f du Règle­ment sont appli­cables [6]. Le fabri­cant peut de plus s’appuyer sur le guide MDCG 2022-12 paru en juillet 2022 qui liste les dis­po­si­tions alter­na­tives pou­vant être mises en œuvre avant la pleine fonc­tion­na­li­té d’EUDAMED [31]. Enfin, le para­graphe III de l’article 15 de l’ordonnance 2022-1186 doit éga­le­ment être pris en compte (cf. Annexe).

iii) Les modules d'EUDAMED relatifs aux exigences réglementaires à implémenter durant la transition des Legacy Devices

La mise en œuvre d’EUDAMED reste lente : en effet, lors de son entrée en vigueur, l’article 34 du RDM indi­quait que l’avis de la Com­mis­sion annon­çant sa pleine opé­ra­bi­li­té serait publié au plus tard le 25 mars 2020 [6]. Plus de 4 ans après et la moi­tié de la base n’est pas encore déployée.

De plus, les trois modules déjà acces­sibles ne s’avèrent pas com­plè­te­ment opé­ra­tion­nels dans la pra­tique. On se concentre ci-des­sous sur ceux rela­tifs à l’application des exi­gences régle­men­taires durant la période de tran­si­tion des « Lega­cy devices » :

  1. Module 1 : « Enre­gis­tre­ment des opé­ra­teurs éco­no­miques » (cf. article 28 du RDM-DIV) :

Théo­rie : ce module sert à l’application de l’article 28 du RDM-DIV. Pour les fabri­cants, il leur per­met de :

Pra­tique (sur la ver­sion 2.14.1 d’EUDAMED) :

Dans la pra­tique, ce module appa­raît glo­ba­le­ment com­plet par rap­port aux atten­dus régle­men­taires. En effet, le fabri­cant peut aujourd’hui y enregistrer :

Tou­te­fois, il est à pré­ci­ser qu’au quo­ti­dien, l’accès à EUDAMED reste com­pli­qué à cause de l’imbrication qui a été créé pour les droits et pro­fils de ses utilisateurs.

En effet, pre­nons l’exemple d’un Opé­ra­teur Éco­no­mique comme GENOTROPY qui est fabri­cant. GENOTROPY a son propre compte EUDAMED et cela est éga­le­ment le cas de chaque per­sonne de l’entreprise. Chaque pro­fil d’une per­sonne de l’entreprise a un droit spé­ci­fique vis-à-vis de chaque module du compte de GENOTROPY. Il y a plu­sieurs droits possibles :

Cette imbri­ca­tion se complique.

En effet, il est obli­ga­toire pour chaque opé­ra­teur éco­no­mique d’avoir au moins deux LAA qui lui sont connec­tés dont 1 avec un pro­fil actif (l’adresse email avec laquelle est faite l’enregistrement ini­tial de l’opérateur éco­no­mique devient auto­ma­ti­que­ment son pre­mier LAA). Cette par­ti­cu­la­ri­té n’est cepen­dant pas adap­tée au cas des entre­prises avec 1 seul employé comme GENOTROPY l’était avant mon arrivée.

De plus, EUDAMED est orga­ni­sé de telle sorte que chaque per­sonne de l’entreprise qui sou­haite mettre à jour ses droits vis-à-vis d’un module de l’opérateur éco­no­mique doit être approu­vée par un LAA ou LUA de ce même opé­ra­teur [36].

Alter­na­tive :

Aujourd’hui, s’il n’a pas fait d’enregistrement sur EUDAMED, le fabri­cant a tou­jours la pos­si­bi­li­té d’enregistrer son acti­vi­té via un for­mu­laire natio­nal dis­po­nible sur le site de l’ANSM confor­mé­ment à l’article 113 para­graphe 3.f du RDM-DIV. Cepen­dant, il est à noter que ce for­mu­laire n’a qu’une por­tée natio­nale contrai­re­ment à EUDAMED qui est valable à l’échelle euro­péenne. Par consé­quent, un réen­re­gis­tre­ment sera à faire, dans EUDAMED, par tout fabri­cant qui aurait employé ce for­mu­laire une fois que la base sera obli­ga­toi­re­ment uti­li­sable [29].

2. Module 2 : « Enre­gis­tre­ment des dis­po­si­tifs » (article 26 du RDM-DIV) :

Pour ce module, un préa­lable doit être pré­sen­té : c’est le sys­tème IUD.

Le sys­tème IUD com­prend tou­jours trois étapes.

Dans un pre­mier temps, il y a pour les « IVDR devices », une obli­ga­tion de pro­duc­tion de l’IUD valable depuis l’entrée en appli­ca­tion du RDM-DIV c’est-à-dire depuis le 26 mai 2022. Un IUD com­prend tou­jours (Figure 35) [37] :

Figure 35 : Exemple de code IUD délivré par l'entité GS1 sous format code 128 (Source : auteure d'après SNITEM, 2020):

D’après la déci­sion d’exécution (UE) 2019/939 du 6 juin 2019, cette pro­duc­tion de l’IUD passe obli­ga­toi­re­ment par un des 4 orga­nismes agréés par la Com­mis­sion Euro­péenne c’est-à-dire : le GS1, l’HIBCC, l’ICCBBA et l’IFA.

Dans un second temps, il y une obli­ga­tion d’apposer l’IUD sur chaque niveau de condi­tion­ne­ment du DM-DIV (S’il y a plu­sieurs codes sur l’étiquetage, il faut éga­le­ment ajou­ter le logo UDI de la norme ISO 15223-1 à côté du code IUD) dans un for­mat lisible par l’homme et un for­mat lisible par la machine (=QR code, data­ma­trix ou code 128). D’après l’article 113.3.e du RDM-DIV, cette obli­ga­tion posée par l’article 24.4 s’applique à des dates variables en fonc­tion de la classe du DM-DIV :

Dans un troi­sième temps, dans le sys­tème IUD, la der­nière étape est celle de la trans­mis­sion des don­nées rat­ta­chées à l’IUD-ID à EUDAMED, cette der­nière étape res­tant volon­taire aujourd’hui.

Aujourd’hui, les « Lega­cy devices » comme celui de GENOTROPY ne sont en revanche pas obli­gés de suivre ces trois étapes. En par­ti­cu­lier, leur enre­gis­tre­ment dans EUDAMED n’est pour l’instant obli­ga­toire que dans le cas où un inci­dent grave se pro­duit ou une FSCA est implé­men­tée car l’enregistrement des dis­po­si­tifs est une condi­tion préa­lable à l’enregistrement éven­tuel de l’incident grave qui lui est lié dans EUDAMED.

Afin de per­mettre au fabri­cant l’enregistrement dans EUDAMED de son « Lega­cy Device », la base a créé deux outils en rem­pla­ce­ment de l’IUD-ID de base et l’IUD ID : res­pec­ti­ve­ment l’EUDAMED-DI et l’EUDAMED-ID.

Théo­rie : le module dédié à l’enregistrement des dis­po­si­tifs dans EUDAMED doit permettre :

Il est à noter que la pla­te­forme doit éga­le­ment per­mettre des télé­char­ge­ments auto­ma­tiques des infor­ma­tions rela­tives à l’IUD d’après l’article 28.4 du RDM réfé­ren­cé à l’article 25 du RDM-DIV. En revanche, l’IUD-IP ne peut être trans­mis via EUDAMED.

Pra­tique (sur la ver­sion 2.14.1 d’EUDAMED) :

Le dis­po­si­tif de GENOTROPY est un « Lega­cy Device ». Il n’est donc pas contraint de res­pec­ter toutes les obli­ga­tions rela­tives à l’IUD. Pour­tant, celles-ci ont tout de même été appli­quées par l’entreprise : en par­ti­cu­lier, l’ensemble des étapes décrites dans le guide inti­tu­lé « Mana­ge­ment of Lega­cy devices » de la Com­mis­sion Euro­péenne [38] ont été sui­vies pour l’enregistrement du DM-DIV sur EUDAMED.

Alter­na­tive :

Aujourd’hui, s’il n’a pas encore fait d’enregistrement de ses dis­po­si­tifs sur EUDAMED, le fabri­cant a la pos­si­bi­li­té d’employer le même for­mu­laire que celui néces­saire à une décla­ra­tion d’activité pour les décla­rer à l’ANSM. Ce même for­mu­laire sert aus­si, par ailleurs, à la décla­ra­tion à l’agence de la per­sonne en charge de la réac­to­vi­gi­lance en interne au fabri­cant [29].

3. Module 5 : « Sur­veillance Après Com­mer­cia­li­sa­tion et Vigi­lance » (article 87 du RDM-DIV) :

Théo­rie :

Ce module d’EUDAMED doit per­mettre plu­sieurs élé­ments au fabricant :

Pra­tique (sur la ver­sion 2.14.1 d’EUDAMED) :

Ce cin­quième module fait par­tie des modules d’EUDAMED qui ne sont pas encore dis­po­nibles. Son achè­ve­ment est pré­vu au cours du deuxième tri­mestre de l’année 2024 d’après la Com­mis­sion Européenne.

Alter­na­tive (d’après le guide MDCG 2022-12) :

Jusqu’à ce que EUDAMED soit plei­ne­ment opé­ra­tion­nel, pour assu­rer la trans­mis­sion du PSUR à son ON (cas des classes D selon le RDM-DIV), le fabri­cant peut recou­rir à l’utilisation de mails sécu­ri­sés (d’après le guide MDCG 2022-12, [31]).

Selon le docu­ment MDCG 2022-12, la noti­fi­ca­tion des inci­dents graves/FSCA/FSN et la sou­mis­sion des dif­fé­rents rap­ports de vigi­lance doivent conti­nuer à être faits par le biais des sys­tèmes natio­naux de vigi­lance par mail.

Par ailleurs, pour ce qui est du der­nier module d’EUDAMED dis­po­nible à ce jour, le module 3- « Orga­nismes Noti­fiés et cer­ti­fi­cats », celui-ci ne néces­site pas l’intervention des fabri­cants. Il est dédié à l’enregistrement des ON et des cer­ti­fi­cats déli­vrés par ceux-ci (cf. article 52 du RDM-DIV).

Aujourd’hui, cepen­dant, ce module ne per­met de voir aucune de ces infor­ma­tions (Figure 36) :

Figure 36 : Résultat obtenu sur le module 3 d'EUDAMED lorsque l'on veut visualiser les certificats émis par GMED (Source : auteure):

IV) Bilan professionnel à l'issue de l'apprentissage

1) Compétences acquises

Mon année d’apprentissage dans la qua­li­té et les affaires régle­men­taires chez GENOTROPY m’a per­mis de :

De par tous ses aspects, je pense que mon expé­rience pro­fes­sion­nelle chez GENOTROPY a été enri­chis­sante à tous les niveaux. J’ai désor­mais une meilleure idée du quo­ti­dien d’un char­gé des affaires régle­men­taires et de la qua­li­té. J’ai aus­si gagné en confiance dans mes com­pé­tences pro­fes­sion­nelles ain­si qu’en aisance dans mon anglais écrit et oral. Je suis donc par­ti­cu­liè­re­ment moti­vée à pour­suivre dans cette voie après l’année d’apprentissage.

2) Compétences à acquérir

Il y a plu­sieurs com­pé­tences et connais­sances me res­tant à acqué­rir à la suite de mon année d’apprentissage chez GENOTROPY.

Je pense notam­ment à la rédac­tion de la Docu­men­ta­tion Tech­nique d’un DM-DIV selon le Règle­ment, tâche que l’entreprise n’a pas encore pu déve­lop­per puisque le sys­tème qua­li­té est la prio­ri­té en période tran­si­tion des « Lega­cy Devices ». Ain­si, en rela­tion avec la Docu­men­ta­tion Tech­nique, je n’ai seule­ment pu par­ti­ci­per qu’à son main­tien de confor­mi­té selon la direc­tive et dans la conti­nui­té des modi­fi­ca­tions appor­tées au sys­tème qualité.

J’ai aus­si le sou­hait de déve­lop­per ma connais­sance des études de per­for­mances selon le Règle­ment. Enfin, je suis consciente de l’importance de conso­li­der ma culture dans les domaines rela­tifs aux tech­no­lo­gies des pro­duits, pour la suite de ma car­rière, car c’est d’eux dont dépendent ensuite les spé­ci­fi­ci­tés des acti­vi­tés régle­men­taires et qua­li­té engagées.

3) Liens de l'apprentissage avec le Master Ingénierie de la Santé

Durant cette année d’apprentissage, le Mas­ter Ingé­nie­rie de la San­té que j’ai sui­vi à l’UTC m’a été utile sur plu­sieurs points :

Conclusion

Afin de béné­fi­cier de la pro­lon­ga­tion de la période de tran­si­tion vers le Règle­ment, une démarche en trois points a été sui­vie chez GENOTROPY :

Il est à pré­ci­ser que cette démarche a été construite en fonc­tion du cas de l’entreprise et du cadre régle­men­taire exis­tant en matière de tran­si­tion. Celui-ci sera bien­tôt modi­fié puisque, le 23 jan­vier 2024, la Com­mis­sion a pro­po­sé de nou­velles mesures qui consistent notam­ment à accor­der plus de temps aux entre­prises pour faire leur tran­si­tion, sous réserve de nou­velles condi­tions. Cette pro­po­si­tion qui a été adop­tée par le Conseil de l’Union et le Par­le­ment Euro­péen fait l’objet d’une ana­lyse dans un docu­ment sépa­ré dis­po­nible sur la page Word­Press de ce projet.

Il est éga­le­ment à remar­quer que cette démarche n’a pas concer­né la Docu­men­ta­tion Tech­nique du « Lega­cy Device » : seul le main­tien de sa confor­mi­té à la direc­tive a été assu­ré ain­si que sa mise à jour en conti­nu en fonc­tion des modi­fi­ca­tions appor­tées au sys­tème qualité.

Par ailleurs, la notion de chan­ge­ments n’a pas été abor­dée dans le rap­port car jugée par­ti­cu­liè­re­ment dépen­dante de l’ON du fabri­cant. En effet, bien que la régle­men­ta­tion exige que seuls les chan­ge­ments consi­dé­rés comme sub­stan­tiels selon la direc­tive soit repor­tés à l’ON avant leur implé­men­ta­tion et qu’aucun chan­ge­ment signi­fi­ca­tif en matière de concep­tion et d’usage reven­di­qué (selon le Règle­ment 2017/746) soit mis en œuvre pen­dant la tran­si­tion, l’ON peut, comme dans le cas de GENOTROPY, exi­ger que cer­tains chan­ge­ments par­ti­cu­liers lui soient noti­fiés ; sub­stan­tiels ou non, signi­fi­ca­tifs ou non. 

Enfin, il est à sou­li­gner les coûts impor­tants mobi­li­sés par cette démarche : notam­ment en matière de res­sources humaines, de finances et de temps. Cela est consé­quent pour une TPE comme GENOTROPY et peut pro­vo­quer un ralen­tis­se­ment des acti­vi­tés de R&D de la socié­té puisque les res­sources que ces acti­vi­tés mobi­lisent sont désor­mais employées à la mise en œuvre des obli­ga­tions liées au Règle­ment. L’innovation ralen­tit donc, ce qui peut être pré­ju­di­ciable pour le béné­fice des patients.

Annexe

Analyse de l'article 15 de l'ordonnance n°2022-1186

L’ordonnance n°2022-1186 du 29 juillet 2022 [26] sert à l’adaptation du droit fran­çais au règle­ment euro­péen 2017/746 afin d’assurer sa mise en œuvre. Dans cette ordon­nance entrée en vigueur le 31 juillet 2022, un article est d’importance par­ti­cu­lière : c’est l’article 15 car il porte sur les dis­po­si­tions transitoires.

Tableau 9 : Analyse des paragraphes I et II de l'article 25 de l'ordonnance n°2022-1086 (Source : auteure):

Ce para­graphe concerne EUDAMED. Il fait la dis­tinc­tion entre :

Ce para­graphe concerne les études de per­for­mance des DM-DIV.

Celles-ci sont enca­drées par les dis­po­si­tions de la pre­mière par­tie du livre Ier du titre II du Code de la San­té Publique (dans leur rédac­tion anté­rieure au 31 juillet 2022) dans deux cas :

Pour ces deux cas, les dis­po­si­tions de l’article L. 1123-10 ne sont pas appli­cables. De plus, tout évè­ne­ment indé­si­rable grave et défec­tuo­si­tés de DM-DIV sur­ve­nant dans le cadre de ces recherches doit être noti­fié confor­mé­ment à l’article 76 du RDM-DIV.

Ce para­graphe concerne les DM-DIV « in house » c’est-à-dire les DM-DIV fabri­qués et uti­li­sés au sein même des éta­blis­se­ment de san­té. Pour ces dis­po­si­tifs sont aujourd’hui applicables :

Le point d du para­graphe 5 de l’article 5 du RDM-DIV ne devien­dra appli­cable qu’à par­tir du 26 mai 2028. Le seul point res­tant du para­graphe 5 de l’article 5 du RDM-DIV, le point a, n’est pas mentionné.

Ce para­graphe fait réfé­rence à l’ordonnance n°2022-582 por­tant adap­ta­tion du droit fran­çais au Règle­ment (UE) 2017/745 [39].

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[5] SIDIV, Syndicat de l’Industrie du Diagnostic In Vitro, « Cartographie 2023 de l’Industrie du DIV ». février 2023. Consulté le : 12 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.calameo.com/read/00740171420fb7fa77341?authid=ZBouvUkhs9HF

[6] « Règlement (UE) 2017/746 du Parlement européen et du Conseil du 5 avril 2017 relatif aux dispositifs médicaux de diagnostic in vitro et abrogeant la directive 98/79/CE et la décision 2010/227/UE de la Commission (Texte présentant de l’intérêt pour l’EEE. ) », Journal officiel de l’Union européenne, https://eur-lex.europa.eu, mai 2017. Consulté le : 22 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : http://data.europa.eu/eli/reg/2017/746/oj/fra

[7] « Directive 98/79/CE du Parlement Européen et du Conseil du 27 octobre 1998 relative aux dispositifs médicaux de diagnostic in vitro », Journal officiel des Communautés européennes, https://eur-lex.europa.eu, Document 31998L0079, Journal officiel n° L 331 du 07/12/1998 p. 0001-0037, oct. 1998. Consulté le : 23 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:31998L0079

[8] Université de Lille, Europharmat, et SNITEM, Syndicat National de l’Industrie des Technologies Médicales, « Le Marquage CE des dispositifs médicaux ». Consulté le : 27 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://rpn-pharmacie.univ-lille.fr/marquagece/co/MarquageCE_web.html

[9] « Règlement d’exécution (UE) 2022/1107 de la Commission du 4 juillet 2022 établissant des spécifications communes pour certains dispositifs médicaux de diagnostic in vitro de classe D conformément au règlement (UE) 2017/746 du Parlement européen et du Conseil (Texte présentant de l’intérêt pour l’EEE) », Journal officiel de l’Union européenne, https://eur-lex.europa.eu, juill. 2022. Consulté le : 20 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : http://data.europa.eu/eli/reg_impl/2022/1107/oj/fra

[10] TS Quality & Engineering, ISO 13485 Certified Medical Device Consulting Services, « MEDDEV Guidance List - Download », Medical Device Regulation. Consulté le : 10 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.medical-device-regulation.eu/meddev-guidance-list-download/

[11] Commission Européenne, « La Commission propose des mesures visant à améliorer la disponibilité des dispositifs de diagnostic in vitro », European Commission - European Commission. Consulté le : 23 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_24_346

[12] Medical Device Coordination Group, « MDCG 2020-16 rev.2 : Guidance on Classification Rules for in vitro Diagnostic Medical Devices under Regulation (EU) 2017/746 », févr. 2023. Consulté le : 20 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://health.ec.europa.eu/document/download/12f9756a-1e0d-4aed-9783-d948553f1705_en?filename=md_mdcg_2020_guidance_classification_ivd-md_en.pdf

[13] « Principles of In Vitro Diagnostic (IVD) Medical Devices Classification », IMDRF, International Medical Device Regulators Forum, IMDRF IVD Working Group, IMDRF/IVD WG/N64FINAL:2021, janv. 2021. [En ligne]. Disponible sur : https://www.imdrf.org/documents/principles-vitro-diagnostic-ivd-medical-devices-classification

[14] ANSM, Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé, « DMDIV - Principaux textes législatifs et réglementaires », ansm santé, https://ansm.sante.fr. Consulté le : 25 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://ansm.sante.fr/documents/reference/reglementation-relative-aux-dispositifs-medicaux-dm-et-aux-dispositifs-medicaux-de-diagnostic-in-vitro-dmdiv/dmdiv-principaux-textes-legislatifs-et-reglementaires

[15] Commission Européenne, https://eur-lex.europa.eu, « Proposition de Règlement du Parlement Européen et du Conseil modifiant les règlements (UE) 2017/745 et (UE) 2017/746 en ce qui concerne un déploiement progressif d’Eudamed, l’obligation d’information en cas d’interruption d’approvisionnement et les dispositions transitoires applicables à certains dispositifs médicaux de diagnostic in vitro », janv. 2024. Consulté le : 23 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:52024PC0043

[16] Commission Européenne, « NANDO - List of Notified Bodies - Search by Legislation - Single Market Compliance Space », European Commission - European Commission. Consulté le : 23 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://webgate.ec.europa.eu/single-market-compliance-space/#/notified-bodies/by-legislation

[17] J. E. CHEDJOU TAKAM, « Élaboration de la Documentation Technique selon le Règlement 2017/746 & Mise à jour et Amélioration du Système de Management de la Qualité selon ISO 13485 : 2016 », Université de Technologie de Compiègne (France), Master Ingénierie de la Santé, Parcours Dispositifs Médicaux et Affaires Réglementaires (DMAR), https://travaux.master.utc.fr/, Mémoire de stage réf n°IDS049, sept. 2020. Consulté le : 23 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://travaux.master.utc.fr/formations-master/ingenierie-de-la-sante/ids049/

[18] « Directive 2001/83/CE du Parlement européen et du Conseil du 6 novembre 2001 instituant un code communautaire relatif aux médicaments à usage humain », Journal officiel n° L 311 du 28/11/2001 p. 0067-0128, nov. 2001. Consulté le : 20 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : http://data.europa.eu/eli/dir/2001/83/oj/fra

[19] « norme NF EN ISO 15189- Laboratoires médicaux - Exigences concernant la qualité et la compétence », Ed. Afnor, Paris, www.afnor.org, 6 décembre 2022. Consulté le : 15 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.boutique.afnor.org/fr-fr/norme/nf-en-iso-15189/laboratoires-medicaux-exigences-concernant-la-qualite-et-la-competence/fa195733/342216

[20] « GENOTROPY ». Consulté le : 5 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.genotropy.com/accueil

[21] « Décision du 24 mai 2017 de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie relative à la liste des actes et prestations pris en charge par l’assurance maladie », Ed. Legifrance, Paris, JORF n°0145 du 22 juin 2017, Texte n°17, mai 2017. Consulté le : 15 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decision/2017/5/24/SSAU1715474S/jo/texte

[22] H. Bowman-Smart, C. Wiesemann, et R. Horn, « Non-invasive prenatal testing in Germany : a unique ethical and policy landscape », Eur. J. Hum. Genet., vol. 31, no 5, p. 562‑567, mai 2023, doi : https://doi.org/10.1038/s41431-022-01256-x.

[23] C. LE VAN KIM, Y. COLIN, Y. BROSSARD, et J.-P. CARTRON, « Rh Haemolytic Disease of the Newborn and Rh genotyping by RFLP - and allele-specific — PCR », Transfus. Clin. Biol., vol. 2, no 4, p. 317‑324, 1995, doi : https://doi.org/10.1016/S1246-7820(05)80098-9.

[24] « Figure 1 : Schematic structure of the RHD locus. a Normal RhD positive... », ResearchGate. Consulté le : 18 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.researchgate.net/figure/Schematic-structure-of-the-RHD-locus-a-Normal-RhD-positive-individuals-b-RhD-negative_fig1_299542042

[25] « TEXTE consolidé : Règlement (UE) 2017/746 du Parlement Européen et du Conseil du 5 avril 2017 relatif aux dispositifs médicaux de diagnostic in vitro et abrogeant la directive 98/79/CE et la décision 2010/227/UE de la Commission (Texte présentant de l’intérêt pour l’EEE) ». 20 mars 2023. Consulté le : 23 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX%3A02017R0746-20230320

[26] « Ordonnance n° 2022-1086 du 29 juillet 2022 portant adaptation du droit français au règlement (UE) 2017/746 du Parlement européen et du Conseil du 5 avril 2017 relatif aux dispositifs médicaux de diagnostic in vitro - Légifrance », JORF n°0175 du 30 juillet 2022, Texte n°67, juill. 2022. Consulté le : 14 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000046113837

[27] Medical Device Coordination Group, « MDCG 2022-8 : Regulation (EU) 2017/746 - application of IVDR requirements to “legacy devices” and to devices placed on the market prior to 26 May 2022 in accordance with Directive 98/79/EC », mai 2022. Consulté le : 22 avril 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://health.ec.europa.eu/document/download/76f9983e-164c-45f1-b2b9-c9e5050cefe9_en?filename=mdcg_2022-8_en.pdf

[28] L. BEUZELIN, A. DESGRANGES, et Q. EMILE, « Aide à l’appropriation de la norme ISO 13485 : 2016 », Université de Technologie de Compiègne, Master Technologies et Territoires de Santé (TTS), Mémoire d’Intelligence Méthodologique du projet d’Intégration, www.utc.fr/master-qualite, puis « Travaux » « Qualité-Management » réf n°425, https://doi.org/10.34746/5q5q-4q73, janv. 2018. [En ligne]. Disponible sur : https://www.utc.fr/master-qualite/public/publications/MQ_M2/2017-2018/MIM_projets/qpo12_2018_gr11_ISO_13485/QPO12_MIM_ISO13485_BEUZELIN_DESGRANGES_EMILE.pdf

[29] ANSM, Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé, « Déclarer / enregistrer des activités des opérateurs, des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro et de la personne en charge de la réactovigilance », ansm santé, https://ansm.sante.fr. Consulté le : 1 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://ansm.sante.fr/vos-demarches/industriel/declarer-enregistrer-des-activites-des-operateurs-des-dispositifs-medicaux-de-diagnostic-in-vitro-et-de-la-personne-en-charge-de-la-reactovigilance

[30] ANSM, Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé, « La vigilance selon les nouveaux règlements DM 2017/745 et DMDIV 2017/746 ». 21 juin 2022. Consulté le : 25 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://ansm.sante.fr/uploads/2022/07/01/20220701-webinaire-compilation-vigilance-dm-juin-2022.pdf

[31] Medical Device Coordination Group, « MDCG 2022-12 : Guidance on harmonised administrative practices and alternative technical solutions until Eudamed is fully functional (for Regulation (EU) 2017/746 on in vitro diagnostic medical devices) », juill. 2022. Consulté le : 1 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://health.ec.europa.eu/system/files/2022-07/md_mdcg_2022-12_guidance-admpractice_techsol_eudamed_en_0.pdf

[32] Commission Européenne, « 2010/227/: Décision de la Commission du 19 avril 2010 relative à la banque de données européenne sur les dispositifs médicaux (Eudamed) [notifiée sous le numéro C(2010) 2363] (Texte présentant de l’intérêt pour l’EEE) », avr. 2010. Consulté le : 1 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : http://data.europa.eu/eli/dec/2010/227/oj/fra

[33] European Commission, « Functional specifications for the European Database on Medical Devices (EUDAMED) - to be audited (only for Minimum Viable Product (MVP) Legal Priority) ». 15 décembre 2022. Consulté le : 1 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://health.ec.europa.eu/document/download/be27b334-455d-4b54-9cef-3dd35b2e3c72_en?filename=md_eudamed_fs_v7_2_en.pdf

[34] AvantiAdmin, « How to read the SRN correctly », avanti europe, https://www.avanti-europe.ch. Consulté le : 1 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.avanti-europe.ch/how-to-read-the-srn-correctly/

[35] Commission Européenne, « EUDAMED - European Database on Medical Devices », European Commission - European Commission. Consulté le : 1 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://ec.europa.eu/tools/eudamed/#/screen/home

[36] Commission Européenne, Directorate-General for Health and Food Safety (SANTE), « EUDAMED - European Database on Medical Devices - User Access Requests ». Consulté le : 1 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://health.ec.europa.eu/system/files/2021-07/md_user_access_requests_en_0.pdf

[37]  SNITEM, Syndicat National de l’Industrie des Technologies Médicales, « L’Identifiant Unique du Dispositif (IUD) en pratique ». 2023. Consulté le : 1 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.snitem.fr/wp-content/uploads/2020/03/Snitem-Europharmat-Poster-UDI.pdf

[38] European Commission, « Management of Legacy Devices - MDR EUDAMED ». 15 février 2021. Consulté le : 24 février 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://health.ec.europa.eu/document/download/4699ad8d-bf2c-4303-bd25-10e26770c8b1_en

[39] « Ordonnance n° 2022-582 du 20 avril 2022 portant adaptation du droit français au règlement (UE) 2017/745 du Parlement européen et du Conseil du 5 avril 2017 relatif aux dispositifs médicaux », JORF n°0093 du 21 avril 2022, juill. 2022. Consulté le : 20 mai 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGIARTI000045615353/2022-04-22/

IDS240 - La gestion des risques liés aux dispositifs médicaux selon la norme ISO 14971:2019 au sein d'une PME - Franklab SteriFrance

Auteure

Catia­na RAKOTOZAFY

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Citation

A rap­pe­ler pour tout usage : Catia­na RAKOTOZAFY, « La ges­tion des risques liés aux dis­po­si­tifs médi­caux selon la norme ISO 14971:2019 au sein d'une PME », Uni­ver­si­té de Tech­no­lo­gie de Com­piègne (France), Mas­ter Ingé­nie­rie de la San­té, Mémoire d'Apprentissage, https://travaux.master.utc.fr/, réf n° IDS240, juillet 2024, https://travaux.master.utc.fr/formations-master/ingenierie-de-la-sante/ids240

Résumé

La ges­tion des risques est un élé­ment essen­tiel dans le déve­lop­pe­ment et la fabri­ca­tion des dis­po­si­tifs médi­caux. La norme ISO 14971 four­nit un cadre struc­tu­ré pour la ges­tion des risques, mais sa mise en place peut être com­plexe et néces­site une bonne com­pré­hen­sion de ses exi­gences et de ses principes.

Ce tra­vail explore le cadre régle­men­taire appli­cable aux dis­po­si­tifs médi­caux, en par­ti­cu­lier les exi­gences de l'ISO 14971:2019. La mise en œuvre de la ges­tion des risques au sein de Frank­lab Ste­ri­France, une PME, est décrite, en com­men­çant par une ana­lyse de l'existant, sui­vie d'une com­pa­rai­son avec les exi­gences normatives.

Sur la base de cette ana­lyse, des actions cor­rec­tives ont été mises en place pour ali­gner les pra­tiques de Frank­lab Ste­ri­France avec les exi­gences régle­men­taires. Aujourd'hui, grâce à une poli­tique de ges­tion des risques rigou­reuse et une démarche d'amélioration conti­nue, plu­sieurs non-confor­mi­tés ont été levés. Les pro­ces­sus de ges­tion des risques ont été opti­mi­sés, amé­lio­rant ain­si la sécu­ri­té des dis­po­si­tifs médi­caux et assu­rant une confor­mi­té totale avec les normes réglementaires.

Les résul­tats obte­nus démontrent l'impact posi­tif de la mise en œuvre de cette poli­tique de ges­tion des risques, sou­li­gnant l'importance de l'amélioration conti­nue pour main­te­nir et opti­mi­ser ces pra­tiques au sein de l'entreprise.

Abstract

Risk mana­ge­ment is an essen­tial ele­ment in the deve­lop­ment and manu­fac­ture of medi­cal devices. ISO 14971 pro­vides a struc­tu­red fra­me­work for risk mana­ge­ment, but its imple­men­ta­tion can be com­plex and requires a good unders­tan­ding of its requi­re­ments and principles.

This work explores the regu­la­to­ry fra­me­work appli­cable to medi­cal devices, in par­ti­cu­lar the requi­re­ments of ISO 14971:2019. The imple­men­ta­tion of risk mana­ge­ment at Frank­lab Ste­ri­France is des­cri­bed, star­ting with an ana­ly­sis of the exis­ting situa­tion, fol­lo­wed by a com­pa­ri­son with the nor­ma­tive requirements.

Based on this ana­ly­sis, cor­rec­tive actions were imple­men­ted to bring Frank­lab SteriFrance's prac­tices into line with regu­la­to­ry requi­re­ments. Today, thanks to a rigo­rous risk mana­ge­ment poli­cy and a conti­nuous impro­ve­ment approach, seve­ral non-confor­mi­ties have been lif­ted. Risk mana­ge­ment pro­cesses have been opti­mi­zed, impro­ving the safe­ty of medi­cal devices and ensu­ring full com­pliance with regu­la­to­ry standards.

The results obtai­ned demons­trate the posi­tive impact of imple­men­ting this risk mana­ge­ment poli­cy, under­li­ning the impor­tance of conti­nuous impro­ve­ment in main­tai­ning and opti­mi­zing these prac­tices within the company.

Mémoire confidentiel

IDS237 - Cheffe de Produit Junior en Électrophysiologie Cardiaque - Abbott Medical

Auteure

Asmae NADIM

Contacts

Citation

A rap­pe­ler pour tout usage : Asmae NADIM, « Chef de pro­duit junior en élec­tro­phy­sio­lo­gie car­diaque - Abbott Medi­cal », Uni­ver­si­té de Tech­no­lo­gie de Com­piègne (France), Mas­ter Ingé­nie­rie de la San­té, Mémoire de Stage, https://travaux.master.utc.fr/, réf n° IDS237, juillet 2024, https://travaux.master.utc.fr/formations-master/ingenierie-de-la-sante/ids237/

Résumé

Les mala­dies car­dio­vas­cu­laires sont l’une des pre­mières causes de mor­ta­li­té dans le monde. Abbott Medi­cal est une des entre­prises lea­ders sur le mar­ché des dis­po­si­tifs médi­caux notam­ment dans le trai­te­ment des mala­dies car­diaques en par­ti­cu­lier les troubles du rythme car­diaque. Pour fina­li­ser mes études et mon mas­ter 2 Ingé­nie­rie de la San­té par­cours Tech­no­lo­gies Bio­mé­di­cales et Ter­ri­toires de san­té, j’ai réa­li­sé un stage de fin d’études de 6 mois au sein de cette entre­prise en tant que Cheffe de Pro­duit Junior en Élec­tro­phy­sio­lo­gie Cardiaque.

L’électrophysiologie car­diaque est un domaine com­plexe et riche qui  évo­lue très rapi­de­ment, durant ce stage j’ai pu accom­plir diverses mis­sions comme la veille concur­ren­tielle, l’analyse du mar­ché, la pré­pa­ra­tion de congrès, l’organisation de réunion régio­nale, la créa­tion de sup­port de com­mu­ni­ca­tion interne, l’arrêt de com­mer­cia­li­sa­tion et l’accompagnement de mise sur le mar­ché de produits. 

Ce mémoire met en avant le domaine de l’électrophysiologie car­diaque et le rôle d’un chef de pro­duit au sein d’une mul­ti­na­tio­nale qui ne cesse de se renou­ve­ler ain­si que les mis­sions aux­quelles j’ai pu prendre part lors de mon stage. Mais éga­le­ment l’apport per­son­nel et les com­pé­tences pro­fes­sion­nelles de cette expérience.

Abstract

Car­dio­vas­cu­lar diseases are one of the lea­ding causes of mor­ta­li­ty world­wide. Abbott Medi­cal is a lea­ding com­pa­ny in the medi­cal device mar­ket, par­ti­cu­lar­ly in the treat­ment of heart diseases, espe­cial­ly car­diac rhythm disor­ders. To com­plete my stu­dies and my Master's degree in Health Engi­nee­ring, spe­cia­li­zing in Bio­me­di­cal Tech­no­lo­gies and Health Ter­ri­to­ries, I com­ple­ted a 6-month final inter­n­ship at this com­pa­ny as a Junior Pro­duct Mana­ger in Car­diac Electrophysiology.

Car­diac elec­tro­phy­sio­lo­gy is a com­plex and rich field that is evol­ving rapid­ly. During this inter­n­ship, I was able to accom­plish various tasks such as com­pe­ti­tive intel­li­gence, mar­ket ana­ly­sis, congress pre­pa­ra­tion, regio­nal mee­ting orga­ni­za­tion, crea­tion of inter­nal com­mu­ni­ca­tion mate­rials, pro­duct dis­con­ti­nua­tion, and sup­port for pro­duct mar­ket launches.

This report high­lights the field of car­diac elec­tro­phy­sio­lo­gy and the role of a pro­duct mana­ger within a constant­ly evol­ving mul­ti­na­tio­nal com­pa­ny, as well as the mis­sions I was able to par­ti­ci­pate in during my inter­n­ship. It also covers the per­so­nal growth and pro­fes­sio­nal skills gai­ned from this experience.

Mémoire confidentiel

IDS236 - Ingénieur d'Application : Logiciel d'Imagerie Médicale - Avatar Medical

Auteure

MEDJ Marwa

Mar­wa MEDJ 

Contacts

Citation

A rap­pe­ler pour tout usage : Mar­wa MEDJ, « Ingé­nieur d'Application : Logi­ciel d'Imagerie Médi­cale - Ava­tar Medi­cal », Uni­ver­si­té de Tech­no­lo­gie de Com­piègne (France), Mas­ter Ingé­nie­rie de la San­té, Mémoire d'Apprentissage, https://travaux.master.utc.fr/, réf n° IDS236, juillet 2024, https://travaux.master.utc.fr/formations-master/ingenierie-de-la-sante/ids236/

Résumé

Ce mémoire a pour but d’expliquer les mis­sions réa­li­sées en entre­prise lors d’une année d’apprentissage entre Ava­tar Medi­cal et le mas­ter Ingé­nie­rie de la San­té (IdS) men­tion Tech­no­lo­gies Bio­mé­di­cales et Ter­ri­toires de San­té (TBTS) à l’Université Tech­no­lo­gique de Com­piègne (UTC). L'imagerie médi­cale donne accès à des visua­li­sa­tions détaillées des struc­tures internes du corps humain, essen­tielles pour le diag­nos­tic et le trai­te­ment. Fon­dée en 2020, Ava­tar Medi­cal est une start-up spé­cia­li­sée dans la trans­for­ma­tion des images médi­cales DICOM issues de scan­ners et d'IRM en ava­tars 3D tout en alliant la réa­li­té vir­tuelle. Cette entre­prise se dis­tingue à l'intersection de la tech­no­lo­gie et de la méde­cine, avec des appli­ca­tions prin­ci­pales telles que la pla­ni­fi­ca­tion chi­rur­gi­cale, l'enseignement ana­to­mique avan­cé, et l'engagement patient. Ces solu­tions visent à amé­lio­rer la pré­pa­ra­tion chi­rur­gi­cale, enri­chir la for­ma­tion médi­cale et ren­for­cer l'implication des patients. Ce mémoire explore en détail le pro­ces­sus de vente d'Avatar Medi­cal, en met­tant l'accent sur l'adaptation aux besoins des pros­pects et la ges­tion des risques, de la pros­pec­tion à la conver­sion client.

Abstract

This report aims to explain the tasks car­ried out during a year of work-stu­dy bet­ween Ava­tar Medi­cal and the Master's pro­gram in Health Engi­nee­ring (IdS), spe­cia­li­zing in Bio­me­di­cal Tech­no­lo­gies and Health Ter­ri­to­ries (TBTS) at the Uni­ver­si­ty of Tech­no­lo­gy of Com­piègne (UTC). Medi­cal ima­ging pro­vides detai­led visua­li­za­tions of inter­nal human body struc­tures, essen­tial for diag­no­sis and treat­ment. Foun­ded in 2020, Ava­tar Medi­cal is a star­tup spe­cia­li­zing in trans­for­ming DICOM medi­cal images from scan­ners and MRIs into 3D ava­tars while inte­gra­ting vir­tual rea­li­ty. The com­pa­ny stands at the inter­sec­tion of tech­no­lo­gy and medi­cine, with main appli­ca­tions inclu­ding sur­gi­cal plan­ning, advan­ced ana­to­mi­cal edu­ca­tion, and patient enga­ge­ment. These solu­tions aim to improve sur­gi­cal pre­pa­ra­tion, enhance medi­cal trai­ning, and streng­then patient invol­ve­ment. This report pro­vides a detai­led explo­ra­tion of Ava­tar Medical's sales pro­cess, focu­sing on adap­ting to the needs of pros­pects and mana­ging risks from ini­tial contact to client conversion.

Mémoire confidentiel

IDS232 - Mise en place de la gestion documentaire pour l'obtention de la certification "AFAQ Service Biomédical"

Auteure

Naï­da IBRAHIM

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A rap­pe­ler pour tout usage : Naï­da IBRAHIM, « Mise en place de la ges­tion docu­men­taire pour l'obtention de la cer­ti­fi­ca­tion "AFAQ Ser­vice Bio­mé­di­cal"», Uni­ver­si­té de Tech­no­lo­gie de Com­piègne (France), Mas­ter Ingé­nie­rie de la San­té, Mémoire de Stage, https://travaux.master.utc.fr/, réf n° IDS232, juillet 2024, https://travaux.master.utc.fr/formations-master/ingenierie-de-la-sante/ids232/

Résumé

Le ser­vice bio­mé­di­cal du Centre Hos­pi­ta­lier Prin­cesse Grace (CHPG) de Mona­co, enga­gé dans la quête de l'excellence, vise à obte­nir la nou­velle cer­ti­fi­ca­tion « AFAQ Ser­vice Bio­mé­di­cal ». Ini­tiée en 2018 par l'Association Fran­çaise des Ingé­nieurs Bio­mé­di­caux, l'Association des Agents de Main­te­nance Bio­mé­di­cale et l'AFNOR, cette cer­ti­fi­ca­tion garan­tit des stan­dards éle­vés de qua­li­té et de sécu­ri­té. Pour le ser­vice bio­mé­di­cal du CHPG, cette étape repré­sente une pre­mière avan­cée vers l'objectif ultime d'obtenir la cer­ti­fi­ca­tion ISO 9001, qui éta­blit les exi­gences pour un sys­tème de mana­ge­ment de la qua­li­té, appli­cable à toute orga­ni­sa­tion, quel que soit son sec­teur d'activité. Cette der­nière cer­ti­fi­ca­tion est recon­nue pour sa com­plexi­té, son coût éle­vé et la durée néces­saire à son obtention.

Ce mémoire explore la mise en place d’un Sys­tème de Mana­ge­ment de la Qua­li­té (SMQ), en met­tant l'accent sur une ges­tion docu­men­taire rigou­reuse. En struc­tu­rant et opti­mi­sant cette ges­tion, le mémoire démontre com­ment for­ma­li­ser les pro­ces­sus et assu­rer la confor­mi­té aux exi­gences de la cer­ti­fi­ca­tion « AFAQ Ser­vice Bio­mé­di­cal », tout en ren­for­çant la ges­tion de la main­te­nance des dis­po­si­tifs médi­caux. Cette ini­tia­tive sou­tient non seule­ment la sécu­ri­té des soins et la ges­tion des risques, mais aus­si une amé­lio­ra­tion conti­nue des pra­tiques biomédicales.

Le pro­jet éta­blit les bases pour que le ser­vice bio­mé­di­cal conti­nue de contri­buer à la qua­li­té des soins déli­vrés par le CHPG, offrant ain­si un exemple ins­pi­rant pour d’autres ser­vices bio­mé­di­caux cher­chant à obte­nir des cer­ti­fi­ca­tions similaires.

Abstract

The Bio­me­di­cal Ser­vice of the Prin­cess Grace Hos­pi­tal Cen­ter (CHPG) in Mona­co, com­mit­ted to the pur­suit of excel­lence, aims to obtain the new "AFAQ Bio­me­di­cal Ser­vice" cer­ti­fi­ca­tion. Ini­tia­ted in 2018 by the French Asso­cia­tion of Bio­me­di­cal Engi­neers, the Asso­cia­tion of Bio­me­di­cal Main­te­nance Tech­ni­cians, and AFNOR, this cer­ti­fi­ca­tion ensures high stan­dards of qua­li­ty and safe­ty. For the bio­me­di­cal ser­vice of CHPG, this step repre­sents a first advan­ce­ment towards the ulti­mate goal of obtai­ning the ISO 9001 cer­ti­fi­ca­tion, which esta­blishes requi­re­ments for a qua­li­ty mana­ge­ment sys­tem appli­cable to any orga­ni­za­tion, regard­less of its sec­tor of acti­vi­ty. This cer­ti­fi­ca­tion is known for its com­plexi­ty, high cost, and the time requi­red to achieve it.

This report explores the imple­men­ta­tion of a Qua­li­ty Mana­ge­ment Sys­tem (QMS), with a focus on rigo­rous docu­ment mana­ge­ment. By struc­tu­ring and opti­mi­zing this mana­ge­ment, the report demons­trates how to for­ma­lize pro­cesses and ensure com­pliance with the "AFAQ Bio­me­di­cal Ser­vice" cer­ti­fi­ca­tion requi­re­ments, while enhan­cing the main­te­nance mana­ge­ment of medi­cal devices. This ini­tia­tive not only sup­ports the safe­ty of care and risk mana­ge­ment but also fos­ters conti­nuous impro­ve­ment of bio­me­di­cal practices. 

The pro­ject esta­blishes the foun­da­tion for the bio­me­di­cal ser­vice to conti­nue contri­bu­ting to the qua­li­ty of care deli­ve­red by the CHPG, pro­vi­ding an ins­pi­ring example for other bio­me­di­cal ser­vices see­king simi­lar certifications.

Mémoire confidentiel

IDS231 - Ingénieur d’applications en échographie Cardiovasculaire et Point of Care - L’échocardiographie et la mini-sonde d’échographie transoesophagienne en cardiologie interventionnelle

Auteur

Yan HUSEIN

Contact

Citation

A rap­pe­ler pour tout usage : Yan HUSEIN, « Ingé­nieur d’applications en écho­gra­phie Car­dio­vas­cu­laire et Point of Care - L’échocardiographie et la mini-sonde d’échographie trans­oe­so­pha­gienne en car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle », Uni­ver­si­té de Tech­no­lo­gie de Com­piègne (France), Mas­ter Ingé­nie­rie de la San­té, Mémoire de Stage, https://travaux.master.utc.fr/, réf n° IDS231, juillet 2024, https://travaux.master.utc.fr/type-de-travaux/ids231

Résumé

En ima­ge­rie médi­cale, l’échographie est, des points de vue patient et méde­cin, la moda­li­té la plus simple à mettre en place, la moins oné­reuse, la plus rapide, et pré­sen­tant le moins de risques. Elle s’est rapi­de­ment ins­tal­lée en car­dio­lo­gie, et demeure aujourd’hui indis­pen­sable à l’examen des struc­tures et de la fonc­tion car­diaques. Elle s’est aus­si implan­tée en car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle, pour le gui­dage du méde­cin lors de l’opération per­cu­ta­née, dans de nom­breuses indi­ca­tions. L’échographie s’y est si bien implan­tée qu’on en a créé une sous-spé­cia­li­sa­tion de car­dio­lo­gie : les car­dio­logues échographistes.

Aujourd’hui, le sys­tème de san­té fran­çais fait face à de nom­breux enjeux, qui se sont construits avec le temps : la démo­gra­phie médi­cale baisse et sa répar­ti­tion sur le ter­ri­toire est inégale, en par­ti­cu­lier chez les anes­thé­sistes, la popu­la­tion vieillit et les mala­dies chro­niques aug­mentent, et les dépenses en san­té ne font que croître. De nom­breuses mesures sont alors mises en place depuis plu­sieurs années afin d’améliorer la situa­tion qui évo­lue constam­ment, issues des stra­té­gies natio­nales de san­té émises tous les 5 ans. Pro­gres­si­ve­ment, on pal­lie ces pro­blèmes grâce aux lois mises en place, avec un « virage ambu­la­toire » comme une des mesures phares.

L’innovation tech­no­lo­gique en est en par­tie res­pon­sable. En l’occurrence, GE Heal­th­Care com­mer­cia­lise depuis 2022 la mini-sonde pour écho­gra­phie trans­oe­so­pha­gienne (ETO), la 9VT, qui encou­rage la car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle à bas­cu­ler de l’hospitalisation conven­tion­nelle des patients vers l’ambulatoire. Ce rap­port retrace donc l’implantation de l’échographie en car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle et les béné­fices que la minia­tu­ri­sa­tion de la sonde ETO a appor­tés à la car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle et, plus glo­ba­le­ment, au sys­tème de san­té fran­çais, et, enfin, les chan­ge­ments impli­qués dans le métier d’ingénieur d’applications en ultrasons.

Abstract

From a patient and phy­si­cian stand­point, ultra­sound is the sim­plest, least expen­sive, fas­test, and least ris­ky ima­ging moda­li­ty in medi­cal ima­ging. It qui­ck­ly became esta­bli­shed in car­dio­lo­gy and remains essen­tial for exa­mi­ning car­diac struc­tures and func­tion today. It has also been imple­men­ted in inter­ven­tio­nal car­dio­lo­gy to guide the phy­si­cian during per­cu­ta­neous pro­ce­dures in nume­rous indi­ca­tions. Ultra­sound has become so well esta­bli­shed in this field that a sub­spe­cial­ty of car­dio­lo­gy has been crea­ted : echo­car­dio­lo­gist cardiologists.

Today, the French heal­th­care sys­tem faces nume­rous chal­lenges that have built up over time : the medi­cal demo­gra­phy is decli­ning and its dis­tri­bu­tion across the coun­try is une­ven, par­ti­cu­lar­ly among anes­the­sio­lo­gists, the popu­la­tion is aging and chro­nic diseases are increa­sing, and heal­th­care spen­ding is only gro­wing. Nume­rous mea­sures have been imple­men­ted for seve­ral years to improve the constant­ly evol­ving situa­tion, resul­ting from natio­nal health stra­te­gies issued eve­ry 5 years. Gra­dual­ly, these pro­blems are being addres­sed thanks to the laws put in place, with "ambu­la­to­ry sur­ge­ry" as one of the key measures.

Tech­no­lo­gi­cal inno­va­tion is part­ly res­pon­sible for this. In this case, GE Heal­th­Care has been mar­ke­ting the mini-tran­se­so­pha­geal echo­car­dio­gra­phy (ETO) probe, the 9VT, since 2022, which is encou­ra­ging inter­ven­tio­nal car­dio­lo­gy to switch from conven­tio­nal hos­pi­ta­li­za­tion of patients to out­pa­tient care. This report the­re­fore traces the imple­men­ta­tion of ultra­sound in inter­ven­tio­nal car­dio­lo­gy and the bene­fits that the minia­tu­ri­za­tion of the ETO probe has brought to inter­ven­tio­nal car­dio­lo­gy and, more gene­ral­ly, to the French heal­th­care sys­tem, and final­ly, the changes invol­ved in the pro­fes­sion of ultra­sound appli­ca­tion engineer.

Key­words : Appli­ca­tion engi­neer, Echo­gra­phy, Inter­ven­tio­nal car­dio­lo­gy, Minia­tu­ri­za­tion of a medi­cal device, Out­pa­tient surgery

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IDS 231 - Yan HUSEIN - Ingénieur d'applications ultrasons
IDS 231 - Yan HUSEIN - Ingé­nieur d'applications ultrasons

Rap­port de stage d'ingénieur d'applications ultra­sons car­dio­vas­cu­laire et point of care. L'échocardiographie et la mini-sonde d'ETO en car­dio­lo­gie interventionnelle.

Mémoire Complet

L’échocardiographie et la mini-sonde d’échographie transoesophagienne en cardiologie interventionnelle

Remerciements

Avant de com­men­cer ce rap­port, je tiens à remer­cier toutes les per­sonnes qui m’ont accom­pa­gné, aidé, conseillé, ensei­gné durant mon stage. Je remer­cie tout d’abord mes parents, qui m’ont accom­pa­gné tout au long de mon long par­cours d’études, et qui m’ont tou­jours aidé. Mer­ci pour votre patience, ce diplôme, c’est aus­si le vôtre. Mer­ci à mes frères et sœurs qui sont tou­jours là pour moi.

Ces remer­cie­ments s’adressent aus­si à mes amis, du mas­ter et d’avant, d’avoir tou­jours été là et de m’avoir assis­té de toutes les manières, en par­ti­cu­lier Alexandre, Ariane, Aash­na, Claire, Was­sim, Antoine.

Je remer­cie mon mana­ger Eloge TINHAN, de m’avoir offert cette oppor­tu­ni­té d’évoluer au sein de son équipe, de décou­vrir l’entreprise et de tra­vailler avec d’excellents pro­duits. Mer­ci à celles et ceux qui, dans l’équipe, m’ont tant appris, m’ont accom­pa­gné avec bien­veillance et ont contri­bué au bon dérou­le­ment de mon stage.

Mer­ci à Zaka­ria ZAROUI d’avoir tou­jours répon­du à mes appels et mes ques­tions, de m’avoir sui­vi pen­dant mon stage et de m’avoir ensei­gné tant de choses, et à Hou­da HAFI de m’avoir mon­tré son quo­ti­dien, et appris le ter­rain. Mer­ci à Fran­çois BIALY et à Pau­clair MOMO GUENA, res­pon­sables des ventes publiques et pri­vées dans mon sec­teur, d’avoir aus­si été là pour moi pen­dant mon stage, d’avoir contri­bué à mon appren­tis­sage sur le ter­rain et de m’avoir accor­dé votre confiance. J’espère à l’avenir que vous pour­rez comp­ter sur moi autant que nécessaire.

Je tiens enfin à remer­cier Madame Julie FOLLET, ma sui­veuse à l’UTC, de m’avoir accom­pa­gné et aidé à enca­drer mon stage, ain­si que Madame Isa­belle CLAUDE et Mon­sieur Jean-Mat­thieu PROT et tous les ensei­gnants du mas­ter pour votre for­ma­tion et vos enseignements.

Liste des abréviations

Table des figures

Figure 1 : Voluson S10 Expert BT22 [52]
Figure 2 : Versana Premier [52]
Figure 3 : Logiq E10s [52]
Figure 4 : Venue [52]
Figure 5 : Vscan Air SL [52]
Figure 6 : Vivid E95 [52]
Figure 7 : Schéma simplifié de l'anatomie du cœur [6].
Figure 8 : Schéma de l'anatomie des feuillets des valves. En anglais : la valve aortique : Left, Right et Non Coronary Cusp (LCC, RCC et NCC). La valve pulmonaire : Anterior, Left et Right Cusp (AC, LC et RC). La valve mitrale : feuillet Anterior (A1, A2, A3) et Posterior (P1, P2, P3). La valve tricuspide : feuillets Anterior, Posterior et Septal (A, P, S) [8].
Figure 9 : Schéma de la circulation sanguine au sein du cœur [5].
Figure 10 : 4 vues importantes en ETT et le schéma du cœur correspondant. De gauche à droite sur la première ligne : vue apicale 4 cavités (VG, OG, VD et OD) et vue apicale 2 cavités (VG et OG). Sur la deuxième ligne : vue para-sternale grand axe, puis vue parasternale petit axe [9].
Figure 11 : Le module de Strain de GEHC. Le tracking est fait sur les trois vues 4 cavités, 2 cavités et 3 cavités et donne un graphique en "oeil de boeuf" et la FE. Source : auteur
Figure 12 : La sonde d'ETO 3D/4D classique de General Electric HealthCare 6VT [52].
Figure 13 : Schéma des différentes vues obtenues par ETO en fonction de la position de la sonde et de l'angle de béquillage [14].
Figure 14 : Schéma de la pose d'un clip mitral MitraClip [23].
Figure 15 : Large FOP visible à l'ETT [25].
Figure 16 : Courbe de l'évolution en pourcentage de la DCSi par année [31].
Figure 17 : Nombre de places ouvertes en deuxième année en études de médecine [37].
Figure 18 : Nombre et densité de médecins en activités d’après le scénario tendanciel [38].
Figure 19 : Répartition des médecins en activité selon les groupes de spécialités en 2010, 2022 et 2023 [37].
Figure 20 : Variations en % départementales des densités pour 100 000 habitants de médecins spécialistes hors MG en activité régulière entre 2010 et 2022, en % [39].
Figure 21 : Part des Français qui jugent que la pauvreté, l'exclusion et les inégalités ont augmenté en 2015, en % [41].
Figure 22 : Diapositive de Nicolas AMABILE exposant les indications actuelles et potentielles pour la FAG.

Introduction

L’apparition de l’échographie comme tech­nique d’exploration du corps s’est vite tour­née vers l’exploration car­diaque, puisqu’à son appa­ri­tion, et notam­ment au début des années 50, avant l’angiocardiographie, il n’existait encore aucun moyen d’étudier le fonc­tion­ne­ment des ven­tri­cules car­diaques et de leurs valves.

La tech­nique et la tech­no­lo­gie évo­luent avec le temps et ont conduit aujourd’hui à des machines com­plexes et com­plètes, ven­dues par dif­fé­rents construc­teurs. GE Heal­th­Care pro­pose de larges gammes variées d’échographes, à l’ergonomie et aux fonc­tion­na­li­tés variant selon les spé­cia­li­tés de méde­cine visées. Ces machines s’accompagnent de leurs sondes, qui changent aus­si d’aspect et de mode de fonc­tion­ne­ment selon la fina­li­té dési­rée et le type d’examen réa­li­sé [1].

De plus, les récentes lois et déci­sions poli­tiques en France conduisent le sys­tème de san­té natio­nal vers une sim­pli­fi­ca­tion et une réor­ga­ni­sa­tion vers les soins de proxi­mi­té avec un virage ambu­la­toire comme mesure phare depuis plu­sieurs années. Cela pousse les construc­teurs de dis­po­si­tifs médi­caux (DM) à pro­po­ser des solu­tions et des pro­duits favo­ri­sant les soins ambu­la­toires, et les méde­cins à déve­lop­per de nou­velles pra­tiques et s’y adap­ter. Dans ce contexte, on peut se deman­der com­ment l’échographie s’est-elle implan­tée en car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle, et com­ment la minia­tu­ri­sa­tion d’un DM peut-elle trans­for­mer le par­cours du patient ?

La sonde pour écho­gra­phie trans­oe­so­pha­gienne (ETO) 6VT est un exemple de DM qui s’adapte à ces nou­velles pra­tiques, puisque de nom­breux méde­cins la rem­placent aujourd’hui par son homo­logue la 9VT, plus fine, plus légère et plus tolé­rable par le patient. En tant qu’ingénieur d’applications en écho­gra­phie Car­dio­vas­cu­laire et Point of Care, j’ai pu voir de nom­breux exa­mens dans dif­fé­rents ser­vices, et voir concrè­te­ment les apports de l’utilisation de la petite sonde par rap­port à sa grande sœur. Pour répondre à cette pro­blé­ma­tique, je vais détailler dans ce rap­port le prin­cipe de l’échographie car­diaque et de l’échographie trans­oe­so­pha­gienne (ETO) en liant la lit­té­ra­ture à mon expé­rience ter­rain, tout en me foca­li­sant sur la mini-sonde ETO 9VT de Gene­ral Elec­tric HealthCare.

Chapitre I : L'échocardiographie par GE HealthCare

I. GE HealthCare et l'échographie

a. Un leader mondial de l'imagerie médicale

Gene­ral Elec­tric Heal­th­Care (GEHC) est une entre­prise indé­pen­dante de tech­no­lo­gies médi­cales, spé­cia­li­sée dans l’imagerie. Elle pro­duit et com­mer­cia­lise prin­ci­pa­le­ment de larges gammes de dis­po­si­tifs médi­caux d’imagerie, de pro­duits de contrastes en ima­ge­rie médi­cale et de radio­phar­ma­ceu­tiques. A la suite d’une longue his­toire d’évolution, d’acquisitions et d’investissements, l’entreprise GE se déve­loppe pour pro­po­ser fin 2022 de nom­breuses filiales, telles que GE Aeros­pace, GE Power, GE Finance ou GE Heal­th­care. Cette der­nière est donc fon­dée en 1994, sous le nom de GE Medi­cal Sys­tems, après de nom­breuses acqui­si­tions et beau­coup d’investissements en R&D, prin­ci­pa­le­ment autour de l’imagerie médi­cale, en Amé­rique du Nord et en Europe.

D’après le Syn­di­cat Natio­nal de l'Industrie des Tech­no­lo­gies Médi­cales (SNITEM), GEHC fait par­tie des 3 acteurs majeurs (avec Phi­lips et Sie­mens Heal­thi­neers) qui détiennent les 2/3 du mar­ché de l’imagerie médi­cale en France, pour un mar­ché qui repré­sente plus d’un mil­liard d’euros, avec entre 4 et 5% de crois­sance annuelle [2]. Cette posi­tion domi­nante se ren­force avec son lea­der­ship sur les DM d’intelligence arti­fi­cielle (IA), puisque l’entreprise se place en tête de la liste des DM d’IA de la Food and Drugs Admi­nis­tra­tion (FDA) en 2023 pour la deuxième année consé­cu­tive (58 DM au total) [3]. GEHC se place donc en lea­der sur le mar­ché de l’imagerie médi­cale, qui conti­nue de croître annuel­le­ment en France et dans le monde.

Pré­sente dans plus de 160 pays, pour une base ins­tal­lée de plus de 4 mil­liards de pro­duits et solu­tions, GEHC per­met la prise en charge de plus d’un mil­liard de patients chaque année. GEHC tra­vaille avec plus de 51 000 col­la­bo­ra­teurs dans le monde, dont 1800 ingé­nieurs d’applications et en R&D, qui se répar­tissent en quatre divi­sions : Ima­ge­rie, Echo­gra­phie, Patient Care Solu­tions (PCS, Moni­to­rage d’anesthésie-réanimation) et Phar­ma­ceu­ti­cal Diag­nos­tics (PDx).

En jan­vier 2023, GEHC devient indé­pen­dante. Ce spin-off, fruit d’une déci­sion stra­té­gique, lui offre plus de liber­tés et de sou­plesse et de nom­breux avan­tages. En effet, quit­ter ce conglo­mé­rat amé­ri­cain qu’est GE per­met à GEHC de se concen­trer davan­tage sur les mar­chés clés et d’accélérer l’innovation. Cette liber­té d’action offre à l’entreprise une flexi­bi­li­té dans sa prise de déci­sion, de manière auto­nome et plus rapide, un accès plus facile aux capi­taux pour les inves­tis­se­ments et une culture d’entreprise plus agile.

Ain­si, GEHC pro­pose des pro­duits à tous les stades du par­cours patient : pré­ven­tion, diag­nos­tic, trai­te­ment et sui­vi. Cela com­prend les appa­reils d’imagerie lourde tels que la tomo­den­si­to­mé­trie (TDM), l’imagerie par réson­nance magné­tique (IRM) ou la tomo­gra­phie par émis­sion de posi­tons (TEP), les dif­fé­rentes gammes d’échographes et l’échographe ultra­por­table, des moni­teurs patients et des ven­ti­la­teurs de soins inten­sifs, quelques pro­duits de contrastes en ima­ge­rie par rayons X et IRM et, enfin, de nom­breuses solu­tions infor­ma­tiques de ges­tion des soins et d’optimisation du par­cours patient (dif­fé­rentes solu­tions notam­ment pour la ges­tion et l’optimisation des don­nées patients, l’IA pour l’analyse des images médicales…).

b. La division Ultrasons

D’après Sta­tis­ta, l’échographie repré­sente avec la radio­gra­phie conven­tion­nelle plus de 60 mil­lions d’actes par an en France, consti­tuant la majo­ri­té des actes d’imagerie médi­cale, contre 3,5 mil­lions pour l’ensemble des autres moda­li­tés d’imagerie. L’échographie repré­sente alors en France un mar­ché d’environ 300 mil­lions d’euros, et devient un exa­men indis­pen­sable dans de nom­breuses spé­cia­li­tés de méde­cine, incluant la gyné­co­lo­gie-obs­té­trique, la car­dio­lo­gie, la radio­lo­gie ou l’anesthésie. La crois­sance de la popu­la­tion, son vieillis­se­ment, l’augmentation des mala­dies chro­niques et de la demande en ima­ge­rie sont les prin­ci­paux fac­teurs res­pon­sables de la crois­sance du mar­ché future. De plus, l’échographie per­met­tant une visua­li­sa­tion rapide et simple, non irra­diante et non inva­sive des patients com­mence à se répandre à de nou­velles spé­cia­li­tés de méde­cine, comme les urgences [4]. Le déve­lop­pe­ment de la tech­no­lo­gie a per­mis aujourd’hui de pro­po­ser des gammes ultra­por­tables, très simples à mani­pu­ler, qui s’adapte à ces spé­cia­li­tés nou­velles et à toutes les uti­li­sa­tions. Enfin, de nou­velles pos­si­bi­li­tés avec l’imagerie 3D/4D, l’intelligence arti­fi­cielle et une excel­lente qua­li­té d’image offrent de nom­breux para­mètres puis­sants dans le pro­nos­tic de nom­breuses mala­dies, notam­ment en cardiologie.

Positionnement des gammes

La divi­sion ultra­sons de GEHC se dis­tingue de ses concur­rents, puisqu’elle pro­pose plu­sieurs gammes de pro­duits spé­cia­li­sés, qui s’adaptent aux besoins des pra­ti­ciens. Cer­taines gammes ont été déve­lop­pées chez GE après l’acquisition d’autres petites entre­prises. C’est le cas de la gamme Volu­son, après l’acquisition de Kretz­tech­nik en 2001 ou de la gamme des Vivid qui fait suite à l’acquisition de Ving­med en 1998. L’acquisition plus récentes de BK Medi­cal a offert à GE de nou­velles tech­no­lo­gies de sondes et de solu­tions logi­cielles, accen­tuant leur posi­tion de lea­der sur le mar­ché. Plus glo­ba­le­ment, le mar­ché de l’échographie mon­diale est carac­té­ri­sé par quelques grosses acqui­si­tions par les grandes entre­prises qui le dominent aujourd’hui, pla­çant à sa tête GEHC, sui­vi par Phi­lips, Fuji­film puis Canon (Annexe 1). La gamme Logiq quant à elle, a été la pre­mière à être déve­lop­pée par GEHC, sui­vie plus récem­ment par la gamme des Venue, qui a été conçue pour être simple d’utilisation et dédiée aux spé­cia­li­tés de PoC.

La diver­si­té des pro­duits de GEHC lui per­met de cou­vrir un large éven­tail de seg­ments de mar­ché, avec des solu­tions dédiées à de nom­breuses spé­cia­li­tés médi­cales. Cette stra­té­gie pré­sente des avan­tages indé­niables, en offrant aux pro­fes­sion­nels de san­té des outils adap­tés à leurs besoins spé­ci­fiques, mais ces avan­tages font aus­si les fai­blesses de l’entreprise : GEHC ne pro­pose pas actuel­le­ment de pro­duit aux fonc­tion­na­li­tés mul­tiples capable de s'adapter à des uti­li­sa­tions variées. Dans le contexte actuel où les déserts médi­caux s’intensifient, les méde­cins se réunissent sou­vent dans des struc­tures poly­va­lentes comme les mai­sons médi­cales, sou­te­nus par les poli­tiques récentes (Ma San­té 2022), avec des spé­cia­li­tés variées et com­plé­men­taires. L’entreprise ne pro­pose alors pas un pro­duit qui se posi­tionne cor­rec­te­ment dans ces contextes et qui puisse bas­cu­ler d’une spé­cia­li­té médi­cale à une autre faci­le­ment, et on se retrouve en dif­fi­cul­té face aux concur­rents qui vendent des pro­duits plus polyvalents.

Dans le contexte de la gamme car­dio­vas­cu­laire (CVUS), les pro­duits Vivid sont spé­ci­fiques de la car­dio­lo­gie, mais ne sont pas tou­jours adap­tés à la méde­cine vas­cu­laire. Ain­si, un car­dio­logue uti­li­se­ra un Vivid, dont l’ergonomie et les modes et options sont spé­ci­fiques à la spé­cia­li­té, et un angio­logue trou­ve­ra son compte avec un Logiq, qui montre de meilleures per­for­mances pour l’étude des vais­seaux (meilleur Dop­pler cou­leur, B-Flow…). Cepen­dant, un Logiq ne sera pas for­cé­ment adap­té à un ser­vice qui com­prend des car­dio­logues et des angio­logues ; un Vivid serait idéal, mais la moins bonne per­for­mance en vas­cu­laire nous met­trait en dif­fi­cul­té face aux concur­rents. De la même manière, en urgences, dans un ser­vice où l’échographie a des uti­li­sa­tions très variées, la machine posi­tion­née dans ces ser­vices peut chan­ger en fonc­tion des besoins des méde­cins. Mal­gré tout, la place de lea­der mon­dial des DM d’imagerie ultra­so­nore est per­mise grâce aux larges gammes de pro­duits très per­for­mants et dédiées à dif­fé­rentes spécialités :

Figure 1 : Voluson S10 Expert BT22 [52]
Figure 2 : Ver­sa­na Pre­mier [52]
Figure 3 : Logiq E10s [52]
Figure 4 : Venue [52]
Figure 5 : Vscan Air SL [52]
Figure 6 : Vivid E95 [52]
La gamme Vivid

En tant qu’ingénieur d’applications PoC et CVUS, je tra­vaillais prin­ci­pa­le­ment avec des Vivid et Venue, et aus­si et en moindre mesure des Logiq et les Vscan. Mon acti­vi­té tour­nait donc autour de ces sys­tèmes, et prin­ci­pa­le­ment des machines com­plexes que sont les Vivid.

Dans la gamme Vivid, les tech­no­lo­gies dif­fèrent en fonc­tion de l’échographe. C’est l’architecture du for­ma­teur de fais­ceau qui influe sur la qua­li­té d’image et fait la dif­fé­rence dans le posi­tion­ne­ment des machines dans la gamme. Les T8 et T9 Matrix uti­lisent la tech­no­lo­gie du TruS­can héri­tier de l’ancien Vivid E9, qui fut long­temps le haut de gamme de l’échocardiographie. Minia­tu­ri­sé et amé­lio­ré, le TruS­can est aujourd’hui adap­té aux Vivid T. Les Vivid S70 et S70 Dimen­sion et les Vivid IQ quant à eux uti­lisent le for­ma­teur de fais­ceau cSound, la nou­velle géné­ra­tion de cette tech­no­lo­gie. Enfin, les E90 et E95 ont une archi­tec­ture cSound amé­lio­rée, la cSound adapt, offrant l’option Hybrid, amé­lio­rant la qua­li­té glo­bale de l’image. Les machines uti­li­sant cSound comme archi­tec­ture de for­ma­teur de fais­ceau voient éga­le­ment leur connec­teur de sonde évo­luer : les connec­teurs RS deviennent des connec­teurs D. Cette nou­velle connec­ti­vi­té offre une meilleure trans­duc­tion du signal ultra­so­nore et donc une meilleure image. Ain­si, plus on monte dans la gamme, meilleure est l’image de l’échographe.

Le choix d’une machine dépend ensuite des besoins du méde­cin et des options et fonc­tion­na­li­tés qui l’intéressent, qui varient en fonc­tion de la machine, mais aus­si des sondes com­pa­tibles. Aujourd’hui, la sonde car­diaque adulte de réfé­rence est la sonde pha­sed-array matri­cielle M5Sc. La dis­po­si­tion matri­cielle des cris­taux trans­duc­teurs des ultra­sons offre une meilleure qua­li­té d’image, une plus grande pro­fon­deur de péné­tra­tion et une meilleure réso­lu­tion spa­tiale. Cette sonde n’est pas com­pa­tible avec les T8, sur les­quels l’ancienne ver­sion est uti­li­sée, la 3Sc. D’autres sondes ne sont pas com­pa­tibles sur toutes les machines, telles que la sonde volu­mique 4Vc qui per­met d’obtenir des images mul­ti­plans et 4D en écho­gra­phie trans­tho­ra­cique (ETT), qui n’est com­pa­tible qu’à par­tir du S70, ou les sondes pour ETO 6VT et 10T qui ne sont com­pa­tibles qu’à par­tir du S60, ou enfin la sonde 9VT qui fait l’objet de ce rap­port de stage, qui n’est com­pa­tible qu’avec le E95.

Enfin, des options logi­cielles ne sont pas com­pa­tibles sur toutes les machines, notam­ment les modules de strain AFI (Auto­ma­ted Func­tion Ima­ging) du VD et OG (en plus de l’AFI VG, qui est dis­po­nible sur toutes les machines) et les outils de recon­nais­sance auto­ma­tique 2D et du spectre Dop­pler (AI auto-mea­sure 2D/Doppler) indis­po­nible sur le T8, le tra­vail myo­car­dique qui n’est com­pa­tible que sur les E90 et 95 et d’autres options d’optimisation de la 4D sur les E90 et 95.

La gamme Vivid convient donc par­fai­te­ment aux car­dio­logues, tant dans l’ergonomie glo­bale de l’appareil et celle du logi­ciel, avec les mesures adap­tées per­son­na­li­sées et orga­ni­sées selon l’activité des méde­cins dans la spé­cia­li­té, que dans la pré­sence des options uniques et spé­ci­fiques à la car­dio­lo­gie, telles que le cal­cul de la frac­tion d’éjection auto­ma­tique, le module de strain myo­car­dique, ou la visua­li­sa­tion 4D du cœur en ETT ou ETO.

II.             L’imagerie par ultrasons pour étudier le cœur

a.    Anatomie

En car­dio­lo­gie, l’échographie per­met d’étudier le cœur tant sur le plan ana­to­mique que fonc­tion­nel. La pre­mière chose qu’on voit en pla­çant la sonde sur le cœur est une image bidi­men­sion­nelle de sa struc­ture, il est donc néces­saire de connaître l’anatomie car­diaque avant d’étudier le cœur par écho­gra­phie. Le cœur, à la forme d’une pyra­mide et dont l’apex pointe vers la gauche, se situe dans le tho­rax, entre les pou­mons, der­rière le ster­num. Sa fonc­tion de pompe est per­mise grâce à ses cel­lules myo­car­diques mus­cu­laires, per­met­tant ain­si de faire cir­cu­ler le sang oxy­gé­né vers tous les organes, soit près de 8000 litres de sang par jour. Le cœur se divise en deux par­ties et 4 cavi­tés : le cœur droit, com­po­sé de l’oreillette droite (OD) et du ven­tri­cule droit (VD), qui per­met la petite cir­cu­la­tion, et le cœur gauche, com­po­sé de l’oreillette gauche (OG) et du ven­tri­cule gauche (VG). Ensuite, dif­fé­rents vais­seaux relient les cavi­tés : les veines caves supé­rieure (VCS) et infé­rieure (VCI) s’abouchent dans l’oreillette droite et y apportent le sang non oxy­gé­né, l’artère pul­mo­naire sort du ven­tri­cule droit pour conduire le sang aux pou­mons, les veines pul­mo­naires, au nombre de 4, s’abouchent dans l’oreillette gauche et y conduisent le sang oxy­gé­né sor­tant des pou­mons, et, enfin, le sang est envoyé dans la cir­cu­la­tion géné­rale par le ven­tri­cule gauche dans l’aorte (figure 7) [5][6].

Figure 7 : Sché­ma sim­pli­fié de l'anatomie du cœur [6].

Le sys­tème car­dio­vas­cu­laire est une boucle fer­mée, dont la cir­cu­la­tion est à sens unique. Pour garan­tir cette bonne cir­cu­la­tion, des valves dans les cavi­tés du cœur per­mettent d’éviter tout reflux ou mau­vaise cir­cu­la­tion du sang dans l’organe : l’oreillette gauche et le ven­tri­cule gauche sont sépa­rés de la valve mitrale, l’oreillette droite et le ven­tri­cule droit sont sépa­rés de la valve tri­cus­pide, la valve aor­tique se trouve au départ de l’aorte, et la valve pul­mo­naire au départ de l’artère pul­mo­naire [7]. Toutes les valves pos­sèdent 3 feuillets, sauf la valve mitrale, dont la forme fait pen­ser à la mitre de l’évêque, qui en pos­sède 2 (figure 8) [8]. La réten­tion de ces valves, per­met­tant la coap­ta­tion et l’étanchéité, et ain­si au sang de ne cir­cu­ler que dans un sens pré­dé­fi­ni, est per­mis par les muscles papil­laires des parois ven­tri­cu­laires, reliés aux valves par les piliers et les cor­dages. Enfin, le cœur est appro­vi­sion­né en sang grâce aux artères coro­naires qui le par­courent, et qui quittent l’aorte à sa base, au niveau du sinus aor­tique, au nombre de 2. Il existe éga­le­ment une petite cavi­té dans l’oreillette gauche, l’auricule, où le sang peut stag­ner et où peuvent se for­mer des caillots.

Figure 8 : Sché­ma de l'anatomie des feuillets des valves. En anglais : la valve aor­tique : Left, Right et Non Coro­na­ry Cusp (LCC, RCC et NCC). La valve pul­mo­naire : Ante­rior, Left et Right Cusp (AC, LC et RC). La valve mitrale : feuillet Ante­rior (A1, A2, A3) et Pos­te­rior (P1, P2, P3). La valve tri­cus­pide : feuillets Ante­rior, Pos­te­rior et Sep­tal (A, P, S) [8].

La cir­cu­la­tion intra­car­diaque est donc per­mise et régu­lée par la contrac­tion régu­lière et invo­lon­taire du cœur, la dis­po­si­tion des valves, et les dif­fé­rences de pres­sion entre les cavi­tés. Elle a lieu en plu­sieurs étapes successives :

Figure 9 : Sché­ma de la cir­cu­la­tion san­guine au sein du cœur [5].

La contrac­tion des cœurs droit et gauche est simul­ta­née [5].

b.    L’ETT et ses limites

Il existe trois voies d’abord par écho­gra­phie pour exa­mi­ner le cœur : l’échographie trans­tho­ra­cique (ETT), l’échographie trans­oe­so­pha­gienne (ETO) et l’échographie intra­car­diaque (ICE pour Intra Car­diac Echo). La pre­mière écho­gra­phie réa­li­sée chez le patient est l’échographie trans­tho­ra­cique. Indo­lore, non inva­sive, rapide, l’ETT per­met de véri­fier le bon fonc­tion­ne­ment du cœur et en exa­mi­ner les struc­tures. Il existe plu­sieurs voies d’accès au cœur en ETT, offrant dif­fé­rentes vues du cœur : on le regarde prin­ci­pa­le­ment par la voie para-ster­nale grand axe (dans l’axe lon­gi­tu­di­nal du cœur) ou petit axe (dans l’axe trans­ver­sal du cœur), ou api­cale (offrant une vue à 5, 4, 3 ou 2 cavi­tés selon l’orientation de la sonde), et plus rare­ment par voie sous-cos­tale ou sus-ster­nale (figure 10) [9].

Figure 10 : 4 vues impor­tantes en ETT et le sché­ma du cœur cor­res­pon­dant. De gauche à droite sur la pre­mière ligne : vue api­cale 4 cavi­tés (VG, OG, VD et OD) et vue api­cale 2 cavi­tés (VG et OG). Sur la deuxième ligne : vue para-ster­nale grand axe, puis vue para­ster­nale petit axe [9].

Le patient est en décu­bi­tus laté­ral gauche, le bras gauche der­rière la tête et le bras droit le long du corps. Une fois l’anatomie car­diaque en mémoire, on repère faci­le­ment les ano­ma­lies, telles que les car­dio­myo­pa­thies hyper­tro­phiques (CMH) ou dila­tées (CMD), les épan­che­ments myo­car­diques ou les car­dio­pa­thies congé­ni­tales. On observe alors le cœur en 2D et on fait dif­fé­rentes mesures sur le VG ou l’aorte en fonc­tion des besoins. Le mode 2D per­met aus­si d’observer les valves, repé­rer les bicus­pi­dies ou qua­dri­cus­pi­dies sur les valves habi­tuel­le­ment tri­cus­pides, d’observer la cal­ci­fi­ca­tion et la bonne ouverture/fermeture des valves, iden­ti­fier les val­vu­lo­pa­thies, mais aus­si diag­nos­ti­quer les mal­for­ma­tions car­diaques, telles que le fora­men ovale per­méable (FOP) avec l’utilisation d’un pro­duit de contraste. En vue api­cale, la mesure du Strain du VG, ou du pour­cen­tage de rac­cour­cis­se­ment sys­to­lique du myo­carde entre la sys­tole et la dias­tole, asso­cié à la frac­tion d’éjection du VG, offre des valeurs impor­tantes pour le pro­nos­tic des CM ou le sui­vi des patients sous chi­mio­thé­ra­pie (figure 11).

Figure 11 : Le module de Strain de GEHC. Le tra­cking est fait sur les trois vues 4 cavi­tés, 2 cavi­tés et 3 cavi­tés et donne un gra­phique en "oeil de boeuf" et la FE. Source : auteur

D’autres modes s’ajoutent au bidi­men­sion­nel et per­mettent de com­plé­ter l’examen, notam­ment les dif­fé­rents modes Dop­pler. Le Dop­pler cou­leur, entre autres per­met de voir la direc­tion du flux san­guin à l’image, et ain­si de détec­ter les éven­tuelles fuites au niveau des dif­fé­rentes valves car­diaques, signes d’insuffisance val­vu­laire. Les Dop­pler pul­sé et conti­nu ajoutent plus d’informations en mesu­rant les vitesses des flux. S’affichent alors des courbes dont on peut avoir une pre­mière impres­sion visuelle, et sur les­quelles on mesure dif­fé­rents para­mètres, tels que la pente, la vitesse maxi­male ou l’intégrale des courbes. Toutes ces don­nées com­mu­niquent des infor­ma­tions sur l’état du cœur du patient et l’éventuel pro­nos­tic d’une mala­die car­diaque [10].

L’ETT per­met de voir le cœur sous de nom­breux angles et com­mu­nique des infor­ma­tions très impor­tantes sur l’état du patient. Cepen­dant, elle pré­sente ses limites dans la visua­li­sa­tion plus pous­sée des structures :

c.     L’ETO pour une visualisation fine des structures

L’ETO offre une visua­li­sa­tion plus fine des struc­tures que l’ETT ne per­met pas tou­jours de voir. C’est une méthode semi-inva­sive et désa­gréable, puisqu’on fait pas­ser par l’œsophage du patient une sonde rela­ti­ve­ment épaisse, pour la faire des­cendre jusqu’à avoir une image du cœur. L’œsophage étant en contact direct pos­té­rieur à l’OG, la sonde est au plus proche du cœur et per­met d’avoir une meilleure réso­lu­tion d’image et une image plus détaillée, pour un plan inver­sé par rap­port à l’ETT. De nom­breux construc­teurs pro­posent aujourd’hui des sondes ETO, GE Heal­th­Care en pro­pose prin­ci­pa­le­ment 4 : la 6T, la 10T (micro-sonde, pour la pédia­trie), et les nou­velles sondes volu­miques 6VT (figure 12) et 9VT.

Figure 12 : La sonde d'ETO 3D/4D clas­sique de Gene­ral Elec­tric Heal­th­Care 6VT [52].

En explo­ra­tion fonc­tion­nelle, l’ETO est indi­quée pour l’évaluation val­vu­laire, l’examen des cavi­tés ou la recherche d’un throm­bus [11]. En effet, il est cou­rant que des throm­bus se forment dans l’auricule gauche, phé­no­mène fré­quent en cas de troubles de l’arythmie comme la fibril­la­tion atriale, et plus rare­ment en cas de sté­nose mitrale, dont les com­pli­ca­tions sont graves, pou­vant entraî­ner une embo­li­sa­tion sys­té­mique ou l’obstruction de l’orifice mitral [12]. L’examen est rela­ti­ve­ment rapide et n’a pas besoin de séda­tion du patient. L’anesthésie géné­rale est requise pour les longues inter­ven­tions, car le geste est très désa­gréable, à laquelle on ajoute sou­vent l’anesthésie locale par xylo­caïne au fond de la gorge. Le rôle de l’anesthésiste est alors essen­tiel en ETO en car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle. En chi­rur­gie inter­ven­tion­nelle, l’ETO est alors indi­quée pour le gui­dage en plus des arceaux à rayons X dans des cas de rem­pla­ce­ment ou répa­ra­tion val­vu­laires, de fer­me­ture de com­mu­ni­ca­tion inter-atriale ou inter­ven­tri­cu­laire ou du fora­men ovale perméable.

L’ETO est très effi­cace dans la visua­li­sa­tion des struc­tures car­diaques, mais elle reste contre-indi­quée dans quelques cas, notam­ment si le patient à une tumeur ORL ou s’il a eu une chi­rur­gie ORL ou œso­pha­gienne récente, ou en cas d’irradiation médias­ti­nale. De plus, l’ETO peut engen­drer de nom­breuses com­pli­ca­tions, qui res­tent rares, mais dont le risque n’est pas nul, notam­ment une per­fo­ra­tion de l’œsophage, une hémor­ra­gie, une ody­no­pha­gie ou une lésion den­taire. Ain­si, des pré­cau­tions avant l’examen doivent être prises : le patient doit être à jeun et coopé­rant, et un cale-dent lui est don­né, per­met­tant aus­si d’éviter les mor­sures poten­tielles de la sonde [13].

Il existe alors plu­sieurs vues du cœur, dif­fé­rentes des vues clas­siques d’ETT, sché­ma­ti­sées en figure 8 : une vue aorte-artère pul­mo­naire (I), une vue 4 cavi­tés à (II), et une vue trans-gas­trique à (III). L’angulation de la sonde, grâce aux com­mandes qui sont dis­po­nibles direc­te­ment sur la sonde ou sur l’échographe, per­met ensuite, en fonc­tion du posi­tion­ne­ment de la sonde, d’observer dif­fé­rentes struc­tures du cœur. De plus, la pos­si­bi­li­té d’avoir une image en 3 ou 4 dimen­sions ain­si que d’obtenir des images mul­ti-coupes offre au méde­cin plus de pos­si­bi­li­tés dans l’observation des struc­tures. En effet, obte­nir une image en 4D du cœur per­met de navi­guer plus faci­le­ment au sein du volume, et d’obtenir des coupes qu’il est habi­tuel­le­ment impos­sible à obte­nir en 2D [14].

Figure 13 : Sché­ma des dif­fé­rentes vues obte­nues par ETO en fonc­tion de la posi­tion de la sonde et de l'angle de béquillage [14].

d.    L’ETO en cardiologie interventionnelle

La cardiologie interventionnelle grâce à la voie percutanée

En 1964, Charles Dot­ter, un radio­logue amé­ri­cain, réa­lise la pre­mière dila­ta­tion d’une artère péri­phé­rique, et la car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle nait. Les évo­lu­tions tech­no­lo­giques depuis plus de 40 ans ont per­mis à la car­dio­lo­gie de déve­lop­per des tech­niques de plus en plus sophis­ti­quées, fai­sant d’elle une spé­cia­li­té rigou­reuse et com­plexe. Elles ont per­mis à Andreas Gruent­zig, un car­dio­logue alle­mand, en 1977, de réa­li­ser la pre­mière angio­plas­tie coro­naire trans­lu­mi­nale, et à Jacques Puel, car­dio­logue fran­çais, 9 ans plus tard, d’implanter le pre­mier stent coro­naire chez l’Homme. La car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle intègre les actes médi­caux de car­dio­lo­gie pra­ti­qués par voie endo­vas­cu­laire, par l’introduction d’instruments chi­rur­gi­caux à l’intérieur d’un vais­seau san­guin, géné­ra­le­ment la veine fémo­rale, pour atteindre les cavi­tés car­diaques. Ces tech­niques mini-inva­sives influent énor­mé­ment sur le confort des patients puisqu’elles per­mettent d’éviter les chi­rur­gies à cœur ouvert et les ster­no­to­mies dans la majo­ri­té des cas, qui entraînent une cica­tri­sa­tion longue et dou­lou­reuse, néces­si­tant de la réédu­ca­tion, et elles per­mettent de prendre en charge de nom­breux patients jusque-là inopé­rables [15].

La révo­lu­tion se pour­suit en 2002, avec la pre­mière réa­li­sa­tion d’une implan­ta­tion per­cu­ta­née d’une pro­thèse valve aor­tique (TAVI) par Alain Cri­bier, un car­dio­logue fran­çais, et la pre­mière implan­ta­tion d’un pace­ma­ker minia­tu­ri­sé sans chi­rur­gie en 2013 en France [16]. La minia­tu­ri­sa­tion des DM en car­dio­lo­gie devient indis­pen­sable et a révo­lu­tion­né la spé­cia­li­té, en don­nant une place très impor­tante à la car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle dans la prise en charge de mil­lions de patients chaque année, pour diverses indi­ca­tions, et amé­lio­rer le confort et la qua­li­té de vie de ces patients par la même occa­sion [17].

La démo­cra­ti­sa­tion du TAVI pour la valve aor­tique a rapi­de­ment per­mis de déve­lop­per des DM rela­ti­ve­ment simi­laires pour le trai­te­ment des valves mitrale et tri­cus­pide, notam­ment le Mitra­Clip et le Tri­Clip de la socié­té Abbott Vas­cu­lar. Ces dis­po­si­tifs per­mettent le trai­te­ment des insuf­fi­sances mitrale et tri­cus­pide par voie per­cu­ta­née, en rap­pro­chant les feuillets entre eux pour en réta­blir la coap­ta­tion [18]. Les indi­ca­tions à la car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle en alter­na­tive à la chi­rur­gie s’agrandissent régu­liè­re­ment et per­mettent la prise en charge de nom­breux patients pour les­quels la chi­rur­gie n’est plus pos­sible, en rai­son de la sévé­ri­té de leur état. Les avan­tages de la voie per­cu­ta­née ne sont plus à prou­ver : confort pour le patient, gain de temps et de res­sources en rédui­sant le besoin d’hospitalisation, réta­blis­se­ment plus rapide du patient… Des pré­cau­tions sont tout de même à prendre en compte chez le patient avant de pro­cé­der à l’intervention, pour laquelle il existe plu­sieurs risques à la ponc­tion des artères : hémor­ra­gie, per­tur­ba­tion du sys­tème car­diaque ou risque d’accident vas­cu­laire céré­bral (AVC), entre autres. Le risque d’AVC est d’1% pour toute pro­cé­dure inter­ven­tion­nelle et reste tout de même infé­rieur à celui obser­vé à la suite des chi­rur­gies du cœur [19]. La ryth­mo­lo­gie inter­ven­tion­nelle conti­nue aus­si pro­gres­ser, avec les abla­tions des troubles du rythme, et la car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle plus glo­ba­le­ment s’accompagne du déve­lop­pe­ment de l’imagerie.

L’imagerie en cardiologie interventionnelle

Préa­la­ble­ment à l’intervention, l’imagerie médi­cale est néces­saire pour le diag­nos­tic et l’évaluation de la fonc­tion car­diaque. L’ETT est la tech­nique de pre­mière inten­tion, comme tech­nique non inva­sive, non irra­diante et simple à mettre en place, dans le diag­nos­tic des val­vu­lo­pa­thies, ou dans l’étude de la fonc­tion car­diaque : l’échographie de stress est l’examen écho­gra­phique à l’effort du patient ou sous stress phar­ma­co­lo­gique (dobu­ta­mine par exemple). L’échographie de stress per­met alors d’identifier l’étiologie d’une isché­mie ou de dif­fé­rents troubles car­diaques. De la même manière, l’imagerie par scin­ti­gra­phie, la réson­nance magné­tique nucléaire ou la tomo­gra­phie par émis­sion de posi­tons (PET) per­mettent d’évaluer la fonc­tion car­diaque sous stress. La TDM offre éga­le­ment une image très détaillée du réseau coro­naire et de l’anatomie car­diaque grâce à des réso­lu­tions spa­tiale et tem­po­relle impor­tantes. Enfin, dif­fé­rentes com­bi­nai­sons de moda­li­tés d’imagerie per­mettent d’améliorer le diag­nos­tic grâce à des images plus pré­cise en alliant l’anatomie et l’évaluation fonc­tion­nelle, telle que la com­bi­nai­son TEP et IRM.

Durant l’intervention, la fluo­ro­sco­pie et l’ETO sont indis­pen­sable dans le gui­dage et le sui­vi des inter­ven­tions per­cu­ta­nées des val­vu­lo­pa­thies. La fluo­ro­sco­pie est indi­quée dans la réa­li­sa­tion de plu­sieurs pro­cé­dures, en par­ti­cu­lier l’angioplastie coro­na­rienne : la tech­nique per­met de suivre le par­cours des artères coro­naires, de diag­nos­ti­quer les sté­noses et de suivre la mise en place du stent. Un cathé­ter est remon­té jusqu’au réseau coro­naire, et la pro­duc­tion de rayons X par le fluo­ro­scope cou­plée au pro­duit de contraste injec­té par le cathé­ter per­met d’observer les artères sur un écran en temps réel pen­dant l’intervention. Dans le cas des val­vu­lo­pa­thies, les deux tech­niques d’imagerie cou­plées per­mettent une grande pré­ci­sion dans le repé­rage et le pla­ce­ment des pro­thèses, pré­ci­sion indis­pen­sable pour une inter­ven­tion réus­sie [11]

Indications de l’ETO en cardiologie interventionnelle

La place de l’échographie trans­oe­so­pha­gienne est deve­nue indis­pen­sable en car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle. Ses indi­ca­tions sont peu nom­breuses, mais les inter­ven­tions n’auraient pas lieu si elles n’étaient pas accom­pa­gnées du gui­dage par ETO. Prin­ci­pa­le­ment, ce sont les trai­te­ments des val­vu­lo­pa­thies par voie per­cu­ta­née par répa­ra­tion ou et les fer­me­tures du fora­men ovale per­méable (FOP).

Une insuf­fi­sance val­vu­laire, mitrale ou tri­cus­pide par exemple, cor­res­pond à un défaut de coap­ta­tion des feuillets de la valve et donc à l’absence d’étanchéité. Ain­si, elle ne rem­plit pas entiè­re­ment sa fonc­tion, puisqu’elle n’empêche plus le sang de prendre la mau­vaise direc­tion en repas­sant par la valve. Ces insuf­fi­sances peuvent être dues à dif­fé­rentes causes, le plus sou­vent une patho­lo­gie intrin­sèque ou une dis­tor­sion de la valve par dila­ta­tion de l’anneau val­vu­laire. Le pro­nos­tic de la mala­die dépend de plu­sieurs fac­teurs, notam­ment de la fonc­tion du VG et de l’étiologie de l’insuffisance val­vu­laire : elle peut être phy­sio­lo­gique, ou dis­crète et asymp­to­ma­tique, néces­si­tant une sur­veillance sans trai­te­ment. En revanche, une insuf­fi­sance val­vu­laire symp­to­ma­tique (dys­pnée, fatigue, asthé­nie, pal­pi­ta­tions… dans le cas de la valve mitrale) évo­lue­ra vers l’insuffisance car­diaque et des troubles du rythme, ou une fibril­la­tion auri­cu­laire dans le cas de l’insuffisance tri­cus­pide. La répa­ra­tion ou le rem­pla­ce­ment de la valve devient alors néces­saire [20] [21].

La répa­ra­tion val­vu­laire concerne les valves mitrale et tri­cus­pide. Elle est indi­quée quand l’annuloplastie et la chi­rur­gie sont irréa­li­sables ou pré­sentent trop de risque. Elle a lieu par voie per­cu­ta­née en fai­sant mon­ter un guide et un cathé­ter au cœur par l’artère fémo­rale, pour l’injection de pro­duit de contraste de fluo­ro­sco­pie, ain­si qu’un dis­po­si­tif, sou­vent le Mitra­Clip ou le Tri­Clip de la socié­té Abbott, qui per­met d’apporter une pro­thèse val­vu­laire jusqu’au cœur. Le Mitra­Clip éta­blit une connexion entre les feuillets pos­té­rieur et anté­rieur de la valve mitrale, en rete­nant ces feuillets entre ses bras et en les pin­çant, pour ensuite les rap­pro­cher en se refer­mant. Le clip est alors pla­cé au niveau de la fuite, entre les feuillets, et les main­tient en place, annu­lant la fuite [22] (figure 14).

Figure 14 : Sché­ma de la pose d'un clip mitral Mitra­Clip [23].

Le prin­cipe du Tri­Clip est rela­ti­ve­ment simi­laire, pour une pro­cé­dure plus com­plexe, puisque la valve est for­mée de 3 feuillets. Le gui­dage par écho­car­dio­gra­phie trans­oe­so­pha­gienne est indis­pen­sable à la pro­cé­dure, pour visua­li­ser la valve, repé­rer les feuillets, suivre le clip, le pla­cer cor­rec­te­ment, étu­dier la fuite, et véri­fier le pla­ce­ment cor­rect du clip en fin d’intervention. L’ETO 3D offre alors aux méde­cins une vue bien plus com­plète de la valve en ques­tion, offrant plus d’information, et l’obtention d’un volume leur per­met d’y navi­guer à sou­hait et ain­si obser­ver la valve sous plu­sieurs angles. D’autres options per­mettent éga­le­ment de faci­li­ter l’intervention, telle que la pos­si­bi­li­té d’obtenir une image mul­ti-coupe, sous plu­sieurs angles, en temps réel, afin de mieux pla­cer le clip au centre de la fuite [24].

Le TAVI n’est géné­ra­le­ment pas concer­né par l’ETO, puisque l’observation des feuillets n’est pas néces­saire pen­dant l’intervention. De plus, d’expérience au bloc de car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle, de nom­breux méde­cins affirment que l’échographie gêne­rait l’intervention, et que la fluo­ro­sco­pie est suf­fi­sante, par­fois l’ETT. Cepen­dant, j’ai pu aus­si assis­ter à plu­sieurs inter­ven­tions de mise en place de TAVI durant les­quelles l’ETO était pra­ti­quée : l’image par écho­gra­phie per­met de s’assurer du bon pla­ce­ment de la valve. Ce type d’intervention ne néces­site donc habi­tuel­le­ment pas d’ETO, mais les nou­velles pos­si­bi­li­tés de l’échographie, ain­si que la minia­tu­ri­sa­tion des sondes et la faci­li­ta­tion de son appli­ca­tion pour­raient chan­ger les pratiques.

Figure 15 : Large FOP visible à l'ETT [25].

Le fora­men ovale (FO) per­méable quant à lui est une com­mu­ni­ca­tion entre les deux oreillettes, OG et OD. Pré­sent phy­sio­lo­gi­que­ment chez le fœtus, le FO se referme par une mem­brane après la nais­sance. Il per­met nor­ma­le­ment au sang d’éviter le pas­sage par le cœur droit qui est inutile au fœtus, après son pas­sage par le pla­cen­ta. Le FO devient patho­lo­gique par sa per­sis­tance : il reste per­méable chez près d’une per­sonne sur quatre, à cause de l’absence ou la non-com­plé­tion de la fer­me­ture du fora­men, et se résulte par la pos­si­bi­li­té d’un shunt inter-atrial. Le FOP est diag­nos­ti­qué par ETT ou ETO, avec uti­li­sa­tion d’un pro­duit de contraste écho­gra­phique. Une solu­tion de micro­bulles est injec­tée par voie intra-vei­neuse, aug­men­tant l’échogénicité des tis­sus qu’elle tra­verse, et per­met­tant alors de mettre en évi­dence la com­mu­ni­ca­tion entre les oreillettes. Les com­pli­ca­tions d’une per­sis­tance du FOP peuvent être notam­ment la migra­tion de caillots, dont les consé­quences peuvent être l’AVC ou l’infarctus du myo­carde [25]. Lorsque le trai­te­ment par anti­coa­gu­lants n’est pas suf­fi­sant, la fer­me­ture inter­ven­tion­nelle peut être envi­sa­gée, sous cer­taines condi­tions. La pro­cé­dure per­cu­ta­née repose sur le pla­ce­ment d’un DM, appe­lé ombrelle, au niveau du FOP, réta­blis­sant l’étanchéité entre les deux cavi­tés [26].

Enfin, une pro­cé­dure cou­rante en car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle, pour laquelle l’ETO est requise est la Fer­me­ture d’Auricule Gauche (FAG). Chez les patients souf­frant de Fibril­la­tion Atriale (FA), cette pro­cé­dure per­met notam­ment de pré­ve­nir les risques d’AVC [26].

Chapitre II : Vieillissement de la population, déserts médicaux, augmentation des dépenses : un contexte en évolution

III.           L’état du système de santé français

a.    Organisation

Le sys­tème de san­té fran­çais fait face à de nom­breux chan­ge­ments démo­gra­phiques, sociaux et éco­no­miques. L’Organisation Mon­diale de la San­té le défi­nit comme « l’ensemble des orga­ni­sa­tions, des ins­ti­tu­tions, des res­sources et des per­sonnes dont l’objectif prin­ci­pal est d’améliorer la san­té ». On trouve alors en France par­mi les acteurs qui y inter­viennent les offreurs de soins, les pro­duc­teurs de biens et ser­vices en san­té comme l’industrie phar­ma­ceu­tique, les ins­ti­tu­tions publiques, les finan­ceurs et les béné­fi­ciaires. Sa direc­tion se décline de manière hié­rar­chique, avec le minis­tère char­gé de la san­té au niveau natio­nal, sou­mis aux lois et objec­tifs votés par le Par­le­ment, et les Agences Régio­nales de San­té (ARS). D’autres ins­ti­tu­tions inter­viennent aus­si dans le conseil de ces der­nières et la ges­tion du sys­tème de san­té, telles que le Haut Conseil de la San­té Publique (HCSP), ou l’Agence Natio­nale d’Appui à la Per­for­mance des éta­blis­se­ments de san­té et médi­co-sociaux (ANAP). Enfin, la cour des comptes par­ti­cipe au contrôle de ces ins­ti­tu­tions par la ges­tion des finances de ce sys­tème de san­té [27]. De nom­breux fac­teurs influent sur les dif­fé­rents acteurs du sys­tème de san­té, dont la direc­tion doit prendre en compte les chan­ge­ments afin de conti­nuer à fonc­tion­ner de manière opti­male et à répondre aux besoins de l’ensemble de la population.

b.    Une démographie qui évolue

En 2017, le Pre­mier Ministre Edouard Phi­lippe par­lait de « vieillis­se­ment de la popu­la­tion donc plus de mala­dies chro­niques ; l’aspiration des nou­velles géné­ra­tions de méde­cins à recher­cher un meilleur équi­libre entre vie pri­vée et pro­fes­sion­nelle ; et sur­tout la démo­gra­phie médi­cale décli­nante ». L’espérance de vie aug­mente, l’incidence des mala­dies chro­niques aug­mente, et les dépenses de san­té en France suivent difficilement.

En effet, mal­gré une faible baisse en 2020 durant l’année du COVID, l’espérance de vie à la nais­sance est crois­sante depuis plu­sieurs décen­nies, pas­sant de 75,4 ans en 1985 à 82,3 ans en 2020 en France [28]. De plus, la pré­va­lence des mala­dies chro­niques passe de 14,6% en 2008 à 17,8% en 2021 [29]. La pyra­mide des âges change aus­si, à cause du vieillis­se­ment de la popu­la­tion (d’après l’INSEE, 19,6% de la popu­la­tion avaient plus de 65 ans en 2018, contre 19,2% un an aupa­ra­vant et 18,8% en 2016 [30]).

c.     Des dépenses en santé en croissance constante

Les dépenses en san­té aug­mentent alors en réponse à ces chan­ge­ments, et à la volon­té de d’offrir une cou­ver­ture uni­ver­selle de qua­li­té opti­male. La part de la richesse natio­nale consa­crée à la san­té en France est la plus impor­tante des dépenses de la pro­tec­tion sociale, fai­sant de notre pays l’un des plus dépen­siers en san­té. Cette part impor­tante et cette aug­men­ta­tion dyna­mique est sous l’effet de nom­breux fac­teurs, notam­ment démo­gra­phiques comme l’augmentation de l’espérance de vie, ou l’amélioration des pres­ta­tions [31]. Accen­tuée depuis la crise de COVID, cette part de la richesse natio­nale, comp­ta­bi­li­sée comme Dépense Cou­rante en San­té au sens inter­na­tio­nal (DCSi) cor­res­pon­dait en 2021 à 12,3% du pro­duit Inté­rieur Brut (PIB), contre 11,2% en 2019, et elle est repré­sen­tée à 75% par la Consom­ma­tion de Soins et Biens Médi­caux (CSBM). La CSBM regroupe tout ce qui est des­ti­né au trai­te­ment direct des malades, c’est-à-dire les soins hos­pi­ta­liers et ambu­la­toires, les trans­ports sani­taires, les médi­ca­ments et dis­po­si­tifs médi­caux… Les 25% res­tant de la DCSi cor­res­pondent aux dépenses liées aux soins de longue durée des per­sonnes han­di­ca­pées ou âgées en éta­blis­se­ment, aux indem­ni­tés jour­na­lières ver­sées par l’Assurance Mala­die en rai­son d’un arrêt de tra­vail, aux sub­ven­tions au sys­tème de soin, aux dépenses de recherche médi­cale et aux for­ma­tions des pro­fes­sion­nels de san­té, aux dépenses pour la pré­ven­tion et aux coûts liés à la ges­tion du sys­tème de san­té [32]. La CSBM s’élève à 235,8 Mil­liards d’euros en 2021, soit 8,9% du PIB, et la DCSi conti­nue d’augmenter chaque année (figure 16). Cette hausse s’explique prin­ci­pa­le­ment par le prix des soins hos­pi­ta­liers et les volumes de ventes de médi­ca­ments [33].

Figure 16 : Courbe de l'évolution en pour­cen­tage de la DCSi par année [31].

Ces dépenses impor­tantes et leur crois­sance constante par­ti­cipent au défi­cit dans les comptes publics et à l’intensification de la dette publique en France. En effet, les admi­nis­tra­tions de Sécu­ri­té Sociale repré­sentent 10,6% de la dette publique, soit 300,1 mil­liards d’euros. Ce défi­cit dû à la Sécu­ri­té Sociale est sujet à débat depuis de nom­breuses années, puisque la Sécu­ri­té Sociale n’a pas été excé­den­taire depuis 2001. La mise en place en 1996 de l’Objectif Natio­nal des Dépenses d’Assurance Mala­die (ONDAM), un indi­ca­teur de maî­trise des dépenses de san­té, voté chaque année par la loi de finan­ce­ment de la Sécu­ri­té Sociale a eu pour but de fixer les pla­fonds d’emprunts des orga­nismes de Sécu­ri­té Sociale et pro­pose un plan de ges­tion des dépenses annuelles en fonc­tion des recettes. Ain­si, depuis 2010, le bud­get était res­pec­té, jusqu’à la crise sani­taire de 2020 où les dépenses ont lar­ge­ment dépas­sé le rem­bour­se­ment des pres­ta­tions [34].

d.    Des inégalités d’accès aux soins

« Nous man­quons de méde­cins » est une phrase qui revient régu­liè­re­ment au cœur de nos dis­cus­sions. L’inégalité de répar­ti­tion du per­son­nel soi­gnant et des res­sources médi­cales, ain­si que la dimi­nu­tion du nombre de para­mé­di­caux ampli­fient les pro­blèmes d’accès aux soins. Le minis­tère des soli­da­ri­tés et de la san­té affir­mait en 2022 que le nombre de méde­cins baisse for­te­ment, et que l’accès aux soins pour tous et par­tout sur le ter­ri­toire est au cœur des pré­oc­cu­pa­tions des Fran­çais [35]. Le pro­blème est aus­si sujet de nom­breux débats, et la loi immi­gra­tion de 2023 en est la preuve en pro­po­sant de dimi­nuer l’accès aux soins pour les étran­gers en situa­tion irré­gu­lière [36].

L’évolution du nume­rus clau­sus (NC) est en par­tie res­pon­sable : le nombre de nou­veaux méde­cins aujourd’hui ne com­pense pas les départs en retraite, pour une popu­la­tion fran­çaise qui ne cesse d’augmenter. Fai­sant sa seconde appa­ri­tion en 1971 (la pre­mière date de la seconde guerre mon­diale, le NC ser­vait alors à limi­ter le nombre d’étudiants juifs pou­vant pas­ser à l’année supé­rieure d’études), il fait suite au début de la gra­tui­té des études, avec pour but de bien gérer les dépenses dans la for­ma­tion des étu­diants et gar­der une ges­tion opti­male du sys­tème hos­pi­ta­lier, mais aus­si de main­te­nir un pres­tige de la for­ma­tion. Le pre­mier quo­ta de places ouverts pour le pas­sage en deuxième année était alors de plus de 8000, très loin de la volon­té de l’Ordre des Méde­cins et du Syn­di­cat Auto­nome des Ensei­gnants de Méde­cine (SAEM) qui esti­maient « qu’il ne faut pas for­mer plus de 4000 nou­veaux méde­cins par an ». Pro­gres­si­ve­ment et à par­tir de 1976, après l’émission d’une cir­cu­laire du minis­tère de l’éducation natio­nale, le nume­rus clau­sus dimi­nue jusqu’à atteindre un mini­mum de 3500 places en 1993 (figure 17), sans ana­lyse pré­cise des besoins médi­caux, et sur­tout sans prise en compte des fac­teurs démo­gra­phiques chan­geant et du vieillis­se­ment de la popu­la­tion [37].

Figure 17 : Nombre de places ouvertes en deuxième année en études de méde­cine [37].

C’est cette baisse du nombre d’étudiants admis en deuxième année de méde­cine à la suite de l’instauration du nume­rus clau­sus qui est res­pon­sable de la dimi­nu­tion du nombre de méde­cins aujourd’hui, rela­ti­ve­ment à la popu­la­tion gran­dis­sante. La ten­dance s’inverse dès 1994 pour faire face au départ en retraite des nom­breux méde­cins pré­cé­dents, mais il fau­dra attendre 2030 pour retrou­ver une den­si­té médi­cale opti­male (figure 18). Cette ten­dance à s’inverser est une pré­dic­tion de la Direc­tion de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Sta­tis­tiques (DREES) de 2007, qui part de l’hypothèse que la popu­la­tion devrait croître de 10% entre 2006 et 2030 [38].

Figure 18 : Nombre et den­si­té de méde­cins en acti­vi­tés d’après le scé­na­rio ten­dan­ciel [38].

Au nombre de méde­cin dimi­nuant s’ajoute la répar­ti­tion des spé­cia­li­tés inégale lors des Epreuves Clas­santes Natio­nales (ECN) : chaque spé­cia­li­té ne voit pas le même nombre de méde­cins for­més chaque année. De plus, ce nombre de place évo­lue, et en anes­thé­sie-réani­ma­tion en par­ti­cu­lier, 500 anes­thé­sistes étaient for­més en 1985 contre 90 en 2000. Cela a entraî­né une baisse dras­tique du nombre de méde­cins spé­cia­listes en anes­thé­sie-réani­ma­tion, dû au nombre de sor­tie de fonc­tion (prin­ci­pa­le­ment dues à des départs à la retraite) plus impor­tant que le nombre d’entrées [38]. Cepen­dant, en se basant sur des pré­dic­tions du nombre de départs et d’entrées chaque année, et sur le nombre d’anesthésistes for­més chaque année qui est remon­té à 307 en 2015 (grâce à l’augmentation du nume­rus clau­sus de la spé­cia­li­té en 2009), les nom­breuses sta­tis­tiques menées par le Centre natio­nal de ges­tion des pra­ti­ciens hos­pi­ta­liers et des per­son­nels de direc­tion de la fonc­tion publique hos­pi­ta­lière (CNG) estime un retour à un solde posi­tif du nombre d’anesthésistes en 2022. Ain­si, les effec­tifs de pra­ti­ciens hos­pi­ta­liers à temps plein en anes­thé­sie réani­ma­tion qui sont en baisse constante depuis plu­sieurs années, devraient atteindre un mini­mum en 2022 à envi­ron 3600 spé­cia­listes, puis remon­ter à plus de 4000 en 2030. Cet effec­tif pré­vu est tou­jours insuf­fi­sant en termes de den­si­té et de besoins, et cela se fait res­sen­tir dans de nom­breux éta­blis­se­ments de san­té : il est com­mun de voir des hôpi­taux ou éta­blis­se­ments de san­té man­quer d’anesthésistes et dépendre d’eux pour l’optimisation de leur acti­vi­té, en l’occurrence dans la région qui m’est attri­buée, le nord et le grand-est.

En paral­lèle du nombre d’anesthésiste évo­luant, les pra­tiques médi­cales de la spé­cia­li­té ont chan­gé, avec l’augmentation des actes d’anesthésie, et leur inter­ven­tion en chi­rur­gie, dans les mater­ni­tés, aux urgences et pour les endo­sco­pies diges­tives. A cela s’ajoute la réduc­tion du temps médi­cal dis­po­nible par la mise en place du repos de sécu­ri­té post-garde et l’augmentation des hono­raires qui ont induit une réduc­tion du temps de tra­vail [37].

Enfin, la pré­sence de déserts médi­caux en France se fait res­sen­tir : plus de 5,4 mil­lions de Fran­çais n’ont pas de méde­cin trai­tant, et les inéga­li­tés ter­ri­to­riales sont impor­tantes. D’après le rap­port de la DREES dans le rap­port de l’Assemblée natio­nale début 2022, 11,6% des Fran­çais vivraient dans un désert médi­cal. La répar­ti­tion des méde­cins de spé­cia­li­té méde­cine géné­rale (MG) et des autres spé­cia­li­tés hors MG change : la pro­por­tion des spé­cia­listes hors MG aug­mente aux dépens des spé­cia­listes en MG (figure 19).

Figure 19 : Répar­ti­tion des méde­cins en acti­vi­té selon les groupes de spé­cia­li­tés en 2010, 2022 et 2023 [37].

Cette répar­ti­tion ne comble pas les ter­ri­toires à faible den­si­té de méde­cins, où les inéga­li­tés res­tent impor­tantes : le défi­cit de méde­cins spé­cia­listes hors MG reste impor­tant dans de nom­breuses régions (figure 20), mal­gré une meilleure répar­ti­tion depuis quelques années [39].

Figure 20 : Varia­tions dépar­te­men­tales des den­si­tés pour 100 000 habi­tants de méde­cins spé­cia­listes hors MG en acti­vi­té régu­lière entre 2010 et 2022, en % [39].

Les inéga­li­tés d’accès aux soins sont ren­for­cées, les délais de prise en charge peuvent être impor­tants et entraî­ner l’aggravation de l’état de san­té des patients, la qua­li­té des soins baisse et sur­tout la satis­fac­tion et la confiance de la popu­la­tion et du per­son­nel médi­cal envers leur sys­tème de soins dimi­nuent. En effet, d’après le « baro­mètre d’opinion » publié par la DREES en 2015, « une large part des Fran­çais estime qu’il y a eu une hausse des inéga­li­tés, de la pau­vre­té et de l’exclusion », et « plus de 40% pensent que leur situa­tion est plus dif­fi­cile que celle de leurs parents » [40]. Un rap­port de l’Institut Fran­çais d’Opinion Publique (IFOP) de 2022 confirme la confiance de la majo­ri­té des Fran­çais dans leur sys­tème de san­té, mais que ces mêmes Fran­çais sou­lignent le manque de per­son­nel soi­gnant et les dif­fi­cul­tés d’accès aux soins sur l’ensemble du ter­ri­toire. L’avis de la popu­la­tion et leur peur pour le futur qui s’ajoute à tous les pro­blèmes éco­no­miques, démo­gra­phiques et sociaux auquel fait face le sys­tème de san­té fran­çais conduisent à de nom­breuses mesures et lois pour amé­lio­rer la situa­tion et pré­ve­nir au mieux les pro­blèmes futurs [41].

Figure 21 : Part des Fran­çais qui jugent que la pau­vre­té, l'exclusion et les inéga­li­tés ont aug­men­té en 2015, en % [41].

IV.          Les stratégies nationales de santé

Ces chan­ge­ments dans la démo­gra­phie fran­çaise et dans la démo­gra­phie médi­cale, ain­si que l’augmentation de l’endettement et des dépenses de san­té sont pro­gres­si­ve­ment pris en compte. De nom­breuses mesures sont mises en place par le gou­ver­ne­ment avec le temps afin d’optimiser le sys­tème de san­té fran­çais : depuis 1991, les réformes de san­té se mul­ti­plient dans le cadre de la Stra­té­gie Natio­nale de San­té (SNS), émise par le minis­tère char­gé de la san­té, fixant des objec­tifs prio­ri­taires pour cinq ans (Annexe 2). Par ailleurs, les soins en ambu­la­toire repré­sentent une solu­tion en faveur de la régu­la­tion des coûts et d’un meilleur accès aux soins. En ce sens, le « virage ambu­la­toire » est offi­cia­li­sés dès les textes de 1991, avec pour but d’améliorer la qua­li­té de prise en charge et de confort des patients [42].

a.    Les réformes pour améliorer le système national de santé

La loi de modernisation du système de santé français (Loi n°2016-41)

Le minis­tère des Affaires Sociales et de la San­té affirme dans un rap­port que « notre sys­tème de san­té laisse sub­sis­ter d’importantes inéga­li­tés et n’est pas pré­pa­ré à l’évolution des besoins de la popu­la­tion ». Il met alors en place la réforme de 2016, la loi de moder­ni­sa­tion du sys­tème de san­té fran­çais, avec pour but de ras­sem­bler les acteurs de la san­té autour d’une stra­té­gie par­ta­gée, autour de trois axes d’amélioration :

Dans la conti­nui­té, la SNS 2018-2022 repose sur la pré­ven­tion, la lutte contre les inéga­li­tés sociales et ter­ri­to­riales d’accès à la san­té, la per­ti­nence et la qua­li­té des soins, et le sou­tien à la recherche. Ces objec­tifs natio­naux sont décli­nés à l’échelle régio­nale au niveau des Agences Régio­nales de San­té (ARS) en pro­jet régio­naux de san­té (PRS).

La loi ma santé 2022

La loi Ma san­té 2022, annon­cée par le pré­sident de la Répu­blique Emma­nuel Macron en sep­tembre 2022, pro­pose des réponses aux dif­fé­rents défis et chan­ge­ments aux­quels fait face le sys­tème de san­té du pays, tant dans les inéga­li­tés d’accès aux soins que dans la répar­ti­tion de la démo­gra­phie médi­cale ou dans l’optimisation des dépenses de santé.

Cet « enga­ge­ment col­lec­tif » a pour but une fois de plus de réor­ga­ni­ser les soins entre la méde­cine de ville et les spé­cia­listes, avec la géné­ra­li­sa­tion des Com­mu­nau­tés Pro­fes­sion­nelles Ter­ri­to­riales de San­té (CPTS) et des Mai­sons de San­té Plu­ri­pro­fes­sion­nelles (MSP), regrou­pant per­son­nels médi­caux et para­mé­di­caux, et offrant une meilleure coor­di­na­tion des soins et une prise en charge glo­bale des patients. Les objec­tifs ici sont d’offrir une meilleure coor­di­na­tion des soins et une prise en charge plus glo­bale des patients, de mieux répar­tir l’offre de soins. L’offre hos­pi­ta­lière est repen­sée pour délo­ca­li­ser les soins pri­maires aux éta­blis­se­ments de proxi­mi­té, et, par consé­quent, de s’adapter au vieillis­se­ment de la popu­la­tion et à l’augmentation des mala­dies chro­niques, et de par­ti­ci­per au désen­gor­ge­ment des urgences. L’hôpital n’est alors plus le centre mais une étape de la prise en charge des patients, et leur par­cours est flui­di­fié. De plus, la lutte contre l’inégalité d’accès aux soins pri­maires est sou­te­nue par l’encouragement du déve­lop­pe­ment de la télé­mé­de­cine, per­met­tant aux patients éloi­gnés des centres de san­té de consul­ter un méde­cin plus faci­le­ment [43].

La loi Ma San­té 2022 a aus­si pré­vu sa réponse à la baisse du nombre de méde­cins : les études de san­té sont revues de la pre­mière à la sixième année d’études. En 2021 a eu lieu la fin du nume­rus clau­sus, pour la mise en place d’un nume­rus aper­tus (nombre ouvert), qui per­met­trait d’accepter plus d’étudiants en deuxième année d’études de méde­cine. Le nombre de places n’est plus fixé par les minis­tères mais par les uni­ver­si­tés elles-mêmes. Ain­si, 13 050 étu­diants sup­plé­men­taires seraient pré­vus de 2021 à 2025 par rap­port à la période de 2016 à 2020. De plus, les lieux de for­ma­tions seraient éten­dus aux déserts médi­caux, afin de pré­ve­nir le sur­plus d’étudiants en stage d’externat par méde­cin et par ser­vice, et de sen­si­bi­li­ser dès le début des études à l’installation dans ces régions. Enfin, la loi a eu pour pro­jet d’en finir avec la voie royale et sélec­tive d’accès aux spé­cia­li­tés médi­cales : l’ECN fut rem­pla­cé par l’Examen Déma­té­ria­li­sé Natio­nal (EDN) en 2021. L’EDN est nou­veau par la meilleure valo­ri­sa­tion et répar­ti­tion des coef­fi­cients des expé­riences cli­niques de l’externe et de son par­cours, et un meilleur accom­pa­gne­ment de l’externe dans le choix de ses études d’interne, ain­si que la hié­rar­chi­sa­tion des connais­sances à maî­tri­ser pour les épreuves théo­riques de début de sixième année. Ain­si, le but serait de faci­li­ter la spé­cia­li­sa­tion des étu­diants dès le début de leur par­cours, et de mieux répar­tir les méde­cins spé­cia­listes sur l’ensemble du ter­ri­toire [43] [44].

Enfin, la loi apporte son sou­tien aux pro­jets d’innovation en chi­rur­gie ambu­la­toire. L’Etat a notam­ment lan­cé un appel à pro­jet « accom­pa­gner le déve­lop­pe­ment de la chi­rur­gie ambu­la­toire par des pro­jets d’innovation en chi­rur­gie ambulatoire ».

b.    L’encouragement au virage ambulatoire

Dans un contexte où le besoin en anes­thé­sie pour les actes chi­rur­gi­caux et inter­ven­tion­nels aug­mente et où le manque de spé­cia­listes en anes­thé­sie-réani­ma­tion est impor­tant, le virage ambu­la­toire se pré­sente comme une solu­tion idéale pour répondre à cette pro­blé­ma­tique. Il faci­li­te­rait l’organisation de ces actes en rédui­sant le temps des anes­thé­sistes requis pour un patient, les ren­dant plus dis­po­nibles pour d’autres actes, rédui­rait les durées d’hospitalisation et les coûts d’hospitalisation par la même occa­sion, et amé­lio­re­rait le confort du patient grâce à une prise en charge plus rapide et moins contrai­gnantes. Cepen­dant, sa mise en place est com­plexe, et doit s’accompagner d’une évo­lu­tion des pratiques.

La chirurgie ambulatoire en France

Le mode de prise en charge ambu­la­toire cor­res­pond à la prise en charge des patients en moins de douze heures, sans néces­si­té d’hospitalisation. Elle est défi­nie par la Haute Auto­ri­té de San­té en 2012 comme « une chi­rur­gie pro­gram­mée et réa­li­sée dans les condi­tions tech­niques néces­si­tant impé­ra­ti­ve­ment la sécu­ri­té d’un bloc opé­ra­toire, sous une anes­thé­sie de mode variable, sui­vie d’une sur­veillance post­opé­ra­toire per­met­tant, sans risque majo­ré, la sor­tie du patient le jour même de son inter­ven­tion » [45]. En pra­tique, c’est une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale qui per­met la sor­tie du patient en moins de douze heures.

Sur l’ensemble de la chi­rur­gie, d’après une enquête menée par l’International Asso­cia­tion Ambu­la­to­ry Sur­ge­ry (IAAS), le taux de chi­rur­gie ambu­la­toire en France est de 36% contre plus de 50% dans plu­sieurs pays du nord de l’Europe [45]. D’après Visu­chir, l’outil mis à dis­po­si­tion par l’Assurance Mala­die pré­sen­tant des don­nées sur les pra­tiques chi­rur­gi­cales, ce taux atteint 62,8% en 2022, repré­sen­tant près de 4 mil­lions de séjours, et, mise à part la Guyane (35%), toutes les régions dépas­saient les 60%. La marge de pro­gres­sion reste impor­tante puisqu’on estime encore 1,21 mil­lion d’actes chi­rur­gi­caux poten­tiel­le­ment trans­fé­rables en ambu­la­toire, ce qui per­met­trait d’atteindre un taux de plus de 80%. Ce taux dépend du type d’acte réa­li­sé et de la spé­cia­li­té médi­cale concer­née. En effet, la chi­rur­gie en oph­tal­mo­lo­gie était à plus de 90% en ambu­la­toire contre 44% en uro­lo­gie en 2022 [46].

La notion du virage ambu­la­toire comme objec­tif des poli­tiques de san­té a com­men­cé à émer­ger lors des débats de la SNS de 2013. Les dif­fé­rentes mesures mises en place depuis ont pour objec­tif de rat­tra­per le retard de la France par rap­port aux autres pays euro­péens sur le taux de chi­rur­gie ambu­la­toire, mais aus­si de répondre aux nom­breux défis sociaux et finan­ciers évo­qués plus tôt. En ce sens, la loi de 2016 évoque d’une part la réduc­tion des hos­pi­ta­li­sa­tions conven­tion­nelles au pro­fit d’hospitalisations de jour, et d’autres part la sub­sti­tu­tion des soins hos­pi­ta­liers par des soins médi­caux et para­mé­di­caux en ville. Plus tard, la loi ma san­té 2022 annon­çait l’objectif de por­ter à 70% le taux de chi­rur­gie ambu­la­toire en 2022 : comme évo­qué pré­cé­dem­ment, il n’est pas atteint, mais a gran­de­ment pro­gres­sé depuis plu­sieurs années, et pré­sente tou­jours un poten­tiel d’augmenter [42]. Dif­fé­rentes mesures sont mises en place à cet effet, telles que la mise en place d’un tarif unique, entre les séjours de chi­rur­gie ambu­la­toire et ceux pré­sen­tant le degré le plus faible de sévé­ri­té en hos­pi­ta­li­sa­tion conven­tion­nelle, pour des inter­ven­tions chi­rur­gi­cales pour les­quelles étaient obser­vé, selon l’instruction en vigueur du minis­tère, « un conte­nu médi­cal simi­laire entre ces niveaux et une prise en charge réa­li­sable en ambu­la­toire ». De plus, les seuils de durée de séjour en hos­pi­ta­li­sa­tion conven­tion­nelles en deçà des­quels les tarifs étaient mino­rés de 50% ont été sup­pri­més [42]. De leur côté, les socié­tés savantes émettent des recom­man­da­tions afin de gui­der et ras­su­rer les pra­ti­ciens sur la qua­li­té et la sécu­ri­té des actes ambu­la­toires et leurs avan­tages [47].

Avantages et limites de la chirurgie ambulatoire

Ces mesures sont mises en place car il existe des avan­tages à la chi­rur­gie ambu­la­toire sur plu­sieurs plans. Pour le patient, elle réduit l’inconfort grâce à une prise en charge plus rapide (chez soi est tou­jours plus agréable qu’un lit d’hôpital) et moins contrai­gnante, et réduit le risque d’infection noso­co­miales et asso­ciées aux soins puisqu’il aug­mente avec la durée d’hospitalisation. La chi­rur­gie ambu­la­toire per­met éga­le­ment une meilleure orga­ni­sa­tion des ser­vices de chi­rur­gie avec une opti­mi­sa­tion des condi­tions de tra­vail et un gain de temps consi­dé­rable. Enfin, d’un point de vue finan­cier, et c’est ce qui fait de cette mesure un point phare des dif­fé­rentes SNS qui l’évoquent, la chi­rur­gie ambu­la­toire mobi­lise moins de res­sources que la chi­rur­gie avec hos­pi­ta­li­sa­tion conven­tion­nelle. En effet, les frais d’hébergement et de res­tau­ra­tion sont moindres, la quan­ti­té de soins et d’examens com­plé­men­taires est dimi­nuée, des lits sont libé­rés pour les patients plus lourds, moins de maté­riel médi­cal est néces­saire, la pla­ni­fi­ca­tion est plus simple et plus rapide, et les com­pli­ca­tions et réhos­pi­ta­li­sa­tions sont moins cou­rantes [48].

Mal­gré les avan­tages indé­niables, la chi­rur­gie ambu­la­toire doit répondre à cer­tains cri­tères et ne peux pas être appli­quée dans tous les cas [45]. En par­ti­cu­lier, le patient ne doit pas pré­sen­ter de comor­bi­di­tés, doit être en bonne condi­tion phy­sique, afin de réduire le risque de com­pli­ca­tions, et son contexte social doit être stable afin de pou­voir être cor­rec­te­ment accom­pa­gné après l’intervention. De plus, alors que les avan­tages cités pré­cé­dem­ment pour­raient lais­ser pen­ser que durant une crise épi­dé­mique telle que la crise du COVID, la chi­rur­gie ambu­la­toire serait mise en avant, le constat est para­doxal : 80% des prises en charge en ambu­la­toires ont été dépro­gram­mées contre 58% des chi­rur­gies avec hos­pi­ta­li­sa­tion conven­tion­nelle, chiffres dus à une mécon­nais­sances des apports de la chi­rur­gie ambu­la­toire [47]. Enfin, tous les actes chi­rur­gi­caux ne sont pas réa­li­sables en ambu­la­toires. Ces quelques limites res­tent moindres en com­pa­rai­son des avan­tages que la chi­rur­gie ambu­la­toire apporte, et que la SNS met en avant depuis quelques années en France, et les avan­cées tech­no­lo­giques en termes de DM per­mettent de faci­li­ter la réa­li­sa­tion de nom­breux actes chi­rur­gi­caux en ambulatoire.

Chirurgie ambulatoire et cardiologie interventionnelle

La car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle per­met de réa­li­ser des pro­cé­dures sans pas­ser par une chi­rur­gie à cœur ouvert. Ces pro­cé­dures n’étaient pas pos­sibles par le pas­sé, mais l’évolution des tech­no­lo­gies et tech­niques per­mettent de faci­li­ter le par­cours patient en ren­dant l’opération mini-inva­sive. Alors, quand le contexte et les condi­tions cli­niques le per­mettent, cer­taines pro­cé­dures chi­rur­gi­cales sont trans­mises à la car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle. Or, alors que la car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle repré­sente plus de 5% des séjours chi­rur­gi­caux et inter­ven­tion­nels, moins de 10% des 400 000 séjours en car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle ont eu lieu sans nuit d’hospitalisation en 2017. La car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle repré­sente alors un poten­tiel impor­tant pour atteindre les 70% pré­vus par le plan Ma San­té 2022, et rat­tra­per le retard sur les objec­tifs [49].

Chapitre III : La mini-sonde ETO de GE HealthCare : une innovation pour la chirurgie ambulatoire

V.             La mini sonde

L’objectif de l’ETO en car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle est donc de gui­der l’intervention, mais aus­si de sécu­ri­ser la ponc­tion trans­sep­tale, c’est-à-dire le pas­sage du cathé­ter de l’OD à l’OG. Le risque est de per­fo­rer les zones péri­car­diques ou l’aorte, et pos­si­ble­ment entraî­ner un AVC, une tam­pon­nade voire une mort subite. L’ETO, au-delà de ce gui­dage, per­met de s’intéresser à d’autres para­mètres plus pré­cis, comme la mesure de la taille de la déhis­cence en cas de fer­me­ture de CIA, ou l’évaluation de la fuite concer­née en cas de répa­ra­tion de valve.

Aujourd’hui, pour ces inter­ven­tions chez l’adulte, c’est la sonde 6T (2D) ou la 6VT (3D/4D) qui sont uti­li­sées. Les sondes 10T (2D) et 9VT (3D/4D) sont les sondes ETO pédia­triques. On appelle aus­si la 10T micro-sonde, et la 9VT la mini-sonde, puisque ces der­nières voient leur uti­li­sa­tion chez l’adulte se démo­cra­ti­ser dans les quelques indi­ca­tions de l’ETO en car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle. En 2022 com­mence la com­mer­cia­li­sa­tion de la mini-sonde ETO, la 9VT. Cette der­nière révo­lu­tionne encore l’ETO en car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle, puisqu’elle com­plète les avan­cées per­mises par la micro-sonde, en offrant la pos­si­bi­li­té d’obtenir des images en plu­sieurs dimensions.

La pointe de la micro-sonde de 5,2mm, soit presque 2 fois moins que sa grande sœur, offre une bien meilleure tolé­rance chez le patient. De nom­breuses études sont publiées depuis quelques années appuyant les béné­fices de la sonde pour le patient, ajou­tés à la qua­li­té d’image et à la sim­pli­fi­ca­tion de l’intervention. Alors que, très récem­ment et avant le début de la pro­duc­tion des sondes ETO volu­miques pour la pédia­trie, c’est la sonde 10T qui pré­sen­tait son poten­tiel en car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle adulte, elle n’était encore que peu démo­cra­ti­sée, car la qua­li­té d’image n’était pas encore assez bonne, et la pos­si­bi­li­té d’obtenir une image volu­mique n’était pas encore là. Ce sont les deux incon­vé­nients qui se pré­sen­taient à la sonde et qui limi­taient donc son uti­li­sa­tion chez l’adulte. Mal­gré ces pro­blèmes, le volume de vente de la 10T conti­nuait de croître et les preuves de son effi­ca­ci­té s’accumulaient. La nou­velle sonde 9VT sor­tie plus tard répon­dit à tous ces pro­blèmes : son excel­lente qua­li­té d’image et la pos­si­bi­li­té d’obtenir des volumes à plu­sieurs dimen­sions offrent des avan­tages indé­niables à la sonde adulte clas­sique dans de nom­breuses indi­ca­tions de l’ETO en car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle. Son inté­rêt a été prin­ci­pa­le­ment mesu­ré pour les FOP et les FAG, et de nom­breuses études ont été relayées à ces sujets.

a.    Des procédures sans anesthésie générale pour le confort du patient

L’ensemble des méde­cins et des patients que j’ai pu inter­ro­ger l’affirment : la tolé­rance de la micro-sonde est excel­lente. Une étude d’impact réa­li­sée en interne chez GE montre l’efficacité de la sonde sur ce point sur des cohortes de 20 patients par pro­cé­dure et par type de sonde. Cette meilleure tolé­rance qui est avé­rée sim­pli­fie déjà l’intervention du point de vue du patient et de l’anesthésiste : les inter­ven­tions qui aupa­ra­vant néces­si­taient 3 jours d’hospitalisation, une anes­thé­sie géné­rale, beau­coup de bran­car­dage et un pas­sage en ser­vice de soins post inter­ven­tion­nels, n’en requiers plus qu’un. En effet, la taille de la sonde clas­sique oblige l’anesthésie géné­rale, les risques dus à cette anes­thé­sie aug­mentent, de nom­breux per­son­nels para­mé­di­caux sont mobi­li­sés, et, sur­tout, le patient n’est pas conscient de l’intervention qu’il subit. La mini-sonde per­met alors de ne pas avoir à recou­rir à l’anesthésie géné­rale, pour une inser­tion de sonde d’environ 24 minutes pen­dant l’intervention [50]. Le dérou­le­ment de l’intervention a alors évo­lué, et les pra­ti­ciens se voient attri­bués de nou­velles tâches : le car­dio­logue écho­gra­phiste prend le temps d’expliquer la démarche au patient éveillé, le pro­duit anes­thé­sique local est pla­cé dans la bouche, puis un second est vapo­ri­sé au fond de sa gorge, le cale-dent est pla­cé et l’échographiste passe la sonde dans la bouche du patient. Le plus dur est alors fran­chi pour le patient. Les échanges entre les dif­fé­rents pra­ti­ciens conti­nuent alors pour la bonne réa­li­sa­tion de l’intervention, et le posi­tion­ne­ment de la sonde est modi­fié en temps réel pour obte­nir des vues idéale, grâce aux com­mandes de flexion et rota­tion de la sonde. L’intervention se finit rapi­de­ment, et une ETT est réa­li­sée après avoir reti­ré la 10T pour véri­fier le bon état du péricarde.

L’inconfort de la sonde est donc pal­lié par l’anesthésie local, l’intervention est réa­li­sée rapi­de­ment et effi­ca­ce­ment, la col­la­bo­ra­tion entre les pra­ti­ciens per­met un tra­vail d’équipe effi­cace, le patient est satis­fait, et res­sort le jour-même de l’intervention. Enfin, les objec­tifs de per­for­mance sont atteints : la méde­cine ambu­la­toire est favo­ri­sée, les res­sources sont éco­no­mi­sées et l’activité évo­lue. Cette nou­velle pro­cé­dure pour l’intervention implique que la pré­sence d’un anes­thé­siste n’est plus néces­saire, ce qui pal­lie le manque d’anesthésiste évo­qué au cha­pitre II. Néan­moins, un anes­thé­siste pour­ra tou­jours inter­ve­nir en cas de bas­cule vers l’ETO clas­sique si besoin, ou l’intervention peut être faci­le­ment repro­gram­mée. Ce taux de conver­sion d’anesthésie locale à géné­rale reste minime, d’après l’étude menée par GE. Enfin, des res­sources telles que le curare sont éco­no­mi­sées, et peuvent être mobi­li­sées pour d’autres inter­ven­tions. Durant la pan­dé­mie de COVID, ces éco­no­mies ont per­mis de pal­lier le manque d’approvisionnement, et de conti­nuer l’activité en car­dio­lo­gie interventionnelle.

La sup­pres­sion de l’étape d’anesthésie géné­rale a aus­si modi­fié l’activité des pra­ti­ciens de manière plus géné­rale : le ser­vice de car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle aug­mente son acti­vi­té et son effi­ca­ci­té, et les anes­thé­sistes se recentrent sur d’autres. Il n’y a plus besoin de visite pré­anes­thé­sique pour le patient, des lits d’hospitalisations se libèrent et laisse la place pour d’autres patients. Les patients quittent sou­vent l’hôpital de jour 4 à 6 heures après leur inter­ven­tion, et peuvent ren­trer chez eux. Une infir­mière les appelles le len­de­main pour un contrôle, et une ETT de contrôle est réa­li­sée 6 mois après l’intervention.

Enfin, d’après mes dis­cus­sions avec des écho­gra­phistes, aucune com­pli­ca­tion impu­table à la micro-sonde ou la mini-sonde n’a été réper­to­riée. La meilleure appré­hen­sion de l’intervention par le patient est jus­ti­fiée, puisqu’elle s’accompagne d’une réduc­tion de tous les risques et toutes les contraintes qu’implique l’anesthésie géné­rale. Pour les patients ayant déjà fait de l’ETO aupa­ra­vant, voir la mini-sonde est très rassurant.

b.    Des économies budgétaires

Les chan­ge­ments dans la pra­tique et dans la stra­té­gie thé­ra­peu­tique dus à la minia­tu­ri­sa­tion de la sonde impliquent des résul­tats posi­tifs sur les aspects de san­té et du par­cours patient, mais aus­si sur l’aspect finan­cier. En effet, des éco­no­mies sont effec­tuées grâce à la réduc­tion de l’utilisation de pro­duits anes­thé­siants, de la mobi­li­sa­tion du temps dis­po­nible du per­son­nel, du taux d’occupation des lits d’hospitalisation et de toutes les dépenses asso­ciées (repas, soins…) et des délais d’attente, avec un volume d’activité plus impor­tant. Les frais de san­té du patient sont for­te­ment dimi­nués, et les coûts glo­baux sont opti­mi­sés éga­le­ment pour l’hôpital et la Sécu­ri­té Sociale.

Les DM impli­qués dans ces inter­ven­tions sont aujourd’hui tota­le­ment rem­bour­sés, comme les Mitra­Clip ou Tri­Clip, ou les Amplat­zer PFO Occlu­der de Abbott Medi­cal. La base de rem­bour­se­ment de l’anesthésie locale s’élève à 96,50 € pour ces inter­ven­tions. Le reste à charge pour les patients est très faible, et les coûts en termes d’anesthésie sont for­te­ment dimi­nués. Cette opti­mi­sa­tion de l’activité hos­pi­ta­lière encou­rage les éta­blis­se­ments à se munir d’une mini-sonde ETO pour favo­ri­ser la prise en charge des patients pour FAG et FOP en ambu­la­toire, et répondre ain­si aux exi­gences de l’Etat dans le but d’atteindre le taux d’ambulatoire fixé comme objec­tif. En 2019, on compte en effet 3 150 actes de fer­me­ture de FOP, soit sept fois plus qu’en 2016, et ce nombre est prin­ci­pa­le­ment dû à l’augmentation de l’activité grâce à la faci­li­ta­tion de l’acte avec la micro-sonde [51].

c.     Les axes d’amélioration

Cette bas­cule vers l’ambulatoire ne repose pas seule­ment sur la minia­tu­ri­sa­tion de la sonde : c’est, d’après de nom­breux méde­cins que j’ai pu inter­ro­ger, la sécu­ri­té du patient et son confort qui res­tent prio­ri­taires. Toutes les pro­cé­dures de car­dio­lo­gie struc­tu­relle inter­ven­tion­nelle ne peuvent pas encore être prises en charge par l’ambulatoire. Le temps impor­tant néces­saire pour cer­taines inter­ven­tions ne per­met pas de bas­cu­ler vers l’ambulatoire : même si la sonde est mieux tolé­rée, la gar­der trop long­temps dans l’œsophage est désa­gréable pour le patient et peut lais­ser des séquelles. De plus, cer­taines inter­ven­tions doivent être sui­vie par une sur­veillance du patient plus accrue, puisqu’elles peuvent impli­quer plu­sieurs consé­quences chez le patient. C’est le cas des fer­me­tures de CIA, où le risque d’embolisation de pro­thèse est impor­tant, et qui néces­sitent une sur­veillance cli­nique et ryth­mo­lo­gique pen­dant 48. La bas­cule vers l’ambulatoire est alors dif­fi­cile dans un tel contexte.

Cepen­dant, l’arrivée très récente de la 9VT per­met de faci­li­ter ces inter­ven­tions avec une meilleure qua­li­té d’image, et la pos­si­bi­li­té de navi­guer dans des volumes. La sécu­ri­té des actes est amé­lio­rée grâce à une pré­ci­sion plus accrue, per­mise par la 4D. c’est une option qui était for­te­ment atten­due par de nom­breux pra­ti­ciens : une com­bi­nai­son de la micro-sonde et de la sonde clas­sique volu­mique. Cette der­nière ver­sion de la sonde ETO offre les mêmes pos­si­bi­li­tés que la 6VT, pour une qua­li­té d’image qua­si simi­laire. La 4D aug­mente la pré­ci­sion de l’acte et réduit les risques d’erreur, puisque le gui­dage est faci­li­té et opti­mal, en temps réel. Enfin, son dia­mètre à peine plus grand que celui de la sonde clas­sique reste moins désa­gréable pour le patient et per­met les inter­ven­tions en ambulatoire.

A l’avenir, l’ambulatoire pour­rait être pro­po­sé éga­le­ment aux inter­ven­tions plus com­plexes, telles que les répa­ra­tions mitrales ou tri­cus­pide. Cela implique le besoin d’augmenter l’efficacité, afin de réduire le temps d’insertion de la sonde dans l’œsophage pour réduire l’inconfort du patient. De plus, de nou­velles indi­ca­tions sont envi­sa­gées pour un rem­bour­se­ment de FAG, com­ment le car­dio­logue Dr Nico­las AMABILE a expo­sé dans un webi­nar au Col­lège Natio­nal des Car­dio­logues des Hôpi­taux en 2021 (figure 22).

Figure 22 : Dia­po­si­tive de Nico­las AMABILE expo­sant les indi­ca­tions actuelles et poten­tielles pour la FAG. 

VI.          Le rôle d’ingénieur d’application

a.    Un métier essentiel

L’ingénieur d’application est un expert de son pro­duit. Il par­ti­cipe à la ges­tion de la base ins­tal­lée. Il fait l’intermédiaire entre le pra­ti­cien, expert cli­nique, le ven­deur, le tech­ni­cien, et la machine. Il forme les uti­li­sa­teurs et futurs uti­li­sa­teurs à l’utilisation de la machine et aux nou­velles tech­niques qui se déve­loppent régu­liè­re­ment. Il par­ti­cipe au déve­lop­pe­ment du pro­duit en étant chaque jour à ses côtés et en face des méde­cins, ains qu’en obser­vant et en par­ti­ci­pant à l’évolution des pra­tiques. Il est pro-actif et répond aux besoins des méde­cins en confi­gu­rant les appa­reils selon leurs besoins. L’environnement chez GEHC faci­lite cette impli­ca­tion dans la cli­nique et la for­ma­tion des uti­li­sa­teurs, tant sur le plan pra­tique de l’échographie que cli­nique, avec l’organisation régu­lière des Sep­ti­mus et de for­ma­tions ou work­shop sur l’ensemble du ter­ri­toires, acces­sibles à tous les médecins.

Ce rôle est alors indis­pen­sable en ima­ge­rie médi­cale, et il est voué à l’être d’autant plus dans le futur. Des nou­velles pra­tiques comme celle de car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle gui­dée par les mini-sondes ETO sont per­mises par la col­la­bo­ra­tion entre les méde­cins cher­cheurs et les entre­prises comme GE Heal­th­Care, par l’intermédiaire notam­ment des ingé­nieurs d’application. Il reste l’interface entre le monde médi­cal et tech­no­lo­gique, et le contact humain du médecin.

Enfin, il joue un rôle impor­tant aus­si dans la vente des machines, puisqu’il orga­nise et par­ti­cipe aux démons­tra­tions. Le choix du méde­cin ne se joue pas que dans le logo affi­ché sur la machine ou ses options, mais aus­si dans le ser­vice qu’il obtien­dra après avoir acquis l’échographe. Avant l’achat, que le méde­cin passe par un appel d’offre ou non, il est essen­tiel de lui mon­trer toutes les fonc­tion­na­li­tés de l’appareil et ce que lui appor­te­ra d’acheter telle machine ou une autre. C’est un des rôles essen­tiels de l’ingénieur d’application qui ne pour­ra, selon moi, jamais être rem­pla­cé. Le contact avec le client est indis­pen­sable, puisque l’ingénieur d’application doit convaincre le futur client. Une fois de plus, être client chez GE Heal­th­Care ne se limite pas qu’à la pos­ses­sion d’une machine : il sera accom­pa­gné de l’ingénieur d’application pour ses for­ma­tions, pour la confi­gu­ra­tion de son appa­reil, il aura accès à de nom­breux wor­shop et webi­nars, et un ser­vice client tou­jours disponible.

b.    L’ingénieur d’applications dans le futur

Bien que de nom­breux outils soient déve­lop­pés régu­liè­re­ment, faci­li­tant cer­taines mis­sions de l’ingénieur d’applications, l’ingénieur d’application évo­lue­ra mais ne dis­pa­raî­tra pas. Par­mi ces outils, il y a l’application à dis­tance qui existe depuis quelques années, qui per­met à l’équipe à dis­tance de prendre en main la machine et d’effectuer tous les réglages pos­sibles d’un ingé­nieur d’applications à dis­tance, rédui­sant ain­si, quand c’est pos­sible, les besoins de dépla­ce­ments, et per­met­tant au méde­cin d’avoir les réglages dont il a besoin au plus vite. Ensuite, le choix des machines pour une démons­tra­tion sera bien­tôt faci­li­té par l’anticipation des besoins du méde­cin, grâce à un outil en ligne qui per­met­trait de faire une demande et de per­son­na­li­ser la machine selon ses envies. Enfin, un outil comme Veri­sound Fleet per­met de gérer toute une flotte de machines au niveau de leur pré­ré­glages d’imagerie, et d’analyser l’activité des écho­graphes (les modes uti­li­sés, les types d’examens réa­li­sés…) pour étu­dier l’évolution des pra­tiques et s’adapter aux besoins.

Conclusion

L’échocardiographie est indis­pen­sable à l’étude de la struc­ture et de la fonc­tion car­diaque. L’ETO s’est rapi­de­ment implan­tée en car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle grâce à l’évolution rapide de la tech­no­lo­gie et des pos­si­bi­li­tés qu’elle offre, notam­ment l’imagerie 3D/4D. Elle per­met de gui­der le car­dio­logue inter­ven­tion­nel lors des chi­rur­gies per­cu­ta­nées dans plu­sieurs indi­ca­tions, telles que la fer­me­ture de FOP ou la FAG, ou les répa­ra­tions de valve.

L’état du sys­tème de san­té fran­çais qui s’est long­temps dégra­dé connaît pro­gres­si­ve­ment un renou­veau grâce aux stra­té­gies natio­nales de san­té depuis quelques années, qui ont impo­sé des objec­tifs et entraî­nés dif­fé­rentes lois et direc­tives pour l’améliorer, en par­ti­cu­lier la volon­té d’un « virage ambu­la­toire ». Ain­si, ces objec­tifs sont rela­ti­ve­ment atteints, petit à petit, et l’innovation tech­no­lo­gique y par­ti­cipe grandement.

La minia­tu­ri­sa­tion de la sonde ETO par­ti­cipe gran­de­ment à ce virage ambu­la­toire dans une spé­cia­li­té qui se base encore beau­coup sur les hos­pi­ta­li­sa­tions conven­tion­nelles dans la prise en charge de ses patients. Elle amé­liore la per­for­mance des ser­vices de car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle en rédui­sant les besoins en res­sources maté­rielles, finan­cières et humaines. Les éco­no­mies sont consi­dé­rables sur tous ces points, et le par­cours du patient est gran­de­ment faci­li­té, avec une prise en charge rapide et aux risques réduits.

La mini-sonde 9VT offre de nou­velles pos­si­bi­li­tés, depuis sa com­mer­cia­li­sa­tion en 2022, grâce à l’imagerie volu­mique qu’elle pro­pose. Ain­si, les indi­ca­tions pour­raient s’élargir à de nou­veaux cas cli­niques et de nou­velles patho­lo­gies à trai­ter. En clair, le champ des pos­sible reste vaste dans l’innovation en car­dio­lo­gie inter­ven­tion­nelle et en ETO.

J’ai pu écrire ce rap­port grâce à toutes les études et tous les articles que j’ai lu, mais aus­si grâce à mon expé­rience en tant qu’ingénieur d’applications ultra­sons car­dio­vas­cu­laire. J’ai pu décou­vrir le métier en tra­vaillant avec les meilleures machines du mar­ché, dans un envi­ron­ne­ment riche, et au contact des méde­cins tous les jours. J’ai pu apprendre beau­coup, tant sur la tech­no­lo­gie que sur la pra­tique cli­nique, et enri­chir mes pro­pos des témoi­gnages que j’ai pu récol­ter et des expé­riences que j’ai vécues. J’ai très appré­cié tra­vailler avec mon équipe, dans un tel envi­ron­ne­ment, et j’ai encore beau­coup à apprendre durant mes deux mois de stages res­tants, durant les­quels je vais éga­le­ment pou­voir ouvrir les nom­breuses portes qui s’ouvriront à moi, dans un domaine très vaste.

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[36] « L’accès aux soins des étrangers en situation irrégulière en France. Une analyse critique des projets de réforme de l’aide médicale de l’État ». Fondation Jean-Jaurès. Consulté le 12 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.jean-jaures.org/publication/lacces-aux-soins-des-etrangers-en-situation-irreguliere-en-france-une-analyse-critique-des-projets-de-reforme-de-laide-medicale-de-letat/.
[37] Claude Ecoffey, Pontone Silvia. « Démographie médicale en anesthésie-réanimation : causes et conséquences ? », 2017.
[38] Lenglart, Fabrice. « Quelle démographie récente et à venir pour les professions médicales et pharmaceutique ? » Les dossiers de la DREES, no 76, mars 2021.
[39] Arnault, François. « Atlas de la démographie médicale en France ». Conseil National de l’Ordre des Médecins, 2022.
[40] « Les Français sont satisfaits du système de soins, mais restent inquiets de la montée de la pauvreté et de l’exclusion ». DREES, février 2015.
[41] IFOP. « Le regard des Français sur le système de santé français ». Consulté le 12 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.ifop.com/publication/le-regard-des-francais-sur-le-systeme-de-sante-francais/.
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[47] « Virage ambulatoire : pour un développement sécurisé ». Rapport de l’HCSP. Paris : Haut Conseil de la Santé Publique, 1 juin 2021. https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=1078.
[48] Mahieu, Arrantxa, et Nadine Raffy-Pihan. La chirurgie ambulatoire en France : bilan et perspectives. Paris : CREDES, 1997.
[49] Cardiologie Pratique. « Virage ambulatoire en rythmologie interventionnelle - Quelles interventions, quels patients, quelle organisation ? », 16 mars 2017. https://www.cardiologie-pratique.com/rythmologies/article/virage-ambulatoire-en-rythmologie-interventionnelle-quelles-interventions-quels.
[50] Sanchis, Laura, Ander Regueiro, Pedro Cepas-Guillén, Marta Sitges, Xavier Freixa. « First experience of left atrial appendage occlusion using a 3D mini transoesophageal echocardiographic probe with conscious sedation ». EuroIntervention 18, no 17 (avril 2023) : 1460‑61. https://doi.org/10.4244/EIJ-D-22-00921.
[51] J.-M, Aubry P., Brochet E. , Nguyen C. , Abtan J. , Garbarz E. , Juliard. « À qui proposer une fermeture de foramen ovale perméable ? » Réalités Cardiologiques, 27 mars 2022. https://www.realites-cardiologiques.com/2022/03/28/a-qui-proposer-une-fermeture-de-foramen-ovale-permeable/.
[52] « GE Healthcare | Accueil ». Consulté le 1 juin 2024. [En ligne]. Disponible sur : https://www.gehealthcare.fr/.

Annexes

Annexe 1 : Les prin­ci­pales acqui­si­tions sur le mar­ché de l’échographie.
Annexe 2 : Les prin­ci­pales lois de san­té en France de 1991 à 2019.

IDS229 - Stratégie de marquage CE pour les dispositifs médicaux en Europe selon le Règlement 2017/745 : Zoom sur l'élaboration du Dossier Technique

Autrice

Contacts

Citation

A rap­pe­ler pour tout usage : Ouis­sal HAKIK, « Stra­té­gie de mar­quage CE pour les dis­po­si­tifs médi­caux en Europe selon le Règle­ment 2017/745 : Zoom sur l'élaboration du Dos­sier Tech­nique », Uni­ver­si­té de Tech­no­lo­gie de Com­piègne (France), Mas­ter Ingé­nie­rie de la San­té, Par­cours Dis­po­si­tif médi­cal et Affaires Régle­men­taires, Mémoire d'Apprentissage, https://travaux.master.utc.fr/, réf n° IDS229, juillet 2024, https://travaux.master.utc.fr/formations-master/ingenierie-de-la-sante/ids229/

Résumé

Le Règle­ment sur les Dis­po­si­tifs Médi­caux (RDM) de l'UE 2017/745 a appor­té d'importants chan­ge­ments dans la pro­cé­dure de mise sur le mar­ché des dis­po­si­tifs médi­caux en Europe. Ce règle­ment exige des fabri­cants qu'ils démontrent non seule­ment la confor­mi­té de leurs pro­duits mais aus­si qu'ils dis­posent d'un sys­tème fiable pour la repro­duc­tion de ces dis­po­si­tifs. Ces nou­velles direc­tives consti­tuent un défi majeur, en par­ti­cu­lier pour les petites entre­prises, néces­si­tant ain­si l'élaboration d'une stra­té­gie régle­men­taire robuste pour se confor­mer aux normes ren­for­cées du RDM et garan­tir une totale confor­mi­té réglementaire.

Ce rap­port pré­sente les mis­sions menés pour accom­pa­gner la socié­té Suri­cog, fabri­cant de dis­po­si­tifs médi­caux, dans son pro­ces­sus d'obtention du mar­quage CE. Il expose les étapes clés pour déve­lop­per une stra­té­gie régle­men­taire ciblée, en met­tant par­ti­cu­liè­re­ment l'accent sur la pré­pa­ra­tion des dos­siers tech­niques conformes au règle­ment euro­péen (UE) 2017/745. De plus, il aborde les acti­vi­tés annexes menées en paral­lèle, notam­ment en ce qui concerne la confor­mi­té du sys­tème de mana­ge­ment de la qua­li­té, aidant ain­si Suri­cog à com­mer­cia­li­ser ses pro­duits sur le mar­ché européen.

Abstract

The EU Medi­cal Device Regu­la­tion (MDR) 2017/745 has brought signi­fi­cant changes to the pro­ce­dure for pla­cing medi­cal devices on the mar­ket in Europe. This regu­la­tion requires manu­fac­tu­rers not only to demons­trate the confor­mi­ty of their pro­ducts, but also to have a reliable sys­tem for repro­du­cing these devices. These new direc­tives represent a major chal­lenge, par­ti­cu­lar­ly for smal­ler com­pa­nies, requi­ring the deve­lop­ment of a robust regu­la­to­ry stra­te­gy to meet the enhan­ced stan­dards of the MDR and ensure full regu­la­to­ry compliance.

This report pre­sents the assi­gn­ments car­ried out to sup­port Suri­cog, a medi­cal device manu­fac­tu­rer, in its pro­cess of obtai­ning CE mar­king. It out­lines the key steps invol­ved in deve­lo­ping a tar­ge­ted regu­la­to­ry stra­te­gy, with par­ti­cu­lar empha­sis on the pre­pa­ra­tion of tech­ni­cal dos­siers com­pliant with Euro­pean Regu­la­tion (EU) 2017/745. In addi­tion, it dis­cusses the ancil­la­ry acti­vi­ties car­ried out in paral­lel, nota­bly with regard to qua­li­ty mana­ge­ment sys­tem com­pliance, hel­ping Suri­cog to mar­ket its pro­ducts on the Euro­pean market.

Mémoire confidentiel